Quelle action publique dans un contexte de pessimisme anthropologique ?
Partant de l’argumentaire et des référentiels de l’action publique urbaine, PhilippeGenestier interroge les conséquences de la montée dans les mentalités et les représentations françaises du «pessimisme anthropologique» sur notre univers du possible et du désirable. Qu’estce que changent sur notre économie psychique et cognitive « le désenchantement du monde » (Max Weber et Marcel Gauchet) et les « désillusions du progrès » (Raymond Aron), arrivant aujourd¹hui à une phase nouvelle, celle de la «désymbolisation » (Peter Sloterdijk) ? Quel imaginaire du politique (de la puissance publique et de la chose publique) découle de l’incertitude et de l’indécision axiologiques ? Comment se traduit sur les actions publiques sociospatiales la perte des attestations morales et des justificationsphiloanthropologiques ? Comment nos conceptions de l’efficience, de l’opérativité et de la pertinence du registre socio spatial se trouventelles affectées aujourd’hui par l’affaissement des algorithmes qui sous tendaient l’action sur le social au moyen de l’espace et quels modèles de l’action et de l’urbain se trouvent dès lors mobilisables?
Philippe Genestier esturbaniste de l’Etat, chercheur, directeur du laboratoire Théorie des Mutations Urbaines, Institut Français d’Urbanisme. Auteur de plusieurs articles sur l’urbanisme, le projet urbain... Dernières parutions: «Le sortilège du quartier : quand le lieu est censé faire lien» inAnnales de la recherche urbainen°82, 1999 «Némésis et Nicodème. Quand les instances de proximité deviennent les figures du salut » inAnnales de la recherche urbainen°90, 2001 Directionde l’ouvrage collectifVers un nouvel urbanisme. Faire la ville : comment ? Pour qui?, Paris, La documentation française, 1996, 275p. "Banlieuesà Problèmes, la construction du problème de la banlieue". Paris, La Documentation Française, 2002, 280p.