Good Moning, Mr Mandela Zelda la Grange.

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• Publié par: ActuaLitteChapitre
• Publié le: 21 juin 2014
• Nombre de lectures: 61
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Zelda la Grange
Good Morning, Mr Mandela2221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 121348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 1 330/05/2014 15:03:220/05/2014 15:03:222221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 2 330/05/2014 15:03:220/05/2014 15:03:22Good Morning, Mr Mandela
2221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 321348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 3 330/05/2014 15:03:220/05/2014 15:03:222221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 421348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 4 330/05/2014 15:03:220/05/2014 15:03:22Zelda la Grange
Good Morning, Mr Mandela
Traduit de l’anglais (Afrique du Sud)
par Renaud Bombard, Marianne Thirioux et Emmanuel Pailler
221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 5221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 5 330/05/2014 15:03:220/05/2014 15:03:22ISBN : 978-2- 36658-120-1
© Zelda la Grange Pty Ltd 2014,
et Kero pour la traduction en langue française
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En juin 2013, à l’occasion d’une interview menée par Dali
Tambo, fils d’Oliver Tambo, figure de proue de l’ANC, Robert
Mugabe, le président du Zimbabwe, déclara que Nelson Man-
dela était « beaucoup trop saint », au sens qu’il s’était montré
trop bienveillant à l’égard des Blancs, au détriment des Noirs
de son propre pays. Certains approuvèrent, d’autres protestè-
rent. À mon avis, Mugabe n’avait pas tout à fait tort, et l’on
pouvait jusqu’à un certain point comprendre ce point de vue.
Et pourtant, à l’occasion d’un entretien avec Richard Stengel,
rapporté dans Conversations avec moi- même, Madiba lui- même di-
sait : « On a l’impression que je vois trop le bon côté des gens.
C’est une critique que je dois admettre et à laquelle j’ai essayé de
m’adapter. Que cela soit vrai ou non, c’est quelque chose que je
juge bénéfique. C’est une bonne chose d’assumer que l’on agit
en partant du principe que les autres sont des êtres intègres et
honorables… car si c’est ainsi que l’on considère ceux avec qui
l’on travaille, on attire l’intégrité et l’honorabilité. »
À tort ou à raison, cette interview me donna le sentiment
d’avoir une certaine responsabilité dans le fait qu’il se soit mon-
tré trop bon envers les Blancs. Il a effectivement fait preuve
de trop de bonté envers ma modeste personne, mais je veux
croire qu’il a éprouvé quelque fierté à avoir réussi à changer en
profondeur mon insignifiante existence. Il disait souvent que si
l’on change en bien une seule personne, on a fait son devoir. Or
il a changé non seulement ma vie, mais aussi celle de millions
de gens. Son action a dépassé largement celle que l’on peut
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2221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 721348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 7 330/05/2014 15:03:230/05/2014 15:03:23Good Morning, Mr Mandela
attendre d’un être humain, et c’est peut- être pour cette raison
qu’il mérite tout compte fait d’être salué comme un saint.
Au cours d’une autre conversation avec Richard Stengel,
Madiba déclara : « Le devoir est de travailler avec des êtres
humains en tant qu’êtres humains, et non parce qu’on les
prend pour des anges. Une fois que l’on a compris que tel
homme a telle qualité et telle faiblesse, on fait avec, et l’on
s’accommode de cette faiblesse en essayant d’aider l’homme
à la surmonter. Je ne veux pas être effrayé par le fait qu’une
personne a commis des erreurs, qu’il a certains travers. Je ne
puis me permettre d’être influencé par ça. Et c’est pour cela
que beaucoup de gens me critiquent. »
J’essaie de ne pas me dire « Pourquoi moi ? », quand je m’in-
terroge sur la raison pour laquelle Nelson Mandela m’a choisie.
Au cours des dix- neuf années que nous avons passées ensemble,
il a appris quels étaient mes défauts, quelles étaient mes quali-
tés ; et il a privilégié ces dernières pour faire de moi la personne
que je suis aujourd’hui.
Je l’ai servi durant près de vingt ans et j’ai assumé le rôle d’as-
sistante personnelle jusqu’à ce qu’il nous quitte, le 5 décembre
2013. C’est en 2009 que j’ai décidé de me lancer dans la rédac-
tion de ce livre afin de lui rendre hommage. Je veux avant tout
faire part de mon expérience – de mes expériences… – dans
l’espoir que mon histoire contribuera à changer la vie d’autres
personnes, ou du moins l’influencera. Mon livre est donc un
1hommage à Khulu tel que je l’ai connu.
Ce n’est pas son histoire à lui. C’est la mienne, et j’en suis
fière. Le lecteur risque d’être déçu s’il s’attend à ce que je lave
du linge sale en public. Je me refuse en effet à trahir la confiance
que Nelson Mandela a placée en moi. C’est le plus grand hon-
neur qu’il pouvait m’accorder – sa confiance –, et j’ai bien l’in-
tention d’en rester digne jusqu’au terme de mon existence. C’est
sur la base de cette confiance que j’ai décidé de ce que je pou-
1. « Grand-père » en xhosa (voir p. 11).
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2221348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 821348TJO_MANDELA_CS4_PC.indd 8 330/05/2014 15:03:230/05/2014 15:03:23Note de l’auteur
vais raconter sur lui, et de ce que je devais taire. Ce livre n’est
donc pas un déballage de confidences. Ce n’est pas non plus un
ouvrage exposant de grandes visions politiques, pas plus qu’une
dissection thématique de sa vie.
C’est tout simplement l’histoire des expériences que j’ai vé-
cues avec lui. L’une des leçons les plus importantes que m’a
enseignée ce grand homme au fil des années – et que m’a réaf-
firmée plus tard sa femme Graça Machel –, c’est que l’on n’a de
comptes à rendre qu’à une seule personne : soi- même. Quand
on va se coucher le soir, c’est avec ses propres idées, sa propre
conscience et, une fois achevée la rédaction de ce livre, j’ai be-
soin de sentir le confort d’un oreiller : celui d’une conscience
sans tache. Je veux qu’il soit toujours fier de moi, car même si
l’on peut avoir l’impression que, au cours des deux dernières
années, nos vies ont été assombries par des choses négatives,
il y a là une belle histoire à raconter ; et cette histoire, je dois
admettre que j’en fais partie et qu’il est de mon devoir de la
relater. Par- dessus tout, j’ai besoin d’être persuadée au fond de
mon cœur que, s’il devait lire ce livre, il serait content de ce
que j’y retrace et qu’il en approuverait les moindres détails.
Ayant passé seize de ces dix- neuf dernières années à ses côtés,
vingt- quatre heures sur vingt- quatre, je sais ce que, dans ce qui
est du domaine public, il ne verrait pas d’objection à ce que je
raconte, et ce qu’il ne voudrait pas voir divulgué, et qu’il me
revient donc de protéger.
Cet ouvrage est donc une suite d’histoires, dont certaines à
mes propres dépens, le long d’une route très fréquentée. Il n’y
a que des leçons à en tirer, sans le moindre regret. Je suis une
milliardaire en émotions et, même si plus rien d’extraordinaire
ne m’arrive jusqu’à la fin de ma vie, je me satisferai de mes
souvenirs jusqu’au jour de ma mort. Mon existence a été riche.
La plupart de mes contemporains n’auront pas l’expérience de
ce dont j’ai été témoin ; mon histoire est donc celle d’un chan-
gement, de la lente métamorphose de mon esprit, de mon sys-
tème de croyances, aboutissant à ce que je suis aujourd’hui. À
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