The Project Gutenberg EBook of M moires d'Outre-Tombe, Tome I, by �Fran ois�-Ren de Chateaubriand�This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and withalmost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away orre-use it under the terms of the Project Gutenberg License includedwith this eBook or online at www.gutenberg.orgTitle: M moire�s d'Outre-Tombe, Tome IAuthor: Fran ois-Ren � de Chateaubriand �Editor: Ed. Bir �Release Date: July 18, 2006 [EBook #18864][Date last updated: July 30, 2006]Language: FrenchCharacter set encoding: ISO-8859-1*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK M MOIRES� D'OUTRE-TOMBE, TOME I ***Produced by Mireille Harmelin, Christine P. Travers andthe Online Distributed Proofreading Team athttp://www.pgdp.net (This file was produced from imagesgenerously made available by the Biblioth que nationale �de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)[Notes au lecteur de ce fichier digital. Afin de faciliter l'utilisationdes notes de fin de page contenant des num ros de page, les num ros de � �pages du volume imprim ont t conserv s dans la marge de droite sous le� � � �format (p. xxx) sur la premi re ligne de la page. �Les notes ont de plus t d cal es vers la droite afin de permettre une� � � �lecture plus fluide.--Les num ros de page manquants correspondent � des pages blanches. �--Le premier mot de la page XXXIX n' tant pas lisible dans le livre �utilis� lors de la cr ation de ce fichier, cet espace a � t ...
The Project Gutenberg EBook of Mmoires d'Outre-Tombe, Tome I, by
Franois-Ren de Chateaubriand
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Mmoires d'Outre-Tombe, Tome I
Author: Franois-Ren de Chateaubriand
Editor: Ed. Bir
Release Date: July 18, 2006 [EBook #18864]
[Date last updated: July 30, 2006]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK MMOIRES D'OUTRE-TOMBE, TOME I ***
Produced by Mireille Harmelin, Christine P. Travers and
the Online Distributed Proofreading Team at
http://www.pgdp.net (This file was produced from images
generously made available by the Bibliothque nationale
de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
[Notes au lecteur de ce fichier digital. Afin de faciliter l'utilisation
des notes de fin de page contenant des numros de page, les numros depages du volume imprim ont t conservs dans la marge de droite sous le
format (p. xxx) sur la premire ligne de la page.
Les notes ont de plus t dcales vers la droite afin de permettre une
lecture plus fluide.
--Les numros de page manquants correspondent des pages blanches.
--Le premier mot de la page XXXIX n'tant pas lisible dans le livre
utilis lors de la cration de ce fichier, cet espace a t rempli avec
"du trne le".
--Page 339, l'"Alcyon y jetaient" a t remplac par l'"Alcyon y jetait".
--Le nom de l'illustration de la page 344 n'tant pas lisible, cette
illustration a t renomme "Une jeune marinire" lors de la cration de
ce fichier.]
OEUVRES COMPLTES
DE
CHATEAUBRIAND
Annotes par SAINTE-BEUVE
de l'Acadmie franaise
MMOIRES D'OUTRE-TOMBE
Introduction, Notes et Appendices de M. Ed. BIR
TOME PREMIER
PARIS
GARNIER FRRES, LIBRAIRES-DITEURS
6, RUE DES SAINTS-PRES, 6
1904
KRAUS REPRINT
Nendeln/Liechtenstein
1975
Reprinted by permission of the original publishers
KRAUS REPRINT
A Division of
KRAUS-THOMSON ORGANIZATION LIMITED
Nendeln/Liechtenstein
1975
Printed in Germany
Lessingdruckerei Wiesbaden
INTRODUCTION (p. V)
I
En 1834, la rdaction des _Mmoires d'Outre-Tombe_ tait fort avance.
Toute la partie qui va de la naissance de l'auteur, en 1768, son
retour de l'migration, en 1800, tait termine, ainsi que le rcit de
son ambassade de Rome (1828-1829), de la Rvolution de 1830, de son
voyage Prague et de ses visites au roi Charles X et Mme la
Dauphine, Mademoiselle et au duc de Bordeaux. La Conclusion tait
crite. Tout cet ensemble ne formait pas moins de sept volumes
complets. Si le champ tait loin encore d'tre puis, la rcolte
tait pourtant assez riche pour que le glorieux moissonneur, dposant
sa faucille, pt songer un instant s'asseoir sur le sillon, lier
sa gerbe et nouer sa couronne. Avant de se remettre l'oeuvre, de
retracer sa vie sous l'Empire et sous la Restauration jusqu'en 1828,
et de runir ainsi, en remplissant l'intervalle encore vide, les deux
ailes de son monument, Chateaubriand prouva le besoin de communiquer
ses _Mmoires_ quelques amis, de recueillir leurs impressions, de
prendre leurs avis; peut-tre songeait-il se donner par l un
avant-got du succs rserv, il le croyait du moins, celui de ses
livres qu'il avait le plus travaill et qui tait, depuis (p. VI)
vingt-cinq ans, l'objet de ses prdilections. Mme Rcamier eut mission
de runir l'Abbaye-au-Bois le petit nombre des invits jugs dignes
d'tre admis ces premires lectures.
Situ au premier tage, le salon o l'on pntrait, aprs avoir mont
le grand escalier et travers deux petites chambres trs sombres,
tait clair par deux fentres donnant sur le jardin. La lumire,
mnage par de doubles rideaux, laissait cette pice dans une
demi-obscurit, mystrieuse et douce. La premire impression avait
quelque chose de religieux, en rapport avec le lieu mme et avec seshtes: salon trange, en effet, entre le monastre et le monde, et qui
tenait de l'un et de l'autre; d'o l'on ne sortait pas sans avoir
prouv une motion profonde et sans avoir eu, pendant quelques
instants, fugitifs et inoubliables, une claire vision de ces deux
choses idales: le gnie et la beaut.
Le tableau de Grard, _Corinne au cap Misne_, occupait toute la paroi
du fond, et lorsqu'un rayon de soleil, travers les rideaux bleus,
clairait soudain la toile et la faisait vivre, on pouvait croire que
Corinne, ou Mme de Stal elle-mme, allait ouvrir ses lvres
loquentes et prendre part la conversation. Que l'admirable
improvisatrice ft descendue de son cadre, et elle et retrouv autour
d'elle, dans ce salon ami, les meubles familiers: le paravent Louis
XV, la causeuse de damas bleu ciel col de cygne dor, les fauteuils
tte de sphinx et, sur les consoles, ces bustes du temps de
l'Empire. A dfaut de Mme de Stal, la causerie ne laissait pas d'tre
anime, grave ou piquante, loquente parfois. Tandis que le bon
Ballanche, avec une innocence digne de l'ge d'or, essayait d'aiguiser
le calembour, Ampre, toujours en verve, prodiguait sans compter les
aperus, les saillies, les traits ingnieux et vifs. Les heures
s'coulaient rapides, et certes, nul ne se ft avis de les compter,
alors mme que, sur le marbre de la chemine, la pendule (p. VII)
absente n'et pas t remplace par un vase de fleurs, par une branche
toujours verte de fraxinelle ou de chne.
C'est dans ce salon qu'eut lieu, au mois de fvrier 1834, la lecture
des _Mmoires_. L'assemble, compose d'une douzaine de personnes
seulement, renfermait des reprsentants de l'ancienne France et de
la France nouvelle, des membres de la presse et du clerg, des
critiques et des potes, le prince de Montmorency, le duc de la
Rochefoucauld-Doudeauville, le duc de Noailles, Ballanche,
Sainte-Beuve, Edgar Quinet, l'abb Gerbet, M. Dubois, ancien
directeur du _Globe_, un journaliste de province, Lonce de
Lavergne, J.-J. Ampre, Charles Lenormant, Mme Amable Tastu et Mme
A. Dupin. On arrivait deux heures de l'aprs-midi, Chateaubriand
portant la main un paquet envelopp dans un mouchoir de soie. Ce
paquet, c'tait le manuscrit des _Mmoires_. Il le remettait l'un
de ses jeunes amis, Ampre ou Lenormant, charg de lire pour lui, et
il s'asseyait sa place accoutume, au ct gauche de la chemine,en face de la matresse de la maison. La lecture se prolongeait bien
avant dans la soire. Elle dura plusieurs jours.
On pense bien que les initis gardrent assez mal un secret dont ils
taient fiers et ne se firent pas faute de rpandre la bonne nouvelle.
Jules Janin, qui n'tait point des aprs-midi de l'Abbaye-au-Bois,
mais qui possdait des intelligences dans la place, sut faire causer
deux ou trois des heureux lus; comme il avait une mmoire excellente
et une facilit de plume merveilleuse, en quelques heures il improvisa
un long article, qui est un vritable tour de force, et que la _Revue
de Paris_ s'empressa d'insrer[1].
[Note 1: _Revue de