Louise Colet La Ville des esclaves Le Parnasse contemporain : Recueil de vers nouveaux, Alphonse Lemerre (Slatkine Reprints), 1869-1871 (1971) (pp. 136-136).
LA VILLE DES ESCLAVES
Du grand roc Alburno les bergers aux traits hâves Ont surnommé Pœstum l’antre des vals pourris, Stigmatisant ainsi, taciturnes & graves, La luxure où sombra cette autre Sybaris.
Mais ceux de Campanie honorent les débris Qu’incrusta sur leurs montsla ville des esclaves ; La légende a toujours appelélieu des braves Ces murs cyclopéens, hantés par des esprits.
Indomptable lion qui de ses fers se joue, Spartacus, échappé du cirque de Capoue, Traversa le Volturne & gravit les hauteurs.
Rome vit fuir vers lui tous ses gladiateurs ; Et sur ces pics neigeux, où libres ils planèrent, S’éleva la cité que les pâtres vénèrent.