Il faut sauver le soldat formation professionnelle
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Description

Le DIF est un Droit virtuel à la formation pour les 15 millions de salariés qui y ont droit depuis 2004. Il faut désormais que les partenaires sociaux s'engagent à le mettre loyalement en oeuvre sous peine de perte définitive d'employabilité pour beaucoup.

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Publié le 26 juin 2012
Nombre de lectures 217
Langue Français

Extrait

« Il faut sauver le soldat formation professionnelle» Lettre ouverte aux partenaires sociaux avant le sommet social de juillet 2012 Depuis de très nombreuses décennies,la France se veut à la pointe du progrès et de l’innovation sociale. Dans cette logique, les partenaires sociaux ont voulu bouleverser la formation professionnelle en la dotant en 2003d’undispositif révolutionnaire, le Droit Individuel à la Formation (DIF). Le défi du DIF tient en trois lettres. Il permet trois de jours de formation et offre trois opportunités d’innover: Il crée un nouvel espace : le temps du développement des compétences, entre le temps travaillé et celui des loisirs, Il est individuel et responsabilise les salariés sur leur avenir professionnel, Il suscite un dialogue social avec l’employeur et implique de parvenir à un compromis entre les besoins de développement de l’individu et ceux de son organisation.A l’instar du droitaux congés payés, la France a initié par la loi de 2004 cenouveau droit de l’homme et du travailleur. Force est de constater que huit années après cette avancée sociale et éducative majeure, la formation tout au long de la vie piétine voire régresse dans notre pays. Parfaitement adapté à l’économie de la connaissance et del’information,le DIF demeure un trésor éducatif très largement sous-exploité. Dans le contexte de crise économique et sociale durable que nous traversons, nous sommes contraints à des adaptations constantes (collectives tout autant qu’individuelles). Sans unvéritable souffle en faveur de la formation, des millions de travailleurs touchés par la crise, souvent désemparés, pourraient perdre dans les prochains mois leur emploi, leur employabilité et même tout espoir de retrouver un travail. Il suffirait pourtant de presque rienLors de sa création, le DIF avait été qualifié dans le monde de la formation de «bombe à retardement». La mèche de ce dispositif est aujourd’huitotalement consumée. Il reste très peu de temps pour sauver le soldat formation professionnelle.
La dette formationcontractée par le monde du travail s’élève àplusieurs centaines de millions d’heures de DIF. Ces heures ne seront évidemment pas «consommées » en une ou deux années. Si en 2013,plusieursmillions de salariés pouvaient réaliser leurs trois jours de DIF, il n’en coûterait que trois à quatre milliards d’euros aux entreprises. Cet objectif est-il trop ambitieux alors que la formation professionnelle absorbe tous les ans plus de trente milliards d’euros ?
D’une faiblesse faisons unequi luiIl est toujours possible pour le DIF de jouer le rôle phare force. avait été dévolu à l’origine.
Pour sortir de nos pesanteurs éducatives, sociales et professionnelles, point n’estde besoin nouveaux rapports, livres blancs, négociations ou textes de lois, il faut convertir les «promesses formation »de 2003 en accompagnements effectifs et en réalisations concrètes sur le terrain professionnel.
La formation,c’est l’anticipation.
La société française peut-elle faire l’impasse sur la qualification demillions de salariés du privé ?
La faible « appétence » en formation est un préjugé très souvent démenti par les faits. Inquiet pour son avenir professionnel et lassé des promesses sans lendemain le corps social tout entier est prêt à se former pour changer et sauver notre bien commun. D’un point de vue pratique, quelques mesuressimples apporteraient un bénéfice immédiat : La création d’un compte-épargne formation, géré par un organisme public, et alimenté financièrement tous les ans par l’employeur,En parallèle, la suppression de cette exception française qu’est la cotisation formation obligatoire (le Plan de formation ne doit relever que de la seule responsabilité économique de l’entreprise),L’obligation pour chaque employeur de proposerau moins deux formations par an et pour chaque salarié, En cas de désaccord, l’employeur devrait être tenu de faire des propositionsde formations alternatives adaptées au contexte professionnel. Il serait tout autantjudicieux de donner plus à ceux qui n’ont presque rien (intérimaires, CDD, auto entrepreneurs...) en doublant leur droit à la formation (via les fonds du FPSPP). Ces mesures de bon sens, réclamées par les responsables formation comme par de nombreux experts, sont à la portée des partenaires sociaux et des pouvoirs publics. En cette année 2012,notre pays n’est plus en capacité de se payer de mots et nous avons l’impérieuse nécessité de nous attaquer aux faux semblants et aux vrais maux du travail : illettrisme, sous-qualification, manque de confiance,perte de sens et detout au long derepères… La formation la vie peut devenir notre « nouvelle frontière », elle seule est en capacité de relever les défis sociaux et professionnels du XXIème. Les partenaires sociaux qui vont se réunir en juillet prochain ont à ce titre une responsabilité historique. Didier Cozin, auteur des ouvrages «Histoire de DIF» et Id-Reflex DIF publiés aux éditions Arnaud Franel.
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