C est corbeau de J.P. DUBOST et K. COUPRIE Ces poèmes en prose qui ...
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C'est corbeau de J.P. DUBOST et K. COUPRIE Ces poèmes en prose qui ...

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C’est corbeau de J.P. DUBOST et K. COUPRIE Ces poèmes en prose qui évoquent le drame de la vie du corbeau en captivité vont dérouter des élèves à qui l’enseignant les proposera, à partir du CE2. En premier lieu parce qu’ils ont une vision stéréotypée de la poésie avec des vers, ou même des rimes. Ils ne comprendront pas pourquoi on qualifie de « poésie », ce qui apparaît comme un texte. Cette présentation bouleversera les champs qui ont parfois été établis auparavant, même par le système scolaire qui cherche à définir les genres d’écrits. Il faudra dépasser ces catégories déjà préétablies puisque la poésie contemporaine n’obéit pas aux normes classiques, ce qui fait hésiter beaucoup d’enseignants à l’étudier. Or, dans ce recueil, l’intérêt est de faire saisir la manière dont le poète développe les thématiques de la liberté, de la mort et de la création sans passer par la narration, mais par une série de tableaux, où le langage exprime toute une ambivalence sémantique à l’origine de la richesse interprétative du texte poétique. Ce recueil de petits poèmes raconte par scènes successives les étapes du drame du corbeau qui ne verra jamais plus la liberté, parce qu’il ne sait pas voler, «never more » comme dit le corbeau du poème d’Edgar Poe. Le drame du corbeau, c’est d’être devenu un peu humain parce qu’il a été recueilli, peut-être tombé du nid -donc déjà condamné-, par une famille. Cette humanisation (il ne sait pas voler car il n’a pu suivre ses parents) va provoquer le rejet de ses congénères qui ne le reconnaissent pas et qui apparemment –c’est implicite- ont provoqué sa mort à coups de bec. Et pourtant, les humains ont essayé de lui apprendre à se percher, lui ont interdit la maison. Mais le corbeau, comme dans la tragédie gréco-latine, semble condamné dès le début et toute action ne fait que prolonger le temps qui lui est conté (le son de ses pattes sur le lino, page 26 ne rappelle-t-il pas celui de l’horloge « tac tac tac » ?). La métamorphose, qui est aussi un thème antique (voir plus haut) le prive d’identité et il reste au seuil de son identité d‘oiseau et d’humain, comme il reste au seuil de la maison, car les humains l’en chassent pour qu’il apprenne la liberté (« corbeau interdit. Entre péremptoirement dans la maison d’où on le chasse en lui montrant que c’est dehors qu’il doit être… », page 31). C’est tout l’aspect métaphorique et implicite qui fait de cette série de tableaux une poésie, puisque les liens entre ces tableaux ne sont pas aussi évidents que dans une narration. Il pourra être intéressant de saisir la différence entre la poésie et la narration en écrivant la vie du corbeau sous la forme d’une fiction. Il est utile aussi d’étudier les haïkus, qui, par définition, sont des images, des tableaux qui figent un instantané, des sensations. Ce qui caractérise aussi la poésie, et l’enseignant doit être capable de le dire aux élèves, c’est la transgression des normes grammaticales (alors que l’institution cherche à les instaurer, on comprend que les enseignants rechignent parfois à la mettre à leur programme), qui cherche à traduire des sensations et fait parfois fi de la compréhension explicite. Par exemple : « remerciements à la page 211. On tourne les pages, grand corbeau, corneille noire ou mantelée, choucas, chocard, on revient car on a dû oublier une page, corbeau freux… ». Les noms en apposition semblent ne pas reprendre un substantif déjà évoqué, comme c’est leur rôle. En fait elles ont la même fonction que le discours indirect libre en prose : figurer la pensée de la personne qui tourne les pages d’une encyclopédie et voit les différentes espèces de corbeau. La poésie est toujours une interprétation, c’est au lecteur de créer des liens entre ces instantanés exposés, de se projeter dans les émotions
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