LouezDieu par toute la terre, Nonpour la crainte du tonnerre Dontil menace les humains, Mais pource que sa gloire en merveilles abonde, Et que tant de beautés qui reluisent au monde Sontles ouvrages de ses mains.
Saprovidence libérale Estune source générale Toujoursprête à nous arroser. L’Aurore et l’Occident s’abreuvent en sa course ; On y puise en Afrique, on y puise sous l’Ourse ; Etrien ne la peut épuiser.
N’est-cepas lui qui fait aux ondes Germerles semences fécondes D’unnombre infini de poissons ; Qui peuple de troupeaux les bois et les montagnes, Donne aux prés la verdure, et couvre les campagnes Devendanges et de moissons ?
Ilest bien dur à sa justice Devoir l’impudente malice Dontnous l’offensons chaque jour ; Mais, comme notre père, il excuse nos crimes ; Et même ses courroux, tant soient-ils légitimes, Sontdes marques de son amour.
Nosaffections passagères, Tenantde nos humeurs légères, Sefont vieilles en un moment ; Quelque nouveau désir comme un vent les emporte : La sienne, toujours ferme, et toujours d’une sorte, Seconserve éternellement.