Commentaire sur le Dormeur du Val
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LE DORMEUR DU VAL C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort, souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille : il a deux trous rouges au côté droit. Arthur RIMBAUD, Octobre 1870 Commentaire Informations pour l'introduction : - Ce poème est tiré d'un recueil intitulé «poésie » écrit par Arthur Rimbaud en 1870 (année terrible pour les Français : cette année marque la fin de l' empire de Napoléon III ) - Forme classique du sonnet de la Renaissance, chute respectée au dernier tercet. Problématique : Au delà de la description d'un être finalement sans vie, Rimbaud dénonce l'absurdité de la guerre.

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Publié le 23 septembre 2013
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Langue Français

Extrait

LE DORMEUR DU VAL
 C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière Luit: c’est un petit val qui mousse de rayons.  
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.  
Les pieds dans les glaïeuls, il dort, souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.  
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille : il a deux trous rouges au côté droit.  
Arthur RIMBAUD, Octobre 1870  
Commentaire  Informations pour l'introduction : - Ce poème est tiré d'un recueil intitulé «poésie » écrit par Arthur Rimbaud en 1870 (année terrible pour les Français : cette année marque la fin de l' empire de Napoléon III ) - Forme classique du sonnet de la Renaissance, chute respectée au dernier tercet.  Problématiquela description d'un être finalement sans vie, Rimbaud dénonce : Au delà de l'absurdité de la guerre.  
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Plan possible :  I Un cadre champêtre - tout ce qui renvoie au décor : On peut admirer un véritable tableau vivant avec son paysage champêtre où la nature est personnifiée («la rivière chante ») , le pittoresque du décor est accentué par les formes variées que donne l'auteur («trou de verdure ; montagne fière luit ») Le cadre est également lumineux et coloré = décor idyllique  II La description d'un personnage  1) Description physique termes qui renvoient au physique du personnage : "bouche, nuque, pieds" etc. On connaît également son métier : "soldat" (V5)    Un personnage qui contraste avec le décor2)  Au milieu de ce décor idyllique se trouve l'unique personnage du poème. A première vue, il s'agit d'un jeune homme en train de dormir, mais on se rend progressivement compte qu'il s'agit d'un cadavre : « récurrence du mot «dort » (il apparaît 3 fois + une fois substantivé), son sommeil devient alors inquiétant (progression vers l'inquiétant) car il contraste avec le décor : alors que le cadre est lumineux et plein de vie, il est pâle ; il est ensuite comparé à un enfant malade, les multiples négations (« les parfums ne font pas frissonner sa narine ».) nous amènent progressivement à la chute : « il a deux trous rouges au côté droit »  III Une découverte macabre Rimbaud veut provoquer un choc, une émotion : ce jeune homme mort contraste avec la nature pleine de vie. Il veut insister sur le fait que ce jeune homme devrait être réellement en train de dormir, entendant ainsi inciter à la réflexion sur l'absurdité de la guerre. On peut aussi, dans cette partie, étudier le rythme des vers. On remarque que ce poème a une forme très classique (sonnet), très régulière et la chute est d'autant plus brutale.  Conclusion : En plaçant un cadavre dans un paysage champêtre, Rimbaud tente de faire réfléchir le lecteur quant à l'absurdité de la guerre.   ------------------------------------------------ Pour compléter cette étude : Le Dormeur du val est un des premiers poèmes de Rimbaud. Il a environ seize ans lorsqu’il fugue pour la deuxième fois du domicile parental de Charleville Il recopie vingt-deux textes dans un cahier qu’il confie à son ami Paul Demeny, poète également. Le Dormeur du val en fait partie, écrit pendant son errance d’octobre 1870, en pleine guerre franco-prussienne   L’année suivante, il demandera à son amide le détruire avec les autres quand il refusera tout romantisme, toute subjectivité, tout culte de la forme.  En effet, par bien des aspects, ce poème contient encore pleins de réminiscences scolaires et utilise la forme du sonnet selon la disposition abab-cdcd-eef-ggf, proche des sonnets shakespeariens. Mais par le thème choisi, le ton adopté et quelques audaces de forme, il annonce une vision neuve de la poésie.       J’ai choisi de ne pas séparer les caractéristiques formelles et structurelles du poèmede ses
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centres d’intérêts car tous les éléments de la description et de la construction concourent à la révélation brutale du dénouement.  Cela commence par un tableau idyllique et vivant. La lumière baigne littéralement la scène car la végétation tamise les rayons du soleil, eux-mêmes reflétés par les algues qui affleurent en « haillons d’argent », pour repartir vers la montagne. Le verbe mousser résume bien cette fusion de l’eau et du soleil. Les deux rejets « D’argent » et « Luit », accentuent cette qualité particulière de la lumière Les consonnes liquides du premier vers (r,v), les assonances nasales du second (accrochant, follement, haillons, d’argent) donnent de la fluidité à la description et atténuent le bruit de la rivière. Le regard embrasse la scène dans sa totalité en un mouvement descendant puis ascendant. Le premier et le dernier vers du premier quatrain se répondent ainsi dans une description qui n’est pas statique. Les éléments naturels sont personnifiés : la rivière « chante », accroche « follement » et la montagne est « fière » de dominer le paysage. Tout respire une certaine joie de vivre que l’on peut même juger d’une mièvrerie peut-être volontaire.   Le second quatrain tempère cette impression en développant le champ lexical des couleurs froides (bleu, pâle, vert, l’herbe). Le personnage –un jeune soldat que Rimbaud aurait pu rencontré durant sa fugue-, semble en accord avec l’environnement. La posture, précisée dans le premier tercet, n’est pourtant pas naturelle lorsque l’on sait quele cresson et les glaïeuls sont ici des plantes aquatiques. Il faudrait qu’il fasse bien chaud en ce mois d’octobre des Ardennes pour faire la sieste dans une rivière… Le champ lexical de la maladie, « pâle », « lit », puis « malade » et enfin l’adjectif «froid » souligne ce malaise. La répétition du verbe dormir à trois reprises, dont une fois dans un rejet et de l’expression «fait un somme » attire l’attention du lecteur. Son sourire, comparé à celui d’un enfant malade avec l’insistance due au contre-rejet ne rassure pas non plus. Le trou de verdure devient les bras d’une mère (encore une personnification destinée à unir la nature et l’homme). Le verbe « bercer » renvoie à un plus jeune âge encore.  Retenons la musique particulière du vers huit qui résume bien la scène. « Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. » Les labiales du début et de la fin encadrent ce tableau où « vert » placé à l’hémistiche et «lumière » se répondent par assonance ouverte, où les liquides soulignent encore la qualité particulière de l’éclairage.    Le dernier tercet continue la description qui n’est d’ailleurs jamais globale. Le poète évoque le jeune soldat par métonymies successives en utilisant des parties de son corps, la bouche, la tête, la nuque, le sourire des lèvres, les pieds, la narine, la poitrine, le côté droit. Nous avons en fait une succession de gros plans qui retardent intelligemment la découverte finale. Chaque terme positif (le sourire, la chaleur, la lumière) est compensé par un terme négatif (malade, froid, chaudement).  Mais le vers douze inquiète bien plus. Avec son rythme régulier à quatre temps, renforcé par les sifflantes et les nasales imitant la respiration, il place toutefois le négatif « pas » à lhémistiche.« Les parfums ne font pas frissonner sa narine. » La licence poétiquesingulier- permet de rapprocher deux parties du corps (lasa narine au poitrine) à la rime tout en évitant un pluriel qui allongerait le vers d’une syllabe. Le dernier vers qui constitue une sorte de chute, n’utilise pas le terme de « mort », mais encore la métonymie, ici la conséquence pour la cause.
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Les assonances en « ou » forment un hiatus encore plus brutal que dans « bouche ouverte », brutalité renforcée par l’alternance des dentales et des gutturales. « Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit » L’adjectif, rejeté en début de vers, laisse planer une menace avec le prolongement de sa voyelle finale. La douceur du paysage contraste ainsi violemment avec la mort du jeune soldat. Un mort d’autant plus intolérable qu’elle prend place dans un environnement agréable et qu’elle concerne un jeune homme presque encore enfant.    Le Dormeur du val, dans un ton d’amertume ironique analogue à celui du Mal est à la recherche d’un rythme neuf qui démembre l’alexandrin à force derejets, contre-rejets et de ponctuations fortes (points, points virgules, deux points au milieu du vers). Comme d’autres poèmes de cette époque, il utilise le rendu d’impressions lumineuses et de couleurs symboliques. Rimbaud ne mettra que peu de temps à se libérer des contraintes du mètre et des thèmes habituels de la poésie. Il exploitera dès l’année suivante le poème en prose et les visions oniriques ou symboliques.  
Notes :
Le titre:"LE DORMEUR DU VAL" suggère la tranquillité. On imagine un homme allongé dans l'herbe qui fait un somme dans un paysage calme et verdoyant.
montagne fière tient: ce champ lexical une place importante dans les deux quatrains. Rimbaud personnifie la nature :où chante une rivière,la montagne fière,... pour lui reprocher de ne pas être assez maternelle. Fière et indifférente, elle se prépare à engloutir le cadavre (on notera la fréquence des prépositionsdansetsous). 
dortdormir exprime l'innocence de l'enfant, mais cette répétition: L'emploi fréquent du verbe finit par créer une intensité dramatique qui prépare le lecteur au dénouement, d'autant que certains rejets mettent le verbe en valeur. 
lumièredes deux quatrains. Rimbaud utilise uniquement dans: autre champ lexical important ce poème des couleurs froides comme le bleu ou le vert pour soutenir le thème à venir de la souffrance et de la mort. La seule couleur chaude présente dans ce texte, c'est en effet le rouge, couleur du sang, qui, de ce fait, prend un éclat tout particulier au dernier vers. 
malade: La mort n'apparaît au lecteur qu'à partir du premier tercet sous la forme d'une apostrophe à la Nature :Nature, berce-le chaudement : il a froid, puis dans l'image de l'enfant malade. La multiplication des indices commebouche ouverte, tête nue,les pieds dans les glaïeuls... prépare insensiblement le lecteur à la révélation dramatique du dernier vers. 
"Il a deux trous rouges au côté droit": Ces mots prennent un éclat particulier à la fin du poème, d'autant qu'ils se trouvent isolés au dernier vers par un dernier rejet. Leur précision clinique laisse le lecteur sur une note horrible et ne peut que lui faire ressentir l'indignation du poète devant la guerre. 
 
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Le Dormeur du val 
 Analyse proposée parEddie Saintot   Le Dormeur du val est un des premiers poèmes de Rimbaud. Il a environ seize ans lorsqu’il fugue pour la deuxième fois du domicile parental de Charleville Il recopie vingt-deux textes dans un cahier qu’il confie àson ami Paul Demeny, poète également.   
Le Dormeur du val en fait partie, écrit pendant son errance d’octobre 1870, en pleine guerre franco-prussienne   L’année suivante, il demandera à son ami de le détruire avec les autres quand il refusera tout romantisme, toute subjectivité, tout culte de la forme.   
  En effet, par bien des aspects, ce poème contient encore pleins de réminiscences scolaires et utilise la forme dusonnet la disposition abab-cdcd-eef-ggf, proche des sonnets selon shakespeariens. Mais par le thème choisi, le ton adopté et quelques audaces de forme, il annonce une vision neuve de la poésie.   
J’ai choisi de ne pas séparer les caractéristiques formelles et structurelles du poème de ses centres d’intérêts car tous les éléments de la description et de la construction concourent à la révélation brutale du dénouement.   Cela commence par un tableau idyllique et vivant. La lumière baigne littéralement la scène car la végétation tamise les rayons du soleil, eux-mêmes reflétés par les algues qui affleurent en «haillons d’argent», pour repartir vers la montagne. Le verbe mousser résume bien cette fusion de l’eau et du soleil. Les deuxrejets «D’argent» et « Luit », accentuent cette qualité particulière de la lumière.   Les consonnes liquides du premier vers (r,v), les assonances nasales du second (accrochant, follement, haillons,d’argent) donnent de la fluidité à la description et atténuent le bruit de la rivière.   Le regard embrasse la scène dans sa totalité en un mouvement descendant puis ascendant. Le premier et le dernier vers du premier quatrain se répondent ainsi dans une description qui n’est pas statique.   Les éléments naturels sont personnifiés : la rivière « chante », accroche « follement » et la montagne est « fièreune certaine joie de vivre que l’on» de dominer le paysage. Tout respire peut même juger d’une mièvrerie peut-être volontaire.   
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Le second quatrain tempère cette impression en développant lechamp lexical des couleurs froides (bleu, pâle, vert, l’herbe).Le personnageun jeune soldat que Rimbaud aurait pu rencontré durant sa fugue-, semble en accord avec l’environnement.   La posture, précisée dans le premier tercet, n’est pourtant pas naturelle lorsque l’on sait que le
cresson et les glaïeuls sont ici defaudrait qu’il fasse bien chaud en ces plantes aquatiques. Il mois d’octobre des Ardennes pour faire la sieste dans une rivière… Le champ lexical de la maladie, « pâle », « lit », puis « malade» et enfin l’adjectif «froid » souligne ce malaise.   La répfois dans un rejet et de l’expressionétition du verbe dormir à trois reprises, dont une « fait un somme» attire l’attention du lecteur. Son sourire,comparé à celui d’un enfant malade avec l’insistance due auer-erttenjoc ne rassure pas non plus. Le trou de verdure devient les bras d’une mère (encore une personnification destinée à unir la nature et l’homme) Le verbe bercer renvoie à un plus jeune âge encore.   Retenons la musique particulière du vers huit qui résume bien la scène. « Pâle dans sonlitvertlalumrepleut. » Les labiales du début et de la fin encadrent ce tableau où « vert » placé àémislheithc et « lumière » se répondent par assonance ouverte, où les liquides soulignent encore la qualité particulière de l’éclairage.   Le dernier tercet continue la description qui n’est d’ailleurs jamais globale. Le poète évoque le jeune soldat parmétonymiesen utilisant des parties de son corps, la bouche, lasuccessives tête, la nuque, le sourire des lèvres, les pieds, la narine, la poitrine, le côté droit. Nous avons en fait une succession degros plansqui retardent intelligemment la découverte finale. Chaque terme positif (le sourire, la chaleur, la lumière) est compensé par un terme négatif (malade, froid, chaudement).
  Mais le vers douze inquiète bien plus. Avec son rythme régulier à quatre temps, renforcé par lessifflantes àrespiration, il place toutefois le négatif « pas » les nasales imitant la  et lhémistiche. « Les parfums nefont pasfrissonnersa narine. » La licence poétiquesingulier- permet de rapprocher deux parties du corps (lasa narine au poitrine) à la rime tout en évitant un pluriel qui allongerait le vers d’une syllabe. Le dernier vers qui constitue une sorte de chute, n’utilise mais mort »,pas le terme de « encore la métonymie, ici la conséquence pour la cause. Lesassonances en « forment un ou »hiatusencore plus brutal que dans « bouche ouverte », brutalité renforcée par l’alternance des dentales et des gutturales. «Tranquille. Il adeuxtrousrouges aucôtédroit » L’adjectif, rejeté en début de vers, laisse planer une menace avec le prolongement de sa voyelle finale.
La douceur du paysage contraste ainsi violemment avec la mort du jeune soldat. Un mort d’autant plus intolérable qu’elle prend place dans un environnement agréable et qu’elle concerne un jeune homme presque encore enfant.
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  Le Dormeur du val, dans un ton d’amertume ironique analogue à celui du Mal (page 51 de ce recueil) est à la recherche d’un rythme neuf qui démembre l’alexandrin à force de rejets, contre-rejetset de ponctuations fortes (points, points virgules, deux points au milieu du vers). Comme d’autres poèmes de cette époque, il utilise le rendu d’impressions lumineuses et de couleurs symboliques. Rimbaud ne mettra que peu de temps à se libérer des contraintes du mètre et des thèmes habituels de la poésie. Il exploitera dés l’année suivante le poème en prose et les visions oniriques ou symboliques.   
  Allitérations :répétition volontaire de sons consonantiques. On distingue les dentales (d, t), les gutturales (g ,c ,q , k), les labiales (b, p) , les nasales (m, n), les liquides (l, r, v, w, j), les sifflantes (s, f, ss, c ,ç, ph, z)   Assonances :répétition volontaire de sons vocaliques. On distingue les claires (eur, a ouvert, o ouvert, air, è, ê, ais, ait…), les aiguës (i, u …), les fermées ‘é, ez, et, est, ai…), les nasales (on, om, un, in ein, um…) Comme pour les allitérations, c’est le son qui compte, pas lorthographe.   Rejets :dans un poème, un mot peut être rejeté au début du vers suivant pour le mettre en valeur. Contre-rejets :qui reste isolé à la fin d’un vers, le reste de la proposition estlà, c’est un mot rejeté dans le vers suivant.   Sonnet : où Pétrarque l'illustra (1470), le sonnet gagna auOriginaire d'Italie (XIIIe siècle), XVIe siècle la France (Mellin de Saint-Gelais, Clément Marot), où la Pléiade le tint très en honneur, puis le Portugal et l'Espagne. Les vers étaient alors répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, généralement selon la disposition abba-abba-ccd-ede (sonnet dit régulier) ou abba-abba-ccd-eed (sonnet dit marotique). En Angleterre, le sonnet, introduit en 1527 par sir Thomas Wyatt, prit des formes différentes. Chez les poètes élisabéthains, il est composé de trois quatrains suivis d'une strophe de deux vers, rimés (abab-bcbc-cdcd-ee), et chez Shakespeare (1592-1595), de deux quatrains et de deux tercets rimés (abab-cdcd-efe-fgg). Très cultivé au XVIIe siècle classique, où l'on se passionna pour ce genre de poème, le sonnet fut l'objet de plusieurs querelles littéraires : la première (1638-1639) mit aux prises les «jobelins» et les «uranistes» : les premiers, menés par le prince de Conti, admirateurs enthousiastes du sonnet de Job, de Benserade, et les seconds, sous la conduite de la duchesse de Longueville, de celui d'Uranie, de Voiture, donnés chacun comme modèle du genre. Plus célèbre, la Querelle des sonnets(1677), fut consécutive à une cabale dirigée par la duchesse de Bouillon, le duc de Nevers et Mme Deshouillères pour faire réussir la Phèdre et Hippolyte de Pradon aux dépens de la Phèdre de Racine. Les amis de ce dernier, dont Boileau, ripostèrent. Le duc répondit, puis encore les amis de Racine : tous composant leurs sonnets sur les mêmes rimes. Le Grand Condé, en prenant parti pour Racine, mit fin à cette querelle.
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Après une éclipse au XVIIIe siècle, où ce genre fut dédaigné, le sonnet fut remis en honneur au XIXe siècle (Musset, Nerval, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé...). Le sonnet est encore représenté dans la poésie du XXe siècle (Rilke, P. Valéry). © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 1999 Hémistiche :dans un alexandrin, la coupe classique se fait au milieu, après la sixième syllabe Rimes :riches ou léonines selon le nombre de phonèmeselles sont pauvres, suffisantes, qu‘elles ont en commun.  E muet :le e final ne se prononce que s’il est suivi d’une consonne ou en fin de vers. Métonymies :deux éléments qui entretiennent un rapport de proximité (pas de comparaison). Métaphores :deux éléments qui entretiennent un rapport de comparaison sans outil de comparaison.  Anaphores :du même mot en début de vers.répétition Champs lexicaux : ensemble de mots ou d’expressions renvoyant au même thème.  Alexandrins :vers de douze syllabes. Hiatus :choc de deux sons identiques à la suite. Plans :duplan d’ensemble au très gros planimaginons être derrière le zoom d’un appareil, photo.  
 
Il pleut doucement sur la ville.
 -- Arthur Rimbaud  Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur?  
O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un coeur qui s'ennuie, le chant de la pluie!
 Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi? Nulle trahison? Ce deuil est sans raison.  C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi. Sans amour et sans haine, Mon coeur a tant de peine!  
(Romance sans parole)
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城中飘着细雨
阿尔蒂尔·兰波我心中在哭泣,如雨洒向街头,潜入我心坎的,该是何种烦忧?潇潇的雨丝啊,飘在街头房顶!忧郁的心地啊,听这雨的低吟!此心尽日忧愁,无缘无故啼哭。奇 怪!无人背叛?悲伤实无理由。我无爱也无仇,却有万般痛苦!人间愁苦莫过,没来由的痛苦!《无言的浪漫曲》 
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