Rapport d information déposé (...) par la commission des finances, de l économie générale et du contrôle budgétaire relatif aux avoirs bancaires et aux contrats d assurance-vie en déshérence
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Rapport d'information déposé (...) par la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire relatif aux avoirs bancaires et aux contrats d'assurance-vie en déshérence

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La Cour des comptes a rendu public, le 17 juillet 2013, un rapport sur les avoirs bancaires et les contrats d'assurance-vie en déshérence commandé par la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale en application de l'article L.58-2 de la loi organique sur les lois de finances du 1er août 2001. Le présent rapport d'information propose un compte-rendu de l'audition organisée par la commission, au cours de laquelle elle a entendu M. Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, M. Raoul Briet, président de la 1re chambre, M. Jean-François Lequoy, délégué général de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), et M. Pierre Minor, président du comité juridique de la Fédération bancaire française (FBF).

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Publié le 01 juillet 2013
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

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PAR A COMMIS ION DES FI ANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU CO TRÔLE BU GÉTAIRE relatif dassur nce-vie en déshérenc e aux contr tsux avoirs ancaires
ET PRÉSE TÉ
PAR M. CHRISTI N ECKE
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porteur énéral 
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SOMMAIRE
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Pages
INTRODUCTION...........................................................................................................
AUDITION DE M. DIDIER MIGAUD, PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES, M. RAOUL BRIET, PRÉSIDENT DE LA PREMIÈRE CHAMBRE DE LA COUR DES COMPTES, M. JEAN-FRANÇOIS LEQUOY, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DES SOCIÉTÉS D ASSURANCES (FFSA), ET M. PIERRE MINOR, PRÉSIDENT DU COMITÉ JURIDIQUE DE LA FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE (FBF).....
ANNEXE : RAPPORT D ENQUÊTE DE LA COUR DES COMPTES SURLESAVOIRSBANCAIRESETLESCONTRATSD ASSURANCE-VIE EN DÉSHÉRENCE............................................................
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INTRODUCTION
En application du 2° de larticle 58 de la loi organique relative aux lois de finances, la commission des Finances a adressé à la Cour des comptes, le 13 décembre 2012, une demande denquête sur les avoirs bancaires et les contrats dassurance-vie en déshérence. Le rapport de la Cour des comptes, transmis le 28 juin 2013, a été présenté à la Commission par le président de la première chambre le 17 juillet. À la suite de cette présentation, la commission des Finances a autorisé la publication du rapport.
La demande adressée par la commission des Finances à la Cour des comptes était dune nature légèrement différente de celles relevant habituellement de larticle 58-2 de la LOLF, qui concerne les enquêtes relatives à« la gestion des services ou organismes »contrôlées par la Cour.
La question des avoirs bancaires et des contrats dassurance-vie en déshérence conduit naturellement à sinterroger sur laction des services de lÉtat en matière de recouvrement des avoirs frappés par la prescription trentenaire. Cest lobjet de la troisième partie du rapport, qui met en lumière la faible implication de la direction générale des finances publiques en la matière.
Toutefois, le cur de la préoccupation exprimée par la commission des Finances se situe à lintersection de deux objectifs de politiques publiques dépassant la seule question de la bonne gestion du service public.
Dune part, le traitement des avoirs bancaires et des contrats dassurance-vie en déshérence peut avoir des implications non négligeables sur les ressources du budget général. La bonne application du principe de prescription trentenaire devrait permettre à lÉtat de percevoirin fine fonds dont les les propriétaires ne peuvent pas être identifiés. Le manque de diligence des établissements de crédit et des entreprises dassurance ainsi que le caractère lacunaire de la législation le privent néanmoins de ces recettes qui lui reviennent de droit. Compte tenu du contexte budgétaire et du stock davoirs en déshérence, évalué à plusieurs milliards deuros par la Cour des comptes, il est de bonne gestion de sintéresser à lensemble des ressources, y compris non fiscales, pouvant être mobilisées pour financer le budget de lÉtat.
Dautre part, comme la Cour des comptes le souligne dans son rapport, les lacunes en matière de traitement des avoirs en déshérence portent atteinte à la protection des épargnants. Ceux-ci ne sont pas en mesure didentifier les fonds dont ils ne savent pas, soit par oubli soit par ignorance, quils en sont les
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propriétaires légitimes. Lusufruit de ces ressources revient alors aux institutions financières qui, en létat du droit, ne sont pas suffisamment incitées à réaliser les démarches nécessaires pour rendre les avoirs à qui de droit.
Au vu de ces enjeux, le Rapporteur général considère avec le plus grand intérêt la question des avoirs bancaires et des contrats dassurance-vie en déshérence. Pour cette raison, il a demandé au président de la première chambre, quil remercie pour sa disponibilité, de lui présenter, le 26 février 2013, un point détape sur les travaux engagés par la Cour et a précisé, à cette occasion, ses attentes sur la suite de ces travaux.
Le Rapporteur général a, dans un second temps, mentionné le sujet publiquement à loccasion de lexamen, en deuxième lecture, du projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires et de son article 23quaterportant sur les contrats dassurance-vie en déshérence et introduit par le Sénat à linitiative du Rapporteur pour avis de la commission des Lois, M. Thani Mohamed Soihili.
Compte tenu des travaux engagés, il a alors évoqué loption de recourir à une proposition de loi pour mettre en uvre les recommandations de la Cour des comptes. Lors de lexamen du texte en séance le 5 au juin 2013, le ministre chargé de léconomie, M. Pierre Moscovici, a indiqué que, dans lhypothèse où la Cour concluerait effectivement à la nécessité de modifier la loi, il serait «favorable à ce que les mesures législatives quil conviendraitpersonnellement éventuellement de prendre soient loccasion, pour le Parlement, de faire preuve dinitiative, sous la forme dune proposition de loi».
Les conclusions du rapport de la Cour des comptes confirment la nécessité de procéder à des modifications législatives pour assurer un traitement satisfaisant des avoirs en déshérence.
La Cour des comptes constate ainsi le caractère lacunaire du cadre juridique applicable aux comptes bancaires inactifs qui ne sont pas définis par la loi et sur lesquels lAutorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ne peut exercer de contrôle. Elle remarque, par ailleurs, que les établissements de crédit ne sont guère incités à assurer le respect de la prescription, actuellement de trente ans, et que certains dentre eux nhésitent pas à prélever des frais substantiels de gestion sur ces comptes « dormants ».
Dans ces conditions, le rapport propose de prévoir, au sein du code monétaire et financier, une définition des comptes bancaires inactifs et une obligation annuelle de recherche dinformation sur léventuel décès des titulaires de ces comptes, que les banques devraient assurer sous le contrôle de lACPR. Le rapport recommande également une obligation de transfert des fonds, après un certain délai, à la Caisse des dépôts qui serait chargée de les consigner jusquà lapplication de la prescription.
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Sagissant des contrats dassurance-vie en déshérence, les premières avancées adoptées dans le cadre du projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires répondent en partie  mais pas en totalité  aux recommandations de la Cour en matière de recherche et dinformation des bénéficiaires.
Le rapport propose également le transfert à la Caisse des dépôts, après un certain délai, des sommes dues au titre des contrats non réclamés.
En résumé, les propositions de la Cour des comptes poursuivent le double objectif de protection des épargnants et de préservation des intérêts financiers de lÉtat.
La protection des épargnants passe principalement par des obligations légales de recherche des propriétaires des fonds, dont la mise en uvre serait contrôlée par lACPR, ainsi que par des dispositions préservant le montant de ces fonds  par un plafonnement des frais applicables aux comptes bancaires inactifs et par une obligation de revalorisationpost mortemdes contrats dassurance-vie.
La protection des intérêts financiers de lÉtat ne peut être assurée sans le transfert obligatoire des fonds à la Caisse des dépôts, qui garantit lapplication de la prescription trentenaire.
Les conclusions de la Cour des comptes ouvrent donc la voie au dépôt dune proposition de loi du Rapporteur général tendant à mettre en uvre ces recommandations.
Le Rapporteur général devrait transmettre prochainement un avant-projet de texte à lensemble des parties prenantes, y compris les organismes représentatifs des institutions financières. Une fois la rédaction stabilisée, il pourrait être proposé que le Président de lAssemblée nationale soumette cette future proposition de loi, une fois déposée, pour avis, au Conseil dÉtat sur le fondement du dernier alinéa de larticle 39 de la Constitution. Le texte serait alors en mesure dêtre examiné en première lecture par lAssemblée nationale à compter du début de lannée 2014.
Le présent rapport confirme le caractère essentiel de la contribution de la Cour des comptes au travail de contrôle confié par la Constitution au Parlement, en lespèce à la commission des Finances de lAssemblée nationale. Si la proposition de loi du Rapporteur général devait, à lavenir, être adoptée définitivement, ce rapport constituerait une illustration de la coopération fructueuse qui peut sétablir entre la Cour des comptes et la représentation nationale.
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AUDITION DE M. DIDIER MIGAUD, PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES, M. RAOUL BRIET, PRÉSIDENT DE LA PREMIÈRE CHAMBRE DE LACOURDESCOMPTES,M.JEAN-FRANÇOISLEQUOY,DÉLÉGUÉGÉNÉRAL DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DES SOCIÉTÉS D ASSURANCES (FFSA), ET M. PIERRE MINOR, PRÉSIDENT DU COMITÉ JURIDIQUE DE LA FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE (FBF)
Au cours de sa séance du mercredi 17 juillet 2013, la Commission a entendu, en audition ouverte à la presse, M. Didier MIGAUD, Premier président de la Cour des comptes, M. Raoul BRIET, président de la 1re Jean-François LEQUOY,chambre, M. délégué général de la Fédération française des sociétés dassurances (FFSA), et M. Pierre MINOR, président du comité juridique de la Fédération bancaire française (FBF), sur le rapport denquête réalisé par la Cour des comptes, en application du 2° de larticle 58 de la loi organique relative aux lois de finances, sur les avoirs bancaires et les contrats dassurance-vie en déshérence.
La Commission procède tout dabord à laudition de M. Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, et de M. Raoul Briet, président de la première chambre.
M. le président Gilles Carrez. Migaud, PremierNous accueillons M. Didier président de la Cour des comptes, accompagné du président de la première chambre, M. Raoul Briet : ils viennent nous présenter le rapport qua préparé la Cour à la suite de la demande denquête que la commission des Finances lui avait adressée le 13 décembre 2012 sur les avoirs bancaires et les contrats dassurance-vie en déshérence.
Cette demande vous avait été adressée, monsieur le Premier président, en application des dispositions du 2° de larticle 58 de la loi organique relative aux lois de finances. Le même jour, nous vous avions également saisi dune demande sur les péages autoroutiers : mercredi prochain, vous viendrez nous présenter avec la présidente de la septième chambre les résultats de cette autre enquête de la Cour.
Dans un premier temps, nous entendrons la présentation de lenquête de la Cour par le Premier président et nous lui poserons des questions. Puis, après le départ du Premier président, mais avec la participation de M. Briet, nous pourrons entendre les observations des représentants des assurances et des banques et dialoguer avec eux. Je salue dores et déjà M. Jean-François Lequoy, délégué général de la Fédération française des sociétés dassurances, et M. Pierre Minor, président du comité juridique de la Fédération bancaire française, accompagné de M. Alain Gourio, directeur du département juridique de la FBF : ils me rejoindront tout à lheure à la tribune.
M. Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes. Monsieur le président, je vous remercie davoir organisé cette audition pour me permettre de présenter à votre Commission le rapport quelle a commandé à la Cour, sur les avoirs bancaires et les contrats dassurance-vie en déshérence. Je suis accompagné de M. Raoul Briet, président de la première chambre, et de Mme Catherine Julien-Hiebel, conseillère référendaire et rapporteure. Sont également présentes Mme Monique Saliou, conseillère maître, contre-rapporteure, et les autres rapporteures de lenquête, Mmes Stéphanie Cabossioras, Aude Buresi et Constance Braye.
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Ce rapport est le fruit non seulement dun contrôle auprès des services de lÉtat, mais surtout dune enquête menée auprès des fédérations professionnelles des secteurs de la banque et de lassurance et dun échantillon représentatif de leurs adhérents. La Cour a été amenée, dans le cadre de cette enquête et de manière plutôt inhabituelle, à examiner les pratiques dorganismes, pour la plupart dentre eux privés, sur lesquelles elle ne dispose pas de compétence directe. Tous les établissements consultés ont pleinement coopéré.
La situation actuelle des avoirs bancaires inactifs puis en déshérence ainsi que des contrats dassurance-vie non réclamés soulève de réels enjeux de protection des épargnants.Le client  ou son héritier  qui ne se serait pas manifesté auprès de son établissement de crédit pendant une longue durée nest, en létat actuel, pas assuré de pouvoir récupérer les sommes quil y a déposées sans que le capital ait été largement entamé par des frais de gestion. Sil a souscrit un contrat dassurance-vie, il nest pas toujours assuré du versement rapide des sommes dues aux bénéficiaires quil a désignés, en particulier lorsque ces derniers ne sont pas informés de lexistence dun tel contrat à leur profit. Cette situation est dautant plus préjudiciable que les personnes les plus susceptibles dêtre touchées par la déshérence sont celles qui détiennent de petits dépôts bancaires ou des contrats dassurance-vie de montants modestes.
La gestion des avoirs non réclamés soulève également des enjeux budgétaires pour lÉtat. En effet, les avoirs non réclamés par leur propriétaire ou bénéficiaire auprès de létablissement de crédit dépositaire ou de lorganisme dassurance sont acquis à lÉtat au bout de trente ans. Les montants qui lui reviennent sont toutefois, dans la situation actuelle, assez peu significatifs : 49,3 millions deuros en 2012 au titre des comptes bancaires prescrits et 6,4 millions deuros, entre 2008 et janvier 2013, au titre des contrats dassurance-vie prescrits.
Les constats formulés par la Cour diffèrent entre le secteur bancaire et celui des assurances.
Sagissant des avoirs bancaires en déshérence, le cadre juridique est lacunaire. La seule obligation légale à la charge des banques concernant ces avoirs est celle de leur reversement à lÉtat au terme de la prescription trentenaire. La Cour a dailleurs relevé des défaillances dans le respect par les établissements de crédit de cette obligation. Le code monétaire et financier ne comprend pas, en revanche, dobligations particulières concernant les comptes inactifs, cest-à-dire non mouvementés à linitiative du client et pour lesquels ce dernier ne sest pas manifesté.
Il découle de ce cadre juridique incomplet une série de conséquences préjudiciables.
En premier lieu, les banques nont aucune obligation de rechercher si les titulaires des comptes ouverts dans leurs livres sont décédés. En pratique, labsence de connaissance du décès du client par les banques est pourtant lun des facteurs principaux de déshérence des comptes au sein des établissements de crédit. Elle est en partie liée au fait que les notaires nont pas de droit propre à consulter, lors des successions, le fichier des comptes bancaires  FICOBA , qui recense lensemble des comptes bancaires ouverts en France. Actuellement, et seulement depuis 2011, ils nont quun accès indirect au FICOBA, sur mandat dun héritier. Ils nont donc pas toujours une vision exhaustive du patrimoine détenu en banque par les personnes décédées.
En deuxième lieu, les avoirs bancaires inactifs font lobjet dune gestion hétérogène par les établissements de crédit, chacun ayant son interprétation de ce quest un compte inactif et de ses modalités de gestion.
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