U n Paon muoit ; un Geay prit ſon plumage ; Puis aprés ſe l’accommoda ; Puis parmy d’autres Paons tout fier ſe panada, Croyanteſtre un beau perſonnage. Quelqu’un le reconnut ; il ſe vit bafoüé, Berné,ſifflé, moqué, joué ; Et par Meſſieurs les Paons plumé d’étrange ſorte : Meſme vers ſes pareils s’eſtant refugié Ilfut par eux mis à la porte. Il eſt aſſez de Geais à deux pieds comme luy, Qui ſe parent ſouvent des dépoüilles d’autruy : Etque l’on nomme plagiaires. Je m’en tais ; & ne veux leur cauſer nul ennuy ; Ce ne ſont pas là mes affaires.
Fables de La Fontaine: Barbin & Thierry | Georges Couton