Poésie érotique du XVIème siècle
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Quelques poèmes érotiques datant du 16ème siècle...

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Publié le 21 septembre 2011
Nombre de lectures 2 550
Langue Français

Extrait

POÉSIE ÉROTIQUE
XVIÈME SIÈCLE
Anne, je vous en supplie, à baiser apprenez,
A baiser apprenez, Anne, je vous supplie,
Car parmi les plaisirs qu'en amour on publie,
Les baisers sont divins quand ils sont bien donnés.
Je suis, et comme moi plusieurs sont étonnés,
Ayant ainsi la bouche en beauté accomplie,
Et de si bonne odeur l'ayant ainsi remplie,
Qu'à baiser un peu mieux vous ne vous adonniez.
Ce n'est pas tout d'être ensemble bec à bec,
Les lèvres se pressant d'un baiser toujours sec,
Il faut que l'une langue avec l'autre s'assemble,
Ores à son ami doucement la donnant,
Ores à son ami doucement la prenant,
La suçant, étreignant at mordant tout ensemble
De Magny
... J'ai en amours trouvé cinq points exprès :
Premièrement, il y a le regard,
Puis le parler, et le baiser après ;
L'attouchement le baiser suit de près,
Et tous ceux-là tendent au dernier point,
Qui est, et quoi ? Je ne le dirai point :
Mais s'il vous plaît en ma chambre vous rendre,
Je me mettrai volontiers en pourpoint,
Voire tout nu, pour le vous faire apprendre.
Marot
Baise m'encor, rebaise-moi et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las, te plains-tu ? ça que ce mal j'apaise,
En te donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie
Tout aussitôt que je commence à prendre
Dans le mol lit le repos désiré,
Mon triste esprit hors de moi retiré
S'en va vers toi incontinent se rendre.
Lors m'est avis que dedans mon sein tendre
Je tiens le bien où j'ai tant aspiré
Que de sanglots ai souvent pensé fendre.
Ô doux sommeil, ô nuit à moi heureuse !
Plaisant repos, plein de tranquillité,
Continuez toutes les nuits mon songe ;
Et si jamais ma pauvre âme amoureuse
Ne doit avoir de bien en vérité,
Faites au moins qu'elle en ait en mensonge.
Labé
En quelle nuit, de ma lance d'ivoire,
Au mousse bout d'un corail rougissant,
Pourrai-je ouvrir ce bouton languissant,
En la saison de sa plus grande gloire ?
Quand verserai-je, au bout de ma victoire,
Dedans sa fleur le cristal blanchissant,
Donnant couleur à son teint pâlissant,
Sous le plaisir d'une longue mémoire ?
Puisse-t-elle tôt à bonne heure venir,
Pour m'engraver un joyeux souvenir,
Tardant si peu de son cours ordinaire
Qu'elle voudra l'ombre noire qui la suit,
Car de la nuit le clair jour je puis faire,
Et du clair jour l'ombreuse noire nuit.
Jodelle
Blason du beau tétin
Tétin refait, plus blanc qu'un oeuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Tétin qui fait honte à la rose,
Tétin plus beau que nulle chose,
Tétint dur, non pas tétin, voire,
Mais petite boule d'ivoire,
Au milieu duquel est assise
Une fraise, ou une cerise,
Que nul ne voit, ne touche aussi
Mais je gage qu'il est ainsi.
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller.
Tétin gauche, tétin mignon,
Toujours loin de mon compagnon,
Tétin qui porte témoignage
Du demeurant du personnage.
Quand on te voit, il vient à maint
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir;
Mais il se faut bien contenir
D'en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie.
Ô tétin ni grand, ni petit,
Tétin mûr, tétin d'appétit,
Tétins qui nuit et jour criez :
"Mariez-moi tôt, mariez !"
Tétin qui t'enfle, et repousses
Ton gorgerin de deux bons pouces,
A bon droit heureux on dira
Celui qui de lait t'emplira,
Faisant d'un tétin de pucelle
Tétin de femme entière et belle.
Marot
Jeanne voulait savoir du médecin
Lequel vaut mieux le soir du matin,
Au jeu d'amour. Il dit que plus plaisant
Etait le soir, le matin plus duisant
Pour la santé. "Lors, dit Jeanne en riant,
Je le ferai d'un appétit friand,
Doncques au soir pour la grand'volupté
Et le matin pour la bonne santé !"
Vauquelin de la Fresnay
Je te salue, ô vermeillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis ;
Je te salue, ô bienheureux pertuis,
Qui rends ma vie heureusement contente !
C'est toi qui fais que plus me tourmente
L'archer violent qui causait mes ennuis;
T'ayant tenu seulement quatre nuits,
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D'un poil follet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles :
Tous verts galants devraient, pour t'honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles !
Ronsard
Trois choses font dix fois à une fille belle,
Trois et quatre fois lors est son corps gracieux.
Trois blancs : la chair, les dents et le dedans des yeux;
Trois noirs : c'est le pénil, le sourcil, la prunelle;
Trois hauts ; tétin, et front, et ce qu'on ne révèle;
Trois bas : la révérence, et la vue, et la voix ;
Trois menus : c'est l'estomac, la cuisse et ce qu'on cèle ;
Trois courts : c'est le tétin, l'oreille et les talons ;
Trois : ce sont les cheveux, la paume et la main longs ;
Trois durs : c'est le tétin, et le ventre, et la fesse ;
Trois mols : c'est les cheveux, la paume et les genoux.
Bref, ces trente beautés faut que je trouve en vous,
Pucelle, si vous voulez vous dire ma maîtresse.
Bretin
Eh bien mon doux ami, comment vous portez-vous?
Etes-vous satisfait du con de Magdelaine ?
Quant à moi, je suis bien, j'ai le vit en haleine,
Tout prêt comme il me semble à foutre quatre coups.
Je prends tant de plaisir à l'heure que je fous
Et que Rose sous moi à foutre se démène,
Que l'aise de mon âme au bout du vit la mène
Pour faire un lit d'honneur entre ses deux genoux.
Mon vit en y pensant se raidit et se hausse,
Tellement que sa forme apparaît par dehors ;
Au souvenir de Rose, et fait lever ma chausse.
Rose de qui le con a des roses les bords,
Où je voudrais fourrer les couilles et le corps
Et là, comme un anchois, me fondre tout en sauce !
Régnier
Cul rondelet, cul proportionné,
De poil frisé pour haie environné
Où tu te tiens toujours la bouche close,
Fors quand tu vois qu'il faut faire autre chose.
Cul bien froncé, cul bien rond, cul mignon,
Qui fait heurter souvent ton compagnon
Et tressaillir, quand sa mie on embrasse
Pour accomplir le jeu de meilleure grâce.
Cul rembourré comme un beau carrelet,
Qui prend les gens plus au nez qu'au collet.
Cul préféré à chacun autre membre,
Qui le premier couche au lit de sa chambre
Et le dernier en sort gai et léger,
Comme de table à l'heure de manger.
Cul anobli et à qui fait hommage
La blanche main, voire tête et corsage
S'inclinant bas pour te pouvoir toucher.
De Beaulieu
Au ciel de vos beautés l'Amour me défie ;
Presse-moi, serre-moi, tiens-moi, joins-moi, mon cœur ;
Car là déjà je sens une douce liqueur,
Qui donne ensemblement et la mort et la vie.
Sois plus prompte au combat, je trépasse d'envie,
Je ne veux amortir ta prochaine chaleur ;
Là donc d'un bond mignon incite ton ardeur,
Et d'un branle poupin plein de douce furie,
Toujours je temporise en un si beau désir,
Pour rendre plus parfait un si plaisant plaisir,
Et pour le faire aussi de plus longue durée.
Mais l'aise toutefois me transporte beaucoup :
Je n'en puis plus, folâtre, oh ! je meurs à ce coup.
Vous l'avez trouvé bon, ma petite sucrée.
de Papillon de Lasphrise
Eloge du con
Ô con gentil, con mignon, con joli,
Con rondelet, con net, con bien poli,
Con ombragé d'un petit poil follet,
Con où il n'y a rien de difforme ou laid ;
Con, petit con, dont la bouche vermeille
A fait dresser à maint grand vit l'oreille ;
Con que l'on doit, plus qu'un saint, tenir cher,
Quand ainsi fait ressusciter la chair.
Ô con, qui peut à ta louange tendre ?
Où est l'engin qui te puisse comprendre ?
Con est d'amour le trésor et domaine,
Con, la forge de quoi nature humaine
Fait ses divins et excellents ouvrages,
Con est de mort réparant les dommages ;
Con est la fin dont l'amour se couronne,
Con est le prix dont amour se guerdonne.
Somme, le con, quand tout est bien compris,
Sur le surplus doit emporter le prix.
Il est bien vrai que l'œil l'amour attire,
Mais le con est l'amour qui se désire.
Or de la bouche elle a bien bonne grâce
Et croit pour vrai que la première place
Doit obtenir au service du con,
Car trop mieux qu'autre elle sait sa leçon.
Pour refuser ou accorder l'entrée
De l'amoureuse et plaisante contrée ;
Touchant la main elle est propre et aduicte.
Pour con servir de loyale conduite,
Etre près lui, et prompt à ses affaires
Les plus secrets et les plus nécessaires.
De ce tétin il n'en faut point mentir,
Je ne sais quoi à qui le coeur sentir
Prochain parent et de nature même
De ce con-ci, qui est cher comme crème,
Quant au regard de sa cuisse, bien faite,
Blanche, élevée, ronde, dure et refaite,
C'est le beau lit où le con se repose
Ce con plaisant, ce con tant digne chose,
Que je puis dire, et sans imputer vice
Au résidu, tout fait pour son service :
"Doncques de corps entier au départi,
Je prends le con pour meilleur parti."
Régnier
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