Cultures et gestes: le défi du décodage
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  • redaction - matière potentielle : section anglaise
  • cours - matière potentielle : des années
  • redaction - matière potentielle : section
  • mémoire
  • redaction
Douceur et candeur vancouvéroises lité été blessée. Ce qui ressem- blait alors à un baiser n'était finalement qu'un homme al- longé sur une femme pour tenter de lui porter assistance. Mais sur le moment, lunettes noires et promenade dans les jardins des Tuileries, l'image disait beaucoup : d'une part, Vancouver était romantique ; de l'autre, Vancouver était re- belle. Sur la photo, le décor est chaotique, les forces de l'ordre contre des gens en fuite, et bien que ce soit pour du hockey, on sent le frémissement de la ville qui s'éveille.
  • tion education des premières nations
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Extrait

gr at Ui t BIIué é Iéçuué English version at the back .éàŝOuçé.çO
EIç WO, u Oé Oŝ àI Pàé 3
Depuis1 999
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011 LàuÉà u PIx é 'HàOIé çuuéé 2011 cultures et gestes: le défi du déçodage parnathalie tarkowska
st-ce un lieu commun que E d’avancer que les franco-phones s’expriment davantage avec leurs gestes que les anglo-phones? Pour Craig Holzschuh, directeur général et artistique du Théâtre La Seizième de Vancou-ver, un diplômé de l’Université d’Ottawa et de Colombie-Britan-nique, qui œuvre dans le milieu théâtral comme metteur en scène, auteur, comédien et concepteur depuis 17 ans et qui a travaillé dans les deux langues, il ya bel et bien une différence. « Aussitôt que l’on a un groupe anglophone,etqu’unfrancophone est présent et qu’il commence à parler avec ses mains, c’est cer-tain qu’on voit une différence, mais j’ai beaucoup d’amis an-glophones ici qui sont très "phy-siques" également. Cependant, il est vrai que les acteurs franco-phones vont travailler beaucoup plus avec leur corps dès le début de la préparation d’un rôle, alors qu’un acteur anglophone va beau-coup plus se poser de questions sur les besoins du personnage, et l’analyser. Les deux arrivent plus ou moins au même point mais leur cheminement est un petit peu différent. » D’une certaine manière, la perception de la notion d’espace personnel des uns, diffère par rapport à celle des autres. Par exemple, si on se rapproche lé-gèrement de son interlocuteur, et que celui-ci prend alors un peu plus ses distances, cela sig-niie, soit qu’il ne souhaite pas que l’interaction devienne plus personnelle qu’elle ne l’est déjà,
soit que votre notion d’espace personnelle acquise à travers votre culture d’origine, est as-surément différente de celle de votre interlocuteur ! Pour preuve, la théorie du professeur Albert Mehrabian, selon laquelle 93% de notre communication est non-verbale. Même si cette théorie ne fait pas l’unanimité, de nombreux experts du langage du corps sont d’accord pour dire qu’entre 50 et 80% de nos interactions avec au-trui, sont non-verbales. Si la com-munication non-verbale d’une personne nous interpelle parfois, d’une façon agréable ou non, c’est
Là POué ŝé Oé ŝO Féŝà Pàé 
parce qu’elle est le vecteur d’une personnalité qui s’exprime au-tant par le ton de la voix, la pos-ture, la gestuelle des mains, que par les mouvements des yeux ou de la bouche. Même chez des per-sonnes qui ont une gestuelle très sobre, les expressions du visage révèlent certaines de leurs pen-sées, pour qui sait les décrypter.
Conditionnement social Déjà en 1872, Charles Darwin évoquait la pertinence ges-tuelle dans son livrel’expression des émotions chez l’homme et Voir “Gestuelle” en page 2
Màà TéàYàu COu é çœuFàçOOé 2011 Pàé 
Douçeur et çandeur vançouvéroises lité été blessée. Ce qui ressem-parvalentin perez blait alors à un baiser n’était n plein mois de juin, duinalement qu’un homme al-Elongé sur une femme pour temps où il faisait chaud, à l’angle de deux avenues pade lui porter assistance.- tenter risiennes, en écoutant AmyMais sur le moment, lunettes Winehouse, je m’arrêtai dansnoires et promenade dans les un kiosque, car à Paris lesjardins des Tuileries, l’image journaux se vendent en kios-disait beaucoup : d’une part, que et non dans des bornes Vancouver était romantique ; vertes ou grises. Il est rare, de l’autre, Vancouver était re-disons-le, que la presse fran-belle. Sur la photo, le décor est çaise s’intéresse à Vancouver. chaotique, les forces de l’ordre Depuis les J.O., nous n’avions contre des gens en fuite, et bien aucune nouvelle. Mais là, plu-que ce soit pour du hockey, on sieurs hebdomadaires et quole frémissement de la ville- sent tidiens reprenaient en boucle, qui s’éveille. dans leurs rubriques "Photo En France, cela n’a échappé à de la semaine" ou "Anecdotes" personne, la grève est une tra-la même image : le baiser dedition. Depuis que j’ai quitté la Vancouver.France, il y a de ça deux mois, Cette photo d’un couple àles transports ferroviaires, les terre pris durant les émeutes compagnies aériennes et le de juin à Vancouver. J’ai appris personnel de l’Education Na-depuis, comme tout le monde, tionale ont déjà manifesté dans que la jeune ille avait en réa-Voir “Verbam” en page 4
Là SOuçé
À mon tour s erg e co r b ei l Pour Oama, il y a ençore de l’espoir ans un an, les électeursC’est dans ce collège que doit être D américains se rendront auxrecueillie une majorité. urnes pour choisir leur président. La bonne nouvelle pour le Si rien ne change d’ici là, ils leprésident Obama, c’est que le feront avec un pessimisme face àdéi semble plus grand pour les leur avenir rarement vu. L’année républicains que pour lui. Bien politique qui s’annonce chez nos que le Parti républicain n’ait pas voisins du Sud sera particulière-encore arrêté son choix sur son ment corsée. Pourtant, devant cecandidat à la présidentielle pour constat peu joyeux, il y a encore le scrutin de 2012, la dynamique de l’espoir pour Barack Obama.déjà présente dans la course à Même si un récent sondagel’investiture laisse entrevoir un indique que trois quarts des certain péril en la demeure. Américains pensent que leur pays Même si la campagne à s’en va dans la mauvaise direc-l’investiture ne commence ofi-tion, ce qui est peu encourageant ciellement que début janvier avec pour un président sortant, il n’enla primaire de l’Iowa, les princi-demeure pas moins qu’il con-paux joueurs dans le camp répub-tinue d’avoir le dessus contre les licain sillonnent les États-Unis et éventuels aspirants républicainsdébattent entre eux depuis plu-dans les intentions de vote. C’estsieurs mois. La route est encore du moins ce qui ressort d’un ré- longue puisque ce n’est qu’en cent sondage réalisé pour leWallaoût prochain que sera connu Street Journalet le réseauÇcandidat républicain pour la. le Il est vrai que la politique présidentielle. américaine a ce côté particu-À l’heure actuelle, le gou-lier, qui rend dificile les pronos-verneur du Massachusetts, Mitt tiques, surtout avec une annéeRomney, semble avoir l’avantage d’avance. Car, il ne sufit pas de chez les électeurs républicains. récolter le plus grand nombre de Toutefois, la lutte interne dans votes au scrutin général. Ce quice parti est féroce. Pour les mem-compte, c’est de les obtenir là où bres associés auTea Party,le can-cela compte le plus, c’est-à-diredidat Romney est trop centriste. les États riches, ceux que l’onCe groupe qui représente l’ultra-appelle « grands électeurs »quidroite, joue maintenant un rôle forment le collège des électeurs. omniprésent dans la direction
Suite “Gestuelle" de la page 1un psychiatre californien, expert les animaux. Car c’est en effet en des expressions faciales, a con-partant de l’éthologie, l’étudetribué à mettre au point un outil du comportement des espèces de reconnaissance de nos micro-animales, qu’à partir du début duexpressions et de leur signiica-20ème siècle, le sujet du langagetion, notamment pour aider à la non-verbal s’est vu appliqué à détection du mensonge. l’analyse du comportement hu-La  (programmation neu-main. Il semblerait que le langage ro-linguistique), développée du corps soit un mélange d’uneégalement dans les années 60, part, d’informations qui nous ontdécrypte ce que signiie la direc-été transmises génétiquement, tion que prend le regard d’une comme c’est le cas par exem-personne pendant qu’elle parle. ple, des expressions du visage, Par exemple, quand le regard et d’autre part, d’informations s’en va à droite, pendant qu’une provenant de notre condition- personne parle, elle fait appel nement social, et que nous avons à son imagination et à sa créa-appris au sein de notre environ- tivité, alors que si son regard se nement socio-culturel.tourne vers sa gauche, elle fait  Craig Holzschuh résume très plutôt appel à sa mémoire. La bien ce qu’il attend d’un entre-bouche est également un vec-tien professionnel lorsqu’il doit teur de communication, notam-recruter pour un poste perma- ment par le sourire. On dis-nent au sein de son équipe : « ontingue deux formes de sourire, regarde que ce soit quelqu’un quicelui qui est faux et n’est qu’un a une certaine ouverture, avec sourire de politesse, qui ne con-qui on a envie de travailler. On siste qu’à bouger les muscles voit parfois des gens fermés surzygomatiques, et le vrai, qui est les autres, ce qui ne peut conve- plus sincère, et qui met en jeu nir dans notre activité. » C’estégalement les joues, le front, le exactement ce que convoie prin-nez, la mâchoire et surtout, les cipalement la gestuelle : un étatyeux, qui forment les fameuses d’esprit ouvert, communicatif et "pattes d’oie". Ces dernières ren-plaisant, ou au contraire une per-seignent de façon quasi certaine sonne sur la défensive, qui voussur l’authenticité du sourire met d’emblée mal à l’aise par son dans la mesure où il est très enfermement sur elle-même. dificile de les faire bouger "sur commande" ! Les expressions du visage C’est sans doute dans l’idée de Dans les années 60, Paul Ekman, rapprocher autour d’une même pièce, les spectateurs issus de cultures différentes, que Le Théâtre La Seizième proposera, à partir du 31 janvier 2012, la pièce Tracesen français, avec des sous-titres en anglais !
Éditeur: sociÉtÉ de l a sourceForum de l a diversitÉ Adresse postale Déà Pàçé po BOx 47020, VàçOué bc v6g 3e1Bureaux204-825 Rué GàIé, VàçOué bcTéléphone(604) 682-5545CourrielIFO@éàŝOuçé.çOwww.thelasource.com
.ŝéIZIéé.çà
Fondateur et directeur de la publicaon Mamadou Gangué Gérant de la publicaonSaeed Dyanatkar Rédactrice en chef - secon françaiseNathalie Tarkowska Rédactrice en chef adjointe – secon française Nalla Faye Rédacteur en chef – secon anglaise Samuel Ramos Rédacteur en chef – en congé – secon anglaise Mike Lee Rédactrice en chef: site Internet LàUREnCE GànE
du Parti républicain et rend la vie dificile pour quiconque portera le lambeau de la formation. La raison est bien simple. Il est dif-icile de voir comment les répub-licains peuvent gagner la Maison Blanche en basant leur campagne sur le programme politique pro-posé par cette aile du parti. Pour Barack Obama, le secret de la victoire repose donc sur le rôle que jouera leTea Partyet, en grande mesure, sur sa capacité, une fois de plus, à rejoindre les plus jeunes électeurs. C’est vrai-ment là que se situe, pour lui, la clé du succès électoral. Les sondages démontrent que c’est dans cette cohorte qu’il recueille la plus grande faveur populaire. Toute-fois, c’est aussi ce groupe qui a le plus tendance à ne pas voter. Barack Obama et son équipe ont une année pour trouver le moyen de les motiver. Un an pour voir s’il suivra les traces de Bill Clinton ou de Jimmy Carter.
Secrétaires de la rédacon - secon françaiseFanny Boulesteix, Anne-Laure Paulmont Secrétaires de la rédacon - secon anglaiseKathy Allison, Saira Hayre Assistant de bureauKevin Paré
Responsable graphisme & arts visuelsLaura R. Copes GraphisteWeronika Lewczuk
Ont collaboré à ce numéroTéà BàyORO, DEnIŝ Bouvier, Samuel Chambaud, Serge Corbeil, Guillaume Debaene, Claire Gendrault, Adrianna
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011 Lé àI é ŝé é JOŝé Làquéé
Parlez-vous français ?La Sourceà éŝOI é jOuàIŝéŝ é àIŝéŝ. COuIé: IFO@éàŝOuçé.çO
Granville, Jasmine Gurm, Jan Hilario, Kate KOàEà, JOŝEph LàqUERRE, DànIEE MàRCOE, Olena Morozova, Tim Reinert, Don Richardson, VàEnn PEREz, GOROn SpEnCE
TraduconMonique Kroeger, Nathalie Tarkowska DistribuonNigel Barbour, Sepand Dyanatkar, Alexandre Gangué, Kevin Paré
av i sLà SOuçé ’éŝ àŝ éŝOŝàé éŝ OIfiçà-Oŝ Ou ééuŝ YOàIquéŝ quI ’àèé
àŝ à IŝIIIÉ éŝ àOçéŝ. Là çOéçO é Oué ééu Ou OIŝŝIO àjéué éàé À à uIçIÉ ŝéà IIÉé À ué IŝéO àŝ ’ÉIO ŝuIàé. Là ÉàçO é Là SOuçé éŝ À ’ÉçOué é Oŝ çOéàIéŝ é ŝuéŝOŝ ŝOuŝ FOé é çOuIé Oŝà Ou ÉéçOIqué, àfi é éé àIŝI é FàÇO ÉuIèé Oé Ouŝ ŝu éŝ ŝujéŝ é éOàé Ouçà Oé çOuàuÉ.
POu Éŝéé u éŝàçé uIçIàIé: (604) 682-5545
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Là SOuçé3
Açtivisme : Sadie Kuehn et Eriç Wong, des individus hors pair parnall a faye Eric Wong ous n’avez peut-être jamais entendu parler d’eux, pourtant Sadie Kuehn et Eric V « J’ai la responsabilité de créer une communauté diverse et uniFiée » Wong ont d’une manière ou d’une autre marqué ceux qui un jour ont croisé leur route. Ces deux activistes oeuvrent tous deux pour la promotion des droits de l’Homme et de la diversité et luttent contre le racisme. Ils se sont vu décerner le 1er novembre dernier, le prix de l’Harmonie culturelle 2011 de la ville de Vancouver respectivement dans les catégories "Individuel" et "Mention Honorable". Portraits.
Sadie Kuehn « Il faut engager les gens dans les combats qui les concernent »
Elle aura été de tous les combats et aétudiera « presque tout sauf l’art » dit-encore de nombreux chapitres à écrien souriant, mais en particulier, la- elle re. Examen de la législation dans les psychologie, le développement humain champs du racisme, de l’intolérance,et comportemental. A l’issue de ses en faveur des handicapés et des transelle aide notamment des jeunes- études, genres ; lutte en faveur de la in dedans la rue. l’apartheid en Afrique du Sud… Puis elle élit le Canada comme nou-Sadie Kuehn, afro-américaine, mère velle terre d’accueil en 1968. En quit-de trois enfants, a choisi l’action à latant le Sud des Etats-Unis pour l’Ouest passivité. canadien, elle ne s’attendait alors à Elle est née à Savannah en Géorgie. aucun « déi en particulier », se souvi-Un Etat du Sud des Etats-Unis, qui com-ent-elle. Pourtant à Vancouver, elle fait me d’autres, a instauré, après l’abolition face à une situation inattendue. Alors de l’esclavage, la ségrégation raciale qu’elle se promène rue Robson, une adossée à un système de lois discrimi-femme s’approche d’elle et lui crache nant les afro-américains.dessus. « Quel accueil ! » s’exclame Sa-Animée d’une soif de savoir, elledie Kuehn, dont le sourire inébranlable afiche sa force de com-bativité. « Le Canada des années 60 n’est pas celui d’aujourd’hui » rappelle-t-elle. Plusieurs problèmes se posaient alors parmi lesquels la place des Pre-mières nations. Aujourd’hui elle mesure le chemin par-couru, à la lumière de la di-versité culturelle qui déinit notamment Vancouver. Toutefois, tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le problème au Canada, selon elle, c’est que « l’on veut aider les dif-férentes populations, ré-gler leurs problèmes, mais quasiment à leur place et sans réellement les écouter ou même leur demander leur avis». « Il faut engager Sadie Kuehn reçoit le prix individuel de l’Harmonie culturelle les gens dans les combats des mains du président de la commission des Parcs et des qui les concernent », con-Loisirs de Vancouver Aaron Jasper (gauche), ainsi que du clue-t-elle. maire de la ville Gregor Robertson (droite).
Eric Wong en famille, avec sa fille Leilan et son fils Gabriel.
Né à Vancouver, père de deux enfants, Eric Wong a fait de son héritage chinois une force dans une ville où cette popu-lation est surreprésentée. Professeur d’histoire et géographie (Social studies) au lycée depuis 12 ans, Eric Wong a com-mencé à étudier la question de la di-versité en regardant ses élèves déiler, qui « ne se ressemblaient pas au il des années » dit-il. « Le monde dans lequel je vivais était en train de changer » explique-t-il. C’est alors qu’il a décidé d’embrasser la responsabilité de créer une communauté « diverse et uniiée ». « Je me suis mis à déier mes élèves et les gens par rapport à leur réaction face à "la difference" et à s’interroger», se souvient-il. Notamment sur les ques-tions des traditions, à l’instar du port du voile. « Je voulais leur expliquer quelle était la signiication de toutes ces traditions », souligne-t-il.
Il se souvient notamment lors d’un cours, avoir divisé la classe en deux, avant de leur donner une corde. « Les deux groupes face à face ont commencé à tirer sur la corde, comme dans le jeu », explique-t-il, « sauf qu’à aucun moment je ne leur ai demandé de tirer sur la corde ! ». Pour Eric Wong, c’était là une excellente métaphore pour illustrer le tiraillement dans un pays entre une population et ses immigrants. « Pour-quoi naturellement les gens se battent alors qu’ils pourraient vivre heureux ensemble ? » s’interroge-il. Aujourd’hui consultant dans le do-maine de la lutte contre le racisme, de la diversité et des droits de l’Homme, Eric Wong est également consultant Anti-Racisme pour le Comité de direc-tion Education des Premières nations (First Nations Education Steering Com-mitee).
Là SOURCE: LàURéà U PRIx E 'HàROnIE CUUREE 2011
Samuel Ramos (rédacteur en chef – secon anglaise) et Nathalie Tarkowska (rédactrice en chef – secon française) reçoivent le Prix de l'Harmonie culturelle 2011 en présence du maire Gregor Robertson le 1er novembre à l'Hotel de villede Vancouver.
Cérémonie de la pelletée de terre au parc dédié à l'Harmonie culturelle sous le pont Burrard le 4 novembre en présence d'Ellen Woodsworth (conseillère municipale), Mamadou Gangué (fondateur et directeur de la publicaon), Samuel Ramos (rédacteur en chef – secon anglaise) et Keith MacKenzie (ancien rédacteur en chef de la Source et actuel rédacteur en chef du quodien gratuit 24 Hours).
4Là SOuçé
carte postale
Voyage au Pays des Twilighters e voyage commence dans unjeunes vampires et loups-garousd’une route de campagne qui fait C livre intituléTwilight, par-des romans existaient vraiment.ofice de rue principale. Aucun tagé entre 3 amies. Ce roman panorama exceptionnel ne justi-Les habitants de la ville ont d’amour fascine ces adoles-ie sa visite.compris et respecté en toute centes avec qui nous sommesOn y voit quelques motels et simplicité et avec bonhomie, le en vacances à Port Townsend, commerces, et un supermarché désir premier des "twilighters". au nord-ouest de Seattle, du- qui sert également de magasin gé-Ces nouveaux touristes viennent rant l’été 2009. A cette époque,assouvir des fantasmes très per-néral à destination des campeurs l’œuvre de l’auteure améri-venus explorer la grande naturesonnels créés par les livres. Ils caine Stephanie Meyer allume du parc national olympique. On cherchent simplement quelques dans le cœur des jeunes illes y trouve un humble musée enimages pour alimenter encore du monde entier, le brasierhommage aux bûcherons, près le rêve, et ce malgré le fait que subtil des désirs pudiques. du petit bureau d’informationsla série de ilms, incluant le qua-Nous proposons, mon mari touristiques. trième,Breaking Dawn,doit qui et moi, de contourner la pénin-paraître le 18 novembre, n’y aitC’est dans ce bureau que Forks sule olympique de l’Etat dese démarque. Avant la parutionpas été tournés. Ils ont inale-Washington, pour aller visiterdu premier des quatre romans ment besoin de peu pour nourrir la petite ville où sont campéeset la sortie des trois ilms de laleur imagination. ces aventures de la littératuresérie Twilight, en 2005, ce patea donc créé un plan de la- On fantastique, à quatre heures lin pluvieux vivait de la coupe ville ou retrouver les lieux décrits de route au sud-ouest de Van- du bois et de la venue d’une cen- dans les livres et on a inventé les couver. Surprises et ravies, nos taine de touristes par jour l’étéautres en faisant attention aux trois « twilighters » acceptent. et d’une cinquantaine l’hiver.petits détails : une note sur une Pourtant rien n’est plus sur-Grand changement en 2010 : lesporte, un uniforme dans une vi-prenant que Forks comme des-citoyens y ont accueillis, d’aprèstrine, une plaque dans un station-tination touristique interna-la Chambre de commerce, plusnement, et voilà, le tour est joué !tionale. Ce bled perdu, au beaude 73 mille voyageurs avec trèsEn plus de la carte, on propose milieu d’une forêt déigurée peu d’investissements inanciersla visite de quelques restaurants par la coupe du bois, exemplibeaucoup de motivation in-- mais et boutiques de souvenirs. Pour ie tout ce qu’il y a de plus ba-dividuelle des citoyens. Pour at-la route du retour, on remet aux nal dans les petites villes nord- tirer ce nouveau public essentiel- visiteurs un jeu-questionaire...et américaines. Les trois milleune liste d’activités de pleine airlement féminin, la ville entière habitants s’éparpillent le long s’est prêtée au jeu, comme si lesà faire dans la région.
Suite “Verbam” de la page 1 les rues et ralenti leurs services à plusieurs reprises. Cela fait partie du quotidien. On n’est ja-mais surpris quand cela passe au journal télévisé. Vancouver, depuis juin donc, se rebelle : le terme émeute recouvre les unes et le mouvementOccupy Wall Street s’ampliie. À croire que Vancouver se francise. La nervosité de la ville lui donne un air de transe qui lui va bien et que Richard Lam a joliment capté avec sa photographie.
Mais parallèlement, maintenant que je me trouve à Vancouver, je peux dire qu’elle est plutôt "apai-sante". En arrivant sur Canada Place, l’osmose dans laquelle les forêts, l’eau et les buildings se mêlent, m’a reposé. L’air épuré et viviiant fait oublier la pollution de la capitale française. Et le calme, aussi, la lu-idité de la circulation sans klaxon ni insulte, et l’allure posée avec laquelle déambulent les citadins, moi qui d’habitude trépigne devant les individus trop lents dans les couloirs du métro parisien.
Il y a, surtout, à Vancouver, une gentillesse, une courtoisie, une certaine élégance dans les rapports humains. Envolées les mines défaites et graves des usa-gers des bus, qui ont fait place à des «Thank you! » enthou-siastes qu’on hurle ici en sortant par la porte arrière. Malgré moi, j’inquiétais les automobilistes en traversant en dehors des passa-ges pour piétons, ce qui est la rè-gle à Paris. À l’université, l’une de mes professeurs nous a distribué des Smarties pour nous faire
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011
Le mythique camion rouge de l'héroine de Twilight, Bella, devant le bureau de tourisme de Forks, l'aracon la plus populaire selon la Chambre de commercede Forks.
Nos trois adolescentes ont pris deux heures à découvrir joyeuse-ment les lieux en se remémorant tout haut des passages des livres. Elles se sont photographiées mu-tuellement dans toute la ville et à la magniique plage voisine de La
plaisir – mes amis français et moi en sommes restés sans voix. Douceur et candeur des Van-couvérois, toujours prêts à ren-seigner, et souvent même à se risquer à ma langue naturelle. De l’anglais au français, du fran-çais à l’anglais, naviguer, et aussi, appréhender de nouveaux mots avec l’exotisme du québé-cois. Ainsi, depuis deux mois, je n’achète plus : je magasine. Je ne magasine d’ailleurs plus de la crème fraîche, mais de la "crème sûre". Les goûts de certains ali-
Push, dans la réserve amérin-dienne, prouvant à nouveau le pouvoir transformateur de l’écrivain qui sait enchanter les cœurs.
danielle marcotte
ments ne sont pas modiiés mais "simulés". Ainsi, noter tout ce nouveau vocabulaire, fermer les yeux et proiter de la fraîcheur de l’air, les rouvrir pour apercevoir les monts enneigés au loin, et s’il pleut, ouvrir le parapluie et re-garder les couples main dans la main courir s’abriter. Ou alors s’embrasser sous la pluie, comme dans les comédies ro-mantiques. À Vancouver, appa-remment, tout commence et tout init par un baiser.
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011
Là SOuçé5 Un festival de la Poutine pour rassemler les Vançouvérois tout le monde ici est au courant. » parsamUel chambaUd De plus en plus populaire a première édition du Festival L de la Poutine de VancouverBien avant d'atteindre Vancouver, se tiendra samedi 19 novembre.la poutine a vu le jour dans la pe-L'occasion pour les organisa-tite ville de Warwick, au centre teurs de faire découvrir ce platdu Québec. En 1957, un restaura-québécois.teur du nom de Michel Lachance Le Festival de la Poutine de a eu pour la première fois l'idée Vancouver se tiendra le samedid'allier le fromage au lait caillé et 19 novembre, au Centre commu-les frites. Ce n'est que plusieurs nautaire hellénique, sur la rue années plus tard, en 1964, que la Arbutus. « Cela va être un grandsauce fut ajoutée dans un étab-succès », s'enthousiasme Alexande Drummondville.- lissement dre Brabant, l'un des organisa-La poutine s'est depuis mé-teurs. « Tous les billets sont déjàtamorphosée de plusieurs vendus, et nous sommes sur unmanières : aujourd'hui, on la re-bon emplacement » indique-t-il.trouve sous sa forme italienne, NOuŝ àOŝ éçéOI éàuçOu é quÉÉçOIŝ, ŝOuàIé é çOàîé àààé ŝu çé à. àIŝ àuŝŝI éŝ çààIéŝ àOOéŝ quI Alexandre Barbant, Organisateur, Fesval de la Poune de Vancouver
Au programme, poutine à vo- avec de la sauce tomate, ou as-lonté, concours de « poutines sociée à de la viande fumée, une expérimentales » ou bien encore recette typique de Montréal. Elle activités pour enfants. « Nous est à la fois présente dans des avons prévu des tas d'activités chaînes de fast-food et de grands amusantes, précise Alexandre.restaurants gastronomiques. Par exemple, nous allons arrêterÀ Montréal, le restaurantLedes gens dans la rue, et essayerPied de Cochonpropose ainsi une de leur vendre une patate ! » Lespoutine au fois gras, pour la som-organisateurs ont même prévu me de 23 dollars. un rallye où une trentaine de Tous les québécois n'en raf-participants vont tester les meil- folent pas pour autant. Julia, qui leures adresses de la ville.vient de Montréal, avoue qu'elle préfère aller au fast food. «La Une soirée poutine poutine, il se peut que j'en ai en-Michel Blais, qui tient le restauquand je me trouve dans un- vie rant Frenchies ! rue Dunsmuir, at-environnement où il y en a. Mais tend ces goûteurs de pied ferme.lorsque j'en achète, je suis tou-« Je vais sûrement leur préparerjours déçue. Elle a un goût telle-l'une de mes spécialités, la poumeilleur quand je la pique- ment tine à la viande fumée, » conie- aux autres » dit-elle. t-il. Pour ce québécois d'origine, La poutine a depuis largement le secret d'une bonne poutine estdépassé les frontières du Québec. un procédé de 12 heures, qu'il se Elle est notamment présente aux refuse à révéler. Il nous donne États-Unis, où plusieurs restau-toutefois quelques conseils : « Il rants proposent leurs propres faut utiliser du fromage au lait variantes. Certains américains caillé, et non pas du cheddar. l'associent même au plat national Aussi, il est important de faire sa canadien. Calvin Trillin duNewpropre sauce. »Yorkerparle ainsi d'un plat qui re-
Mille et une variantes de la poune. Alexandre Brabant a eu l'idée d'organiser un festival de la pou-tine à partir d'une soirée très réussie. Il y a deux ans, il a reçu chez lui 25 personnes, dans le but d'organiser un concours de pou-tine. Il a répété la même opéra-tion l'année suivante, où près de 100 personnes ont assisté à l'évènement. Ces deux succès ont mené à cette première édition du Festi-val de la Poutine de Vancouver. L'Antenne du Québec à Vancou-ver et le site "Francouver" – dont Alexandre Brabant est le co-fondateur – se sont associés à l'évènement. « C'est un grand déploiement, souligne Alexandre,
lète le caractère multiculturel du Canada. « Cela ne me surprendrait pas de voir une poutine asiatique en Colombie-Britannique ou en-core une poutine ukrainienne [dans] les Prairies » écrit-il. Mais pour Alexandre Brabant, la poutine revêt avant tout un caractère rassembleur. « Nous allons recevoir beaucoup de qué-bécois, mais aussi des canadiens anglophones qui souhaitent en connaître davantage sur ce plat. »Pour lui comme pour d'autres, le Festival de la Poutine est avant tout l'occasion de passer un agré-able moment.
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6Là SOuçé bhangra.me Le bhangra s'expose au Musée de Vançouver
partetia bayoro as de danse énergiques et ex-P travagants, costumes colorés et chants rythmés, le Bhangra s’impose désormais comme un mode d’expression artistique unique et incontournable. Cette danse populaire folklorique is-sue de l’Asie du Sud, plus précisé-ment de la région du Pundjab, fait l’objet d’une exposition inédite au Musée de Vancouver depuis le 5 mai 2011 :Bhangra.me: Vancou-ver's Bhangra Story(l’histoire du Bhangra à Vancouver). À la de-mande générale, l’exposition qui devait se terminer le 23 octobre dernier, a été prolongée jusqu’au 1er janvier 2012.
À quoi s’attendre ? Le Musée de Vancouver en col-laboration avec la Société in-ternationale de célébration du Bhangra à Vancouver (Ç) ont travaillé de concert pour fournir une exposition interac-tive permettant au visiteur de découvrir le Bhangra à travers des interviews, des photos et vidéos d’archives depuis les an-nées 60-70 à nos jours. En effet, l’histoire du Bhangra à Vancou-ver est étroitement liée à celle de l’établissement des premiers im-migrants Punjabis dans la ville. L’exposition explique le rôle du Bhangra en temps que cataly-seur dans le cadre des rassem-blements et des mouvements de protestations, notamment dans les années 80. En plus de l’exposition, le site Internet créé à cet effet, permet aux individus de partager leur histoire person-nelle sur le Bhangra. Kate Follington, Directrice du développement au Musée de Vancouver, souligne dans ce ca-dre que le Bhangra a évolué pour devenir une musique à laquelle les gens de la communauté con-tinuent à s’identiier, en plus d’être représentative de cette dernière. « Cette exposition con-stitue une belle occasion pour en apprendre davantage sur cette culture (Punjabi) et de partager cet héritage et son histoire avec la jeune génération ».
Vancouver, cité de Bhangra Le Bhangra à évolué pour deve-nir ce mélange de rythmes et de
percussions agrémentés de sons électroniques dont l’identité originale reste toujours pré-dominante. Les artistes prati-quant ce style de musique sont en plein essor sur la scène musi-cale et artistique vancouvéroise, notamment le groupeEn Karma et l’artiste Raju Johal. Ils ont réussi à établir à travers leurs chants, un parfait équilibre en-tre la forme la plus tradition-nelle du Bhangra et les rythmes plus contemporains. D’un autre coté, leÇ, co-organisateur de l’exposition Bhangra.me, est devenu incon-tournable dans le cadre de la pro-motion du Bhangra à Vancouver et en Amérique du Nord. Depuis sa création en 2004, cet organ-isme à but non lucratif organise différentes activités dont un festival annuel international de danse Bhangra.
Quoi de neuf au musée de Vancouver ? Le Musée de Vancouver offre une captivante programmation pour cette Fin d’année.
Architectural design competition display of models from emerging architects: Du 3 au 27 novembre 20
Cette exposition vous donne un aperçu de la créativité de jeunes architectes canadiens émergents dans le cadre de la compétition Mi-grating Landscapes.
Neon Vancouver; Ugly Vancouver : Du 13 octobre 2011 au 12 aout 2012 Une exposition unique qui met en avant l’histoire de l’apparition des néons dans le paysage urbain de Vancouver. Ces signes lumineux qui montrent le passage à une ville plus ouverte sur le monde, ont été l’objet de profondes controverses sur les valeurs de la ville au cours des années 50 à 70, en plus d’être notamment montrés du doigt par-ce qu’ils déFiguraient la beauté na-turelle de la ville.
POu uŝ ’IFOàO éuIéZ çOŝué é ŝIé .uŝéuOFàçOué.çà
POu uŝ é ÉàIŝ ŝu ’éxOŝIO éuIéZ çOŝué é ŝIé .àà.é/.
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011
VO 12 NO 19 | 15 Oéé àu 13 éçéé 2011 Là SOuçé7 coup de çœur françophone 2011 Nouvelle esçale de "l’autoroute Le festival du film juif Entre mémoire de la çhanson françophone" en C.-B. et rapproçhement natale, en passant par la France, parcl aire gendraUlt il nous livrera une pièce inspirée çulturel ’automne rôde dans les ruesde ses nombreux voyages avec LpardebaenegUill aUme de Vancouver. Les jours rac-un charmant clin d’œil à la poésie courcissent, les températuresde Charles Baudelaire, révélé dégringolent et l’été parait déjà dans son titre "Spleen", allusion àepuis le 10 novembre, le fes-D bien loin. L’heure de se mor-« l’état bougeotte de l’âme ». tival du ilm juif a ouvert ses fondre n’a pourtant pas sonnéPrêtez l’oreille et amusez-vousportes auRidge Theatre pour car pour la dix-septième annéeaussi à retrouver les diverses in-son 23ème anniversaire. Au to-consécutive, le Centre cultureltal, pas moins de 29 ilms sont àluences de l’auteur-compositeur ; francophone de Vancouverpour n’en citer que quelques unesl’afiche jusqu’au 20 novembre, nous propose trois rendez-vous Oscar Wilde et Joni Mitchell…faisant de Vancouver une place artistiques magiques à ne pas Ancien élève de l’école interna- forte du cinéma juif. manquer pour son Coup de cœurtionale de théâtre Jacques Lecoq« Ces cinq dernières années, francophone 2011. à Paris, il exprime son enthou- nous avons doublé la fréquenta-Le groupe Radio Radio. Evènement créé en 1987 à Mon- siasme tion et nous atteignons en mo-à l’idée de se produire tréal ain de raviver l’industriesur scène pour la première foisdu Centre et des Coups de cœur, du-Nord-Ouest. Un festival, sur- yenne 8000 spectateurs chaque de la chanson francophone, le nommé, "l’autoroute de la chan- "débuts solo", premiers albumsavec un orchestre symphonique :précise Robert Albanese, année» Coup de cœur francophone, face son francophone", en raison de et même « la toute première coC’est un univers sonore tout à- « le Directeur exécutif. « Nous à son franc succès, ne tarda passon label qui exige que les or- médie musicale en langue fran-fait différent de celui de mes ex- comptons désormais parmi les à attirer l’attention d’autresçaise de l’histoire de la Colombie-ganisateurs proposent chaque périences passées. C’est commedix plus importants festivals provinces. En février 1995, dansannée au minimum trois spec-Britannique en 1999, intituléeLesi je surfais sur un body-boardd’Amérique du Nord. Au Canada, l’espoir de continuer cette aven- tacles avec des artistes venantSoleil brille à Coquitlamà, écrite et English Bayme retrouvais et nous sommes même le deuxième ture culturelle musicale et de de trois provinces ou territoires composée par la vancouvéroisefestival du ilm juif après celuisubitement à Hawaii ou sur les l’étendre, une décision fut prise.canadiens différents. Une occa-Isabelle Longus ».côtes ouest de l’Irlande à braverde Toronto. » « Lors de la bourse Rideau quiUn résultat plutôt encou-d’immenses vagues de sons. C’est sion unique pour les musiciens Quoi de neuf cette année ? se tenait à Montréal, le Centre, de communautés minoritaires deextrêmement exaltant ! »rageant au regard de la petite mais aussi plusieurs organismeslangue oficielle de faire décou-2011 aussi promet d’être un grandpopulation présente sur place.Ce dernier spectacle unique 1 diffuseurs de spectacles d’autres vrir leur talent à travers le pays.cru, avec les participations en no-et gratuit offrira la possibilité à « Seul 25 000 juifs vivent à Van-provinces canadiennes, se sont1400 personnes, au Centre Chan,Au il des ans, le festival a vembre au Studio 16, du groupe couver mais il s’agit d’une com-assis ensemble pour rêver à laqui monte : Radio Radio et de la évolué à Vancouver et devient d’assister à son enregistrementmunauté très dynamique » ex-création d’un rendez-vous an-chanteuse Mara Tremblay auxde plus en plus audacieux. Après plique Robert Albanese avant deen direct pour la production nuel qui aurait lieu à travers leavoir reçu de multiples artistes,écrits sincères et subtils. Décem- d’un disque compact, qui sera poursuivre : « Je crois que notre Canada autour de la chanson canadiens et même d’ailleurs (ex :distribué dans les magasins de bre, quant à lui, accueillera en festival a trouvé son public car francophone. » explique Pierre les français Yves Duteil et Anaïs,fanfare la représentation dedisques du Canada et sur le web. notre message passe bien. » Un Rivard, directeur général et ar-Georges Moustaki, Maalesh des onze artistes francophones et Chassez donc la mélancoliepositionnement qui oscille entre tistique du Centre culturel fran- Iles Comores, les belges DanielVenez nombreux céfrancophiles accompagnés de équinoxiale. - devoir de mémoire et ouverture cophone de Vancouver. Hélin et Saule), les Coups de cœur l’Orchestre symphonique de lébrer l’automne côté Paciique,culturelle. C’est ainsi que le Coup del’Université de la Colombie-Brifrancophones de Vancouver -sous un air de francophonie et Un succès au box ofFice cœur francophone s’exportatannique.s’évertuent également à faire con- hâtez-vous, les tickets s’envolent français à l’afFiche en Colombie-Britannique en naître les francophones de leur Parmi eux, Mark Downey, quicomme les feuilles rousses de novembre de la même année et Province. C’est avec ierté queinterprétera une de ses composi- l’été indien.Tout un pan du festival du ilm plus récemment, en 2010, jusquetions arrangée pour l’occasion par juif de Vancouver revient sur laM. Rivard décrit comment ont pu dans le Yukon et les Territoires- être réalisés, grâce à l’initiative Alain Mayrand. De son IrlandeVoir “Fesval du film juif” en page 8 .éçééçuué.çO
8Là SOuçé
Le film Le Nom des Gens. Suite “Fesval du film juif" de la page 7rencontre avec un certain Arthur tragédie de la Shoa à l’image du Martin (Jacques Gamblin) dont le drame historiqueLa RaFle, grandnom de famille cache une histoire succès à sa sortie en France enbien plus complexe qu’il n’y paraît. 2010. Le ilm de la réalisatriceA noter que l’ancien premier mi-Roselyne Bosch porte sur la ra-nistre Lionel Jospin fait une appa-le du Vél d’Hiv survenue le 16rition pleine d’auto-dérision dans juillet 1942, date à laquelle la cette comédie atypique à voirpolice française arrêta treizeou revoir. mille personnes ichées comme juives, dont plus de quatre mille Ridge Theatre enfants, avant qu’ils ne soient GàuI ÉuIàŝ 18 À 25 àŝ déportés puis exécutés au camp 13$ à àçé, àçK é 5 fiŝ Ou 55$ d'Auschwitz-Birkenau. AOéé: 2$ Solidement documenté et .jff.O remarquablement portés par l’interprétation de Mélanie1 En 2010, 375 000 juifs vivent au Canada selon Laurent et de Jean Réno, le ilm la North American Jewish Data Bank pointe du doigt une zone d’ombre de l’Histoire de France en provo-quant une émotion déchirante. « Il est important de parler du génocide ain que cette his-toire ne tombe pas un jour dans l’oubli » conie Robert Albanese. « A l’avenir, nous souhaitons tout de même proposer moins de ilms sur la seconde guerre mon-diale. Il est bien évidemment im-portant de se souvenir mais nous devons aussi grandir et tendre davantage vers d’autres sujets. » Avec pas moins de 30% de spec-tateurs issus d’autres commu-nautés, le festival veut s’ouvrir au plus grand nombre. « Nous avons, par exemple, des partenariats avec les festivals asiatique et lati-no et un certain nombre de ilms que nous proposons ont des thé-matiques universelles suscep-tibles d’intéresser des personnes de diverses origines. »
Israéliens et palestiniens main dans la main Parmi eux, citonsMy So-called enemy, documentaire israélo américain pour lequel la réa-lisatrice Lisa Gossels a suivi en juillet 2002 un groupe de vingt deux adolescentes israéliennes et palestiniennes réunies pour quelques jours aux États-Unis autour d’un programme intitulé Building Bridges for Peace.Juives, musulmanes ou chré-tiennes, la plupart d’entre elles avaient perdu un ou plusieurs proches durant le conlit. Sept ans plus tard, six d’entre elles, parfois devenues amies, révèlent com-ment leur expérience a changé leur façon de penser et de vivre. « Les différences entre les com-munautés peuvent souvent paraî-tre conséquentes et provoquer des tensions, mais lorsque les gens se rencontrent réellement tout change et la compréhension devient meilleure » explique ju-dicieusement Robert Albanese. Une manière subtile d’aborder les thématiques identitaires qui fonctionne à merveille dansLe nom des gensde Michel Leclerc. Sara Forestier y interprète avec brio Bahia Benmahmoud, "jeune prostituée politique" spontanée et libertine qui couche avec des hommes de droite, qu’elle quali-ie de fachos, pour les faire chan-ger d’opinion. Une méthode qui lui réussit plutôt bien jusqu’à sa
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