Le faure aventures extraordinaires savant russe 4 ocr
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tI.·.··."'. ':~~?1.-l',' ~; ~.~ ,f~ Aventures Extraordinaires D'UN SAVANT RUSSE LE DÉSERT SIDÉRAL Notre pensée se selit on t:omfuillllcàtion latente avec ces mondes h1llcCesslbles.:' CAllILLE FLAMMARioN. Les Terl'es du Ciel, . G. LE FAURE ET H. DE GRAFFIGNY Aventures Extraordinaires n'UN RUSSE SIDÉRAL 200 compositions inédites de JOSÉ ROY ", PARIS FAYARD FRÈRES:'~~DITEURS, j8, BOULl.VARD SAINT-MICHEL 18 69 Tous droits de traduction et de reproduction réservés. Les Aventures extraordinaires d'un Savant Russe Ouvrage complet en 4 parties PH.EMIÈRE PARTIE La Lune, un volume in-S", compositions inédites..de L. VALLET. DEUXIÈME PARTIE Le Soleil et les Planètes. Un volume in-Sv, compositions inédites d'HE;>; HIO'I'. TROISIi~ME PARTIE Les Mondes géants. Un volume in-S'', compositions inédites de Jut.ss CAYRON. . QUATRJ]~ME PARTIE Le Désert Sidéràl. Un volume in-S'', compositions inédites de JOSI~ Roy. Aventures Extraordinaires D'UN SAVANT RUSSE CHA.PITRE PREMIER I.E :)ÉSERT INTERSIDÉRAL URANT un long moment, Mikhaïl Ossi­ poff demeura immobile, les yeux atta­ chés, démesurément ouverts, sur les leviers que ses mains avaient aban­ donnés; il était en proie à une sorte d'hallucination, se demandant s'il était bien vrai qu'il eût fait ce qu'il venait de faire, se refusant à croire qu'il se fût véritablement rendu coupable de l'in­ fàrne trahison qu'il avait commise à l'é­ gard de ses compagnons de voyage. Quoi! tout à l'heure encore, il avait juré à sa fille, à celui qui devait être son fils, à ses amis, que c'en était fini de sa folie astronomique, que, puisque lu nature était décidément contre lui, il renonçait à lutter plus longtemps! A ses oreilles, bruissaient encore les remerciements émus de Séléna qui retrouvait enfin le père qu'elle croyait à jamais perdu pour elle, et sur ses joues il lui semblait sentir le doux effleurement des lèvres de la 18l 181 AVENTU RES EXTRAORDINAIRES --------~------- --. ----~-------------~----~-._-- jeune fille. Et. malgré tout cela, en dépit de son serment, en dépit des pro­ messes de Gontran, il avait été brusquement ressaisi par sa passion de l'espace, par l'ardente curiosité qui, depuis des mois, l'entraînait plus loin, toujours plus loin qu'il n'avait dit... Et maintenant... Mais, chez un homme comme lui, en lequel le désir de savoir dominait tous les autres sentiments, toutes les autres passions, cet accablement des premiers instants' ne pouvait se prolonger:: presque tout de suite il se trouva repris par la fièvre qui le consumait depuis si longtemps; le savant l'emporta une fois encore sur le père, la silhouette éplorée de Séléna s'éva­ nouit, et toutes les forces de son esprit se trouvèrent concentrées sur l'ardu problème que crée au monde scientifique l'existence hypothétique d'Hypérion. Oui, il le sentait, cet astre dont Babinet et Forbes ont afiirmé l'exis­ tence gravitait dans la région où il se trouvait; il en était sûr 1. .. quelle gloire immortelle devait rejaillir sur celui qui, le premier, posant son doigt sur une sphère céleste. assignerait sans hésiter au dernier monde du sys­ tème solaire, un emplacement certain. Il ne songeait pas qu'en escomptant à l'avance cette gloire en vue de laquelle il venait de commettre une action aussi insensée, il perdait la raison; car, en admettant même que les pressentiments scientifiques de Babinet et de Forbes fussent exacts, en admettant qu'il pût, pour ainsi dire, toucher du doigt cette planète mystérieuse et en étudier la route dans l'espace, .pourrait-il jamais revenir des profondeurs de cet infini, où il se trouvait lancé à présent, pour dire à ceux de la Terre « j'ai voulu voir, j'ai vu, c'est ainsi », Sa réfléxion ne portait pas si loin; il n'y avait, pour lui, en ce moment, qu'une chose, et une chose inadmissible: c'était qu'il ne découvrit par de visu ce que d'autres avaient découvert par la seule puissance de la logique et du calcul. Il savait bien, mieux que tout autre même, combien le monde savant était divisé par l'existence problématique de cette planète, que certains au­ dacieux n'avaient pas hésité à baptiser du nom d'Hypérion , alors même qu'il n'était nullement prouvé qu'elle existât. Mais, le lecteur a déjà eu occasion de s'en convaincre: Ossipoff était un emballé de l'espace, un halluciné de l'infini, et, ainsi que l'avait dit un D UN ~AVANT RUS::iE 3 jour Fricoulet, en parlant des théories exagérées du vieillard, en matière de planètes. - Avec lui, quand il n'yen a plus, il y en a encore... Il croyait donc à Hypérion; il y croyait de toute la puissance de sen imagination, et de toute la force de sa science: comme il l'avait dit à Gontran, il préparait sur la mystérieuse planète un long ouvrage, destiné à prouver péremptoirement l'existence de cc monde hypothétique, et la préface de cet ouvrage contenait une énergique déclaration de guerre contre tous ceux du monde savant qui se permettaient de tourner en ridi­ cule l'audace des parrains d'Hypérion, « Il vous sied bien, s'écriait-il, de plaisanter le génie des Babinet etdes Forbes, après avoir eu la honte de tourner en ridicule l'audacieux génie de Leverrier! « N'est-ce point par la science seule, et en se basant sur la loi de Bode, que Leverrier, déduisant des perturbations remarquées dans la marche d'Uranus l'existence d'une planète inconnue, a cherché et trouvé Neptune à la distance 36. «: En dépit de vos sarcasmes et de vos plaisanteries, il vous a bien fallu cependant vous incliner devant les faits, et reconnaître la vérité des théo­ ries grâce auxquelles Leverrier a si démesurément étendu les dimensions du monde solaire. Pourquoi alors refuser à Babinet l'autorisation de pro­ céder d'une manière analogue pour affirmer, au delà de Neptune. l'exis­ tence d'une sphère que nos instruments d'optique, jusqu'à présent impar­ faits, ne nous permettent pas de découvrir! N'a-t-on pas constaté dans la marche de Neptune, tout comme Leverrier l'avait fait pour l'Uranus, des perturbations graves? et ces perturbations ne peuvent-elles être attribuées à l'influence, tantôt retardatrice, tantôt accélératrice, d'une sphère ex­ térieure ». Partant de là, le vieux savant en arrivait à examiner les principes scientifiques différents de ceux de Babinet, sur lesquels d'autres astro­ nomes, le docteur Forbes entre autres, se basaient pour déclarer qu'Hypé­ l'ion existait. Ceux-là, ernboltant le pas à Leverrier, s'élevaient avec force contre les suppositions de Babinet; à eux, peu importaient la marche de Neptune et ses irrégularités. Le principe de leur recherche était fondé sur la théorie qui introduit, comme membres permanents, dans notre système solaire, AvENTURES EXTRAORDINAIRES les comètes considérées comme des corps de composition et de caractères particuliers, qui se meuvent à travers les espaces stellaires, sujets aux lois de l'attraction. Si la comète approche d'une planète, avec un mouvement d'une vitesse accélérée, elle décrira une orbite hyperbolique et ne reviendra jamais vers le soleil; mais si l'action de la planète réduit la vitesse de translation du corps, elle l'entraînera dans une orbite elliptique, ayant pour foyer notre soleil. En cataloguant les distances aphélies de toutes les orbites elliptiques connues, le docteur Forbes trouve qu'on peut les grouper de telle sorte qu'elles correspondent à la distance de certaines planètes, et qu'après Nep­ tune, il n'y a que les distances 100 et 300 rayons terrestres qui forment des groupes nombreux; d'où il concl~t qu'à ces distances existent des planètes. Et combien de fois, se basant sur ces théories que, pour sa part, il adoptait avec une ferveur de croyant, Ossipoff n'avait-il pas fait tous les calculs nécessaires pour dresser l'état civil d'Hypérion d'aussi scrupuleuse façon, que s'il relit tenue dans le champ du grand équatorial de l'Obser­ vatoire de Pulkowa : c'était, d'après lui, une planète de la taille de Nep­ tune, gravitant à la distance /17 - toujours d'après la loi du Bode, - sui­ vant une orbite inclinée de 5 degrés 'sur le plan de l'écliptique, et circulant autour du Soleil en 138.481 jours, ou 379 années terrestres. On comprend qu'étant arrivé, par la puissance du raisonnement et des calculs, ù posséder sur Hypérion des renseignements aussi précis, le vieux savant n'eût pu résister à la folie de se convaincre, par ses propres yeux, de l'exactitude de ses suppositions. N'était-ce point, à peu près, comme si un provincial ne profitait pas de son passage à Paris pour s'en aller visiter les merveilles que contient la capitale? Et maintenant que, sans avoir pour ainsi dire conscience de ce qu'il faisait, il avait détourné l'Éclair de la route convenue pour le lancer dans l'infini, il se disait qu'en vérité, il eût été bien fou de négliger une si extra­ ordinaire occasion de soulever le voile de la nature. Comme nous le disions au début de ce chapitre, la sorte d'hallucina­ tion à laquelle il avait été en proie, après avoir touché aux leviers, ne dura que quelques instants; presque aussitôt, il reprit possession de lui-même, D'UN SAVANT RUSSE 5 et rapidement, arriva à établir la position certaine ou devait se trouver s'il existait vraiment, le monde à la recherche duquel il se lançait. Etant donné l'emplacement de l'Éclair, la position d'Hypérion dans le ciel ne pouvait être, relativement à lu Terre, que pur nI! degrés de longi­ tude et 11 heures 40 minutes d'ascension droite. Ayant donc mis le cap du vaisseau aérien sur ce point du ciel, OssipofT s'en retourna dans sa cabine et braqua son télescope sur l'espace imrnua­ blement noir, qu'il traversait avec la rapidité de la lumière. e AVENTURES EXTRAORDINAIRES Il semblait que ce fût un gouffre dans lequel l'appareil tombait sans paraître en devoir jamais atteindre le fond: aucun point de repère qui in­ diquât la distance franchie; seules, là-bas, tout là-bas, les étoiles scintil­ laient, semblables à des clous d'acier sur une draperie mortuaire, mais bien trop lointaines pour qu'Ossipoff pût, même avec la rapidité avec laquelle il filait, juger du rapproch
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