LE1859SALON DEM H. DUMESNILPrix I 1 francPARISV« JULES RENOUAHDde tonte* Ira FcoIcmIsditcur de l'Histoire de» l*pin(roNTOURNON6, RUE DEl8o9Lh:SALON DE 1859Panï. ImprimPiir Hr p.-A. BOI^RniEH (f C", 30 , riir M.<7aritie.LESALON DE 1859PARM. H. DUMESNILPrix : \ francPARISV JULES RENOUARDrilit'iir ii(eN lo« érr'», RUR l»E TOURNON1 8 fî,INTRODUCTION.Le sentiment do l'immortalité, le respect de lapostérité sont des mots vides de sens qui font sou-,rire de pitié; on veut jouir, après soi le délugeIl me semble que je vois déjà nos neveux le ba-rème en poche et le portefeuille de finance sous lebras. Kegardez-y bien, et vous verrez que le torrentqui nous entraîne n'est pas celui du génie.DiDEUOT, Salon de 17G9.nombre des œiiyres d'artLe exposées au Salonaugmente tous les ans, comme une marée mon-tante. Faut-il en conclure que notre époque de-vienne plus artistique chaque jour, et que nousressentionsdavantage lebesoin des choses élevéesdes aliments purs qui s'adressent à rintelligencc?Nous ne le croyons pas, et la grande quantité desouvrages produits est plutôt la preuve d'une1—— 2matérielle très-répanduescience etd'une connais-sance générale des procédés du métier en sorte;que beaucoup savent peindre avec une habileté àNouspeu près égale. possédons mieux la rhéto-rique de l'art que l'art lui-même , il faut bien enconvenir, et notre civilisation est entraînée dansd'autres courants : celui de ...
LE
1859SALON DE
M H. DUMESNIL
Prix I 1 franc
PARIS
V« JULES RENOUAHD
de tonte* Ira FcoIcmIsditcur de l'Histoire de» l*pin(roN
TOURNON6, RUE DE
l8o9Lh:
SALON DE 1859Panï. ImprimPiir Hr p.-A. BOI^RniEH (f C", 30 , riir M.<7aritie.LE
SALON DE 1859
PAR
M. H. DUMESNIL
Prix : \ franc
PARIS
V JULES RENOUARD
rilit'iir ii(eN lo« érr
'», RUR l»E TOURNON
1 8 fî,
INTRODUCTION.
Le sentiment do l'immortalité, le respect de la
postérité sont des mots vides de sens qui font sou-
,
rire de pitié; on veut jouir, après soi le déluge
Il me semble que je vois déjà nos neveux le ba-
rème en poche et le portefeuille de finance sous le
bras. Kegardez-y bien, et vous verrez que le torrent
qui nous entraîne n'est pas celui du génie.
DiDEUOT, Salon de 17G9.
nombre des œiiyres d'artLe exposées au Salon
augmente tous les ans, comme une marée mon-
tante. Faut-il en conclure que notre époque de-
vienne plus artistique chaque jour, et que nous
ressentionsdavantage lebesoin des choses élevées
des aliments purs qui s'adressent à rintelligencc?
Nous ne le croyons pas, et la grande quantité des
ouvrages produits est plutôt la preuve d'une
1—— 2
matérielle très-répanduescience etd'une connais-
sance générale des procédés du métier en sorte;
que beaucoup savent peindre avec une habileté à
Nouspeu près égale. possédons mieux la rhéto-
rique de l'art que l'art lui-même , il faut bien en
convenir, et notre civilisation est entraînée dans
d'autres courants : celui de la science qui brille
,
d'un vif éclat, à l'honneur de notre siècle, et sur-
tout, celui des intérêts matériels. Diderot, devan-
çant la marche du temps avec cette double vue
justequi est le don habituel du génie, a fait une
prophétie nous sommes chargés d'ac-que nous
complir. Nous oublions ces belles paroles de
Beethoven, qui s'appliquentà toutes les branches
de l'art : « Je ne crains rien pour ma musique,
c( elle de destinées contraires; celuine peut avoir
(( qui la toutsentira pleinement sera à jamais
« délivré des misères que les autres hommes
*c( »traînent après eux .
Devant l'immense quantité des toiles exposées
livret, pour la pein-(3,045 numéros inscrits au
d'abordcommeperdu et troublé.ture), on est tout
Où courir pour trouver les œuvres aimées, et
quel travail immense il faudra accomplir pour
^ madame BeUinaBeethoven, Correspondance avec
d'Arnim.—— 3
reconnaître le bon grain ! Encore, en recherchant
la rencon-la \érité avec conscience, est-on sûrde
pouvoir la dire?trer sur son chemin et surtout de
critique peu pouvoir aujourd'hui sur laLa a de
il est raredirection et sur les tendances de l'art;
par hasard ellequ'on l'écoute, alors même que
bons conseils; les artistes la câlinentdonne de
d'abord pour qu'elle les fasse connaître, puis ils
lorsqu'elle bruit,la dédaignent a fait quelque
répandu un peu de lumière autour leur nomde
inconnu la veille. Néanmoins elle a un rôle dans
les choses de son temps si elle n'a pas une action;
directe, si elle est lente à porter ses fruits, elle
pénètre par infiltration dans l'opinion générale.
Son devoir est de se placer, autant que possible,
au point de vue de l'artiste et de dire simplement
son opinion; elle doit demander des œuvres sin-
cères, efforts et lesconstatant les tendances, les
résultats, en essayant de ne blesser personne.
Avec ces restrictions, la difficulté de parler des
vivants est encore bien grande lorsqu'on prend
la tâche au sérieux. Est-ce même possible? Ce
n'est pas sans un certain trouble que nous tentons
l'aventure.
Est l)ien fou du cerveau
Qui prétend conlenier tout le monde et son père..
—— 4
Quand on voit les brusques changements qui
s'opèrent dans le goût du public, l'engouement
et la passion créer des réputations pour les étein-
aussitôt, on demandedre presque se où est la
vraie mesure des jugements sains, et si la mode
n'étend pas son empire jusque sur les productions
de l'art. Watteau, Bouclier et les autres hommes
xvni'' siècle sont à l'heure présentedu recherchés
ardeur, on les au poids de l'or , tandisavec paye
qu'il vingt ans on n'en voulait à aucun prixay ;
ils sont toujours lesmêmes, ils n'ontpoint grandi
quini diminué, mais la mode les avait délaissés
repris souspendant longtemps les a sa protec-
dans un pays dont l'opiniontion toute-puissante,
's'applique à toutes chosesmobile
manière de préface et pour faireCeci dit en
d'avance les erreurs involontaires queexcuser
palais despouvons commettre , entrons aunous
Champs-Elysées.
pas disposé de la mêmeL'emplacement n'est
d'une suite dedeux ans. Au lieufaçon qu'il ay
égales, on a faitdimensions à peu prèssalles de
qui, partant d'un granddoubles galeriesdeux
danscentre de l'édifice, s'étendentsalon placé au
^ est immuable. (M. Tliiers,Le goût est mobile, le beau
de 18-22.)Salon