Bac 2014 Fiche incipit Confessions Rousseau
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Les Confessions de Rousseau, incipit Pour préparer au mieux le bac français, vous trouverez ci-dessous des pistes d’analyse pour effectuer le commentaire littéraire d’un extrait du livre I des Confessions de Rousseau, proposé par J. Cuvillier, professeur de français en première. Le contexte Objet d’étude : Le biographie Type de sujet : Commentaire littéraire Texte étudié : Les Confessions, Livre I, l’incipit jusqu’à « qu’un seul te dise s’il l’ose : Je fus meilleur que cet homme-là » Auteur : Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778 ) Le plan détaillé : I. Le dévoilement d’un homme plutôt que son histoire 1) Se dévoiler pour peindre l’humanité 2) Paradoxalement un représentant de l’humanité qui se donne pour unique 3) La résolution du paradoxe dans la notion de sincérité II. Une entreprise ambiguë 1) Écrire pour être jugé par Dieu 2) Écrire pour défier les autres 3) L’irréconciliable projet rousseauiste Le commentaire littéraire : Introduction L’incipit présente le projet autobiographique de Rousseau. Il révéle la profonde ambiguïté de celui-ci dans son rapport avec l’autre. Rousseau est tiraillé entre le désir d’être unique et original et cette volonté impérieuse d’être compris et reconnu. I.

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Publié le 18 décembre 2013
Nombre de lectures 878
Langue Français

Extrait

Les Confessions de Rousseau, incipit
Pour préparer au mieux le bac français, vous trouverez ci-dessous des pistes d’analyse pour effectuer le
commentaire littéraire d’un extrait du livre I des Confessions de Rousseau, proposé par J. Cuvillier,
professeur de français en première.
Le contexte
Objet d’étude : Le biographie
Type de sujet : Commentaire littéraire
Texte étudié : Les Confessions, Livre I, l’incipit jusqu’à « qu’un seul te dise s’il l’ose : Je fus meilleur que
cet homme-là »
Auteur : Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778 )
Le plan détaillé :
I. Le dévoilement d’un homme plutôt que son histoire
1) Se dévoiler pour peindre l’humanité
2) Paradoxalement un représentant de l’humanité qui se donne pour unique
3) La résolution du paradoxe dans la notion de sincérité
II. Une entreprise ambiguë
1) Écrire pour être jugé par Dieu
2) Écrire pour défier les autres
3) L’irréconciliable projet rousseauiste
Le commentaire littéraire :
Introduction
L’incipit présente le projet autobiographique de Rousseau. Il révéle la profonde ambiguïté de celui-ci dans
son rapport avec l’autre. Rousseau est tiraillé entre le désir d’être unique et original et cette volonté
impérieuse d’être compris et reconnu.
I. Le dévoilement d’un homme plutôt que son histoire
1) Se dévoiler pour peindre l’humanité
Le but mis en avant par Rousseau dès les premières lignes des Confessions est de se peindre afin de
représenter l’humanité dont il ne serait qu’un représentant : « Je veux montrer à mes semblables l’homme
dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi ».
La dénomination « mes semblables » utilisée 2 fois : il s’inclut dans l’humanité et s’en fait un représentant
exemplaire.Il présente d’ailleurs ses semblables sous les traits d’une multitude et s’imagine entouré, au centre de cette
foule : «rassemble autour de moi l’innombrable foule de mes semblables ».
Il recherche l’empathie des autres qui doivent ressentir les mêmes émotions en le lisant. Il montre ainsi leur
ressemblance puisqu’ils sont censés avoir vécu des situations similaires et être capables de comprendre et
partager ses sentiments : «qu’ils écoutent mes confessions ; qu’ils gémissent de mes indignités ; qu’ils
rougissent de mes misères ». Cette envie de partager est forte comme le montre le choix de la modalité
jussive (avec l’impératif « rassemble » et le subjonctif présent).
2) Paradoxalement un représentant de l’humanité qui se donne pour unique
Rousseau, en même temps qu’il se donne comme l’homme par excellence, s’exclut totalement de
l’humanité en affirmant son caractère unique et original, ainsi il se dit incomparable à défaut d’être
indépassable.
Insistance sur le « je » omniprésent et sur son originalité avec par exemple la phrase averbale débutant par
le pronom personnel à la forme tonique « Moi » que redouble l’adjectif « seul ».
Rousseau s’exclut de l’ensemble des hommes avec répétition du déterminant indéfini de quantité nulle : «
aucun » avec reprise du même patron syntaxique : « comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être
fait comme aucun de ceux qui existent » (avec une gradation qui en fait un cas unique).
Il refuse de juger sa propre valeur en soulignant le fait qu’il ne peut y avoir d’étalon de mesure pour un être
à part.
Il semble refuser de se comparer mais s’affirme comme différent : « si je ne vaux pas mieux, au moins je
suis autre ».
Il utilise aussi la métaphore figée du « moule brisé » : unique, il est désormais inimitable : « Si la nature a
bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger qu’après m’avoir
lu ».
3) La résolution du paradoxe dans la notion de sincérité
Finalement s’il est à la fois l’homme par excellence et celui qui se différencie de ses semblables c’est parce
qu’il est le seul à faire preuve d’une complète sincérité, valeur qu’il porte aux nues.
Une valeur qui dépasse et abolit les frontières entre le bien et le mal qui sont mises sur le même plan : «
J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise ».
Résolution des antithèses qui font cohabiter des notions qui s’excluent mais qui sont rendues compatibles
par la sincérité, la notion opposée venant systématiquement accompagner la notion évoquée précédemment
: « je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon » / « j’ai pu supposer vrai […] ce que je savais être faux » /
« méprisable et vil quand je l’ai été, bon, généreux, sublime, quand je l’ai été » (mis en parallèle par
répétition de la proposition « quand je l’ai été »).
Transparence affichée puisque ses « confessions » doivent permettre de lire dans son âme comme dans un
livre ouvert, comme seul Dieu le peut : « j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu toi-même ».
II. Une entreprise ambiguë
1) Ecrire pour être jugé par DieuL’entreprise autobiographique de Rousseau ne s’affiche pas seulement comme la volonté de relater ses
souvenirs, il s’agit pour lui de mettre à nu son âme pour permettre qu’elle soit jugée, en premier lieu par
Dieu.
Relation avec Dieu mise sous le signe de la transparence et de la simplicité par l’emploi du tutoiement :
peuvent le juger ceux qui le connaissent entièrement avec lesquels il a une relation sincère : « j’ai dévoilé
mon intérieur comme tu l’as vu toi-même ».
Lexique du jugement : « juger » / « trompette » (annonce le jugement dans la Bible) / « Jugement dernier »
/ « juge ».
Image du jugement dernier : mise en scène et dramatisation : Rousseau se représente devant Dieu avec ses
confessions comme témoignage à partir duquel son âme pourra être jugée.
Utilisation du Discours direct censé être tenu devant Dieu : dramatisation, volonté de convaincre de sa
sincérité, mais discours s’adressant indirectement à ses « semblables ».
2) Ecrire pour défier les autres
S’il semble tout d’abord rechercher à être jugé par Dieu, il s’adresse néanmoins à ses semblables, cherche
leur reconnaissance et les défie ouvertement par l’entremise de Dieu de se comparer à lui et de se dire
meilleurs : « Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité
» : il s’adresse à tous et les invite à l’imiter, tout en affirmant qu’il « n’aura point d’imitateur », ainsi il
accuse indirectement les autres de lâcheté et les juge lui-même comme incapable de sincérité, autre
paradoxe puisqu’il écrit pour être jugé sur des faits et qu’il condamne les autres avant même d’avoir de
quoi les juger.
Rousseau semble avoir une image de lui-même particulièrement contradictoire d’un côté il recherche la
reconnaissance des autres, demande à être comparé, ressent le besoin de se justifier ; et de l’autre, il a la
certitude de n’être pas égalé en se repliant derrière son originalité et en demandant l’intercession de Dieu
avec qui il entretient une relation intime et familière, ce qui le valorise. Il parait donc faire preuve de fausse
modestie tout en avouant son trouble ou cherche à être jugé mais redoute de n’être pas vu comme il le
souhaite : « Si je ne vaux pas mieux, du moins je suis autre » / « qu’un seul te dise, s’il l’ose : Je fus
meilleur que cet homme-là ».
3) L’irréconciliable projet rousseauiste
Nous avons vu que Rousseau donne une image de lui contradictoire, qu’il oscille entre modestie et
prétention, nous allons voir que son entreprise est elle aussi placée sous le seau du paradoxe.
Il se propose, en effet, d’écrire ses confessions pour se différencier pour faire preuve de son originalité,
comme nous l̵

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