Une coupe mandéenne inédite du musée du Louvre - article ; n°2 ; vol.130, pg 262-289
29 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1986 - Volume 130 - Numéro 2 - Pages 262-289
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Mathias Delcor
Monsieur Basile Aggoula
Une coupe mandéenne inédite du musée du Louvre
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 2, 1986. pp. 262-
289.
Citer ce document / Cite this document :
Delcor Mathias, Aggoula Basile. Une coupe mandéenne inédite du musée du Louvre. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 2, 1986. pp. 262-289.
doi : 10.3406/crai.1986.14376
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1986_num_130_2_14376COMMUNICATION
UNE COUPE MANDÉENNE INÉDITE DU MUSÉE DU LOUVRE,
PAR MM. MATHIAS DELCOR ET BASILE AGGOULA
lre partie par M. Mathias Delcor :
II y a déjà quelque temps, M. Pierre Amiet, conservateur des
Antiquités orientales du Musée du Louvre, voulut bien me montrer,
lors d'une visite, un bol magique écrit en mandéen et encore inédit.
Il me demanda si je ne serais pas intéressé par son déchiffrement et
sa publication. Bien que je ne sois pas un spécialiste du mandéen,
j'acceptai en principe l'offre qui m'était faite, car j'étais attiré depuis
longtemps par les textes magiques de l'Ancien Orient. Grâce à l'aide
amicale que m'a apportée Basile Aggoula, d'origine iraquienne tout
comme la communauté mandéenne qui subsiste encore en Irak
jusqu'à nos jours, nous pouvons présenter aujourd'hui l'édition de
ce bol magique. La coupe du Musée du Louvre est inscrite sous la
cote 11843 45 M. Elle proviendrait, selon les renseignements recueillis
auprès de M. Amiet, du marché parisien des Antiquités. C'est dire
que sa véritable origine nous est inconnue. Elle mesure intérieur
ement 12 cm de diamètre et extérieurement 13 cm, sa profondeur est
de 7 cm. L'écriture mandéenne, en bon état de conservation, se
déroule en spirale à l'intérieur du bol, à partir de son centre, et
l'inscription, faite dans une sorte d'encre noire compte treize lignes.
Comme les coupes magiques de même nature sont assez nomb
reuses, nous nous proposons de donner : 1) un aperçu historique de
l'édition de ces objets ; 2) nous traiterons du problème de leur
utilisation ; 3) nous terminerons par de brèves remarques sur l'in
scription de la coupe du Louvre du point de vue de ses sources.
1) Aperçu historique de l'édition des coupes magiques
On peut le diviser en trois périodes :
— De la découverte de Layard à l'édition de Montgomery (1853-
1913).
— De l'édition de Montgomery aux publications de Gordon (de
1913 à 1950).
— Les publications des élèves de Gordon (de 1950 à nos jours). .
UNE COUPE MANDÉENNE INÉDITE DU LOUVRE 263
Ces coupes magiques, écrites en divers dialectes araméens (judéo-
araméen, mandéen, syriaque) sont connues depuis longtemps,
puisque les sept premiers bols — six en judéo-araméen et un en
syriaque — furent traduits en 1853 par Thomas Ellis pour le compte
de Layard1. Quelques savants de divers pays firent connaître l'une
ou l'autre coupe magique inédite. En 1877, J. Halévy s'intéressa à
un vase judéo-araméen du British Muséum2. Quelques années plus
tard en 1882, Moïse Schwab donnait à connaître une autre coupe en
judéo-araméen de la Bibliothèque Nationale3. En 1885 Henri
Hyvernat publiait un vase judéo-araméen conservé au Musée
Lycklama de Cannes4. En 1894, c'était P. Lacau qui livrait au monde
savant son étude sur « une coupe d'incantation »5. De 1882 à 1901,
Moïse Schwab ne publia pas moins de 18 bols en araméen et il fut
incontestablement l'éditeur le plus important de cette sorte de
documents. En 1886, il édita, malheureusement sans aucun fac-
similé, un bol du Louvre intitulé : « Une coupe d'incantation »6.
Mais ce fut surtout dans les Proceebings of the Society of Biblical
Archaeology en 1891 et 1892 qu'il publia le plus grand nombre de
coupes. Nous n'avons pas à reproduire ici le détail des diverses
publications puisque cela fut fait jusqu'en 1913 par James Mont-
gomery7. Signalons plutôt les grands recueils de ces textes. H. Pognon
donna en 1898, Les Inscriptions mandaïtes des coupes de Khouabir
avec une traduction, un commentaire philologique et un glossaire.
Ces bols furent acquis par le consul de France auprès de marchands
juifs, qui ne voulurent jamais lui amener les Arabes qui les avaient
trouvés, dirent-ils, à Khouabir, sur les bords de l'Euphrate8. En 1913,
James A. Montgomery, professeur à l'Université de Pennsylvanie,
publia de main de maître les bols conservés au Musée de cette ville et
1. Cf. A. H. Layard, Discoveries in the Ruins of Nineveh and Babylon, Londres,
1853, p. 343-375.
2. Cf. J. Halévy, « Observations sur un vase judéo-babylonien du British
Muséum », dans Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
t. V, 1877, p. 288-298.
3. Cf. M. Schwab, « Un vase judéo-chaldéen de la Bibliothèque Nationale »,
dans Revue des Études Juives, t. 4, 1882.
4. Cf. Henri Hyvernat, « Sur un vase judéo-babylonien du musée Lycklama
de Cannes (Provence) », dans Zeitschrift fur Keilschriftforschung, t. II, 1885,
p. 113-148.
5. Cf. P. Lacau, « Une coupe d'incantation », dans Revue d' Assyi iologie et
d'Archéologie Orientale, t. III, 1894, p. 47-51.
6. Cf. M. Schwab, « Une coupe », dans Revue d' Assyriologie et t. I, 1886, p. 117-119.
7. Cf. James Montgomery, Aramaic Incantation Texts from Nippur, Phila-
delphia, 1913, p. 15 et sq ; et le compte rendu de J. N. Epstein dans REJ, 73,
1921, p. 27-58 ; 74, 1922, p. 40-72.
8. Cf. H. Pognon, Inscriptions mandaïtes des coupes de Khouabir. Texte,
traduction et commentaire philologique avec quatre appendices et un glossaire,
Paris, 1898.
1986 18 264 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
mis au jour à Nippur, par l'expédition de l'Université. Il sélectionna
pour sa publication 40 coupes, c'est-à-dire celles qui étaient déchif
frables, les autres étant laissées de côté, soit parce qu'elles étaient
trop fragmentaires, soit parce qu'elles étaient illisibles. Montgomery
signale que la langue des inscriptions appartient à trois dialectes ara-
méens : les numéros 1 à 30 sont écrits dans la langue du Talmud de
Babylone ; les 31 à 37 en syriaque et les numéros 38 à 40 en
mandéen. Cyrus Gordon, de son côté, en fidèle disciple de Montgo
mery, édita un certain nombre de coupes magiques. La première
publication, qui date de 1934, concerne une pièce provenant du
Musée de Bagdad9. La même année il édita des bols des
musées d'Istanbul et de Bagdad10. Trois ans plus tard, d'autres bols
magiques en judéo-araméen et en mandéen11. La bibliographie de
1913 à 1939 a été mise à jour par F. Rosenthal12. Encore en 194113
et en 195114, Gordon édita d'autres coupes magiques dans la revue
Orientalia : deux d'entre elles proviennent de Téhéran. Le recueil
publié en 1967 par Yamauchi est l'œuvre d'un élève de Gordon.
Il rassemble15 uniquement les textes d'incantation en mandéen édités
déjà par Pognon16, Lidzbarski17, Montgomery18, Gordon ; seul le
dernier bol de cette collection, classé sous le n° 33, était inédit ; il
provient de la collection babylonienne de Yale. Dans sa thèse de
doctorat de IIIe cycle soutenue à la Sorbonne en 1963, Isak Jeru-
zalmi a publié un certain nombre d'inédits19. Mais il reprend l'examen
de plusieurs bols déjà connus. L'auteur réétudie deux coupes conser
vées à la Bibliothèque Nationale portant des inscriptions en carac
tères hébraïques provenant de fouilles faites « sur le site de l'ancienne
Babylone ». La première de ces coupes avait été publiée de façon
9. Cf. Cyrus Gordon, « An Aramaic Incantation », dans The Annual of the
American Schools of Oriental Research, vol. 14, 1933-1934, p. 141-143.
10. Cf. Cyrus « Aramaic Magical Bowls in the Istanbul and Baghdad
Muséums », dans Archiv Orientalni, vol. VI, 1934, p. 319-334, 466-474.
11. Cf. Cyrus Gordon, « and Mandaic Magical Bowls », dans Archiv
Orientalni, vol. IX, 1937, p. 84-95.
12. Cf. F. Rosenthal, Die aramaïstische Forschung seit Th. Nôldeke's Verô'f-
fentl

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