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Informations
Publié par | Itol |
Nombre de lectures | 12 |
Licence : |
En savoir + Paternité, pas d'utilisation commerciale
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Langue | Français |
Extrait
Sur ce roc carié que fait souffrir la mer,
Quels pas voudront monter encor, dites, quels pas ?
Dites, serai-je seul enfin et quel long glas
Écouterai-je debout devant la mer ?
C'est là que j'ai bâti mon âme.
- Dites, serai-je seul avec mon âme ? -
Mon âme hélas! maison d'ébène,
Où s'est fendu, sans bruit, un soir,
Le grand miroir de mon espoir.
Dites, serai-je seul avec mon âme
En ce nocturne et angoissant domaine ?
Serai-je seul avec mon orgueil noir,
Assis en un fauteuil de haine ?
Serai-je seul, avec ma pâle hyperdulie,
Pour Notre-Dame la Folie ?
Serai-je seul avec la mer
En ce nocturne et angoissant domaine ?
Des crapauds noirs, velus de mousse,
Y dévorent du clair soleil, sur la pelouse.
Un grand pilier ne soutenant plus rien,
Comme un homme, s'érige en une allée,
D'épitaphes de marbre immensément dallée.
Sur un étang d'yeux ouverts et de reptiles,
Des groupes de cygnes noyés,
Vers des lointains de soie et d'or broyés,
Traînent leurs suicides tranquilles
Parmi des phlox et des jonquilles.
Et du sommet d'un cap d'espace,
D'étranges cris d'oiseaux marins,
Les becs aigus et vipérins,
Chantent la mort à tel qui passe.