Livret etude Master1 lettre 2006-2007
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UNIVERSITÉ DE NICE – SOPHIA ANTIPOLIS Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines ANNÉE UNIVERSITAIRE 2006-2007 PROGRAMME DU MASTER 1 Département de Lettres Modernes Bureaux 202 et 203 ext. MASTER LETTRES, LANGUES ET ARTS MENTION : LETTRES Spécialités : Langue et Littérature française, Littérature Comparée, Études européennes Langue, Littérature et Civilisation occitanes Langue, Littérature et Civilisation grecques et latines MASTER 1 – Semestre 1 U.E. DE TRONC COMMUN PROPOSÉS POUR LES CINQ SPÉCIALITÉS LM1LL10 : Méthodologie et initiation à la recherche 1 (1 séminaire au choix : 24h) SÉMINAIRE 1 : e a) - Principes et méthodes de la critique littéraire au XIX siècle (J.-M. Seillan - 12h) eCe que l’on appelle aujourd’hui la critique littéraire universitaire a pris naissance au XIX siècle dans des circonstances historiques bien précises. Initiés par De la littérature de Mme de Staël (1800), les ouvrages aussi divers que ceux de Sainte-Beuve, de Taine, Renan, Brunetière, Lemaître, Faguet, Hennequin, Lanson, Rudler, etc. ont nourri, pour une large part, la réflexion sur la littérature jusqu’à la ‘révolution critique’ des années 1960. Mais si cette dernière s’est élaborée contre eux, elle l’a fait en prenant appui sur de grands textes fondateurs (Marx, Freud, Saussure…) pensés eux-mêmes, pour l’essentiel, dans les cadres épistémologiques du siècle précédent. Ce séminaire trouvera donc sa ...

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MASTER LETTRES, LANGUES ET ARTS MENTION : LETTRES Spécialités : Langue et Littérature française, Littérature Comparée, Études euro éennes Lan ue, Littérature et Civilisation occitanes Langue, Littérature et Civilisation grecques et latines
MASTER 1 – Semestre 1
 
  U.E. DE TRONC COMMUN PROPOSÉS POUR LES CINQ SPÉCIALITÉS   LM1LL10 : Méthodologie et initiation à la recherche 1 (1 séminaire au choix : 24h)  S ÉMINAIRE 1 :   a) - Principes et méthodes de la critique littérai re au XIX e siècle (J.-M. Seillan - 12h)  Ce que l’on appelle aujourd’hui la critique littéraire universitaire a pris naissance au XIX e  siècle dans des circonstances historiques bien précises. Initiés par De la littérature de Mme de Staël (1800), les ouvrages aussi divers que ceux de Sainte-Beuve, de Taine, Renan, Brunetière, Lemaître, Faguet, Hennequin, Lanson, Rudler, etc. ont nourri, pour une large part, la réflexion sur la littérature jusqu’à la ‘révolution critique’ des années 1960. Mais si cette dernière s’est élaborée contre eux, elle l’a fait en prenant appui sur de grands textes fondateurs (Marx , Freud, Saussure…) pensés eux-mêmes, pour l’essentiel, dans les cadres épistémologiques du siècle précédent. Ce séminaire trouvera donc sa continuité naturelle dans l’étude de la critique littéraire contemporaine. Son objectif sera de recontextualiser et d’exposer, en les illustrant par des études de textes, les principes méthodologiques de la critique du XIX e siècle, afin de s’interroger sur l’intérêt et la validité qu’ils sont susceptibles de posséder encore aujourd’hui. Une an thologie de textes et une bibliographie seront distribuées à la première séance. L’évaluation prendra la forme d’un travail écrit en temps limité.  Lecture obligatoire : Jean-Thomas Nordmann, La Critique littéraire française au XIX e siècle (1800-1914), Le Livre de poche, coll. Références, 2001, n° 567.   b) - Panorama de la critique littéraire au XX e siècle (B. Bonhomme - 12h)   Le cours proposera, d’une part, une histoire de la critique littéraire à travers les grands mouvements de la critique au XX e  siècle : les formalistes russes, la critique allemande, la critique de la conscience, la critique de l’imaginaire, la critique psychanalytique, sociologie et littérature, linguistique et littérature, sémiotique et littérature, la poétique, la critique génétique. Nous tenterons, d’autre part, et de façon complémentaire, de lire les critiques non seulement pour ce qu’ils disent sur l’objet de leur étude, mais aussi de dégager leurs méthodes et leurs présupposés à partir de textes puis de tenter d’en faire l’analyse, d’en montrer l’intérêt et les limites. Cette description analytique de la critique littéraire au XX e siècle devrait permettre à l’étudiant de porter un regard averti sur toutes les écoles critiques, d’y voir plus clair, de juger et de choisir éventuellement les méthodes qui lui semblent les plus justes, les plus fécondes ou les plus stimulantes. Bibliographie :
Master Lettres, Langues et Arts - Mention Lettres - Programme 2006-2007 - p. 2
 . Les Chemins actuels de la critique , Poulet et alii, Éd. Plon, 1967. . La troisième République des Lettres , A. Compagnon, Éd. Seuil, 1983. . L’Arbre et la Source , Michel Charles, Éd. Seuil, 1985. . La Logique du plausible , J.C. Gardin et alii, Éd. Maison des sciences de l’homme, réed. 1987. . La critique littéraire au XX e siècle , Jean-Yves Tadié, Les dossiers Belfond, 1987. . Introduction aux études littéraires, « Méthodes du Texte »,  Maurice Delcroix, Fernand Hallyn, Éd. Duculot, 1987. . L’Interprétation des textes , Claude Reichler et alii, Éd. Minuit, 1989. . Introduction aux méthodes critiques pour l’analyse littéraire , Bergez et alii, Éd. Bordas, 1990. . Dictionnaire de critique littéraire , M.-C. Hubert, J. Gardes-Tamine, Éd. Armand colin, 1993. . Méthodes de critique littéraire , Élisabeth Ravoux Rallo, Éd. Armand Colin, coll. U, Lettres modernes, 1993. . La Critique littéraire , Fabrice Thumerel, Éd. Armand Colin, coll. Cursus Lettres, 2000.    S ÉMINAIRE 2 :   a) - Analyse du texte narratif (A. Jaubert - 12h)  Bibliographie : . ADAM, J.-M., 1994, Le Texte narratif , Nathan U, coll. « Linguistique ». . BENVENISTE, É., 1966, Problèmes de linguistique générale , TEL, Gallimard, « Les relations de temps dans le verbe français, p. 237-250. . BRÈS, J., 1994, La Narrativité , Duculot, champs Linguistiques. . DANON-BOILEAU L., 1982, Produire le fictif , Klincksieck, chapitre 5 (analyse critique de la position de Beneveniste). . GENETTE G., 1972, Figures III , « Discours du récit », Seuil. . JAUBERT A., 1990, La lecture pragmatique , chap. 2, « Le Temps subjectif », Hachette U. . VUILLAUME M., 1990, Grammaire temporelle des récits , Minuit. . WEINRICH, 1973, Le Temps , Seuil.    b) – Baroque et théâtralité en France au XVII e siècle. Approches scénographiques  (H. Baby - 12h)  La réflexion sera menée autour du problème de la réflexivité dans le théâtre baroque au XVII e siècle : il s'agit de transposer à la scène la réflexion sur la double dimension du signe que Louis Marin met au jour dans de nombreuses représentations picturales. La s cénographie du théâtre baroque français, et en particulier celle de la tragi-comédie, permet de comprendre comment l'art dramatique au XVII e siècle ne peut représenter sans se représenter lui-même représentant ; sans évoquer, ne serait-ce que de manière détournée ou implicite, son propre statut, ses propres procédés de création et de réception. Œuvre au programme : . Jean de Rotrou, La Doristée  [édition conseillée : Paris, STFM, 2002 ; édition possédée par la B.U. : Paris, Desoer, 1820 (Reprint de 1967)]. Le texte de la pièce photocopié pourra être acheté au prix de 2,5 euros auprès du Secrétariat des Lettres Modernes. Bibliographie : . BABY, Hélène, La Tragi-comédie de Corneille à Quinault , Paris, Klincksieck, 2001. . FORESTIER, Georges, Le Théâtre dans le théâtre sur la scène française d u XVII e  siècle , Genève, Droz, 1981, rééd. « Titres courants », 1996. . GUICHEMERRE, Roger, La Tragi-comédie , Paris, P.U.F., 1981. . VUILLEMIN, Jean-Claude, « Hypocondrie, illusion e t dramaturgie : Cloridan, Éraste et autres Orphées baroques », Papers on French Seventeenth Century Literature , vol. XXV, n° 48, 1998, p. 177-191.   
Master Lettres, Langues et Arts - Mention Lettres Programme 2006-2007 - p. 3 -
U.E. OBLIGATOIRES DE SPECIALITÉ   LM1LM20 : Langue et Littérature française : Historique des genres 1 (au choix : 24h)
 
  S ÉMINAIRE 1 :                          a) – Mythographies de l’écrivain 1 : « mythologies » et « biographèmes » (P. Léon - 12h)  Le Coin de table d’Henri Fantin-Latour : Rimbaud boudant à l’écart (1872), Au rendez-vous des amis de Max Ernst : Breton déboulant en cape rouge (1922), Archives des Éditions de Minuit : les « nouveaux romanciers » regroupés autour de Jérôme Lindon (1959), etc. Écrivains et artistes ne répugnent pas à prendre la pose de conserve. Ils savent aussi la prendre seuls au demeurant. Autour de l’écrivain toute une escorte d’images : réunies quelquefois en album par l’auteur lui-même, souvent par ses biographes, prises entre « mythologies » et « biographèmes » barthésiens, elles constituent un paratexte dont le lecteur ne saurait se passer. Nourriront la réflexion les deux œuvres suivantes : . Roland Barthes par Roland Barthes, Collection « Écrivains de toujours », n° 96, Seuil, 1975. . Philippe Sollers par André S. Labarthe, Série « Un siècle d’écrivains », n° 160, FR3, 1998. ainsi que deux œuvres pastiches liées aux précédent es : . Marc Ronceraille par Claude Bonnefoy, Collection « Écrivains de toujours », n° 100, Seuil, 1978. . Antoine Chuquet  par Bernard Rapp et Alain Wieder, série « Un siècl e d’écrivains », n° 257, FR3, 2001.    b) – Baroque et théâtralité en France au XVII e siècle. Approches scénographiques  (H. Baby - 12h)  La réflexion sera menée autour du problème de la réflexivité dans le théâtre baroque au XVII e siècle : il s'agit de transposer à la scène la réflexion sur la double dimension du signe que Louis Marin met au jour dans de nombreuses représentations picturales. La s cénographie du théâtre baroque français, et en particulier celle de la tragi-comédie, permet de comprendre comment l'art dramatique au XVII e siècle ne peut représenter sans se représenter lui-même représentant ; sans évoquer, ne serait-ce que de manière détournée ou implicite, son propre statut, ses propres procédés de création et de réception. Œuvre au programme : . Jean de Rotrou, La Doristée  [édition conseillée : Paris, STFM, 2002 ; édition possédée par la B.U. : Paris, Desoer, 1820 (Reprint de 1967)]. Le texte de la pièce photocopié pourra être acheté au prix de 2,5 euros auprès du Secrétariat des Lettres Modernes. Bibliographie : . BABY, Hélène, La Tragi-comédie de Corneille à Quinault , Paris, Klincksieck, 2001. . FORESTIER, Georges, Le Théâtre dans le théâtre sur la scène française d u XVII e  siècle , Genève, Droz, 1981, rééd. « Titres courants », 1996. . GUICHEMERRE, Roger, La Tragi-comédie , Paris, P.U.F., 1981. . VUILLEMIN, Jean-Claude, « Hypocondrie, illusion e t dramaturgie : Cloridan, Éraste et autres Orphées baroques », Papers on French Seventeenth Century Literature , vol. XXV, n° 48, 1998, p. 177-191.    
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  S ÉMINAIRE 2 :   a) - Stylistique littéraire (G. Salvan - 12h)  b) - Stylistique littéraire (L. Gaudin - 12h)  Ce séminaire s’adresse à tous les étudiants qui s’i ntéressent à la stylistique appliquée aux textes littéraires (du XVII e  au XX e  siècle). Cette discipline propose une méthode d’approche des textes qui intègre divers appareils théoriques et mobilise des savoirs larges (linguistique, rhétorique, esthétique, littéraire…). L’analyse du discours littéraire, qui ne se réduit pas à la pratique académique du commentaire de style, permet, par un questionnement formel, une réflexion générale sur l’esthétique verbale. Bibliographie indicative : . ADAM Jean-Michel, 1997, Le Style dans la langue : une reconception de la st ylistique , Paris, Delachaux et Niestlé. . L’Information grammaticale , 1996, La stylistique et son domaine , n° 70, juin. . JAUBERT Anna, 1990, La lecture pragmatique , Paris, Hachette. . LARTHOMAS Pierre, 1998, Notions de stylistique générale , Paris, PUF. . MOLINIÉ Georges, 1986, Éléments de stylistique , Paris, PUF. . Qu’est-ce que le style ?,  1994, Actes du colloque international, sous la direction de G. Molinié et P. Cahné, Paris, PUF.   LM1LM23 : Littérature comparée et Études européennes Introduction à la méthode comparatiste 1 (obligatoire : 24h)   La prose notulaire (A. Pfersmann : 24h)  « Vous trouverez dans les notes qui accompagnent ce tte nouvelle production [ Le Comte de Strafford  (1781), de Baculard d’Arnaud] des faits, des éclair cissements, des réflexions relatives à la sanglante tragédie qu'on y expose ; c'est une addition précie use qui en soutient l'intérêt. Je remarquerai, seulement en passant, que l'usage de faire des notes, adopté par la plupart des auteurs d'aujourd'hui, est assez commode ; ils ont par là le moyen de dire, à leur aise, tout ce qu'ils savent & tout ce qui leur vient à l'esprit ; quand ils possèdent les connoissances, la sagacité & le discernement de M. d'Arnaud, le lecteur ne peut assurément qu'y gagner. Dans l'un de ces hors-d’œuvres, on rencontre une Anecdote orientale, qui mérite de vous être rapportée. »   C’est le mérite de l’ Année Littéraire d’avoir décelé une mode dans la République des Lettres dont l’histoire littéraire ne s’est guère préoccupé jusqu’à présent: l’habitude d’une majorité d’auteurs, à la fin du XVIII e  et au début du XIX e  siècle, d’enrichir leurs oeuvres de fiction de com mentaires infrapaginaux. Ce n’était pas, en effet, une coutume généralisée les siècles précédents.  Mais à la suite, notamment, de la Nouvelle Héloïse,  des auteurs, chaque fois plus nombreux, s’adressent en Allemagne, en Angleterre, en France et en Italie à leur public en marge de leurs créations. Fielding, Sterne, Laclos, Restif de la Bretonne, Sade, Senancour, Victor Hugo, Stendhal, Wieland, Jean-Paul, Campe, Heinse, J.T. Hermes, Goethe et Foscolo , pour ne nommer que les auteurs les plus importants, ont recours au registre des insertions infrapaginales. Le paroxysme des notes au tournant du siècle des Lumières est tout autant un phénomène qu alitatif que quantitatif. On a affaire à un espace typographique qui fonctionne comme un espace de lib erté, qui a stimulé de façon particulière la fantaisie des romanciers. Même en marge de récits médiocres on trouve parfois des notes surprenantes qui témoignent de qualités aphoristiques ou ludiques. Les auteurs qui ont marqué le siècle développent quant à eux des stratégies extrêmement variées en bas de page, inventent toute une panoplie de gloses, prennent la parole sous mille masques différents et font parfois de cet espace méprisé de la note le lieu de leur véritable originalité. Le concept de Noten-Prose , « prose [constituée] d’annotations » ou « prose notulaire », forgé par Jean-Paul Richter à propos de Wieland, désigne très bien ce phénomène historique qui affecte de façon assez spectaculaire l’apparence typographique des romans de ses contemporains et
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 les rapproche, de ce point de vue, des traités érud its et des éditions commentées de la Bible ou des Anciens.  Dans l’histoire des littératures occidentales, la mode d’annoter le roman et parfois même la poésie et le théâtre, qui sévit un peu partout dans l’Europe des Lumières et du premier romantisme, constitue donc une véritable énigme. Quels sont les facteurs historiques, sociaux et esthétiques qui ont rendu possible ou provoqué, chez les romanciers de pays a ussi différents, une telle fureur commune de la glose ? Comment ont réagi les éditeurs, le public, les critiques et les censeurs ? Les notes inscrivent-elles un partage dans le public ? Lequel ? S’adressaient-elles à des élites particulières ? Quelle est leur fonction herméneutique, quel fut leur impact sur la réception de ces oeuvres de fiction ? La multiplication des notes est-elle liée à celle des préfaces et/ou des digressions ? Quels sont les liens entre notes littéraires et notes savantes ? Y a-t-il un rapport entre la prose notulaire et les Lumières ?  Après leur rejet par Balzac qui en reproche l’usag e à Eugène Sue (Aude Déruelle), les notes connaissent un net déclin dans la seconde moitié du XIX e  et au début du XX e  siècle, à l’exception notable du roman historique allemand. On n’en trouve guère, ni dans les fictions de Zola, Proust, Kafka, Thomas Mann, Musil, Svevo ou Gide, ni dans la littérature populaire industriellement produite à partir d’un certain modèle « réaliste » (Karl May, Zevaco, Agatha Christie, etc.). Leur absence est significative pour toute une conception de l’illusion romanesque qui a dominé l’écriture réaliste, naturaliste et postnaturaliste jusqu’à la Neue Sachlichkeit.  Une conception qu’illustrent parfaitement les moti fs avancés par Thomas Mann, dans une lettre à Adorno, pour ne pas signaler, dans une note du Docteur Faustus , le nom de son conseiller musicologique :  « La situation est plus difficile, pour ne pas dire : scandaleuse lorsqu’il s’agit de l’appropriation de matériaux qui sont eux-mêmes déjà de l’esprit , c’est-à-dire d’un emprunt littéraire bien réel. [...] Vous supposez, avec raison, que je songe ici aux larcins audacieux que j’ai commis dans certaines parties de vos écrits de philosophie de la musique, qui nécessitent bien des excuses, d’autant que le lecteur ne peut les constater a priori, sans qu’il y ait pourtant, eu égard à l’illusion, une vraie possibilité de les lui indiquer. (Note infrapaginale “Ceci est dû à Adorno Wiesengrund” ? Ce n’est pas possible. ) ». [Thomas Mann, Briefe , vol. II, 1937-1947, éd. Erika Mann, Francfort, Fischer TB, 1979, p. 470 s, trad. A.P.]   Comment « ce[la] » redevient-il possible dans le r oman moderne et contemporain ? On ne peut, en effet, qu’être frappé de voir réapparaître les notes chez des romanciers, voire des poètes, comme Joyce, Gadda, Doderer, Sartre, Aragon, Beckett, Butor, Arno Schmidt, Borges, Nabokov, Roa Bastos, Robbe-Grillet, Chamoiseau ou … San Antonio. Il ne s’agit pas, chez eux, d’un hapax ici ou là, d’une référence ou d’un éclaircissement ponctuel. Tous ces auteurs ont en commun d’avoir cherché à produire, dans certains de leurs textes, de véritables effets d’écriture à travers l’emploi des notes.  Pourquoi, en un mot, un dispositif formel, qui est tombé en désuétude après avoir connu des heures de gloire, ressurgit-il dans un champ littéraire qui n’est plus du tout le même ? À la faveur de quelles constellations historiques et chargé de quelles significations nouvelles?  La réflexion collective sur ces questions devrait p ermettre de faire apparaître la note comme un paramètre, particulièrement significatif, ·  des différentes conceptions qui se sont succédé, du XVII e  siècle à nos jours, de l’illusion romanesque et de la fiction littéraire dans ses rapports avec les genres « savants ». ·  du statut de l’auteur et de sa « signature ». ·  de l’orientation de la lecture visée par l’auteur, qu’elle se limite à une compréhension « autorisée » du texte ou qu’elle en suggère une « application » extra-littéraire (politique, sexuelle, économique, etc.).  Indications bibliographiques  . BARNEY Stephen A. (dir.), Annotation and Its Texts (Actes du colloque éponyme réalisé à Irvine par l’Université de Californie), New York / Oxford, Oxford U.P., 1991. . BRAY Joe / Miriam HANDLEY / Anne C. HENRY (dir.), Ma(r)king the Text: The presentation of meaning on the literary page , Aldershot /Burlington /Singapore /Sidney, Ashgate, 2000.
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 . BURKLE-YOUNG Francis A. / Saundra Rose MALEY, The Art of the Footnote. The Intelligent Student’s Guide to the Art and Science of Annotatin g Texts , Boston et Londres, U.P. of America, 1996. . CRONK Nicholas / Christiane MERVAUD (dir.), Les Notes de Voltaire = Studies on Voltaire and The Eighteenth Century 2003, n° 3. . GENETTE Gérard, Seuils , Paris, Seuil, 1987. . GRAFTON Anthony, Les Origines tragiques de l’érudition. Une histoire de la note en bas de page , Paris, Seuil, 1998. . HAAS Ghislaine (dir.), La Note et le texte. Journées d’étude du 13 mai 1995 et du 6 juin 1996 , Dijon, EUD, 2000. La Marge. Actes du colloque de Clermont-Ferrand (janvier 1986 ) publiés par François Marotin (= Faculté des Lettres et sciences humaines de l'Université Blaise Pascal, Nouvelle Série, Fascicule 27), Clermont-Ferrand, A.S.F.L.C., 1988. . PFERSMANN Andréas et Jacques DÜRRENMATT (dir.), L’Espace de la note.  La Licorne,  n° 67 / 2004 (avec bibliographie assez complète). . PFERSMANN Andréas « Num Mar Espumante de Notas . Iluminismo et Antiiluminismo nas Notas de Rodapé do Romance do Século das Luzes  », Remate de males (Campinas) n° 16 (1996), p. 9-26. . — « La secte des autonotistes : idées sur le roman annoté », dans Fondements, évolution et persistance des théories du roman  (Textes réunis par Andréas Pfersmann avec la colla boration de Bernard Alazet), Paris, Minard, 1998, p. 75-86. . — « Les gloses de Martinus Scriblerus ou du bon u sage de l’autorité dans le discours  », dans : Alckmar Luiz dos Santos (dir.), Lugares Textuais do Romance , Curso de Pós-Graduação em Literatura (Universidade Federal de Santa Catarina) / Centre d'Etudes du Roman et du Romanesque (Université de Picardie - Jules Verne), Florianópolis, 2001, p. 213-248. . SÉITÉ Yannick, Du livre au lire : La Nouvelle Héloïse, roman des Lumières , Paris, Champion, 2002. . STANG Harald, Einleitung, Fußnote, Kommentar. Fingierte Formen wissenschaftlicher Darstellung als Gestaltungsmerkmale moderner Erzählkunst , Bielefeld, Aistesis, 1992. . Urgences n ° 31 (mars 1991): Poétique de la note (textes réunis par André GERVAIS). . ZALI Anne (dir.), L’Aventure des écritures. La page , Paris, BNF, 1999.           Obligatoire pour les Études européennes, optionnel pour les mentions Langue et littérature française et littérature comparée Stage d’initiation, aucun pré-requis linguistique. Stage audio-visuel de langues romanes organisé sur quatre semaines, généralement en décembre. Le but est l’intercompréhension plus ou moins intuitive de l’espagnol, portugais, italien, français, à partir de la reconnaissance des racines communes. Il doit permettre une lecture cursive d’articles de presse ou de critique, sans entrer dans le détail des langues.  
U.E. OPTIONNELLE   LM1LM30 : Option - au choix 12h  
Option à prendre dans une autre spécialité, ou dans une autre mention. L’étudiant peut choisir une UE de niveau Licence.
LM1LM30 : Études européennes Stage Eurom4/Atelier de langue équivalent (36h)
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Master Lettres, Langues et Arts - Mention Lettres - Programme 2006-2007 - p. 8
 
MASTER 1 – Semestre 2
 
   U.E. DE TRONC COMMUN PROPOSÉS POUR LES TROIS SPÉCIALITÉS   LM2LM10 : Recherche et outils informatiques (recherche documentaire informatisée, initiation au logiciel d’analyse hypertextuelle Hyperbase, mise en forme du Mémoire ) (12h)   Recherche et outils informatiques (recherche docum entaire informatisée, initaition au logiciel d’analyse hypetextuelle Hyperbase, mise en forme du Mémoire (V. Magri-Mourgues - 12h)   ! "  #            Cet enseignement comporte trois volets : - la recherche documentaire informatisée : les ressources littéraires du web (les bibliothèques en ligne, les textes numérisés - textes littéraires, articles et ouvrages critiques, dictionnaires -, les différentes bases de données en ligne). - l'initiation au logiciel Hyperbase qui est un outil hypertextuel destiné aux recherches documentaires et statistiques. Le but du séminaire est de familiaris er les étudiants à son maniement en vue d’une application à leur propre corpus de recherche. Les résultats statistiques obtenus pourront ainsi servir directement le travail du Mémoire. - la pratique du logiciel word pour la présentation du Mémoire : mise en forme de l'appareil critique (bibliographie, table des matières, index, notes de bas de page...)      S ÉMINAIRE 1 :   Initiation à l’édition et à la traduction des text es littéraires du Moyen Âge : Les Vigiles de Charles VII de Martial d’Auvergne (XV e  siècle)   (Géraldine Veysseyre – 12h et Stéphanie Le Briz –12h)  Nous proposerons aux étudiants, qui n’ont jusqu’alors accédé aux œuvres médiévales que sous la forme largement toilettée d’éditions de texte modernes, de retourner à la source et de lire dans l’original les Vigiles de Charles VII de Martial d’Auvergne (1430-1508). Nous nous aventurerons donc ensemble à la découverte du manuscrit BNF fr. 5054, qui fournit la version la plus lisible de cette œuvre. L’appui d’un imprimé du XVI e siècle palliera les rares difficultés de lecture qu’offre cette copie soigneusement calligraphiée (et donc bien lisible). Au cours de cette lecture, nous interrogerons les difficultés, les beautés et les enjeux des Vigiles . Face à la richesse de ce texte, dont la substance entrelace de multiples sources d’inspiration et dont la versification s’orne volontiers de quelques mots latins, nous serons amenés à faire feu de tout bois et à Master Lettres, Langues et Arts - Mention Lettres - Programme 2006-2007 - p. 9
U.E. OBLIGATOIRES DE SPECIALITÉ   
LM2LM20 : Langue et Littérature française Historique des genres 2 (1 séminaire au choix : 24h)
 croiser ressources linguistiques, littéraires, religieuses et historiques. Pour donner une forme organique à ces recherches et pour les rendre accessibles, no us établirons le texte des Vigiles , le traduirons en français moderne et l’annoterons. Nous poursuivrons ainsi l’édition bilingue (moyen français - français moderne) qui a été entamée avec les étudiants de l’an dernier. Le but ultime sera de faire publier le travail des promotions successives, déjà cité lors d’une demi-journée d’étude organisée au C.E.P.A.M. de Nice le 18 mai 2006.  Bibliographie sommaire : a) – Texte du même auteur . M ARTIAL D ’A UVERGNE , Les Mâtines de la Vierge , éd. Yves Le Hir, Genève, 1970. . M ARTIAL D ’A UVERGNE , Les Arrêts d’Amour , éd. Jean Rychner, Paris, 1951. b) Travaux critiques : . Conseils pour l’édition des textes médiévaux , t. I : Conseils généraux , Paris, 2001 ; et t. III : B OURGAIN (Pascale) et V IELLIARD  (Françoise), Textes littéraires , Paris, 2002. . M ARCHELLO -N IZIA  (Christiane), Histoire de la langue française aux XIV e et XV e  siècles , Paris, 1979 ; rééd., Paris, 1992. . R YCHNER  (Jean), « Martial d’Auvergne et les Vigiles de Cha rles VII », Positions des thèses de l’École nationale des chartes , (1941), pp. 99-104. . —— , « Les sources morales des Vigiles de Charles VII », Romania , 77 (1956), pp. 33-65 et pp. 446-487. . Z INK  (Michel), « Du même au même. Traduire et récrire » , Perspectives médiévales , suppl. 26 (2001) : Actes du colloque “Translatio” médiévale , Mulhouse, 11-12 mai 2000, pp. 283-290.  S ÉMINAIRE 2 :   1. – Littérature savante et aventure de la pensée. Altérité et identité : conceptions de l’homme et de l’huumanité de l’Antiquité au Moyen Âge, Première paproche - (I. Vedrenne-Fajolles – 12h)  Problèmatique : En s’interrogeant sur la nature profonde de l’homme et sur la diversité de l’humanité, le penseur se trouve immanquablement confronté à la question de son identité, aventure à la fois intellectuelle et intime, si difficile et précieuse à livrer, dans un dire qu’y s’appréciera comme plus ou moins littéraire. De penseur il faut parler, plutôt que de philosophe , de théologien, de médecin, tous termes qui renverraient à une activité de pensée limitée par l a spécialisation, conception en grande partie anachronique pour les périodes antiques et médiévales, qui laissent au fait littéraire un très vaste champ. Nous interrogeons forcément les écrits de ces longs siècles avec ce que nous sommes capables d’appréhender au XX e  siècle, dans un système de valeurs, de pensées, pe ut-être même de sensibilité foncièrement différent. Néanmoins, si ces textes lointains prennent parfois des formes qui nous étonnent ou nous déplaisent, ils ne renferment pas moins le résultat d’une démarche intellectuelle universelle : comprendre, lever un peu du mystère du monde, prouver la validité de ses croyances. À ce titre et parce qu’ils se construisent avec les mêmes outils que des textes plus évidemment littéraires, ils méritent notre attention.   Limitation du champ : Nous ferons très certainement une place plus particulière (sélection à confirmer en début de séminaire) aux idées de Platon, d’Aristote, d’Hippocrate et de Saint Augustin, et à leurs évolutions dans le temps : ces quatre auteurs fondamentaux, représentatifs de courants différents, ont en effet tous connu des relectures orientées. Avec ou sans filtre, leurs travaux ont été à l’origine d’une intense activité de la pensée à travers les siècles. Ils sont à l’origine de bien des développements ultérieurs de la part de nouveaux penseurs et ont parfois contribué à créer des ambiances intellectuelles dans lesquelles baignent les œuvres littéraires. Nous consacrerons enfin une petite partie de ce séminaire à la problématique d’une littérature savante (donc prestigieuse) en langue vulgaire (langue maternelle non prestigieuse), problématique qui touche la fin du Moyen Âge, timidement au XIII e  siècle, beaucoup plus nettement à partir du XIV e  siècle. Ces nouvelles tendances manifestent une évolution de la réception, qui est intéressante.  
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 Première approche bibliographique Civilisation médiévale : contexte historique et culturel – difficultés . Heer, Friedrich, L’Univers du Moyen Âge , trad. de l’allemand par Maurice de Gandillac, Par is : Fayard, coll. L’Aventure des civilisations 2, 1970, 487 p. . Le Goff, Jacques, Les Intellectuels au Moyen Âge , préface et bibliographie mise à jour, Paris : éd. du Seuil, coll. Points Histoire 78, 1985 (1 ère édition 1957), IX, 224 p. . Zumthor, Paul, Parler du Moyen âge , Paris : Éditions de Minuit, coll. Critique, 1980, 109 p.  Littérature médiévale : ouvrages généraux . Brunhölzl, Franz, Histoire de la littérature latine du Moyen Âge , T.1 : De Cassiodore à la fin de la Renaissance carolingienne  (2 vol.), T.2 : De la fin de l’époque carolingienne au milieu du XIe siècle , trad. de l’allemand par J.-P. Bouhot avec complém ents bibliographiques, Turnhout : Brepols, 1990, 1991 et 1996. . Curtius, Ernst Robert, La Littérature européenne et le Moyen Âge latin , trad. de l’allemand par Jean Bréjoux, Paris : PUF, coll. Agora, 1986, 2 t. (1 ère éd 1956) . Dictionnaire des Lettres françaises , t.I, Le Moyen Âge , vol. préparé par R. Bossuat, L. Pichard et G. Raynaud de Lage (1964), édition entièrement refondue et augmentée sous la dir. De Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris : Fayard, 1994 (1 ère impression 1992) . Zumthor, Paul, Histoire littéraire de la France médiévale : VI e -XIV e  siècles , Genève : Slatkine, 1981, VII-344 p., repro fac-similé de éd de Paris 1954  Questions de transmission et de traduction : de l’Antiquité au Moyen Âge . Courcelle, Pierre, Les Lettres grecques en Occident, de Macrobe à Cassiodore , Paris : E. de Boccard, Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome. Fasc 159, 1948, XVI-440 p. . Monfrin, Jacques, « Humanisme et traductions au Moyen Âge », Journal des Savants , 1963, p. 161-190 . Monfrin, Jacques, « La connaissance de l’Antiquité et le problème de l’humanisme en langue vulgaire dans la France du XVe siècle », The Late Middle Ages and the Dawn of Humanism outside Italy , La Haye, 1972, p. 131-170 . Reynolds, L. D. et Wilson, N. G., D’Homère à Erasme, la transmission des classiques grecs et latins , trad. fr. de Scribes and Scholars : A guide to the transmission of Greek and Latin Literature  (Oxford U. Press, 1968), traduction française par C. Bertrand, mise à jour par P. Petitmengin, Paris : éd. du CNRS, 1991 (1 ère édition 1984), XIV, 262 p.   L’exercice de la pensée au Moyen Âge : quelques notions . Dronke, Peter (éd.), A History of Twelth Century Western Philosophy , Cambridge : Cambridge University Press, 1988, IX, 495 p. . Gilson, Étienne, L'esprit de la philosophie médiévale , Paris : J. Vrin, Études de philosophie médiévale 33, 1989 (2e éd. revue), VIII-446 p. . Libera, Alain de, Penser au Moyen âge , Paris : Éd. du Seuil, coll. Points. Essais, 1996, 408 p. . Van Steenberghen, Fernand, La Philosophie au XIIIe siècle , Louvain : Peeters, coll. Philosophes médiévaux 28, 1991 (2 ème édition mise à jour), 551 p.  Mise en perspective : de la réflexion sur l’homme, quelques titres . Hartog, François, Le Miroir d’Hérodote : essai sur la représentation de l’autre , Paris : Gallimard, coll. Folio histoire 101, 2001 (3 ème édition revue et augmentée, 1 ère édition 1980), 581 p. . Todorov, Tzvetan, Nous et les autres : la réflexion française sur la diversité humaine , Paris, éd. du Seuil, coll. Points essais 250, 1992 (éd. augmentée, 1 ère édition 1989), 538 p.    2) – Écriture et expérience mystique (J. Rieu – 12h)  Comment et pourquoi exprimer une expérience ineffable dans un langage forcément approximatif ? Quelle est la relation entre le mystère (de Dieu) et la parole poétique ? Quelles sont les différences entre les approches mystiques selon les religions ? Les g rands textes du patrimoine littéraire spirituel manifestent la sensibilité personnelle de leurs aut eurs, mais constituent aussi progressivement une tradition qui exerce une influence continue dans l’imaginaire culturel européen, jusqu’à nos jours. Master Lettres, Langues et Arts - Mention Lettres - Programme 2006-2007 - p. 11
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