Emporté ce matin par un dernier sommeil, Je guidais, dans mon rêve, un quadrige en ivoire ; Ce char resplendissant trouble encore ma mémoire, Avec ses chevaux blonds, tels que ceux du soleil.
Au Dieu qui fait le jour je me trouvais pareil : Tous les crins rayonnaient pour m'aider à le croire, Et, voltigeant vers moi, m'entouraient d'une gloire ; Mais soudain un baiser m'a conduit au réveil.
Où suis-je ? Entre tes bras, maîtresse blanche et blonde, Sur l'éclat de ton sein ma tête vagabonde, Tes cheveux rutilants éblouissent mes yeux.
Amour, n'insultons plus à la vertu des songes ; L'aimable Vérité se prête à leurs mensonges, Mon rêve eut bien raison de m'égaler aux dieux.