Mémoire "La préscolarisation: une solution limitée dans le temps"

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• Publié par: expeditionchezmonchat
• Publié le: 26 juin 2015
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Marnat Agathe L3 Sciences de l’éducation N° étudiant : 12000281 La Préscolarisation Une solution limitée dans le temps Maître de recherche : Madame Alexandra Leyrit Année Universitaire 2014/2015

S o m m a i r e

Introduction............................................................................................2............................................ Partie 1 :Partie du Contexte Théorique...........................................................................1........ I/La préscolarisation dès deux ans. ....................................................................................................1 II/Les effets de la préscolarisation dès deux ans...........................................................................4 1/Les effets positifs de la préscolarisation.................................................................................................... 4 2/Les effets négatifs d’une préscolarisation inadaptée. .......................................................................... 5 III/La préscolarisation dès deux ans : Ses limites ....................................................................... 11 1/ Une population spécifique ........................................................................................................................... 11 2/Durée de temps limité .................................................................................................................................... 11 3/Les raisons ........................................................................................................................................................... 11 IV/Problématique .................................................................................................................................. 13 V/Hypothèses........................................................................................................................................... 18 Partie 2 : Partie Empirique.......................................................................................................... 19 I/Méthodologie de recherche.................................................................................................................. 19 1/Justification instrument...................................................................................................................................... 19 2/La population choisie......................................................................................................................................... 19 3/Procédures........................................................................................................................................................... 21 II/Les résultats ........................................................................................................................................ 22 1/Résultats : les entretiens différenciés............................................................................................................ 22 A/Entretien avec le professeur des écoles de Toute Petite Section (TPS). ................................................ 22 a/Les effets de la préscolarisation chez les enfants de milieux sociaux défavorisés. ..................... 22 b/ Des effets limités. .................................................................................................................................................... 22 c/ Les raisons. ................................................................................................................................................................ . 23 B/Entretien avec le professeur des écoles de CP. ................................................................................................. 25 a/Les effets de la préscolarisation chez les enfants de milieux sociaux défavorisés................................ 25 b/Des effets limités......................................................................................................................................................... 26 C/ Entretien avec un professeur des écoles de CM2............................................................................................ 26 a/Les effets de la préscolarisation chez les enfants de milieux sociaux défavorisés. ..................... 26 b/Des effets limités ...................................................................................................................................................... 27 c/Les raisons ................................................................................................................................................................... 28 2/ Analyse des Résultats .................................................................................................................................... 29 III/Discussion........................................................................................................................................... 32

Conclusion ...................................................................................................................................... 34

Bibliographie « La scolarisation précoce » .......................................................................... 35

Webographie « La scolarisation précoce » .......................................................................... 36

A n n e x e s.............................................................................................................................................. 37 Annexe 1 : Grille d’entretien Scolarisation précoce ................................................................... 38 Annexe 2 :Retranscription de l’entretien avec le professeure des écoles de Petite Section de l’école Molina (Montreynaud) à Saint‐Étienne........................................................ 39 Annexe 3 :Retranscription de l’entretien avec le professeur des écoles de CP (directeur) de l’école Molina (Montreynaud) à Saint‐Étienne. ...................................................................... 51 Annexe 4 : Retranscription de l’entretien avec le professeur des écoles de CM2 de l’école Molina (Montreynaud) à Saint‐Étienne. ............................................................................ 60

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Introduction Depuis 2013, la scolarisation dès l’âge de 2 ans, a été relancée par le Ministre Vincent Peillon, abandonnée pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, car les postes pour l’accueil des enfants de moins de trois avaient été supprimé prioritairement, du coup la scolarisation précoce avait diminué significativement, quasiment divisée par deux dans certaines régions.

On constate tout de même qu’elle avait diminué un peu moins dans les Zones d’Éducation Prioritaires (ZEP).

Aujourd’hui, la scolarisation précoce est relancée mais on constate qu’elle ne respecte pas forcément son premier objectif, qui était de favoriser la scolarisation précoce pour les enfants venant de milieux défavorisés, dans les écoles de Zones d’Éducation Prioritaire.

La scolarisation précoce était censée venir constituer un substitut efficace à un manque de stimulant culturelle au sein de la famille, c’est à dire permettre aux enfants de milieux populaires d’accéder à la culture légitime, proche de la culture scolaire, en allant à l’école plus tôt. Les élèves de milieux populaires auraient eu plus de facilité à s’adapter à l’école car ces familles sont souvent moins proches de la culture scolaire que les familles aisées.

Paradoxalement aujourd’hui, la scolarisation dès 2 ans, ne touche pas principalement les écoles classées ZEP, elle touche toutes les écoles selon les disponibilités d’accueil.

Plusieurs études ont cherché à démontrer les effets de cette scolarisation précoce sur la suite de la scolarisation des élèves, c’est ce que nous allons étudier.

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Partie 1 :Partie du Contexte Théorique.

I/La préscolarisation dès deux ans.

Pour comprendre, les effets de la scolarisation précoce, il faut d’abord comprendre ses spécificités.

Tout d’abord, nous allons définir la scolarisation précoce.

La scolarisation précoce consiste en l’accueil des moins de 3 ans à l’école maternelle. Cette accueil peut se faire de 3 façons différentes, la première est l’accueil de ces élèves en toute petite section (TPE) de maternelle donc tous les élèves de moins de 3 ans sont regroupés dans une même classe, la seconde est l’accueil des moins de 3 ans en classe de petite section maternelle avec les autres élèves plus âgés et la dernière possibilité est la méthode mixte, c’est à dire que l’enfant est accueilli à la fois à l’école maternelle et continue à fréquenter les structures de petite enfance communale(crèches, haltes garderies….)( JARRAUD, 2013).

Ces choix sont fait en fonction de ce que proposent chaque commune et dépendent des écoles, certaines accueillent tous les enfants de moins de 2 ans, d’autres les accueillent selon la disponibilité des places.

La scolarisation précoce peut aussi être rapprochée de la scolarisation préélémentaire, c’est à dire la scolarisation qui a lieu avant l’école élémentaire.

Après avoir définir la scolarisation précoce, nous allons voir à qui elle s’adresse, tous les enfants de moins de 3 ans ne sont pas prêts à aller à l’école, chaque enfant est différent et pour que la scolarisation précoce soit efficace, il faut que l’enfant soit prêt, sache se faire comprendre, soit autonome dans quelques gestes du quotidien et ait développé un lien d’attachement sécurisé avec ses parents (FLORIN, 2007).

La scolarisation précoce a été mise en place pour lutter contre les inégalités de réussite. Il est nécessaire de définir les inégalités de réussite, ce sont au sein de l’école, le reflet des inégalités sociales, c’est à dire le fait qu’au sein d’une même école, un enfant d’ouvrier n’a pas les mêmes chances de réussite qu’un enfant de cadre, celui ci aura moins de chances de réussir car l’enfant de cadre a des parents plus proche de la culture scolaire que l’enfant d’ouvrier (BOURDIEU). L’enfant d’ouvrier ayant des parents éloignés de la culture scolaire aura plus de difficultés à s’adapter aux attentes scolaires. Les inégalités de réussite sont en lien avec le handicap socio-culturel, c’est à dire le handicap des familles populaires, ne possédant pas la culture scolaire .Elles ne possèdent pas la culture légitime et donc ne

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peuvent la transmettre à leurs enfants. Les enfants de familles de milieu populaire se retrouvent donc désavantagés, « handicapés » par rapport aux autres enfants de familles plus aisées possédant la culture légitime. Quand ces enfants de classes aisées rentrent dans l’école, ils possèdent déjà les pratiques de la culture scolaire, c’est à dire celle de la culture légitime. La possession d’une culture familiale en phase avec la culture scolaire est une condition essentielle d’une bonne réussite scolaire.

On scolarise donc les enfants de milieu défavorisé pour leur donner les outils pour l’école, leur faire découvrir la culture scolaire. Comme on l’a dit, l’école favorise la culture des classes favorisées, c’est à dire la culture légitime se constituant de pratiques d’écritures, de rationalité, de pratiques de lectures. De manière concrète, cette culture légitime c’est la lecture de livres, l’utilisation des écritures domestiques (listes de courses, livrets de comptes, emploi du temps…), la fréquentation de lieu légitime(musée, bibliothèque…), un rapport au temps rationnel, une organisation stricte. Ces pratiques sont favorisées à l’école mais les élèves de classe défavorisée ne les possèdent pas contrairement aux élèves de milieu plus favorisé.

La scolarisation précoce a donc été mise en place pour pallier à ses manques, pour initier les enfants à ses pratiques de culture légitime qui sont les mêmes que celle de l’école. Par conséquence, les enfants de milieu défavorisé ne trouvant pas ses pratiques dans leur famille, les acquièrent grâce à une scolarisation précoce et donc une fois à l’école primaire, les élèves ne seront pas désavantagés par rapport au élèves de milieux favorisés.

La scolarisation précoce peut être favorable aux enfants de milieux défavorisés mais il faut qu’il y’ait de bonnes conditions d’accueil.

Pour que l’accueil y soit efficace, il faut que ce dernier soit adapté à l’enfant, c’est à dire qu’il y ait une salle spécifique avec du mobilier adapté, du personnel formé à l’encadrement de ce public et pourquoi pas former des conseillers pédagogiques (JARRAUD, 2013) à l’accueil de la petite enfance. Il faut aussi adapter la journée de classe ordinaire à ce public spécifique, la faire plus courte. Des études ont montré que quelque soit la qualité du mode d’accueil une durée élevée de garde non-parentale est corrélé négativement à certains aspects du développement (FLORIN, 2007).

Il est important de développer une relation de confiance avec les parents et de travailler en partenariat avec les structures de la petite enfance.

Le problème de la scolarisation précoce, c’est que quelquefois certains parents choisissent l’école par défaut car elle est gratuite et par un manque de place dans d’autres structures alors

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que l’école n’est pas adaptée à ses enfants, ils ne sont pas prêts à y rentrer. La crèche et l’école sont deux mondes différents, on n’y fait pas les mêmes activités et les interactions adulte/ enfant sont aussi différentes (FLORIN, 2007).

Dans les modes d’accueil préélémentaire, ce qui est important pour un bon développement affectif, social et cognitif des enfants, c’est la « la qualité des interactions (entre enfants, entre adultes, entre adulte/enfant), l’attention qui leur est portée, l’adéquation aux besoins individuels, la stabilité du personnel, l’adéquation des locaux »( FLORIN, 2007).

Au contraire des relations de faible qualité aura un impact sur le comportement de l’enfant, il risque de développer un comportement agressif mais pas sur son développement.

L’école maternelle a un programme spécifique, on y apprend à devenir élève.

En classe de toute petite section, il y a cinq grands pôles d’apprentissages, le premier se constitue du vivre-ensemble, deuxièmement langage et communication faisant partie des apprentissages fondamentaux , troisièmement découverte du monde, quatrièmement agir et 1 s’exprimer avec son corps et pour finir sensibilité, imagination et création.

L’enfant apprend à devenir élève, il apprend les exigences scolaires.

La plupart des recherches ont montrée que les effets de la scolarisation précoce avaient lieu au Cours Préparatoire(CP).

1 J’aime la maternelle, Les Programmes de la Toute Petite Section (TPS)de Maternelle IN J’aime la maternelle, [en ligne], non daté, disponible sur : http://www.jaimelamaternelle.fr/prog_tps.php Dernière consultation, le 23/11/14, 3

II/Les effets de la préscolarisation dès deux ans.

1/Les effets positifs de la préscolarisation.

Nous allons voir que plusieurs études lancées par le ministère de l’éducation nationale ont montré l’impact positif d’une longue durée de scolarisation en maternelle au niveau du CP.

On remarque un rapport entre durée de scolarisation en maternelle et niveau des acquis, c’est à dire que plus un enfant de CP aura bénéficié d’une longue scolarisation en maternelle, plus son niveau des acquis sera élevé particulièrement dans les deux domaines d’acquisition principales du CP : français et mathématiques (MINGAT et RICHARD, 1991).

Cet écart entre les élèves ayant eu une scolarisation préélémentaire longue et ceux en ayant une plus courte, s’explique par la capacité à progresser, les élèves ayant été scolarisés plus longtemps, progressent plus vite. L’école maternelle aurait « équipé les enfants pour les apprentissages fondamentaux principalement la lecture »( MINGAT et RICHARD, 1991).

Le fait d’avoir été scolarisé plus tôt permet aux élèves de CP d’avoir une avance sur les autres 2 à la fin du CP.

On note que les élèves ayant bénéficié d’une scolarisation précoce ont de meilleurs résultats aux évaluations des CP dans les domaines de compréhension orale, de familiarité avec l’écrit(vocabulaire, pré lecture, concepts de temps et d’espace) et des compétences numériques(FLORIN, 2007).

Ils maitrisent aussi mieux la langue et possèdent aussi plus de compétences.

Les élèves ayant été à l’école maternelle plus longtemps ont aussi moins de chance de redoubler que les autres.

Après le CP, les effets positifs s’amenuisent mais restent relativement présent, nous allons les spécifier.

On constate que les élèves ayant bénéficié de longues années en maternelle ont moins de risques de redoubler le primaire (SUCHAUT, 2008). Contrairement aux élèves ayant été scolarisés à l’école après 3 ans qui ont leurs chances d’accéder au CE2 sans redoublement réduite de 11%( FLORIN, 2007). 2 RANVIER Sabrina, Scolarisation précoce : le débat se poursuit, In Sciences Humaines, [en ligne], le 15/02/2007, disponible sur : http://www.scienceshumaines.com/scolarisation-precoce-le-debat-se-poursuit_fr_15335.html Dernière consultation le 01/11/ 2014 4

Les élèves ayant fréquenté longtemps l’école maternelle possèdent de meilleures acquisitions scolaires notamment en mathématiques et en français (RANVIER, 2007).

Caille et Rosenwald ont constaté aussi que les domaines dans lesquelles les élèves vont mieux réussir grâce à une scolarisation précoce n’étaient pas les mêmes selon la catégorie sociale. Les élèves de milieux favorisés réussiront mieux dans trois domaines, la familiarité avec l’écrit, les connaissances générales et l’écriture et le calcul.

Pour les élèves de milieux défavorisés, cela concerne cinq domaines, la culture technique (connaissance vocabulaire), la compréhension orale, les compétences de pré-lecture (repérages de mots), les épreuves de logiques et enfin les épreuves temps et espaces.

Les effets positifs de la scolarisation précoce diminuent au fur et à mesure de la scolarité primaire pour devenir quasi-nulle en sixième, l’écart dans les résultats entre les élèves ayant bénéficié d’une longue scolarité préélémentaire et ceux en ayant eu une plus courte diminue pour devenir quasi- nulle. Il n’ y a plus aucune différence entre les deux catégories d’élèves (RANVIER, 2007).

Les enfants scolarisés à 2 ans ne réussissent pas mieux à la fin de l’école primaire.

Plus l’élève avance dans sa scolarité, moins les effets de la scolarisation précoce sont importants, au delà du primaire, ils sont quasiment inexistant.

Mais il y a tout de même encore quelques effets au collège les élèves ont moins de risques de ème redoubler la 6 (ROSENWALD et CAILLE, 2006).

ème On constate aussi, lors des évaluations nationales de 6 , un impact au niveau des parcours scolaires, les élèves ayant été scolarisé dès 2 ans ont un meilleur parcours scolaire, c’est à dire sans redoublement avec quelquefois une classe d’avance. Par contre, il n’y a aucune différence au niveau cognitif, les élèves ayant bénéficié d’une scolarisation en maternelle plus longues réussissent les évaluations aussi bien que les autres (BEN ALI, 2011).

2/Les effets négatifs d’une préscolarisation inadaptée.

Après avoir vu les effets positifs de la scolarisation précoce sur la suite de la scolarité de l’élève. Nous allons plutôt voir ici, les conséquences négatives d’une scolarisation « trop » précoce, c’est à dire les effets de la scolarisation pour un enfant qui n’est pas prêt à entrer à l’école. Tous les enfants ne sont pas prêts à rentrer à l’école et y entrer trop tôt peut avoir des conséquences néfastes sur leur développement au lieu d’y contribuer (BOISE, 2006). Ces

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effets négatifs sont à regarder avec recul car ils ont été principalement avancés par des pédopsychiatres, spécialistes voyant essentiellement des enfants malades.

Tout d’abord, nous allons voir les effets négatifs sur le comportement.

Un enfant de deux ans est en plein dans le stade de l’intelligence sensori-motrice d’après Piaget. L’enfant passe du « moi » au « je », il prend conscience qu’il est une personne, développe sa personnalité. Il va rentrer dans une période d’agitation et l’apparition du « non », c’est « la crise des deux et demi ». La crèche ayant des quotas plus faibles a plus de capacités à gérer cette période particulière (HAAG et BOISE, 2006). L’enfant qui prend conscience qu’il est une personne a vraiment besoin d’un accompagnement spécifique et d’une présence importante de l’adulte, c’est pour cela qu’il est plus judicieux que l’enfant dans cette période reste en crèche. Son personnel est plus apte à gérer cette crise que l’école car il a été formé à la prise en charge de la petite enfance. Il possède les connaissances nécessaires pour assurer le bon développement de l’enfant. Il connait notamment les spécificités du développement de l’enfant selon Piaget. L’enfant de 2 ans oscille entre le stade de l’intelligence sensori-motrice et le stade préopératoire et plus précisément dans celui de la pensée symbolique, l’enfant commence à conceptualiser son environnement social, à se représenter les gens qui l’entoure et les objets (PIAGET, 1937 ). En étudiant les stades de Piaget, on se rend compte que l’enfant de 2 ans vient juste de prendre conscience des autres, des personnes qui l’entourent, il commence à se les représenter. En changeant le cadre de l’enfant, en l’envoyant à l’école, ce dernier en plus de franchir cette étape décisive de son développement devra s’adapter à un nouvel environnement, l’école, avec des personnes qu’il ne le connaissent pas et qui ne savent pas forcément comment réagir face à l’enfant. A la crèche, l’enfant connaît les personnes qui prennent soin de lui, il peut donc se les représenter plus facilement que si il se retrouve à l’école face à des inconnus. L’enfant doit donc rester à la crèche jusqu’à qu’il est passé la crise des 2 ans et demi et qu’il est intériorisé qu’il était une personne parmi d’autres et donc par conséquence qu’il se représente les personnes qui

l’entourent.

Nous allons nous intéresser maintenant aux effets au niveau du langage.

Les professeurs des écoles n’étant plus formés à la spécificité de l’école maternelle et des tout-petits, ils ne prennent plus en compte les besoins psychiques des enfants (BENTOLILA et BOISE, 2006). L’école n’est donc pas dans un environnement propice au développement de l’enfant et notamment celui du langage. Le personnel de l’école, comprenant les Agents Territoriaux Spécialisés de l’École Maternelle (ATSEM) mais aussi les professeurs des écoles 6

n’est pas formé à la prise en charge de la petite enfance, il ne possède pas les connaissances nécessaires pour assurer le bon développement de l’enfant. Concrètement, ils ne peuvent répondre aux besoins de l’enfant de deux ans, se constituant d’une besoin de sécurité affective et physique avec un emploi du temps stable, la présence permanente d’un adulte qui est à l’écoute de l’enfant. L’enfant en bas âge a besoin de se sentir continuellement rassurer, sans cette sécurité il ne pourra agir sur son environnement, ne pourra se développer. L’école ne peut répondre à ses besoins, en partie parce qu’elle ne les connaît pas bien mais aussi parce qu’elle n’a pas les moyens de les assurer, dans une classe de 25 élèves avec au maximum deux adultes, si l’ATSEM est attribué à une seule classe, le personnel ne peut pas être derrière chaque enfant. Si l’enfant n’a pas un minimum d’autonomie, il ne parviendra pas à être en réussite à l’école. Mais même pour ceux arrivant à se débrouiller seul, l’école n’est pas forcément positive car l’autre condition pour assurer un bon développement de l’enfant, c’est que l’enfant se sente suivi par l’adulte et nous en revenons au même problème, l’école n’a pas forcément les moyens d’assurer un suivi constant et permanent de chaque enfant, tout du moins comme il est nécessaire pour un enfant de 2 ans notamment avec le besoin de sécurité affective

Le développement du langage fait aussi partie de cette problématique là, un jeune enfant apprendra plus facilement si l’adulte doit s’occuper de moins d’enfants, l’adulte ne doit pas forcément se retrouver en tête à tête avec l’enfant mais moins les enfants seront nombreux, meilleur sera le développement du langage. L’enfant se retrouvera dans un environnement plus riche assurant un meilleur développement avec un adulte et quelques enfants. Un enfant de 2 ans à l’école n’a pas souvent l’occasion de parler avec le professeur des écoles car ce dernier doit s’occuper aussi des autres enfants, il ne peut pas s’occuper d’un seul enfant et laisser les autres.

L’enfant à l’école se retrouve donc souvent à parler avec les enfants de son âge alors certes cela peut aider au développement du langage mais beaucoup moins que dans une situation élaborée avec un adulte et peu d’enfants.

Cela peut même se révéler négative car il peut intériorisé certaines fautes de langage commises par ses camarades et il est difficile de déconstruire quelque chose qui a été intériorisé.

La scolarisation ne va donc pas forcément permettre le bon développement des enfants de deux ans.

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Premièrement car les encadrants ne possèdent pas forcément les connaissances de la petite enfance, ses besoins spécifiques ou les connaît partiellement. Deuxièmement, parce qu’elle n’a pas les moyens d’assurer ses besoins. A l’école, les enfants sont assez nombreux et il est impossible de s’occuper individuellement de chacun d’entre eux en permanence. La crèche est donc plus judicieuse tant que l’enfant n’est pas prêt et a encore besoin de la présence permanente des adultes car comme développé plus haut, elle possède des quotas plus faibles

et est mieux formé aux spécificités de la petite enfance.

Enfin nous allons voir les effets néfastes d’une scolarisation trop précoce sur le développement affectif.

Bernard BOISE a montré qu’une scolarisation peut être jugé trop précoce en fonction de la

qualité des liens d’attachements.

Pour mieux comprendre les arguments de BOISE, il faut comprendre ce qu’est l’attachement, la théorie de l’attachement à été développé par Bowlby en 1969, c’est un besoin vital et social, l’enfant a besoin des autres, il a besoin de rentrer en relation avec les personnes qui l’entoure. Ces différentes relations ont des conséquences sur son bien-être et sur son développement. L’enfant recherche le contact et s’attache aux personnes qui s’occupent de lui, il est prédisposé à sa naissance à avoir des relations sociales, c’est un besoin vital, social. Les personnes s’occupant de lui sont les figures d’attachement, elles se définissent comme toute personne qui s’engage dans une interaction animée et durable avec le bébé, qui répond habituellement à ses signaux et à ses approches (BOWLBY, 1969). Cela se montre bien dès la naissance car dès cet instant, il est dépendant des personnes qui l’entourent. La relation d’attachement a une fonction adaptative, de protection et d’exploration, c’est à dire que c’est

par les personnes qui l’entourent que l’enfant va s’adapter à son environnement. Son adaptation dépend des personnes qui l’entourent et ne sera pas la même selon les comportements de ses personnes, par exemple si l’enfant pleure et que sa figure d’attachement, c’est à dire la personne s’occupant de lui, lui prodiguant les soins y répond tout de suite, le résultat sur son développement ne sera pas la même qu’une figure d’attachement ne répondant pas aux signaux de l’enfant. Ce dernier dans cette situation aura plus de mal à avoir de bonnes relations sociales, il s’inquiétera plus facilement. Cela renvoie au caregiver, c’est à dire la capacité à percevoir, à interpréter et à répondre aux signaux de l’enfant (BOWLBY, 1988). Plus cette capacité de la figure d’attachement sera développée, meilleur sera le développement de l’enfant.

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