CLAIRE est la nuit, limpide est l’onde. Les astres faisant leur miroir De la nappe large et profonde, Y sont encor plus doux àvoir.
Le paysage a, sur la rive, Le charme et le rêve absolus. Trop tôt quelque laideur arrive. Rameurs, c’est bien ; ne ramez plus. Le ciel verse la somnolence, La terre l’aspire à longs traits ; La brise même fait silence Dans le feuillage des forêts. C’est l’extase du calme étrange. Tous les mots y sont superflus. Le moindre murmure y dérange. O rossignols, ne chantez plus. L’étoile brille au bord du gouffre ; L’onde sommeille sur l’écueil. Je veux oublier que l’on souffre, Reposer avant le cercueil. Sans désir de l’heure future, Sans regret des jours révolus, Perds tes fièvres dans la nature, O mon cœur, ne me bride plus !