Éric Lambin Une écologie du bonheur
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  • mémoire - matière potentielle : des parcs métropolitains
Courrier de l'environnement de l'INRA n° 58, mars 2010 81 Éric Lambin Une écologie du bonheur Le Pommier, « Les essais », 359 p., 2009. D'un Allègre à l'autre, l'écologie serait une fumisterie, une escroquerie, voire un business (scan- dale !). Certes, les discours écologistes ne manquent pas de postures péremptoires, voire totalitaires, en ce sens que les préférences des uns seraient imposées aux autres.
  • réflexion sur les conditions de production de la science, de l'histoire et de la muséographie
  • conséquences des modifications naturelles sur l'insécurité mondiale
  • valorisation environnementale de la culture
  • écologie de la restauration
  • ecologie de la restauration
  • parc en mer d'iroise
  • muséum national d'histoire naturelle
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  • nature
  • population mondiale

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Éric Lambin Une écologie du bonheur Le Pommier, « Les essais », 359 p., 2009.
D’un Allègre à l’autre, l’écologie serait une fumisterie, une escroquerie, voire un business (scan-dale !). Certes, les discours écologistes ne manquent pas de postures péremptoires, voire totalitaires, en ce sens que les préférences des uns seraient imposées aux autres. Avec, non loin et en renfort, le message longtemps colporté par diverses écoles d’ascétisme dirigé, dont certaines ont réussi (mais oui !) : privez-vous, réfrénez-vous, limitez-vous, et le royaume du bonheur est à vous. Ici, point d’idéologie suspecte, mais une approche utilitariste et conséquentialiste assu-mée. Point n’est besoin de vouloir sauver la nature pour elle-même : sauvons-la pour nous-mêmes, les humains. Et pour cela, il existe nombre de constats permettant de transfor-mer la préservation du capital naturel en une action profitable à tous, c’est-à-dire :– aux altruistes et éthiciens (ils représentent en moyenne 15% des populations mais ceux-làn’avaient pas besoin d’être convaincus) ;– aux suiveurs (les 60% qui ont tendance à faire comme le voisin) ;– aux passagers clandestins, soit les 20 à 30% guidés par leur seul intérêt, massivement responsa-bles des impacts les plus forts sur le capital naturel, et peu conscients des limites du bonheur lié à l’accumulation matérielle. L’ouvrage dresse alors un tableau exhaustif des interactions entre le bonheur humain et l’environ-nement, sur la base de nombreuses publications. Soucieux de véhiculer un message positif, plus à même de convaincre et mobiliser, il illustre les contributions du capital naturel au bien-être humain par des exemples choisis dans les domaines de la santé, de l’économie ou de la spiritualité. Cependant, c’est aussi une réflexion sur les moteurs de la prise de conscience. L’auteur juge que les conséquences des modifications naturelles sur l’insécurité mondiale sont souvent surestimées quant à leur capacité à mobiliser les populations. En revanche, il entend montrer qu’un calcul gagnant-gagnant peut profondément modifier le système actuel où, via l’environnement, le bon-heur des uns est le malheur des autres. On ne sera pas étonné de voir que dans les études citées, les déterminants du bien-être ne sont pas limités à ceux du PIB. A vous de les retrouver dans ce livre. Mais rappelez-vous : le rapport à la nature procure du bonheur, et pas seulement à ceux qui en sont déjà convaincus. Jean-Luc Pujol
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Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Tignous Dans les forêts de bambous. Pandas dans la brume « Humour adulte », Glénat, Paris, 66 p., 2010 Sur un thème propice à l’attendrissement – il ne reste plus au monde que 1600 de ces grosses pelu-ches végétariennes, selon le WWF – Tignous, dessinateur de presse et de BD, nous livre une vision férocement tranchée de la vie (sexuelle) des pandas, de leur territoire rétréci, de la protection atten-tive dont les fait bénéficier le gouvernement chinois. Soixante planches saignantes, actuelles et très politiquement incorrectes sur les problèmes inextricables des pandas depuis Abandon (des seconds de portée par leurs mères) en passant par Déforestation, Évolution, jusqu’à Terre d’accueil : « la bambouseraie d’Anduze ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Ces ours en noir et blanc ne sont donc pas faits pour consoler les petits mais pour faire rire et réfléchir un public adulte : une manière rusée de sensibiliser le public à la cause de la biodiversité pour l’Association des amis du WWF-France, associée à l’opération. A. J.-T.
Jean-Claude Lévy L’économie circulaire : l’urgence écologique ? Monde en transe, Chine en transit Presses de l’École nationale des ponts et chaussées, 176 p., 2010
L’auteur entend par économie circulaire un système économique apte à réintroduire dans le cycle de la production et de la consommation tous les déchets, sous-produits ou objets usés, qui redeviennent alors soit matières premières nouvelles, soit objets utilisables sous forme ancienne réhabilitée, ou encore qui sont réinventés sous une nouvelle forme. Souvent associée à l’écologie industrielle, cette économie dite circulaire n’est pas qu’une économie du recyclage : elle implique le bouclage des flux d’énergie et de matière à l’échelle complète de territoires humanisés. Par exemple, partant de la réflexion sur l'écologie industrielle et d’une série d’innovations techniques, le groupe Lubei a formé progressivement trois chaînes éco-industrielles appelées « symbiotiques » pour la production conjointe et interactive de phosphate d’ammonium, d’acide sulfurique et de clinkers de ciments. L’eau de mer y fait l’objet d’usages multiples, avec production intégrée de sel, d’alcali et d’électricité (le taux d'utilisation du phospho-gypse, déchet de la production d’engrais, du gypse d’évaporation et des bioxydes de soufre atteindrait 100%). Pour au moins deux raisons, la Chine est un terrain d'étude particulièrement intéressanten matière d'économie circulaire :– la vitesse de la croissance chinoise et la rapidité des modifications de la société, qui restemarquée par la planification, permettent d’élaborer de vastes et ambitieux projets,parfois en faisant table rase de l’existant ;– avec le principe de circularité, qui fait partie de sa tradition, la Chine tente de faire coïncider ce nouveau développement économique avec la notion traditionnelle de société « harmonieuse ». S'inspirant de la thèse d’une économiste chinoise, Fan Xiahong, autant que d’exemples chinois, l’ouvrage attaque un problème qui semble tenir autant du cercle vicieux que de la quadrature du cercle : retourner le rôle traditionnel du capital financier par rapport au capital naturel. L’ouvrage aborde alors quelques solutions déjà ébauchées à la suite du rapport Brundtland, des agendas 21, du Grenelle de l’environnement. Par la suite il développe la notion d’économie circu-laire telle qu’elle se conçoit en Chine, puis ailleurs dans l’économie monde, et revient à la Chine.
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Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Très documenté, recensant des cas précis, il souligne à quel point l’approche et la voie chinoises d’un développement plus durable sont originales et mal connues. Mais, peut se demander le lecteur à ce stade, est-ce si simple ? Si ça ne l'est pas – certains problèmes sont loins d'être maîtrisés – selon l'auteur, en tout cas, la Chine apprend vite.
Original, l’ouvrage l'est encore dans la confrontation des pensées, qu’elles soient celles des éco-nomistes, celles des grands « timoniers » qui ont fait la Chine, des poètes qui en ont écrit, comme Paul Claudel, lequel disait des Chinois qu’ils étaient « un peuple de Jobs épicuriens », et des saints-simoniens. Intégrant d'ailleurs, à l'image des Chinois, des considérations esthétiques, il ne dédaigne pas la poésie,vial’amour des hirondelles et de leur vol indéchiffrable (qui fait peut-être le bonheur, lire l’exergue de l’ouvrage page 5). Il n’en est pas moins un ouvrage sérieux sur la notion d’éco-nomie circulaire comme sur la Chine et sa manière d’aborder des questions à la fois économiques, politiques et environnementales, fruit de l’expérience accumulée ces dernières années par l’auteur au cœur de la coopération décentralisée.
J.-L. Pujol et A. Judas-Thibert
Marylène Patou-Mathis Mangeurs de viande.De la préhistoire à nos jours Perrin, Paris, 2009, 420 p. Pour cette préhistorienne, les aliments consommés par l’homme ne le sont pas seulement pour leurs qualités gustatives ou diététiques, mais reflètent les traditions culturelles et les croyances des sociétés. Parmi eux, la viande a donc un statut singulier mais, l’auteur le dit aussi, pour des raisons de conservation, la part des végétaux dans l’alimentation de l’homme préhistorique est moins bien documentée. D’après l’auteur, l’homme a d’abord été charognard, un mangeur de viande opportuniste puis orga-nisé (un voleur dépossédant d’autres carnassiers de leurs proies), puis un chasseur. Elle défend l’hy-pothèse que la pratique de la chasse, avec les conséquences symboliques et socio-économiques qui en découlent, aurait pu être le moteur de l’hominisation et aurait favorisé l’émergence de l’homme sociétal. Elle serait, en quelque sorte, aux origines des cultures humaines. L’ouvrage décrit en détail les armes et techniques de chasse connues, pour beaucoup dès la pré-histoire (chap. 1), les différents gibiers chassés (chap. 2), qui ne sont pas toujours les animaux les plus faciles à chasser, ni les plus communs dans un environnement donné, ce qui fait dire à l’auteur que la chasse et la consommation de viande sont, dès la préhistoire, des pratiques « culturelles », dans lesquelles on a toutes raisons de supposer que des tabous existent. L’ouvrage engage alors une vaste réflexion diachronique, de la préhistoire à l’époque moderne, sur la chasse et sur tous les liens qui unissent les chasseurs en société : partage du gibier, statut social du chasseur, rituels et mythes touchant au sang, à la sexualité, à la mort. Il aborde également les liens inévitables, matériels ou symboliques, comme les représentations, qui unissent le chasseur et son gibier, le mangeur et le mangé – y compris humain, à travers de nombreux cas avérés de cannibalisme, rituel ou alimen-taire. On apprend que cette pratique est une « institution sociale aux règles strictes » démontrée en Europe et en France jusqu’à la fin de l’Âge du fer, et ailleurs dans le monde jusqu’à l’épo-que contemporaine : là aussi, « les aliments non seulement nourrissent, mais encore signifient » (Fischler,l’Homnivore, Odile Jacob, 1993, 440 p., cité par l'auteur). C’est donc, à travers la chasse, une approche très large des liens entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la femme, et entre l’homme et l’animal, d’autant plus élargie qu’elle analyse volontiers (est-il possible de faire autrement ?) les sociétés préhistoriques en se référant aux sociétés de chas-seurs-cueilleurs actuelles connues des ethnologues. C’est sans doute, avec quelques aspects hors du domaine de l’auteur, comme la nutrition, la limite de cet ouvrage foisonnant mais passionnant, et qui devrait intéresser les végétariens comme les chasseurs...A. J.-T.
Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Pierre Lazslo Terre et eau, air et feu. Histoires de sciences Le Pommier, Paris, 2009, 276 p.
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L’article de Jean-Marc Lévy-Leblond, (Re)mettre la science en culture : de la crise épistémologique à l’exigence éthique, paru dans le numéro 56 duCourrier,a suscité des réactions très intéressées et parfois des protestations renvoyant certains« cultureux » aux déficits de leur culture scientifique. Car déficit de culture scientifique il y a... Raison de plus pour plonger dans ce sympathique petit livre de Pierre Laszlo : une promenade passionnante, sur le ton d’une causerie, tous sens en éveil. On y apprend nombre de choses rigoureuses sur des sujets étonnants. Ne serait-ce que pour cela, ce livre est une mine. Ainsi, l’odeur de la terre vient d’une molécule isolée en 1965, la géosmine, la plus forte odeur naturelle connue, détectable à des concentrations extrêmement faibles par notre odorat. Après cette description chimique intervient la biologie : les actinomycètes, champignons du sol, ont une respon-sabilité dans cette odeur. Ces actinomycètes sont également responsables de l’odeur de la pluie en produisant une autre molécule, la méthyl-2-isobornéol. Enfin l’anthropologue se demande pourquoi fichtre la nature nous a dotés de cette sensibilité olfactive, et pourquoi tout le monde aime l’odeur de la pluie… On y apprend aussi bien des choses sur l’eau, et ce qu’on croit savoir s'en trouve bien souvent démenti. Ainsi, de façon générale, les couleurs sont dues aux spectres d’absorption et d’émission électronique des corps et de leurs molécules, mais l’eau est bleue en raison d’un comportement uni-que : les atomes de la molécule vibrent en résonnance. L’eau est bleue même quand le ciel ne l’est pas. D’ailleurs, l’eau lourde n’est pas bleue, et ce n’est pas la seule originalité de l’eau… Cet ensemble de curiosités scientifiques n'est pourtant pas l’attrait principal du livre. L’activité scientifique y est présentée dans son quotidien : au sein des laboratoires, il y a des personnes qui se parlent, prennent des initiatives, sont en rapport avec les entreprises. Il y a des controverses per-manentes, des erreurs, des modes. Et la multidisciplinarité, source de créativité, est montrée dans ses aspects les plus humains, les plus internationaux et originaux. De nombreux chercheurs ne se tiennent pas seulement informés des travaux rivaux des leurs, dans le même secteur : il existe une véritable culture scientifique qui, parfois, permet des rapprochements incongrus. Emblématique de l’approche de l’auteur, le chapitre intitulé Thème et variation expose les registres d'action de la molécule du monoxyde d'azote : substance anticancéreuse produite par les macrophages, elle est un neuro-transmetteur dans le cerveau, et un vasodilatateur dans le Viagra. Il arrive que ces découver-tes soient venues d’une lecture, le temps d’une escale… Enfin, parfaitement au courant de bien des processus de découverte, l’auteur rappelle sans ménager les sociologues des sciences que c’est parfois moins le hasard ou la « programmation par objec-tifs » qu'un je-ne-sais-quoi d’exotique ou de domestique qui amène la découverte. Ainsi les suies, mal-aimées et négligées, cachaient les secrets des nanotubes de carbone qui paraît-il nous prépa-rent une révolution technologique. On réfléchira aussi utilement aux effets de mode scientifiques qui ont plongé pendant des mois les chercheurs sur l’eau dans des théories sur l’eau polymérique, alors que ce n’était qu’un artefact… « Les modes scientifiques se développent toujours autour d’un phénomène énigmatique, aisé à reproduire (donc à étudier), ressemblant à une grande découverte, admettant une ou des explications théoriques, promisa priorià une multitude d’applications, facile à vulgariser et laissant entrevoir de bonnes possibilités de financement ». S'il y a des modes, soyons rassurés, on est donc bien dans la culture. Reste à la faire passer au plus grand nombre. Ce petit livre devrait y contribuer. J.-L. Pujol
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On signale
LIVRES
Nigel Dunnett, Noël KingsburY Toits et murs végétaux Éditions du Rouergue, 2008, 327 p.
Rendant compte de nombreuses expériences menées à l’étranger, l’ouvrage précise l’intérêt de la végétalisation des toits et des murs, détaille les principales techniques utilisées et les plantes adéquates. Sommaire : Pourquoi des toits végétalisés ? Les éléments constitutifs des toits végétalisés ; Quelles plantes pour les toits végétalisés ? Créer des façades végétalisées ; Murs végétalisés, séparations vivantes et autres supports végétaux ; Environnement construit /environnement naturel : créer une transition entre culture et nature. Éditions du Rouergue Parc Saint-Joseph, BP 3522, 12035 Rodez cedex 09 Tél. : 05 65 77 73 70, fax : 05 65 77 73 71.
Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Guillaume Lecointre (dir.) Guide critique de l’évolution Éditions Belin, 2009, 572 p.
Les sciences de l’évolution enseignent que l’homme est une espèce parmi des millions d’autres. L’ouvrage présente ce cadre scientifique, épistémologique et historique.Au-delà du cadre théorique, l’évolution est documentée par d’innombrables faits : l’ouvrage en propose les meilleurs morceaux choisis. Deux cents et quelques reconstitutions d’animaux et de paysages conviant à un voyage dans l’histoire de la vie sont alors exposées, ainsi que les données les plus récentes concernant la sélection naturelle, l’adaptation, l’apparition des espèces, etc. Les idées reçues sont mises à mal… Éditions Belin 8 rue Férou, 75278 Paris cedex 06 www.editions-belin.com
Collectif Libellules du Poitou-Charentes Poitou-Charentes Nature, 2009, 258 p.
Ce bel ouvrage collectif et associatif, à la fois savant et très bien illustré, est le résultat de l’inventaire régional des libellules (2002-2004) et de 18 années de prospections et d’observations des naturalistes salariés ou bénévoles des associations locales de protection de la nature. L’inventaire puis l’édition de l’ouvrage avaient pour but de parfaire la connaissance de ces espèces, les odonates, à la fois communes et de moins en moins nombreuses, en même temps que de les faire connaître, dans un objectif de sensibilisation à la conservation des populations et de leurs habitats. Poitou-Charentes Nature 14 rue Jean Moulin86240 Fontaine-le-Comte Tél. : 05 49 88 99 23.
Libellula depressa, la libellule déprimée. Dessin de Claire Brenot.
Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Fernand Verger Cartographie de RaYmond Ghirardi Zones humides du littoral français Estuaires, marais, deltas et lagunes Éditions Belin, 2009, 448 p.
Tableau richement illustré des principales zones humides du littoral de la France, de la Flandre jusqu’à la Corse (en vingt chapitres), l’ouvrage en précise l’état écologique ainsi que les mesures prises pour les protéger. De nombreuses cartes et photographies donnent à voir les traits principaux de leur géographie, l’évolution de leurs usages et leur perception au fil du temps. Éditions Belin 8 rue Férou, 75278 Paris cedex 06 www.editions-belin.com
Bertrand Daugeron Collections naturalistes entre sciences et empires (1763-1804) « Archives », MNHN, Paris, 2009, 640 p.
En 1797, l’histoire naturelle exclut des anciennes collections des cabinets de curiosités les objets faits par l’homme pour ne conserver que les objets de nature. Les objets ethnographiques, objets des peuples extra-européens collectés en nombre lors des guerres, conquêtes e et voyages d’exploration du XVIII, sont déménagés pour rejoindre un projet de musée comparatiste (réunissant des « Antiques » et des objets « sauvages » exotiques) qui ne verra jamais le jour. Ils sont ensuite définitivement perdus. Les objets naturels, eux, fondent les collections du Muséum d’histoire naturelle (créé en 1793). L’ouvrage se présente d’abord comme une enquête sur ces objets et leur histoire, leur disparition ou leur exposition. Mais classer, c’est aussi penser : l’histoire naturelle pense et se pense d’abord de façon matérielle, avec et au travers de ses collections. L’ouvrage est donc aussi une réflexion sur les conditions de production de la science, de l’histoire et de la muséographie, conditions qui sont de l’ordre de la méthode mais aussi, comme il le démontre, du politique. Muséum national d’Histoire naturellePublications scientifiquesJardin des plantes, 57 rue Cuvier, 75005 Paris Tél. : 01 40 79 48 38 archives@mnhn.fr
Olivier Abel, Edouard Bardet al.Éthique et changement climatique Le Pommier, Paris, 2009, 208 p.
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Face à la réalité du changement climatique (le chapitre 1 en fait l’état des lieux ; le chapitre 2 explicite les certitudes et les incertitudes des climatologues), les plus démunis seront les plus vulnérables. Quelle est la responsabilité des scientifiques, des économistes, des décideurs ? Quelle est celle de chacun d’entre nous ? L’ouvrage est né d’un colloque qui s’est tenu à Paris en 2009. Il conjugue des éclairages scientifiques, économiques, philosophiques, moraux et théologiques pour mettre la réflexion éthique à la portée de tous en associant enjeux planétaires et individuels. Avec une conclusion philosophique de Michel Serre à propos de la Terre, ce « grand Fétiche » au sens de la religion fondée par Auguste Comte ; une table ronde et deux échos au thème de l’ouvrage, l’un scientifique et l’autre théologique. Le Pommier 239 rue Saint-Jacques75005 Paris Tél. : 01 53 10 24 60.
Vinciane Despret Penser comme un rat « Sciences en questions », Éditions Quae, Versailles, 2009, 96 p. « Chez certains scientifiques étudiant les animaux et, plus particulièrement encore, chez les primatologues, une question semble de plus en plus s’imposer : dans quelle mesure ce que le scientifique observe constitue-t-il une réponse, un jugement, une opinion, de la part de l’animal au sujet de ce que lui propose celui qui l’interroge ? » V. Despret a voulu situer cette question, la question de ce que l’animal pense, dans le champ des travaux du bien-être animal et de l’expérimentation sur et avec l’animal. Elle s’arrête d’abord « sur certains épisodes de la trajectoire de cette question », dans les domaines de la psychologie humaine, puis animale, de l’éthologie, de la primatologie, en ré-analysant de célèbres expériences démontrant la complaisance des sujets (humains) et la capacité de coopération des rats avec leur expérimentateur ou des babouins avec leur observateur – leur « non-indifférence à l’indifférence ». Elle rapproche ensuite ces éléments d’observations faites sur le terrain, dès les années 1970, par des animaliers de l’INRA. Dès lors, elle suggère que la dimension relationnelle peut être vue non comme un artefact de l’expérience mais considérée comme un changement de perspective innovant, la pensée du rat devenant le véritable objet de la recherche pour le scientifique. Éditions Quae C/O INRA, RD 10, 78026 Versailles cedex.Tél. : 01 30 83 34 06 serviceclients@quae.fr
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Jacques Guéguen, Gérard Duc (coord.) La filière protéagineuse, quels défis ? Éditions Quae, 2008, 148 p.
Restitution d’une journée-débat organisée par l’INRA et l’UNIP et rassemblant les acteurs de l’ensemble de la filière, des partenaires techniques et institutionnels et des chercheurs de l’INRA. Extraits de la préface de F. Houllier : «... Cet ouvrage très complet présente le fonctionnement de la filière dans ses différents secteurs, son environnement institutionnel, technique et scientifique, les grands enjeux perçus par ce groupe pluridisciplinaire de chercheurs et quelques pistes pour des actions de recherche pouvant constituer des leviers pour renforcer la compétitivité de cette filière […] qui connaît des difficultés récurrentes depuis plusieurs années avec une baisse continue des surfaces cultivées, notamment en pois, et des rendements variables. On peut escompter de nouvelles variétés d’hiver résistantes aux bio-agresseurs […], des perspectives intéressantes de valorisation industrielle, pour les marchés de niche à haute valeur ajoutée (par exemple dans le secteur de l’alimentation humaine en tirant parti des effets nutritionnels des protéines végétales) […], la valorisation environnementale de la culture des protéagineux, et plus généralement des légumineuses dans une perspective de développement de systèmes de culture innovants plus respectueux de l’environnement, et d’une agriculture durable moins dépendante des intrants chimiques, notamment azotés. Pour cela, un certain nombre de leviers peuvent être actionnés par la recherche, mais les acteurs économiques et les pouvoirs publics auront aussi un rôle-clé à jouer. »
ThierrY Doré, Olivier Réchauchère, Philippe SchmidelY Les clés des champs, l’agriculture en questions Éditions Quae, 2008, 191 p.
Sous forme de questions-réponses, l’ouvrage veut donner au lecteur les connaissances actuelles et les clés pour construire ses propres avis. Préface de Jacques Diouf, directeur général de la FAO. Introduction : contribuer à une « agri-culture ». L’évolution des modes de production : L’agriculture a-t-elle encore un avenir ? Que penser de l’agriculture biologique ? Pour ou contre les OGM, est-ce la bonne question ? Animaux et végétaux : pourquoi l’agriculture a-t-elle perdu sa diversité ? La qualité des produits agricoles s’améliore-t-elle ? L’homme et l’animal d’élevage font-ils bon ménage ? L’agriculture pourra-t-elle faire face au changement climatique ? Les relations entre agriculture et environnement : L’agriculture contribue-t-elle à l’accumulation de polluants dans l’environnement ? L’agriculture détruit-elle les sols et leur potentiel de production ? Quel est l’impact de l’agriculture sur la biodiversité ? L’agriculture épuise-t-elle les ressources en eau douce ? L’agriculture contribue-t-elle au changement climatique ? L’agriculture dans le contexte socio-économique : La PAC est-elle sur la sellette ? Quelle place pour l’agriculture dans le territoire ? Les énergies issues de l’agriculture, des filières d’avenir ? Saura-t-on nourrir la population mondiale en 2050 ?
Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Jean-Philippe Deguine, Pierre Ferron et Derek Russell Protection des cultures De l’agrochimie à l’agroécologie Éditions Quae, 2008, 187 p.Préface de Bernard Chevassus-au-Louis
Comment concilier protection des cultures contre les ravageurs ou les maladies et durabilité sociale, économique et environnementale des agrosystèmes ? L’ouvrage retrace l’évolution des concepts et des pratiques de la protection des cultures. Il fait une analyse détaillée de la situation phytosanitaire actuelle, illustre les limites de la protection agrochimique et met en avant la nécessité de gérer les peuplements à l’échelle de l’agroécosystème, introduisant le concept d’agroécologie. Un outil précieux pour réfléchir à la manière de produire et protéger les cultures autrement. Le chapitre I présente les nouveaux enjeux de la protection des cultures, le chapitre II les raisons du choix de la culture du cotonnier pour en illustrer les études de cas tout au long de l’ouvrage. Le chapitre III est consacré au succès de l’agrochimie, mais aussi à l’engrenage désastreux des pesticides. Le concept de lutte intégrée est ensuite décrit (chap. IV) avec un point sur les difficultés et limites de son application, y compris celles relatives à la mise en œuvre des plantes génétiquement transformées (chap. V). Les bases agroécologiques d’une nouvelle stratégie e phytosanitaire susceptible de répondre aux enjeux du XXI siècle sont rappelées dans le chapitre VI. La mise au point de nouvelles pratiques agronomiques comme le recours à des techniques assurant une meilleure préservation de l’environnement, objets du chapitre VII, montrent comment il est possible de concilier agronomie et écologie. Enfin la conclusion met en relief les nécessaires changements d’échelle spatio-temporelle, comme l’indispensable rupture avec les comportements passés, pour contribuer significativement à l’évolution de la protection des cultures suivant le concept de développement durable.
Laëtitia Citeau, Antonio Bispo, Marion BardY, Dominique King Gestion durable des sols Éditions Quae, « Savoir faire », 2008, 320 p.
Cet ouvrage synthétise les premiers résultats obtenus par les équipes ayant participé au programme de recherche sur la gestion du patrimoine sol (GESSOL). Il fournit ainsi de nouvelles connaissances sur les différents types de dégradations constatées : érosion, tassement, contamination, perte de matière organique et de biodiversité. L’ouvrage propose également des méthodes alternatives de gestion des sols destinées à préserver durablement leurs fonctions environnementales. Éditions Quae C/O INRA, RD 10, 78026 Versailles cedex.Tél. : 01 30 83 34 06 serviceclients@quae.fr
Courrier de l’environnement de l’INRA n°58, mars 2010
Raphaël Larrère, Bernadette Lizet, Martine Berlan-Darqué (coord.) Histoire des parcs nationaux Comment prendre soin de la nature ? Éditions Quae, Muséum national d’histoire naturelle, 2009, 236 p.
Cet ouvrage livre les clés de l’évolution des politiques de la nature dans les parcs nationaux français et des controverses qui l’ont marquée. La première partie retrace l’histoire et les mémoires des parcs métropolitains : la loi fondatrice de 1960, la conception des premiers projets de parcs (Vanoise, Cévennes, Pyrénées), les difficultés rencontrées pour créer un parc en mer d’Iroise. En seconde partie, la biodiversité, norme d’action depuis les années 1990, donne lieu à une confrontation entre savoirs empiriques et pratiques des usagers d’une part, savoirs scientifiques de l’autre : quelle place donner aux savoirs et aux savoir-faire vernaculaires ? La conclusion met en évidence le défi qui reste à relever : transformer en partenaires des parcs des usagers qui leur furent longtemps hostiles.
Pierre-Olivier Fanica e Le lait, la vache, et le citadin du XVII e au XX siècle Éditions Quae, 2008, 489 p.
Cet ouvrage décrit l’histoire du développement de la production, de la consommation et de la distribution du lait, ce produit périssable devenu un produit courant sous e l’effet de la mode au XVIIsiècle, puis un aliment sûr. Si la lutte contre les fraudes est ancienne, les normes d’hygiène ne se sont imposées que plus récemment.
Éditions Quae. C/O INRA, RD10 , 78026 Versailles cedex.Tél. : 01 30 83 34 43.
La laitière de retour. Dessin de Claire Brenot d’après un tableau de Georges Laugée (1853-1937).
REVUES
Droit de l’environnement N°171, septembre 2009 35 p.
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Taxe carbone : beaucoup de bruit pour peu… Les surprises de la Charte de l’environnement : analyse de quatre années de jurisprudence ; La diversité biologique (juin 2008 – juin 2009) ; De la nécessité d’anticiper la censure par les juges de régimes déclaratifs nationaux «décadents »… Loi Grenelle I : programme, promesses ou vœux pieux ? Droit de l’environnement38 rue Croix-des-Petits-Champs, 75038 Paris cedex 01.Tél. : 01 53 45 89 16 , fax : 01 53 45 91 85.contact@droitdelenvironnement.com
Espaces naturels. La revue des professionnels de la nature N°29, janvier 2010
Au fil des pages : La biodiversité c’est la vie mais la biodiversité se meurt ;À propos du concept de naturalité ; B. Chevassus-au-Louis sur la valeur économique de la biodiversité ; Forum professionnel (pédagogie et animation, management, métiers, études, méthodes techniques). Le dossier : écologie de la restaurationRestauration, réhabilitation, réaffectation : ce que cachent les mots ; Le projet de restauration du site de Cossure expérimente un mode de gouvernance ; Restauration d’un verger industriel vers une terre de parcours à moutons ;Restaurer la végétation steppique par aspiration et transfert de foin, une technique qui promet ; Un impératif, évaluer l’évolution de la restauration ; Écologie de la restauration en zone urbaine, contrainte ou opportunité ? Une autoroute détruit des habitats d’amphibiens : mesures compensatoires ; Figures de style sur la destruction de la biodiversité ; La restauration du capital naturel, un enjeu social et économique. Atelier technique des espaces naturels 2 place Viala34060 Montpellier cedex 2 Tél. : 04 67 04 30 30.
Numéro spécialIngénieries,2009 Écologie de la restauration et ingénierie écologique
Depuis une trentaine d’années se posent des problèmes environnementaux multiples, d’où l’importance nouvelle de l’ingénierie écologique et l’écologie de la restauration. Ce numéro spécial réunit les actes de deux colloques consacrés à ces domaines qui se sont tenus respectivement en décembre 2008 à Grenoble et janvier 2009 en Avignon. Il montre que les recherches en écologie de la restauration peuvent être mises au service de l’ingénierie écologique au sens large, et de la restauration écologique en particulier. De nombreuses convergences y sont mises à profit pour des applications concrètes sur le terrain.
http://www.quae.com/fr/livre/?GCOI=27380100755860
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