Jean-Pierre Winter : « À mon insu j’avais répété l’histoire de mon père » / LA CLINIQUE DE LACAN
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Jean-Pierre Winter est psychanalyste. Élève de Jacques Lacan, il lui doit l’essentiel de sa formation. Dans son livre Transmettre (ou pas) (Albin Michel 2012, 176 p., 16 €), l’auteur aide à déconstruire le déterminisme et renvoie chacun à sa responsabilité de sujet. Très concerné par les lois de la filiation, le psychanalyste a récemment pris position contre l’adoption d’un enfant par deux personnes de même sexe (Homoparenté, Albin Michel, 2010).
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Langue Français

Extrait

Jean-Pierre Winter : « À mon insu j’avais répété l’histoire de mon père »
Jean-Pierre Winter, psychanalyste.
(© Isabelle LÉVY-LEHMANN).
« La transmission au sein de la famille est une question qui m’a toujours passionné. Mes parents étaient des juifs hongrois. Survivant de la Shoah, mon père était particulièrement mutique sur son passé. Lorsque nous étions enfants, il n’a jamais cru nécessaire de nous dire comment s’appelaient nos grands-parents disparus.
Je suis l’aîné d’une fratrie de trois garçons. J’aspirais de toutes mes forces à être indépendant, aussi vers 11-12 ans, je me suis fait la promesse que le jour de mes 17 ans commencerait ma vie d’homme ! Pourquoi choisir 17 ans alors que la majorité était à 21 ans ? Je l’ignorais…
Arriva le jour de mes 17 ans, en 1968. Mes parents avaient décidé d’émigrer hors de France. Mais moi, avec leur accord, je décidai de rester, sans même savoir où j’allais dormir, ni comment j’allais vivre ! Je me sentais libre.
« CETTE HISTOIRE FAMILIALE ME COLLAIT À LA PEAU »
Le mutisme de mon père avait cependant laissé pas mal de traces. J’ai compris plus tard que le silence parental pour un enfant, c’est comme s’il marchait au-dessus d’un abîme. J’ai personnellement entamé une analyse pour trouver un parachute…
En revisitant mon parcours, je me suis rendu compte que le chiffre 17 rythmait étrangement ma vie. J’ai eu envie d’aller plus loin et j’ai poursuivi mon enquête psychanalytique. J’ai alors découvert que mon père était né en 1917 en
Transylvanie, et qu’il était arrivé à Budapest en 1934, donc dix-sept ans plus tard. Je fus sidéré de découvrir tant de points d’attache avec mon père et j’ai cherché comment me détacher de cette histoire familiale qui me collait à la peau.
J’ai compris peu à peu que je devais absolument prendre le risque de faire parler mon père. J’ai « exigé » qu’il nous raconte sa vie à l’occasion d’un dîner de famille. Et ce que je pressentais s’est avéré juste : le cycle des dix-sept ans me venait de lui ! Mon père, qui était également l’aîné de sa fratrie, avait lui aussi quitté ses parents à 17 ans. Dix-sept ans plus tard était né son premier fils, et encore dix-sept ans plus tard, il avait émigré hors de France ! Ce fut comme un coup de massue. À 11 ans, lorsque j’avais pris ma décisionin pettode commencer à vivre sans mes parents à 17 ans, j’avais cru poser un acte totalement libre. Et voilà que je découvrais qu’en fait je n’avais fait que répéter l’histoire de mon père.
Comme si j’étais « déterminé » ! En plus de la consternation, s’imposait à moi une véritable énigme : comment avais-je pu répéter une situation dont on ne m’avait jamais parlé ?
« UN HÉRITAGE S’ACCEPTE OU SE REFUSE »
Je ne nie pas l’importance de la psychologie transgénérationnelle, mais pour moi, si étroite soit-elle, il y a toujours une place pour le libre arbitre. Parce que je crois profondément qu’un héritage s’accepte ou se refuse.
Au contact de mes patients et de ma propre expérience, j’ai compris que le fils (ou la fille) procède du père et que par conséquent il (ou elle) a un rôle à jouer. C’est trop facile de se dire :« Mon père ou ma mère ne m’a rien dit ! »Le fils ou la fille se doit à lui-même et à sa descendance d’aller
interroger le parent qui ne dit mot. Savoir, comprendre, est à ce prix !
En même temps, je suis conscient de la difficulté à faire parler quelqu’un qui ne veut pas ou ne peut pas parler : il faut chercher la « bonne » question ou plutôt la poser en vérité, afin que la personne silencieuse entende la sincérité dans la formulation choisie. Qu’elle perçoive combien cette question est « vitale » pour celui qui la pose ! »
Jean-Pierre Winter est psychanalyste. Élève de Jacques Lacan, il lui doit l’essentiel de sa formation. Dans son livre Transmettre (ou pas) (Albin Michel 2012, 176 p., 16 €), l’auteur aide à déconstruire le déterminisme et renvoie chacun à sa responsabilité de sujet. Très concerné par les lois de la filiation, le psychanalyste a récemment pris position contre l’adoption d’un enfant par deux personnes de même sexe (Homoparenté, Albin Michel, 2010)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Recueilli par Évelyne Montigny La clinique de Lacan vendredi 4 mai 2012 16:25 · AdelineLandoltPrésentation clinique de Lacan du 16-2-1976, par Patrick Valas La présentation de "malade" de Lacan n° 1 - Patrick Valaswww.valas.fr<p>Je me suis souvent querellé avec Lacan en lui reprochant de présenter des « malades, et de plus en public » alors lui disais-je que : « Vous ne faites pas usage de ce
terme dans vos Écrits ou séminaires ». À chaque fois il prenait un air faussement désolé en me demandant pourquoi refusais-je d'a…*** FransFransTassignyReconnaissez quand même · que ce qui est remarquable chez Lacan, c’est qu’il n’est pas animé seulement du souci de tout savoir, mais également de la nécessité d’être un observateur actif. Ce n’est possible que dans la mesure où l’on vit son observation en la reformulant dans une théâtralisation, dans une mise en scène. · PatrickPouyaudLa vraie "scène" n'est-elle pas son propre parcours au sein de la cure analytique ? ...Jamais par ailleurs, Lacan n' a été animé "du souci de tout savoir". Le savoir, ou plutôt UN savoir ( un ça voir ) c'est le sujet EN analyse qui s'en dépatouille. Le Toutsavoir, en psychanalyse, cela n'existe pas. Le divan l'atteste. Frans Frans TassignyCe n’est possible que dans la mesure où l’on vit son observation en la reformulant dans une théâtralisation, dans une mise en scène. Voici une recherche d’”être l’autre”, enquête et quête de l’identité secrète et cachée de l’être. · PatrickPouyaudAh peut-être bien si j'ai bien compris. " L'Autre scène " et la "théatralisation " peut paraissent ne pas être du même domaine. PatrickPouyaud· " "L'inconscient ? Je propose de lui donner un autre corps parce qu'il est pensable qu'on pense les choses sans les peser, sans les penser, il y suffit des mots ; les mots font corps,ça ne veut pas dire du tout qu'on y comprenne quoi que ...Afficher la suite · FransFransTassignyLacan peut découvrir, isoler des traits de comportement, des signes, des attitudes, des bribes de discours, qui à eux seuls dénotent une identité profonde, composant un rituel social et dédramatisant la condition humaine. Archéologue du mobilier psychique, nomenclateur des symboles, linguiste, tout à la découverte d’un immense assemblage de figures et de passions; fresque vivante du théâtre de la vie, il tend à des allures
d’homme de science. * · P.Pouyaud · · P.Valas · · A.Landolt · ***Je me suis souvent querellé avec Lacan en lui reprochant de présenter des« malades, et de plus en public »alors lui disais-je que : « Vous ne faites pas usage de ce terme dans vos Écrits ou séminaires ». À chaque fois il prenait un air faussement désolé en me demandant pourquoi refusais-je d’aller à ses présentations, auxquelles il me conviait, en ajoutant qu’elles n’étaient pas ce que je croyais. Quelques années plus tard, je me suis rendu à la présentation clinique d’un sujet que mon grand ami d’enfance, aujourd’hui disparu, le Dr Jean-Louis Duhamel avait préparé pour Lacan, c’était le 13 février 1976. Ce patient, Lacan en a parlé à son séminaire sur Joyce en le qualifiant de« télépathe-émetteur ». Il a aussi précisé que ce qu’il qualifiait, lui, plutôt de dialogue à Sainte-Anne, on appelait cela une présentation de malade, mais ce n’était pas, en ce qui le concernait, ce qu’il faisait.
Je me suis rangé à sa raison, sans toutefois jamais y retourner. Il m’a alors dit de contacter Laurence Bataille que je connaissais bien, il lui avait demandé de me remettre les photocopies des compte-rendus de ses présentations dont elle disposait. Le nom du patient et d’autres informations qui auraient permis de l’identifier y ont été à juste titre supprimés. Patrick Valas le 4 octobre 2009. On le comprendra en lisant cette présentation clinique du 16-2-1976 〜〜
Lacan. Prés. Clinique du 13-2-76
Collé à partir de <http://www.valas.fr/La-presentation-de-malade-de-Lacan-no -1,057> Inséré depuis <http://www.facebook.com/groups/ddefensecmpp/#!/groups/ 119849104700748/415891438429845/? notif_t=group_comment_reply>
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