Lettre à Damon, concernant Ninon
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Œuvres de Chapelle et de BachaumontLettre à DamonChapelle1LETTRE À DAMON .Ne verrai-je jamais NinonSans aller décliner mon nom ?De grâce, introduis-moi chez elle :Je brûle de voir ...

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Langue Français

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Œuvres de Chapelle et de Bachaumont Lettre à Damon Chapelle
1 LETTRE À DAMON .
Ne verrai-je jamais Ninon Sans aller décliner mon nom ? De grâce, introduis-moi chez elle : Je brûle de voir cette belle. Si c’est mon mal, si c’est mon bien, Je veux mourir si j’en sais rien. Hélas ! je désire peut-être Une faveur dont il peut naître, Pour peu que j’eusse de malheur, Du chagrin et de la douleur. Peut-être que, pour ma souffrance, Parmi les soupirs d’importance De tant de ducs et de marquis Que des yeux si beaux ont conquis, Mes soupirs chez cette cruelle Seront traités de bagatelle ; Mais aussi peut-être que non, Car, comme on parle de Ninon, Elle est ou contraire ou propice, Selon qu’il plaît à son caprice, Et son caprice, ce dit-on, Vaut souvent mieux que la raison. Cependant, quoi qu’il en puisse être, Cher Damon, je la veux connoître, Et rendre hommage à mes vainqueurs, Ces vainqueurs de tant d’autres cœurs ; Je veux voir ces yeux qu’on adore Du soleil couchant à l’aurore. Je verrai briller leurs clartés Et toutes ses autres beautés, Sa belle humeur, son grand génie. J’entendrai la belle harmonie De son luth, de qui les douceurs Passent le concert des Neuf Sœurs. Ainsi mes yeux et mes oreilles Seront charmés de ses merveilles ; Et peut-être avec tout cela Je n’en demeurerai pas là. Qui charme deux des sens ensemble, En peut émouvoir trois, ce semble, Et, si le caprice est pour moi, Me voilà plus heureux qu’un roi. Ami, courons à ces délices ; Allons offrir, sous tes auspices, Et mon cœur et ma liberté À cette immortelle beauté. Ne trompe point mon espérance. Je meurs déjà d’impatience, Et, si je ne la vois mardi, Tu me verras mort mercredi.
1. Saint-Marc est encore obligé de reconnoître ici que de cette pièce et des six pièces qui suivent, toutes relatives à Ninon, la ballade seule est certainement de Chapelle, quoique
quelques unes lui soient attribuées par la tradition et que les autres soient très vraisemblablement de lui.
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