Fiche de révision BAC Français - Biographie de Rousseau
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Retrouvez la fiche de révision de la biographie de Jean-Jacques Rousseau pour préparer votre bac français.

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Publié le 20 mars 2015
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Langue Français

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Nº : 91034
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Fiche Cours
FRANÇAIS
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Biographie de Rousseau
1. Une enfance instable 2. Paris : les illusions perdues et la vocation philosophique 3. Ecrire contre tous 4. L’impossible unité d’un « je » : Jean-Jacques Rousseau et sa légende
Une enfance instable
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Venu au monde en 1712 dans une famille protestante d’origine française et orphelin peu après sa naissance, Jean-Jacques Rousseau grandit dans un milieu fort différent de la traditionnelle rigueur genevoise. Son père Isaac, personnalité considérée comme fantasque par ses amis, le laisse libre d’école et d’enseignement strict. Jean-Jacques apprend à lire très tôt dans les romans laissés par sa mère et dans les livres d’histoire de son père. Obligé de s’expatrier à la suite d’une querelle, Isaac Rousseau conïe son ïls au pasteur Lambercier et à sa sœur. Un châtiment immérité suscite chez l’enfant la haine du mensonge et de l’injustice. C’est la ïn de l’enfance heureuse, selon le témoignage du philosophe : il doit de nouveau se discipliner à l’école et cesser ses errances libres. Mis en apprentissage à douze ans chez un graveur, Jean-Jacques connaît une expérience amère du marché du travail. Il ne rêve que de quitter cette existence décevante.
Un dimanche de mars 1728, Rousseau trouve, de retour d’une promenade, les portes de Genève fermées. Il décide de saisir l’occasion pour commencer une vie errante. Un curé missionnaire le recueille à la frontière suisse. Il lui promet de l’aide à condition qu’il se convertisse au catholicisme et l’envoie à Annecy chez une jeune femme dévote, Mme de Warens : c’est la première rencontre avec celle qui sera le centre de gravité de sa jeunesse et qu’il appelle « maman ». Elle le fait entrer à l’hospice des catéchumènes de Turin où il abjure le protestantisme et reçoit le baptême. Successivement laquais, séminariste, musicien, secrétaire, il regagne Annecy et retrouve en 1731 Mme de Warens, qui devient sa maîtresse. C’est avec elle qu’il effectue deux séjours dans le vallon des Charmettes, près de Chambéry. Mais ce bonheur à deux est court. Mme de Warens prend bientôt un autre amant.Après être resté seul aux Charmettes pour parfaire son instruction d’autodidacte, Rousseau trouve une place de professeur à Lyon chez M. de Mably. Celui-ci, frère d’un encyclopédiste, lui découvre le monde intellectuel français.
Paris : les illusions perdues et la vocation philosophique
En 1742, Rousseau a trente ans. Il a beaucoup voyagé, exercé une foule de petits métiers et s’est construit une vaste culture. Conïant en son talent d’intellectuel et de musicien, il part donc à la conquête de Paris. Il propose d’abord à l’Académie des sciences un nouveau système de notation musicale, qui est vivement critiqué par Rameau, le grand compositeur de l’époque. La querelle qui s’ensuit lui fait connaître le monde scientiïque et littéraire. Il rencontre Fontenelle, Marivaux et Diderot et entre dans la société parisienne. Il obtient un poste de secrétaire auprès du comte de Montaigu, ambassadeur à Venise. Pendant une année, il apprend non seulement les rouages de l’administration diplomatique, mais la pression sociale : la jalousie et le mépris qu’affecte le noble ambassadeur à l’égard du roturier qu’il est suscitent en lui une amertume profonde, source des condamnations qu’il portera plus tard contre l’ordre social de son siècle. Revenu à Paris, il reprend son activité musicale, composant un opéra à succès,Les Muses galantesen remaniant pour lui une de ses comédies-ballets. Il vit maritalement avec une lingère,. Il fait la connaissance de Voltaire Thérèse Levasseur. En 1747, le couple a un enfant que Rousseau abandonne à l’hospice des enfants trouvés, comme il le fera pour les quatre qui suivront. Ses activités artistiques agrandissent le cercle de ses relations mondaines : à Chenonceaux, il rencontre Mme d’Epinay, qui jouera un grand rôle dans sa vie; à Paris, il devient secrétaire de Mme Dupin, fréquente Condillac, Diderot – avec qui le lie une amitié profonde –, Grimm, d’Alembert, puis le baron d’Holbach, et rédige pour l’Encyclopédieles articles sur la musique.
Cette vie apparemment stabilisée va être bouleversée, au mois d’octobre 1749, par un événement que lui-même nomme plus tard «l’illumination de Vincennes». En allant rendre visite à Diderot emprisonné au château de Vincennes pour délit d’opinion, Rousseau lit dans un journal le sujet mis au concours par l’académie scientiïque de Dijon : «Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ?sonDiderot, il rédige ». Encouragé par Discours sur les sciences et les artsentexte, publié . Le 1750, le rend immédiatement célèbre grâce à la hardiesse de ses thèses : loin de trouver comme les penseurs des Lumières que la civilisation est un bien, Rousseau défend l’idée que le progrès a perverti l’humanité et a dénaturé sa vertu naturelle. Le nouveau
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
philosophe va plus loin : il ne sufït pas d’écrire, il faut mettre sa vie en accord avec les théories qu’il défend. Ce qu’il appelle sa «réforme morale» est radicale : il quitte les mondanités parisiennes. Malgré le triomphe de son opéraLe Devin du village(1752), il rentre quelques mois à Genève où il abjure le catholicisme. En 1755, sonDiscours sur l’inégalitél’éloigne de plus en plus de ses amis parisiens : les encyclopédistes, ïls de leur siècle, croient avec optimisme au progrès, à la science, à l’évolution des techniques, à la raison ; Rousseau dénonce l’artiïcialité de ce rêve et prône un retour vers la nature, la simplicité et la vertu.
Ecrire contre tous
A son retour de Suisse, Rousseau accepte l’offre de Mme d’Epinay qui met à sa disposition l’Ermitage, une petite maison près de la forêt de Montmorency. II y rencontre Mme d’Houdetot, la belle-sœur de son hôtesse. La passion romanesque qu’il éprouve pour elle trouvera plus tard son écho dansLa Nouvelle Héloïsecaractère ombrageux de Rousseau et ses nouvelles. Malheureusement, le idées l’éloignent de son groupe d’amis : il se brouille successivement avec Voltaire, Grimm, d’Holbach et même Mme d’Epinay, et enïn d’Alembert et Diderot, qui ne comprennent pas sa volonté d’isolement. Les dissensions internes apparaissent en 1758 lorsqu’en réponse à l’article « Genève » rédigé par d’Alembert dans l’Encyclopédie, Rousseau publie laLettre à d’Alembert sur les spectacles. Rousseau doit quitter l’Ermitage. Il accepte l’hospitalité du maréchal et de la maréchale de Luxembourg à Montmorency, où il séjourne de 1759 à 1762. Ces années de retraite lui permettent une intense activité créatrice marquée par la composition simultanée de ses trois grandes œuvres :Julie ou La Nouvelle Héloïseen 1761 un immense succès,, qui connaît Du contrat social(1762) et l’Emile(1762). Ce dernier livre provoque un scandale. Le 9 juin 1762, le parlement de Paris condamne l’ouvrage, notamment en raison des idées religieuses présentées dans laProfession de foi du vicaire savoyard, et lance un mandat d’arrêt contre le philosophe. Rousseau se réfugie en Suisse, mais à peine est-il arrivé queDu contrat socialet l’Emilesont brûlés publiquement à Genève. C’est le début de l’errance pour échapper aux persécutions politiques et religieuses. Il trouve d’abord refuge à Môtiers, près de Neuchâtel, où il ébauche sesConfessionsles polémiques. Mais après Lettres écrites de la montagne(1764), sa maison est lapidée et il doit s’enfuir sur l’île Saint-Pierre qui lui laisse d’ailleurs un souvenir enchanteur. Chassé par les Bernois, il accepte enïn l’hospitalité du philosophe David Hume. Au bout de quelques mois de séjour en Angleterre, il se brouille avec son hôte et quitte un pays où il se croit exposé aux attaques de Voltaire, de d’Holbach et des philosophes français. Cette série d’événements violents bouleverse profondément l’existence du philosophe, qui glisse vers la paranoïa et l’obsession d’un complot visant à détruire ses idées et sa personne. C’est pour y réagir et se justiïer qu’il achève sesConfessions(1765-1770). Ses dernières années voient son retour à Paris. Il recommence à gagner sa vie en copiant de la musique, partage ses loisirs entre la botanique et des promenades avec le jeune Bernardin de Saint-Pierre, effectue des lectures publiques desConfessions. Les révélations qu’il y fait sont très mal reçues de ses anciens amis. De 1772 à 1776 est également rédigée une autre œuvre de justiïcation autobiographique, lesDialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques. A partir de 1776 ses obsessions s’estompent.Les Rêveries du Promeneur solitairesont une réexion apaisée, nourrie de souvenirs et du simple bonheur de l’existence. Il meurt le 2 juillet 1778 à Ermenonville, où il est inhumé dans l’île des Peupliers. L’endroit devient un lieu de pèlerinage jusqu’au transfert de ses cendres au Panthéon par la Convention en 1794.
L’impossible unité d’un « je » : Jean-Jacques Rousseau et sa légende
Jean-Jacques Rousseau a voué une grande partie de son activité littéraire à tracer son portrait, un portrait qu’il voulait défendre contre les attaques injustes, sans pourtant le atter. C’est ainsi queLes Confessionss’offrent comme le récit total d’une personnalité impossible à stabiliser. Rousseau s’y est dénoncé lui-même comme menteur et chapardeur, mais insensible à la corruption ; en proie à des pensées basses, jalouses, mesquines, mais aussi à des sentiments sublimes. Chaque trait est une pièce à conviction dans le procès qu’il livre devant le tribunal de la postérité.
Son autoportrait physique livre déjà un exemple de cette tension qui anime le personnage : «une physionomie ouverte et simple qui promettait et inspirait de la conIance et de la sensibilitéà une maladresse innée qui le rend ridicule. La gaucherie de ses», mais qui s’allie mouvements est aussi liée à la difïculté de maîtriser un corps qu’il sait malade et dont il ne cache pas les dysfonctionnements. «J’étais né presque mourant, dit-il au début desConfessions,on espérait peu me conserver.» Afigé d’une maladie congénitale, de battements d’artères accompagnés d’un «grand bruit d’oreilles», source d’insomnies permanentes et d’une légère surdité, il recherche donc le calme et la solitude et fuit les obligations du paraître social, où il sait qu’il ne réussit pas à plaire. Cette discordance entre ce qu’il est et ce que la société voudrait qu’il soit est au centre de la personnalité de Rousseau et éclaire l’ensemble de ses œuvres. S’il a pu paraître mondain, c’est par artiïce : «Jeté malgré moi dans le monde sans en avoir le ton, sans être en état de le prendre et de pouvoir m’y assujettir, je m’avisai d’en prendre un à moi qui m’en dispensât [...] je me Is cynique et caustique par honte ; j’affectai de mépriser la politesse que je ne savais pratiquer.» Toujours mal à l’aise en société alors qu’il était un auteur à la mode, il refuse les obligations de la vie sociale : «Les moindres devoirs de la vie civile me sont insupportables. Un mot à dire, une lettre à écrire, une visite à faire, dès qu’il le faut, sont pour moi des supplices.»
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Déçu par son siècle et ses contemporains, profondément solitaire tout en étant incapable de rester silencieux, il trouve le plus souvent refuge dans l’imaginaire – qui ne saurait le décevoir puisqu’il en est le seul maître. «L’impossibilité d’atteindre aux êtres réels me jeta dans le pays des chimères, et ne voyant rien d’existant qui fût digne de mon délire, je le nourris dans un monde idéal, que mon imagination créatrice eut bientôt peuplé d’êtres selon mon cœur.» Cette fuite intérieure n’est pas sans danger et Rousseau le sait : aux fantaisies solitaires succèdent bientôt l’angoisse et un délire de persécution, qui ne s’apaiseront que peu de temps avant sa mort.
Cette «impossible unitéd’un homme ordinaire que Rousseau a voulu peindre a été la pierre de touche de la légende qu’il a édiïée» sur lui-même à traversLes ConfessionsDénonçons-en quelques-. Et cette légende a engendré des erreurs tenaces pour la postérité. unes parmi les plus répandues. Il est souvent dit que Rousseau était un homme du peuple, issu de classes opprimées, ce qui expliquerait sa révolte contre la société de l’Ancien Régime.Au début duContrat socialse décrit «, il né citoyen d’un Etat librecomme on l’arépublique de Genève, ». Mais la vu, n’est pas une démocratie au sens moderne du terme. La famille de Rousseau appartenait à la bourgeoisie privilégiée et cultivée, en quelque sorte à l’aristocratie de la cité. Les prises de position de son père, puis ses propres revers de fortune, ont certes fait de Rousseau un déclassé, mais il n’appartient aux classes populaires que fortuitement. L’œuvre politique de Rousseau a longtemps été présentée comme la source de la Terreur et du durcissement révolutionnaire de 1793. Or Rousseau n’est pas un révolutionnaire. Ce n’était pas un homme d’action, et, s’il a ordonné sa réexion politique autour du problème de la liberté, il fut toujours hostile à la violence : «Genevois, redevenez soyez plutôt esclaves que parricideslibres, mais », écrit-il dans la septième desLettres écrites de la montagnerevendique la liberté de pensée mais prend toutes les précautions nécessaires. Il pour n’être point inquiété : «Je voulais user pleinement, sans doute, mais toujours endu droit de penser que j’avais par ma naissance, respectant le gouvernement sous lequel j’avais à vivre, sans jamais désobéir à ses lois, et très attentif à ne pas violer le droit des gens, je ne voulais pas non plus renoncer par crainte à mes avantages». En d’autres termes, défenseur farouche de la liberté individuelle, il répugne au désordre social et conserve une certaine prudence. C’est pour cette raison que sa mise en arrestation après la publication de l’Emilefut pour lui un véritable traumatisme. Rousseau était-il athée ? Ses différents changements de religion (protestant, puis catholique, puis protestant) ont été sévèrement jugés par la postérité. Rousseau s’est toujours défendu d’opportunisme et a réfuté le reproche d’athéisme. Il écrit à Mgr de Beaumont qui vient de le condamner : «nonMonseigneur, je suis chrétien et sincère chrétien, selon la doctrine de l’Evangile. Je suis chrétien, comme un disciple des prêtres, mais comme un disciple de Jésus Christ.» LaProfession de foi du vicaire savoyardatteste d’une religiosité hors des chemins stricts des Eglises, guidée par le sentiment personnel plutôt que par le dogme. On ne peut séparer en Rousseau l’écrivain et le philosophe, le rêveur sentimental et le constructeur de la philosophie politique moderne. Rousseau lui-même a souligné cette contradiction essentielle : «Deux choses presque inalliables s’unissent en moi sans que j’en puisse concevoir la manière : un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées et qui ne se présentent jamais qu’après coup. On dirait que mon cœur et mon esprit n’appartiennent pas au même individu.» C’est cette contradiction, cette «impossible unité» comme il le dit, qui fonde paradoxalement la complexe cohérence de son œuvre.
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