Je vis un gros corbeau, déployant son orgueil, Qui jouait de la griffe et claquetait des ailes À terre, avec un bruit de lugubres crécelles. Etje me dis : « C’est le grand deuil ! » Un peu plus loin, je vis, m’épiant d’un coup d’œil, Une pie occupée à s’aiguiser le bec, Puis, allant et venant, d’un sautillement sec. Jeme dis : « C’est le demi-deuil ! » Enfin, d’une couleur plus pâle que les cierges, Surgit, me sembla-t-il, le prince des hiboux. Et je dis : « Ce deuil-là, le plus triste de tous, C’estle deuil pur et blanc des Vierges ! » Ces trois rencontres successives, M’arrivantpar un soir d’hiver, Laissaienten cet endroit désert Mavue et mon âme pensives, Lorsqu’àpetits vols grelottants, M’apparut un pinson cherchant sa nourriture : Et, joyeux, je songeai que, bientôt, le printemps Ressusciteraitla nature.