Le Livre Rouge de Jung » Publié en 2009 en allemand et en ...
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  • redaction - matière potentielle : premier jet
  • cours - matière potentielle : janet
  • cours - matière potentielle : du psychologue
  • exposé
'Le Livre Rouge de Jung » Publié en 2009 en allemand et en anglais et disponible en français depuis septembre, Le Livre Rouge (Liber Novus) est une pièce majeure de l'oeuvre de Carl Gustav Jung, élaborée entre 1914 et 1930. Par Chisato Goya, lexpress.fr le 11/10/2011 Bertrand Eveno, éditeur du Livre Rouge en langue française, souligne la richesse de ce somptueux manuscrit calligraphié, enluminé et illustré de la main de C.
  • correspondances impressionnantes entre les chefs d'œuvres asiatiques
  • voyage intérieur au bout de l'inconscient
  • copies d'œuvres d'art, de bustes antiques et de peintures
  • art aux crises psychiques des sujets et du monde collectif
  • divin dans le monde actuel
  • livres rouges
  • livre rouge
  • nuit après nuit

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''Le Livre Rouge de Jung »
Publié en 2009 en allemand et en anglais et disponible en français depuis septembre,Le Livre Rouge(Liber Novus) est une pièce majeure de l'oeuvre de Carl Gustav Jung, élaborée entre 1914 et 1930.
Par Chisato Goya, lexpress.fr le 11/10/2011
Bertrand Eveno, éditeur duLivre Rouge enlangue française, souligne la richesse de ce somptueux manuscrit calligraphié, enluminé et illustré de la main de C. G. Jung. Jung lui-même a hésité sur la question de publier ou non ce texte. A certains moments, il a retravaillé son texte, comme s'il envisageait une parution, et il a aussi consulté des amis ou des proches sur cette question. Et en fin de compte, il n'en n'a rien fait. A sa mort, il n'a pas laissé d'instructions, se bornant à demander que leLivre Rouge -ce manuscrit somptueusement calligraphié et orné - demeure dans la famille. Les héritiers ont protégé le "trésor" dans un coffre-fort, sans autoriser la consultation par les chercheurs. L'universitaire britannique Sonu Shamdasani a su convaincre les héritiers que le risque d'une édition non-autorisée était sérieux puisque certaines copies existaient dans des bibliothèques. Sa recommandation de faire une édition savante, annotée et respectueuse de Jung, une édition "canonique" en quelque sorte, a été acceptée par la famille, d'où la parution, en 2009, des versions allemande et anglaise. L'exemplaire original duLivre Rougeest actuellement exposé au musée Guimet dans le cadre de l'exposition LeLivre Rouge deC.G. Jung - Récits d'un voyage intérieur. L'ouvrage présenté ressemble à un véritable manuscrit datant du XVe ou du XVIe siècle. La forme même que Jung a donnée à son texte ne manque pas d'intriguer, d'étonner et de provoquer une impression forte et mystérieuse. Pourquoi a-t-il consacré tant d'heures, de nuits, de mois et d'années - seize années en tout - à recopier patiemment ce texte écrit pour l'essentiel en quatre mois, puis longuement retravaillé, juste avant et pendant la guerre de 1914 ? Jung écrit que la période historique qui s'ouvre avec la Renaissance, le Protestantisme et la Modernité, a été une coupure mutilante pour l'âme humaine et qu'il faut donc reprendre le fil de la réflexion humaniste, précisément à la plus haute époque spirituelle du Moyen-âge, celle des moines copistes et des livres d'heures enluminés à la main et traités comme des trésors de l'esprit. Et pour lui, recopier patiemment à l'encre de Chine, les lettres gothiques, les cabochons et les enluminures, toutes ces préciosités bénédictines de patiente fourmi intellectuelle, lui ont permis de ruminer en permanence son texte, de le revivre nuit après nuit, comme un authentique "exercice spirituel" (au sens de Saint Ignace de Loyola). Et c'est pourquoi il a donné à son livre, car cette expérience était si importante pour lui, une forme précieuse et rare, portant témoignage de cette importance même.
Quelles sont les expériences racontées par Jung dans leLivre Rouge? LeLivre Rougeraconte, à la première personne, un voyage intérieur, une descente aux Enfers - du moins dans le chaos d'une âme troublée et indécise -, une exploration de ses propres
désorientations et de ses tâtonnements à la recherche de solutions qui puissent redonner un sens à sa vie. C'est un texte littéraire dans la forme, avec des dialogues, car Jung raconte qu'il fait des rencontres, à l'intérieur de lui-même, dans son propre inconscient ou subconscient, ou dans un état de conscience avivée. Il y rencontre des figures comme Elie et Salomé, un diable vêtu de rouge, un serpent, un ermite, un bibliothécaire et le vieux sage Philémon. En tout, une trentaine de personnages avec qui il dialogue, qui lui répondent, qui le conduisent à une évolution progressive dans sa vision du monde et de lui-même. Ce récit ressemble tour à tour au Zarathoustra de Nietzsche, à L'Enfer de Dante et à La Tentation de Saint-Antoine de Flaubert. Parfois, le ton devient poétique et il est "voyant" comme Rimbaud, parfois prophétique comme Luther et parfois il le fait avec humour. L'action progresse, avec des rebondissements comme dans le Faust de Goethe. Tout lecteur du texte, s'il entre dans cette psychologie parfois angoissée ou parfois pleine de sagesse, y trouvera des phrases qui lui parlent directement, abordant des questions toujours actuelles et même plus que jamais. Elles sont certes intimes pour Jung, mais aussi universelles et éternelles pour tout être humain.
Justement, quelles sont ces questions? Est-ce que je consacre assez de temps à ma vie intérieure ? Ai-je encore une âme, et si j'ai une âme, qu'a-t-elle à me dire d'essentiel ? Ne suis-je pas englouti par des activités extérieures incessantes lesquelles ne donnent pas de sens à ma vie ? Qui faut-il suivre comme modèle de vie et de sagesse : la Science, le Christ, le Bouddha, l'Eros ou qui d'autre ? En qui ou en quoi avoir confiance, soit à l'extérieur de moi, soit pire encore, en moi ? Toutes ces questions montrent que leLivre Rougeest à la fois un récit personnel, un texte littéraire, une méditation philosophique et un enseignement de sagesse. Les parties se suivent et s'enchaînent, mais le "Liber Primus" exprime avec force le chaos personnel et le désarroi initial dans lequel se débat Jung, qui craint même de côtoyer la folie. En tant que médecin-psychiatre, il la connaît de près. Puis, des possibilités de dialogue apaisant surgissent, avec la figure d'Elie, qui ensuite par avatar se transformera en Philémon. Dans le "Liber Secundus", l'ordre et le désordre de son parcours intérieur s'articulent en finesse et se complexifient. Des figures secourables apparaissent. Le Dieu qu'on craignait mort renaît sous des formes inédites. Les sacrifices personnels demandés à Jung par ses voix directrices commencent à prendre un sens nouveau. Peu à peu, il entend ce qui lui est annoncé, il ressent les impasses de la vie à éviter. Il retrouve un sens profond, malgré les contradictions qu'il est obligé de vivre sous tension, faute de pouvoir les résoudre unilatéralement. Il trouve ainsi peu à peu le chemin de l'unification intérieure. Dans la troisième partie, "Epreuves", reprise d'un manuscrit non calligraphié et retrouvé dans ses archives, Jung dialogue tout particulièrement avec les morts, c'est-à-dire non seulement ceux que la Première Guerre Mondiale fauche en masse à cette époque, mais aussi les morts des siècles passés qui sont eux aussi des figures en désarroi et à la recherche d'une sagesse éternelle valable. Puis, les morts se retirent grâce à l'influence apaisante de Philémon et Jung trouve, avec cette figure de sage intérieur, peu à peu, les chemins et la voie justes pour lui.
Quels sont les enseignements du livre?
Jung comprend les "lois intérieures" du fonctionnement de l'âme et de la psyché, que leLivre Rougeaura d'abord formulées dans un langage symbolique, personnel et caché, mais que lui, dans sa vie publique de penseur, va désormais pouvoir écrire dans une forme explicative et compréhensible. L'alchimie, notamment, mais aussi un approfondissement des significations profondes de Dieu ou du divin dans le monde actuel post-chrétien l'y aideront et lui fourniront de nouvelles clés. Des clés pour pouvoir, pendant de nombreuses années, de 1920 jusqu'à sa
mort en 1961, tirer toutes les leçons et enseignements de ce voyage intérieur au bout de l'inconscient.
LeLivre Rougedonc un regard inédit sur le travail du psychanalyste Jung à offre travers des textes et des illustrations. Celles-ci occupent d'ailleurs une place importante dans l'ouvrage. À quoi ces illustrations font-elles référence?
Les illustrations sont omniprésentes dans leLivre Rouge, sous de multiples formes et formats. Au début, après une somptueuse pleine page d'ouverture, les dessins sont petits et un peu maladroits, car Jung écrit et peint sur des parchemins qui tiennent mal ses pigments. Il choisit également de peindre des dessins de petits formats. Puis, avec le "Liber Secundus", Jung s'enhardit, les dessins s'agrandissent, les pleines pages apparaissent, le réalisme s'accroît. Le Serpent, le Dieu Izdubar (Gilgamesh), l'Enfant divin renaissant et le sage Philémon déploient leurs figures. D'autres illustrations montrent le visage hideux de la Mort, de dragons et de monstres. Certaines de ces illustrations ponctuent et reformulent les scènes et les idées du texte, d'autres à l'inverse sont éloignées ou même franchement décalées par rapport au texte. Car Jung aimait les oeuvres sans fin, labyrinthiques, et il a choisi de laisser venir les illustrations à leur heure, sans toujours les lier au texte. En fonction des situations nouvelles du moment, on a par exemple un chapitre dont la rédaction de premier jet remonte à 1914, mais a été recopié en calligraphie vers 1920 et placé sur la page en vis-à-vis d'une image peinte en 1924. Mais d'autres illustrations collent au texte ou fixent durablement le visage d'un interlocuteur particulièrement cher à ses idées ou à son coeur, comme Salomé, Philémon, ou le Temple d'Or. Jung recopiera certaines images duLivre Rougeles murs mêmes de la Tour de sur Bollingen, qui était son refuge intime.
On peut noter que c'est dans la seconde partie duLivre Rougeque les illustrations sont les plus nombreuses. Elles se succèdent quelquefois les unes aux autres. Pourrait-dire qu'elles dialoguent entre elles?
L'alchimie, notamment, mais aussi un approfondissement des significations profondes de Dieu ou du divin dans le monde actuel post-chrétien l'y aideront et lui fourniront de nouvelles clés. Des clés pour pouvoir, pendant de nombreuses années, de 1920 jusqu'à sa mort en 1961, tirer toutes les leçons et enseignements de ce voyage intérieur au bout de l'inconscient.
LeLivre Rougedonc un regard inédit sur le travail du psychanalyste Jung à offre travers des textes et des illustrations. Celles-ci occupent d'ailleurs une place importante dans l'ouvrage. À quoi ces illustrations font-elles référence?
Les illustrations sont omniprésentes dans leLivre Rouge, sous de multiples formes et formats. Au début, après une somptueuse pleine page d'ouverture, les dessins sont petits et un peu maladroits, car Jung écrit et peint sur des parchemins qui tiennent mal ses pigments. Il choisit également de peindre des dessins de petits formats. Puis, avec le "Liber Secundus", Jung s'enhardit, les dessins s'agrandissent, les pleines pages apparaissent, le réalisme s'accroît. Le Serpent, le Dieu Izdubar (Gilgamesh), l'Enfant divin renaissant et le sage Philémon déploient leurs figures. D'autres illustrations montrent le visage hideux de la Mort, de dragons et de monstres. Certaines de ces illustrations ponctuent et reformulent les scènes et les idées du texte, d'autres à l'inverse sont éloignées ou même franchement décalées par rapport au texte. Car Jung aimait les oeuvres sans fin, labyrinthiques, et il a choisi de laisser venir les illustrations à leur heure,
sans toujours les lier au texte. En fonction des situations nouvelles du moment, on a par exemple un chapitre dont la rédaction de premier jet remonte à 1914, mais a été recopié en calligraphie vers 1920 et placé sur la page en vis-à-vis d'une image peinte en 1924. Mais d'autres illustrations collent au texte ou fixent durablement le visage d'un interlocuteur particulièrement cher à ses idées ou à son cœur, comme Salomé, Philémon, ou le Temple d'Or. Jung recopiera certaines images duLivre Rouge surles murs mêmes de la Tour de Bollingen, qui était son refuge intime.
On peut noter que c'est dans la seconde partie duLivre Rougeque les illustrations sont les plus nombreuses. Elles se succèdent quelquefois les unes aux autres. Pourrait-dire qu'elles dialoguent entre elles?
Dans une série impressionnante de dix-huit pages, Jung peint des mandalas en couleurs, qui comme dans un film séquentiel, évoluent et se transforment dans une atmosphère assez "gnostique", avec des écritures ésotériques ou "runes", comme Jung les nomme. Dans ces pages, il reproduit et retravaille des dessins au crayon qu'il a faits dans un carnet de notes d'août à fin septembre 1917. Au Musée Guimet, nous exposons vingt-cinq de ces brouillons, fascinants de recherche et de créativité. Jung constate que ces croquis ont un effet apaisant ou régulateur sur son état d'esprit et ses humeurs, un peu comme des exercices de respiration lents et progressifs. C'est donc en effet une forme de dialogue, mais avec soi-même et dans le temps, jour après jour. Ce faisant, il redécouvre à sa manière cette très ancienne technique d'exercices spirituels, le mandala tibétain. Pour Jung, c'est un exercice de re-centration de la psyché, de parcours en rond autour d'un centre qu'on vise sans pouvoir l'atteindre complètement, de mise en ordre de soi par rapport à ses propres tensions intérieures et enfin, de dialogue entre le soi intérieur et le monde externe.Il peindra aussi isolément un autre superbe et complexe mandala, sur parchemin qu'il intitule "Système du Monde dans sa Totalité" et qui symbolise l'ordre général du monde dans ses différentes fonctions et tensions opposées, représentant à la fois le microcosme de la psyché humaine (la vôtre et la mienne) et son insertion dans le macrocosme du monde.
Les illustrations duLivre Rouge ontété réalisées par Jung lui-même. Lorsqu'il est à Paris en 1902 pour suivre les cours du psychologue français Pierre Janet, Jung passe la majeure partie de son temps à peindre ou à visiter des musées. Aspirait-il à devenir peintre?
Jung a en effet suivi assidûment les cours de Janet, mais il a su trouver le temps de satisfaire sa curiosité de jeune médecin à 27 ans. Il avait un vrai "coup de patte", une bonne technique à l'aquarelle, à la gouache et à l'huile aussi. Il n'a jamais eu le temps de peindre autre chose que l'univers duLivre Rouge cardès qu'il est devenu connu puis célèbre, il a été harassé de consultations, de conférences et séminaires. Mais à la fin de sa vie, il a consacré beaucoup de temps à la sculpture sur bois et sur pierre, ciselant même des textes dans la pierre. C'était surtout pour lui, plus que de prétendre faire de l'art, un moyen de fixer ses idées essentielles, de les mettre en forme, en somme de les fixer dans un matériau durable
Quelles étaient les influences de Jung en matière d'arts visuels?
Jung a marqué un intérêt pour Odilon Redon lors de son passage à Paris. Il y a ainsi acquis des copies d'œuvres d'art, de bustes antiques et de peintures italiennes. Il avait des goûts personnels classiques, ceux d'un bourgeois suisse né en 1875, mais on doit souligner deux
aspects. En premier lieu, son rapport à l'art moderne et ses liens avec de jeunes artistes de Zurich, proches de Dada, comme Sophie Taeuber-Arp et Erika Schlegel, tant sur le plan plastique que théâtral. Ses liens avec un artiste comme Franz Riklin, qui fut élève d'Augusto Giacometti. Jung a écrit sur Picasso, sur Duchamp et sur les peintures d'art brut, surtout pour étudier le reflet donné par l'art aux crises psychiques des sujets et du monde collectif. Second aspect : l'immense curiosité de Jung pour les expressions plastiques non-occidentales. Par exemple, l'influence de l'art africain sur les nombreuses sculptures faites par Jung mais aussi son goût pour les mandalas tibétains et pour l'Asie en général. Le Musée Guimet a su tracer des liens et des correspondances impressionnantes entre les chefs d'œuvres asiatiques de ses propres collections et la pensée de Jung.
*Édité par L'iconoclaste
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