Toi ! sois bénie à jamais
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Victor Hugo — Les Chants du crépusculeToi ! sois bénie à jamais ! XXXVIToi ! sois bénie à jamais !Ève qu'aucun fruit ne tente Il! Qui de la vertu contente Habite les purs sommets ! Ame sans ...

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Langue Français

Extrait

 XXXVI
Toi ! sois bénie à jamais ! Ève qu'aucun fruit ne tente Il! Qui de la vertu contente Habite les purs sommets ! Ame sans tache et sans rides, Baignant tes ailes candides, A l'ombre et bien loin des yeux, Dans un flot mystérieux, Moiré de reflets splendides !
Sais-tu ce qu'en te voyant L'indigent dit quand tu passes ? - « Voici le front plein de grâces Qui sourit au suppliant ! Notre infortune la touche. Elle incline à notre couche Un visage radieux ; Et les -mots mélodieux Sortent charmants de sa bouche ! » -
Sais-tu, les yeux vers le ciel, Ce que dit la pauvre veuve? - « Un ange au fiel qui m'abreuve Est venu mêler son miel. Comme à l'herbe la rosée, Sur ma misère épuisée, Ses bienfaits sont descendus. Nos coeurs se sont entendus, Elle heureuse, et moi brisée !
J'ai senti que rien d'impur Dans sa gaîté ne se noie, Et que son front a la joie Comme le ciel a l'azur. Son oeil de même a su lire Que le deuil qui me déchire N'a que de saintes douleurs. Comme elle a compris mes pleurs, Moi, j'ai compris son sourire ! » -
Victor HugoLes Chants du crépuscule
Pour parler des orphelins, Quand, près du foyer qui tremble, Dans mes genoux je rassemble Tes enfants de ton coeur pleins ; Quand je leur dis l'hiver sombre, La faim, et les maux sans nombre Des petits abandonnés, Et qu'à peine sont-ils nés Qu'ils s'en vont pieds nus dans l'ombre ;
Tandis que, silencieux, Le groupe écoute et soupire, Sais-tu ce que semblent dire Leurs yeux pareils à tes yeux? - « Vous qui n'avez rien sur terre, Venez chez nous ! pour vous plaire Nous nous empresserons tous ; Et vous aurez comme nous Votre part de notre mère ! »
Sais-tu ce que dit mon coeur ? - « Elle est indulgente et douce, Et sa lèvre ne repousse Aucune amère liqueur. Mère pareille à sa fille, Elle luit dans ma famille Sur mon front que l'ombre atteint.
Toi ! sois bénie à jamais !
Le front se ride et s'éteint, La couronne toujours brille ! » -
Au-dessus des passions, Au-dessus de la colère, Ton noble esprit ne sait faire Que de nobles actions. Quand jusqu'à nous tu te penches, C'est ainsi que tu t'épanches Sur nos coeurs que tu soumets. D'un cygne il ne peut jamais Tomber que des plumes blanches !
Octobre 18.
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