les anges meurent de nos blessures
212 pages
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Les Lecturovores (site, page, groupe) DU MÊME AUTEUR Aux éditions Julliard Les Agneaux du Seigneur, roman, 1998 (Pocket, 1999) À quoi rêvent les loups, roman, 1999 (Pocket, 2000) L’Écrivain, roman, 2001 (Pocket, 2003) L’Imposture des mots, roman, 2002 (Pocket, 2004) Les Hirondelles de Kaboul, roman, 2002 (Pocket, 2004) Cousine K., roman, 2003 (Pocket, 2005) La Part du mort, roman, 2004 L’Attentat, roman, 2005 (Pocket, 2006) Les Sirènes de Bagdad, roman, 2006 (Pocket, 2007) Ce que le jour doit à la nuit, roman, 2008 (Pocket, 2009) L’Olympe des Infortunes, roman, 2010 (Pocket, 2011) L’Équation africaine, roman, 2011 (Pocket, 2012) Chez Folio La Part du mort Morituri Double Blanc L’Automne des chimères Chez Après La Lune La Rose de Blida YASMINA KHADRA LES ANGES MEURENT DE NOS BLESSURES roman Julliard 24, avenue Marceau 75008 Paris © Éditions Julliard, Paris, 2013 ISBN 978-2-26002098-1 En couverture : création Pasquale Carlotti Je m’appelle Turambo et, à l’aube, on viendra me chercher. « Tu ne sentiras rien », m’a rassuré Chef Borselli. Qu’en sait-il, lui, dont la jugeote tiendrait à peine dans un dé à coudre ? J’ai envie de lui hurler de la fermer, qu’il m’oublie pour une fois, mais je suis laminé. Sa voix nasillarde m’effraie autant que les minutes qui appauvrissent mes restes d’existence. Chef Borselli est embêté. Il ne sait pas trouver les mots qui apaisent. Toute sa rhétorique se réduit à quelques formules ordurières qu’il ponctue de coups de matraque.

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Publié le 04 septembre 2013
Nombre de lectures 1 504
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait


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’Automne des chimères

Aux éditions Julliard

YASIMAN KHADRALES ANGES MEURENT
DE NOS BLESSURES

roman

Julliard
24, avenue Marceau
75008 Paris

En

c

©

ditions Julliard, Paris, 2013
ISBN 978-2-26002098-1
ouverture : création Pasquale

Ca

rlotti

Je m’appelle Turambo et, à l’aube, on viendra me chercher.
« Tu ne sentiras rien », m’a rassuré Chef Borselli.
Qu’en sait-il, lui, dont la jugeote tiendrait à peine dans un dé à coudre ?
J’ai envie de lui hurler de la fermer, qu’il m’oublie pour une fois, mais je suis laminé. Sa voix
nasillarde m’effraie autant que les minutes qui appauvrissent mes restes d’existence.
Chef Borselli est embêté. Il ne sait pas trouver les mots qui apaisent. Toute sa rhétorique se réduit à
quelques formules ordurières qu’il ponctue de coups de matraque.Je vais te briser la gueule comme
un miroir,plastronnait-il.fois que tu te materas dans une glace, ça te fera septComme ça, chaque
ans de malheur…Manque de pot, il n’y a pas de glace dans ma cellule, et dans le couloir de la mor
le sursis ne se calcule pas en nombre d’années.
Ce soir, Chef Borselli est forcé de ravaler sa bave et ses jurons, et ça le déstabilise. Son affabilité
improvisée ne sied guère à sa fonction de brute ; je dirais même qu’elle le dénature. Je le trouve
athétique, décevant, aussi chiant que la crève. Il n’est pas dans ses habitudes d’être aux petits soins
our un taulard qu’il tabasse juste pour ne pas perdre la main. Pas plus tard qu’il y a deux jours, il
m’a mis face au mur et m’a défoncé la figure contre la pierre – j’en porte encore la trace sur le front.
e m’en vais t’arracher les châsses et te les foutre au cul,a-t-il tonitrué pour que le monde entier
l’entende. De cette façon, ça te fera quatre burnes et alors seulement tu pourras me regarder en
ace sans me froisser… à sa guise. U d’un gourdin avec la permission de s’en servirUn cave muni
coq en pâte à modeler. Il se dresserait sur ses plus hauts ergots qu’il ne m’arriverait pas à la ceinture,
mais je suppose qu’on n’a pas besoin de s’encombrer d’un escabeau lorsqu’une vulgaire trique me
les colosses à genoux.
Depuis que Chef Borselli a installé sa chaise en face de ma cellule, il n’est pas bien. Il n’arrête pas
de s’éponger dans un bout de mouchoir et de ressasser des théories qui le dépassent. Sûr qu’il
aimerait être ailleurs, dans les bras d’une gourgandine soûle comme une vache, ou bien au bea
milieu d’un stade en liesse parmi une foule d’énergumènes braillant à casser la baraque pour tenir à
distance les soucis du monde, enfin n’importe où pourvu que ça soit à mille lieues de ce couloir qui
ue face à un pauvre type qui ne sait où donner de la tête en attendant de la restituer à qui de droit.
Je crois que je lui fais de la peine. Après tout, qu’est-ce qu’un maton sinon le bougre de l’autre côté
de la grille, un remords en jachère. Chef Borselli doit certainement regretter ses excès de zèle
maintenant que, dans le silence sépulcral de la cour, l’échafaud s’érige en stèle.
Je ne pense pas l’avoir détesté outre mesure. Le pauvre diable ne fait que s’acquitter du rôle
minable qui lui échoit. Sans son uniforme, qui lui prête un soupçon de relief, il se ferait bouffer cr
lus vite qu’un macaque tombé dans un marigot rempli de piranhas. Mais en prison, c’est comme a
cirque : d’un côté il y a les fauves en cage, de l’autre les dompteurs armés de cravache. Les lignes de
démarcation sont claires ; celui qui les ignore ne doit s’en prendre qu’à lui-même.
Lorsque j’eus fini de manger, je me suis allongé sur mon grabat. J’ai interrogé le plafond, les murs
scarifiés de dessins obscènes, les lumières du couchant qui s’amenuisaient sur les barreaux, et je n’ai

che quela Me.ostse etêteséd nu Je nrt. que ’ai -tesivgnsn ,tpa plt vusaiil qnss euc sespuo ed matraque.Je tent eedp nees r àuqiom ed se teec nuo r? P snseéroples Queles. ponsér ed unetbo saestéleelrrtee dtua emmop ed tnae n’ée.Jlus ai p rnu eushcbam calae ol vtéones dà’uqtta rdneuq elisse.J’essaye dh moem s’scaocpmçrep en te éssapn mor ueoqnvcoe acedl aattnb tacœurmon que ois s st snanisenatsabor dlee ncexin,àc ar nertnd jéi me livéchos quel suqleitnouqseLes s ? ts odébat été tn séhcnaroùr oulegejue lm a’l ,ud u’env oix caverneuse, s el tro iuqse’mrét rvse Jé.mee es ms, lvien sou tusianesevauohcllbar eu lduenspellas al snad te tandis obscureesbmeld uq e’lne sdstoe resaregmsrec ioanruv ties golutes vnfimdsi’d naomsn sédmetiuls ser rejunoc togém el édr’ai rega, puis j sodgistûrel relà é bmeaiJ’um fsohc? se erb sedm a’ .eJhcreccorr leouvemeil somsneen ejrt sap e se,êt te quf autslaelard na samôt, le soir s’inm à iv aB .etneisâriestrPa. ilreffo tiarua’m lI rusue un llat erucéte éxe’tsils ité.brilc fé aveic eeragdnamnu éBof elrse.tthe C , àom nap rrcna.J’ai debourreauneerltuar ou pnt rerussailiuqé’lstanrconù lece o ptel uongael a’-iitqul ne’uis mne eècs d enic en plateau. L’êtr euhamnin eesarmelau dsei éc riopsuq rte ,e’l oujours iereut tL erpmeimarlc.e Lr.oisp’e desnregxued a y lI ! tionambie l’ve derèluq iio re’psios iup euqslueson sunt fie enn u enE. thCfeB roe la mort en estt tuep d sruojuo, irurcoonec sle i’lnun eenuartndreattei l’ ; n e’nraêré apevJ.e me dirte pas dpuoc ed uq e nu’ mvasoe éâthe tresocuq ec ahiaà ntêt l’eavecnde rfuan nu’d tnemeon s àpéipgréaag, il n’y a plus rgna-dhcso e àserepé Lr.sp’er oiuQ ?ellenra euqa de rtir et là –q ouupsiocer ine des L ? bntsoésib te lesétej ne au déliustrairedrei.nR erd uagt rêscsud’e téinm edos eitpe elb surj’aint, illaeralaccnu nrpsi mCee.irfaà n ieevér em ne ,nitaitloseq ius eopursuivent çà et f eJsnie ed ni’mretéerssux aes bneifhc,e’nmi n àe quportentrel c xua ,àlruhcrocé lur sesrêl soe issecneliom-m à lat seisllse ei,hCfeB rolc-eal ,iel, bouour du c.ediv suos tse trisp eon mb,ompld elueé eoc’unuis qe suJe nes. lu, ? i e Qu ljeuQ !pse’-erèli-tue de dérailler esll iuq ioctnni ps,orAlaml’r ouep à xue .ennosrn ? utioen vJen’noeniud sblol a’ qirvorent e àsifaséd elia enu’uux gù deée ofectfrno eomnessraidmaJa lisieda. nt’n earuais ecnelsi assou été aus .’DahibdrsiastnillesroBas iuq ,a , itvaren ueuf yuagdropruna t. Je mois mo sui étn rus nom tile emissuis h jsésuuqà’l aulacnre ; je n’ai réusb no’dnune tlbmerobassai’agiil stne ia’j ,idim-srèapL’. gesaré pd na sal eargnrecamion sendu le C te fehasir ,tneg sgaarou cenr emisa ch’étae. Cibon tlasum sos jue qisyavon ’erp al tioferèimeétincelant commesiu ,nl siese t’é mistait du’ q nu ayoje ,uej tois À trisesreprca! .lCca! …lC or,ou csaesa n oc el éy .terepuchair et qui estd femueéD.na salmierr nei qu nde suoxuedtse ed tej mô eaftnom n détal àdu m’ai seJ .emâ nos ed à e ac fulses uinétineicuq eelp expurgéer a été selluocd sa snair dt airsoiOn. in stnemp sruel eu lnid neoggrrs .nOapurtnnen e’iensgard dis ontgna ssio .se seL’a nro tléubes mid ,ap snub urtiôts.Cet après-miévprs ler par tenoméd sap tneias faie sels nnd iq auaexuabrrel ss ler su grselamcevauel iang tneaient,cods gueul satlurauted ,elneait es lemasesenia’d sèrplI …devrait se taire .eS srpposos no. ilt-e-dée mÇaed etûog.eiv al ais J’v malêtreottuda es me eal’m erppa ? sn lIJ’. meaid enenri rel segp sav ior, ajoutns mouriel tse’C .essob iv

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