Rapport d information fait au nom de la commission des finances sur le dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires
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Description

La commission des finances dresse un état des lieux du dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires, observant que ce secteur en croissance est insuffisamment exploité, et souffre d'une dispersion de moyens, d'une gouvernance en « silos » et de chevauchements de compétences. Sur la base de ce constat, la commission présente quatre séries de recommandations afin de réformer le dispositif.

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Publié le 01 juillet 2013
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

N° 736   
SÉNAT SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2012-2013 
Enregistré à la Présidence du Sénat le 10 juillet 2013
 
RAPPORT D´INFORMATION 
FAIT
au nom de la commission des finances (1) sur ledispositif publicdesoutienaux exportations agroalimentaires, 
Par MM. Yannick BOTREL, Joël BOURDIN, Christian BOURQUIN et André FERRAND,
Sénateurs.
 
 
(1) Cette commission est composée de : MariniM. Philippe, président ;M. François Marc, rapporteur général ; Mme Michèle André, première vice-présidente ;Mme Marie-France Beaufils, MM. Jean-Pierre Caffet, Yvon Collin, Jean-Claude Frécon, Mmes Fabienne Keller, Frédérique Espagnac, MM. Albéric de Montgolfier, Aymeri de Montesquiou, Roland du Luart, vice-présidents ;MM. Philippe Dallier, Jean Germain, Claude Haut, François Trucy, secrétaires ; Adnot, JeanMM. Philippe Arthuis, Claude Belot, Michel Berson, Éric Bocquet, Yannick Botrel, Joël Bourdin, Christian Bourquin, Serge Dassault, Vincent Delahaye, Francis Delattre, Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Éric Doligé, Philippe Dominati, Jean-Paul Emorine, André Ferrand, François Fortassin, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Charles Guené, Edmond Hervé, Pierre Jarlier, Roger Karoutchi, Yves Krattinger, Dominique de Legge, Marc Massion, Gérard Miquel, Georges Patient, François Patriat, Jean-Vincent Placé, François Rebsamen, Jean-Marc Todeschini, Richard Yung.  
3 --
S O M M A
I
R
E
Pages
AVANT-PROPOS.................................................................. ................7  .................................... 
PRINCIPAUX CONSTATS ET RECOMMANDATIONS........................................................ 13 
PREMIERE PARTIE – CONSTATS ET ÉLÉMENTS DE CONTEXTE................................. 17 
I. L’AGRICULTURE ET LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES (IAA) FRANÇAISES : UN ATOUT POUR NOTRE COMMERCE EXTÉRIEUR.......... .1 7 ............ 
A. LA SITUATION CONTRASTÉE DES IAA EN FRANCE ...................................................... 17 1. Un statut de première puissance agricole européenne mais une part modeste de la richesse nationale ................................................................................................................  17 2. Un secteur touché par la crise mais qui a su mieux résister que le reste de l’économie.. ..... ..8 1 B. LES IAA À L’ÉPREUVE DE L’EXPORT............................................................................... 19 1. Un atout fragile pour la balance commerciale...................................................................... 19 2. L’érosion de la place de la France dans le secteur agroalimentaire..................................... 20 3. Un solde commercial des produits agroalimentaires déficitaire hors boissons depuis 2004................................................................................  ..21.................................. ................ 
C. LE CADRE INTERNATIONAL ET EUROPÉEN.................................................................... 21 1. Les règles du commerce international2 1.................. .............................................. .................. 2. Les politiques européennes de soutien2..................... .................................................... .2 ........ a) Le durcissement des normes communautaires .................................................................. 22 b) La politique commerciale commune ................................................................................ 23 c) La fin des restitutions à l’exportation ............................................................................... 24 d) Les programmes de soutien à l’export de l’Union européenne .......................................... 26
II. DE NOMBREUX DISPOSITIFS DE SOUTIEN QUI FONT L’OBJET D’UNE PRÉOCCUPATION ACCRUE DES POUVOIRS PUBLICS.............................................. 27 A. DES DISPOSITIFS PLÉTHORIQUES EN DÉPIT DE MOYENS BUDGÉTAIRES RÉDUITS ...............................................................................................................................  27 1. Un pilotage gouvernemental des dispositifs défaillant.......................................................... 27 a) Une absence de chef de file.............................................................................................. 27 b) Une coordination interministérielle insuffisante ............................................................... 27 2. Sopexa, entreprise titulaire d’une délégation de service public............................................. 28 a) L’évolution du mode d’intervention de la Sopexa............................................................. 28 b) Le bilan incertain de l’action de la Sopexa ....................................................................... 30 3. Ubifrance : l’agence française de développement international des entreprises................   36.... a) La montée en puissance de l’opérateur chargé des missions d’appui commercial aux entreprises ................................................................................................................ 36 b) Le département « Agrotech » dédié à l’export agroalimentaire ........................................ 41 4. Les autres opérateurs : FranceAgriMer et Adepta3 4. .......................................................... .....
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B. UN CONTEXTE FAVORABLE POUR TRADUIRE EN ACTE LA VOLONTÉ POLITIQUE DE RÉFORME .................................................................................................. 46 1. Une réelle prise de conscience gouvernementale ….............................................................. 46 a) Une nouvelle stratégie avec une meilleure définition des cibles et objectifs : la stratégie pour l’export, qui s’inscrit dans la démarche du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ............................................................................ 47 b) Le plan export agroalimentaire des ministres de l’agroalimentaire et du commerce extérieur.......................................................................................................................... 48 c) Les plans régionaux d’internationalisation des entreprises (PRIE) .................................... 49 d) La diplomatie économique............................................................................................... 49 2. … qui va dans le bon sens mais qui reste à concrétiser par une réforme ambitieuse du dispositif d’appui................................................................................................................. 51 a) Le rapport de l’Inspection générale des finances de juin 2012 resté lettre morte................ 51 b) La modernisation de l’action publique (MAP) en attente d’une traduction concrète .......... 52 c) La « marque France » : le lancement d’un projet qui suscite de fortes attentes .................. 53
DEUXIÈME PARTIE - POUR UNE RÉFORME AMBITIEUSE DU DISPOSITIF PUBLIC DE SOUTIEN............................................................................................................. 55 
I. POUR UNE RÉFORME COURAGEUSE DE LA GOUVERNANCE NATIONALE DU SOUTIEN AUX EXPORTATIONS AGROALIMENTAIRES.........  5....5 ......................... 
A. OBSERVATIONS SUR LES FAIBLESSES DU DISPOSITIF ACTUEL ................................. 55 1. Dispersion des moyens publics, éparpillement sectoriel et gouvernance verticale en « tuyaux d’orgue » ou en « silos »................ .......................................................... ..............5 5 2. Chevauchement de compétences, échec des projets de coordination et de répartition géographique...................................................................................................................... 56 a) Un défaut de pilotage et un manque de cohérence au niveau ministériel et stratégique… ................................................................................................................... 56 b) …qui se cristallisent autour du débat sur les relations conflictuelles entre Ubifrance et Sopexa ........................................................................................................ 57 c) Au final, une tendance générale au saupoudrage des crédits qui nuit à l’efficacité globale du dispositif de soutien........................................................................................ 59 
B. PRÉSENTATION DE SCÉNARIOS DE RÉFORME ET RECOMMANDATIONS .................. 60 1. Les trois scénarios alternatifs de gouvernance........ ............06  ................................................. a) La piste d’un statu quo amélioré, avec une clarification des compétences entre l’agriculture et le commerce extérieur.............................................................................. 60 b) La voie de l’éviction des opérateurs sectoriels dédiés à l’agriculture (Sopexa et Adepta) ........................................................................................................................... 60 c) Le scénario préconisé : une réforme ambitieuse basée sur une reconfiguration de la gouvernance autour d’un opérateur commun de référence dans le respect de l’acquis et des compétences sectorielles ........................................................................... 61 2. Des recommandations sur la base de cas pratiques à intégrer dans la nouvelle stratégie................................ .............................................................................................6  .2 a) Les six recommandations................................................................................................. 62 b) Des cas pratiques pour l’application de la nouvelle stratégie ............................................ 63 (1) S’inspirer et diffuser les bonnes pratiques mises en œuvre à l’étranger.................. .  36................ (2) Intégrer dans la stratégie de promotion de l’export les plateformes logistiques et vitrines commerciales reconnues, à l’instar de Rungis.................................................................... 63 (3) Développer un concept novateur, actuel et attractif de la nourriture française à l’international............................................................................................................... 64 (4) Fixer un objectif concret de promotion de l’agroalimentaire français : l’exposition universelle « Milano 2015 »   65.................................................................................... ........
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II. POUR UNE AGRICULTURE FRANÇAISE TOURNÉE VERS L’EXPORT56  ..................... 
A. OBSERVATIONS SUR LES CONTRAINTES À L’EXPORT DANS L’AGROALIMENTAIRE ....................................................................................................... 65 1. Les procédures douanières et sanitaires....  56........... ................................................................ a) Les douanes, bon élève face au défi de l’export................................................................ 66 b) La lourdeur et la complexité des certifications sanitaires .................................................. 66 2. La question des couvertures assurantielles.................................. ........ .7 0................................ a) L’offre de garanties publiques gérées par la Coface.......................................................... 70 b) L’assurance-crédit insuffisamment tournée vers les PME ................................................. 70
B. TOURNER DAVANTAGE LES FILIÈRES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES VERS LE COMMERCE INTERNATIONAL .......................................................................... 70 1. Une culture de l’export insuffisante dans nos filières............................................................ 70 a) L’individualisme, un mal français .................................................................................... 70 b) Diffuser la culture de l’export.......................................................................................... 71 2. Fournir des infrastructures de qualité............................................  27...... ................................
III. POUR ORGANISER LE RÉSEAU INTERNATIONAL D’APPUI À L’EXPORT ET DONNER DU CORPS À LA « DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE »................................ 74 A. OBSERVATIONS SUR LE DISPOSITIF D’APPUI AUX EXPORTATIONS AGROALIMENTAIRES À LA LUMIÈRE D’EXEMPLES SUR LES MARCHÉS ÉTRANGERS ........................................................................................................................ 74 1. La Chine : un marché à fort potentiel de développement avec des besoins spécifiques à mieux faire connaître en France....................................................................................... 74 2. Un foisonnement d’initiatives spécifiques à l’agroalimentaire........................................ ......  28 a) Des initiatives qui ont en commun de privilégier une logique de projet… ......................... 82 (1) Le « French GourMay » à Hong-Kong.............................................................................. 82 (2) Le « comité Asie » (FranceAgriMer)................................................................................. 82 (3) Le club des exportateurs de l’agroalimentaire USA (Service économique)48..  ........ .................... (4) L’opération « Taste of France » à New-York...................................................................... 84 b) … mais qui mériteraient d’être fédérées et mieux exploitées ............................................ 85 (1) Intégrer les événements locaux dans une stratégie globale........8 5.. ................................. ......... (2) L’exemple « Eataly » : un lieu permanent dédié à la gastronomie italienne............................. 86 B. DES RECOMMANDATIONS POUR DOTER L’ÉTAT DE MOYENS SOUPLES ET OPÉRATIONNELS DESTINÉS À ORGANISER LE « JEU COLLECTIF » ........................... 88 1. Six recommandations destinées à améliorer les conditions d’élaboration d’une stratégie commune et cohérente à l’international........... ..................................  ....88................ a) Affirmer le rôle central des ambassadeurs et des services économiques ............................ 88 b) Définir des objectifs locaux ............................................................................................. 89 c) Décliner sur le plan local les accords définis à Paris......................................................... 89 d) Relayer l’information sur les opportunités de marché ....................................................... 89 e) Identifier les contraintes d’accès aux marchés .................................................................. 89 f) Appliquer le principe de réciprocité ................................................................................. 89 2. Des recommandations pour partie déjà prises en compte...................................................... 90
IV. POUR UN DISPOSITIF RÉGIONAL DE SOUTIEN À L’EXPORT DES PME ET DES TPE LISIBLE ET EFFICACE. ..............................9 0.................................... .................. 
A. CONSTATS AU NIVEAU RÉGIONAL : UNE MOSAÏQUE D’ACTEURS QUI REND ILLISIBLE LE SOUTIEN AUX PME..................................................................................... 90 1. La duplication au niveau régional de la multiplicité des acteurs nationaux........................... 91 a) L’État : un dispositif pléthorique … ................................................................................. 91 b) … qui s’ajoute à des acteurs locaux du soutien à l’export déjà nombreux ......................... 93
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2. Une montée en puissance différenciée selon les régions et leurs spécificités......................... 93 a) Des compétences mises en œuvre de manière très diversifiée…........................................ 93 b) … avec une présence de plus en plus affirmée des régions à l’international … ................. 94 c) … et le développement de stratégies spécifiques .............................................................. 94 
B. PROCESSUS DE RATIONALISATION ET RECOMMANDATIONS .................................... 94 1. Une rationalisation qui doit se poursuivre dans le respect des compétences respectives de l’État et des régions.................. .9 4................ ................................................... a) Les régions ont engagé un processus de rationalisation… ................................................. 94 b) … qui doit s’accompagner d’une clarification du rôle de l’État et d’une simplification de ses structures ........................................................................................ 9  4 2. Les recommandations : s’inspirer des bonnes pratiques mises en œuvre avec succès dans les régions et les diffuser95  ........................................................................ ..................... 
TRAVAUX DE LA COMMISSION.......................................................................................... 97 
I. EXAMEN EN COMMISSION DE LA COMMUNICATION D’ÉTAPE PRÉSENTÉE PAR M. ANDRÉ FERRAND LE 17 OCTOBRE 20127.  9................................ . 
II. EXAMEN EN COMMISSION DU RAPPORT PRÉSENTÉ LE 10 JUILLET 2013........... 107
ANNEXES................................................................................................ .................................. 125 
ANNEXE I : LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES ET CHRONOLOGIE DE LA MISSION............................................................................................................................. 127 
ANNEXE II : ACTES DE LA TABLE RONDE DU 22 FEVRIER 2013 SUR LE DISPOSITIF RÉGIONAL D’APPUI AUX EXPORTATIONS............ ................................5. 13.... Introduction .......................................................................................................................... 135 Premier atelier : « Retour d’expérience et recueil des besoins exprimés par les entreprises et opérateurs privés de l’export » ................................................................................ 138 Second atelier : « Synergie des acteurs institutionnels régionaux, coordination entre offre régionale et stratégie au niveau national et international » .................................................... 154 
ANNEXE III : COMPTE RENDU DU DÉPLACEMENT DE M. ANDRÉ FERRAND EN CHINE DU 29 MAI AU 6 JUIN 2012................ .............................................. 17....................7 
ANNEXE IV : COMPTE RENDU DU DÉPLACEMENT DE M. ANDRÉ FERRAND À NEW-YORK DU 8 JANVIER 2013....................................................................................... 187 
ANNEXE V : LA STRATÉGIE D’EXPORTATION DES PAYS-BAS..................................... 191 
ANNEXE VI : TEXTE DE LA DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC À SOPEXA ...... .1.9.9..... 
ANNEXE VII : LA CONVENTION DE PARTENARIAT ENTRE SOPEXA ET UBIFRANCE............................................................................................................................. 217 
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AVANT-PROPOS 
Mesdames, Messieurs,
«La prospérité publique est semblable à un arbre : l’agriculture en est la racine, l’industrie et le commerce en sont les branches et les feuilles ; si la racine vient à souffrir, les feuilles tombent, les branches se détachent et l’arbre meurt». Jules Méline,Le Retour à la terre et la surproduction industrielle, Hachette, 1906.
Cette citation de Jules Méline est plus que jamais d’actualité pour notre pays, dontle déficit du commerce extérieur se creuse année après année. La situation de la balance commerciale de la France constitue en effet unenjeu stratégiqueet participe àl’équilibre des finances publiquespar la production de richesses et les emplois qu’elle induit. Dans le contexte de dégradation de notre solde commercial, déficitaire de67 milliards d’euros en 2012agroalimentaire représentent un atout pour la, les industries agricole et balance commerciale française avec un d’eurosexcédent de 11,5 milliards en 2012. Mais cet atout esttrès fragile. A l’occasion de l’examen des crédits de la mission « Economie » pour 2012, deux de vos rapporteurs spéciaux s’étaient ainsi interrogés surl’érosion des exportations françaises en matière agricole et agroalimentaire1 qui avaient alors aussi, sur l’exercice 2011, généré un excédent de 11,6 milliards d’euros. Aussi, ont-ils souhaité évaluer, dans le cadre des travaux de contrôle de la commission des finance,l’efficience du dispositif de soutien aux exportations agroalimentaires, en mettant notamment l’accent sur les opérateurs chargés d’assurer la promotion internationale des produits alimentaires français,l’entreprise Sopexa et l’établissement public Ubifrance principalement, la question de leur coordination optimale apparaissant essentielle. Au cours de sa réunion du 1er février 2012, la commission des finances du Sénat a donc confié le soin de conduire, en application de l’article 57 de la loi organique n° 2001-692 du 1er 2001 relative aux lois août
1année après année des parts de marché, et ce pour tous les produits agricolesLa France perd et agroalimentaires. Il résulte de ces pertes de parts de marché que notre pays, encore deuxième exportateur mondial agroalimentaire à la fin des années 1990 après les États-Unis, n’arrive depuis 2009 qu’au quatrième rang, après les États-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne et depuis 2012 au cinquième rang, le Brésil lui ayant ravi la quatrième place. Hors boissons, il faut souligner que la balance commerciale agroalimentaire est négative.
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de finances (LOLF), unemission de contrôle budgétaire sur le dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires vos rapporteurs à spéciaux, André Ferrand et Christian Bourquin au titre de la mission « Economie », et Yannick Botrel et Joël Bourdin au titre de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». Cette mission s’est donnée pour objet dedresser un diagnostic de la situation à l’export des industries agroalimentaires françaiseset d’évaluer l’action publique en la matière de porter une appréciation sur afin l’utilisation des crédits budgétaires et l’efficience du dispositif. Le champ de ce travail n’estpas allé jusqu’à inclure les questions de compétitivité des produits français- qu’il s’agisse de notre compétitivité coût ou de notre compétitivité hors-coût - mais il a été bien vu qu’il pouvait s’agir d’un frein majeur à nos exportations. A l’instar, tout particulièrement, du coût du travail par rapport à d’autres pays de l’Union Européenne ou encore de l’appréciation de l’euro, de nombreux facteurs pèsent sur notre solde commercial, mais ces facteurs n’ont pas été l’objet de ce contrôle. Le choix de se focaliser sur le dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires n’interdit cependant pas de réfléchir aux autres éléments qui limitent le dynamisme de notre économie. Un rapport récent réalisé par plusieurs économistes1 du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) a étudié l’impact des politiques de soutien à l’export, sans cibler les entreprises agroalimentaires. Il montre que d’un point de vue quantitatif,les entreprises bénéficiant des dispositifs d’Ubifrance, de Coface et d’Oseo2 seraient peu nombreuses %: moins de 1 % des entreprises françaises et environ 5 des entreprises exportatrices auraient, au cours d’une année, fait l’objet d’un nouvel accompagnement. Ces chiffres passeraient à 2 % et près de 10 % respectivement, quand sont prises en compte les entreprises ayant contracté des soutiens dans le passé et encore opérationnels pendant l’année du dénombrement. Le rapport conclut sur l’idée que le retour significatif de ces soutiens publics est avéré : «le gain direct et de court terme induit par les dispositifs de ces trois opérateurs représente au maximum 0,2 % seulement des exportations totales. Or, ces trois dispositifs concernent près de 5 000 entreprises exportatrices de biens, soit plus de 5,3 % des exportateurs en 2008-2009. Cette évaluation permet donc de retenir deux choses importantes : d’une part, les dispositifs servent les entreprises qui les demandent à court terme eta fortiorià long terme ; d’autre part, et toutefois, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils puissent contribuer à eux seuls à l’amélioration de la compétitivité globale de la France, et au-delà à l’ajustement du déficit de la balance commerciale». Au total, les soutiens publics sont doncrentables en termes d’impact sur les exportations, mais la
1 des L’efficacité Crozet, Thierry Mayer, Florian Mayneris et Daniel Mirza, « Matthieu dispositifs de soutien à l’exportation des firmes françaises », rapport pour les ministères de l’économie et des finances et du commerce extérieur, 21 septembre 2012. 2Seuls ces trois opérateurs sont couverts par le champ de cette étude.
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«rentabilité est comparativement faible pour l’assurance prospection et s’avère être très forte pour les accompagnements». S’agissant de ces derniers, un euro investi par l’État rapporterait ainsi à court terme jusqu’à 50 euros en moyenne aux entreprises bénéficiaires. Sur le plan budgétaire, il faut signaler que le champ du contrôle conduit par vos rapporteurs spéciaux s’inscrit dans le calendrier d’achèvement de deux opérations: - la réorganisation du dispositif de soutien des entreprises françaises à l’étranger, dorénavant partagé entre les services économiques pour ce qui concerne l’exercice des missions régaliennes et l’opérateur Ubifrance pour l’accompagnement commercial ; - et le renouvellement pour la période 2013-2017 de la délégation de service public accordée à Sopexa pour la promotion des produits agroalimentaires. Le fait que cesdeux opérateurs chacun d’un relèventministère de tutelle différent, le ministre en charge de l’agriculture pour Sopexa et le ministre en charge du commerce extérieur pour Ubifrance, a justifié l’attribution du contrôle conjointement aux rapporteurs spéciaux des missions « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » et « Economie ». Au total, le champ d’investigation du contrôle était large puisqu’il concernait de nombreux sujets tels que : - lastructuration de l’offre proprement dite (territoire national) comme sa promotion (action à l’international) ; -l’organisation et la coordination des moyensde l’État, des régions et des institutions publiques et privées en France et à l’étranger ; -les synergies à développerentre les réseaux et les compétences de Sopexa et Ubifrance. C’est pourquoi, outre le bilan de la DSP 2008-2012 de Sopexa et de la réorganisation d’Ubifrance, lesprincipaux objectifsdu travail de contrôle ont porté sur : - l’établissement d’undes lieux du dispositif français et desétat stratégies mises en œuvre pour assurer la promotion des exportations agroalimentaires ; - lacomparaison avec les politiques menées par certains pays étrangers, notamment les Pays-Bas1; - etl’élaboration de recommandations, sur la base de constats partagés par les acteurs publics et privés du secteur agroalimentaire et, dans la mesure du possible, de modalités pratiques de mise en œuvre.
1Cf. la fiche détaillée figurant en annexe 5 du présent rapport.
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Dans ce cadre, unprogramme d’auditions, de tables rondes et de déplacements, en France et à l’étranger, a été mis en œuvre1. Les 22 et 23 mai 2012, vos rapporteurs spéciaux se sont déplacés aux Pays-Bas pour mieux comprendre les principauxressorts du dynamisme des industries agroalimentaires néerlandaises aussi pour analyser les mais modalités de la présence française aux Pays-Bas pour le soutien à nos exportations dans ce secteur. Le 17 octobre 2012, à l’occasion d’unpoint d’étape consacré à l’action du réseau d’appui à l’international à la lumière du marché agroalimentaire chinois, votre rapporteur spécial André Ferrand, avait émis suite à un déplacement en Chine2 (Hong Kong, Shanghai et Pékin) en mai 2012, une première série de six recommandations3. Il avait relevé que les difficultés rencontrées sont révélatricesdes atouts et des faiblesses tant de l’offre française que de son dispositif d’appui:  le secteur est majoritairement composé de PME insuffisamment -tournées vers l’export et ne bénéficie pas d’effet d’entraînement des grandes entreprises ; - les exportations françaises vers la Chine sont essentiellement dépendantes des vins et spiritueux ; - la complexité des relations entre Ubifrance et Sopexa trouve sa déclinaison sur le marché chinois ; - enfin, on note un déficit de réflexion stratégique de certaines filières agroalimentaires et de leurs interprofessions vis-à-vis de l’export. Votre rapporteur spécial Yannick Botrel, a réalisé undéplacement en Bretagneles 27 et 28 septembre 2012 afin de mettre en lumièreles atouts et les faiblesses de nos filières agricoles et agroalimentairesdès le stade de l’amont tout en faisant le point sur l’organisation locale des services de l’État et leur articulation avec les services du conseil régional. Le rôle de l’agence « Bretagne commerce international », qui résulte de la fusion entre l’agence du conseil régional dédié à l’export et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bretagne, a été salué par de nombreuses entreprises, parmi lesquelles plusieurs ont assuré ne pas connaître ou ne pas avoir recours directement aux structures nationales d’appui à l’export, telles qu’Ubifrance ou Sopexa. Un tel constat a renforcé la conviction de vos rapporteurs spéciaux :l’échelon régional représente un niveau pertinent d’intervention. Votre rapporteur spécial Christian Bourquin, a choisi de conduire un travail d’information spécifique sur l’action régionale faveur des en exportations agroalimentaires afin d’apporter un éclairage sur les points suivants :
                                               1 Cf.le détail de ce programme dans l’annexe I du présent rapport. 2Le compte-rendu de ce déplacement figure en annexe III du présent rapport. 3n° 768 du 18 octobre 2012.Communiqué de presse de la commission des finances
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