MA FAUSSE LIBERTÉ
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Description

Tous droits réservés par choix de l'enseignant au niveau de la responsabilité : tendance des élèves à vouloir protéger leur travail, réalisation en groupe donc difficulté d'une entente pour la décision d'une licence, élèves mineurs qui ont du mal à se positionner par rapport à leur création.

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Publié le 01 février 2016
Nombre de lectures 14
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

L'Afghanistan. Monpays. Mon histoire...
Ma fausse liberté
Vous connaissez l'Afghanistan ? OUI, obligatoirement. Nous passons tous les jours aux informations , avec des titres, tous négatifs...
« L'Afghanistan, pays où ses citoyens en sont prisonniers » « Le pays du sexisme et du non-droit des femmes : Afghanistan » Et j'en passe... Vous voulez connaître le calvaire de cet endroit ? Et bien levez-vous et prenez le premier avion en direction de notre pays, trouvez un appartement et vivez-y pendant quelques années. Des années auxquelles vos droits et votre humanité sont bousculés. Ou alors, plus rapide et plus simple, écoutez mon histoire. Vous êtes installé ? Sur votre beau canapé en cuir, le vent frais vous effleurant ? Car mon histoire ne va pas être des plus rapides.
Allez : un, deux, trois, c'est parti.
Moi ? Mon nom ? Ce n'est que peu important.
Je suis une femme, ou plutôt une chose conduite à répondre et à intervenir aux besoins de mon mari. Oui, cet homme qu'on m'a obligée à épouser à 13 ans, alors que je ne jouais encore qu'aux poupées. Je n'ai pas le droit de sortir seule. Je n'ai pas le droit de montrer plus que mes yeux. Je n'ai pas le droit de …
Attendez, ça va être trop long, disons plutôt ce que j'ai le droit de faire. ... Mince rien ne sort, peut être car mes droits sont réduits à nul. C'est là que ça commence, lors de mes 24 ans, je me suis fait un résumé de mes sorties de ce mois-ci. Rien... Cette année alors ? Rien... Je n'ai absolument rien fait de ma vie, car je n'avais aucune liberté en tant que femme. J'ai décidé de casser ces chaînes qui me lient depuis toute ma vie. Je voulais avoir MES libertés . Je suis quelqu'un, et non quelque chose.
C'était un jour d'été. Une manifestation avait lieu dans ma rue, contre les terroristes. Mon mari voulait y participer, et me laissait (par chance) l'accompagner . Je portais mon voile noir cendré et suivais mon mari jusqu'en bas de l'appartement.
Il me donnait l'obligation de le suivre et de ne parler à qui que ce soit. J'acceptais par un mouvement de tête, en même temps, je n'avais pas vraiment le choix . Nous nous fondions dans la foule, et mon mari criait fort le slogan des manifestants, quand tout à coup, on me tira par le bras.
Reporteur- « J'ai ici, à ma gauche, une manifestante. Bonjour, pourquoi cette manifestation ? »
L'homme me tendait son micro. Affolée, je gigotais ma tête pour retrouver mon mari, malheureusement, je le perdis de vue . Me voyant désemparée, l'homme demandait au cameraman de couper son enregistrement.
Reporteur- «Tout va bien madame ?». Me demandait-il les yeux injectés de sang. Moi- «Non, j'ai perdu mon mari dans la foule...» Rétorquais-je, la voix pleine de soubresauts. Reporteur- «Vous le retrouverez, la manifestation n'est pas très dense.» Moi - «Mais sinon il va me batt-- !»
J'enfouissais le visage dans mes mains, mes lèvres m'ont joué un tour. L'homme me regarda avec des yeux ronds avant de m'attraper le bras
Reporter - «On va parler dans un endroit plus calme.» insista-t-il, les lèvres fines se soulevant au dessus de mon lobe d'oreille.
*ellipse*
L'homme m'avait emmené dans une ruelle beaucoup plus loin de l'agitation sur la place. Les gouttelettes d'eau glissaient entre les jointures des briques avant de s'étaler sur le sol granuleux et gondolant.
Nous avions parlé longuement. Je lui avais parlé de mes problèmes. Mon couple, ma famille, mon état actuel.
Il compatissait, beaucoup. Il me regardait, les yeux pleins de belles intentions. A la fin de mon récit, le récit de ma vie. Il claquait de la langue, avant de me regarder dans les yeux, couverts de mon voile noir.
Reporter - «Je veux t'aider.» balbutiait-il. Je veux t'aider, je veux t'aider...
Cette phrase résonnait comme une libération, un oiseau qui sort de sa cage. Et le pire de tout cela. C'est qu'il m'aida, vraiment...
Quelques mois passèrent, je revis l'homme, plusieurs fois, sans que mon mari le sache. Je prétendais faire le marché, ou je me faufilais quand mon mari s'en allait. J'étais assez douée en fin de compte. Si c'est pour connaître la vraie liberté, je pouvais découvrir un 6eme sens inné en moi.
Lors de nos plusieurs rencontres, l'homme ne faisait que rabâcher, me dire que ma vie était horrible. Je vous avoue que plus les rendez-vous avançaient, plus le mot « liberté » s’effaçait de mon esprit. Jusqu’à ce jour où il me dit
«Je pense que nous devons faire un mariage blanc.»
20 jours après
Je vivais dans l'insécurité, le secret, et la peur pendant plusieurs mois. Nous nous voyions toutes les semaines, il m'apportait des papiers de mariage un par un.
Je vivais comme tous les jours dans ma pénurie quotidienne. L'homme s'organisait entre tous les dossiers, et un jour, il me ramena le papier fatidique, l'encre noir laissait ressortir les lettres gracieuses imprimées. Mes phalanges devenaient blanches par la pression.
Reporteur «Signe ici» commença le jeune homme en posant son doigt crispé sur la feuille.
Je la pris, tremblante, les mots vacillaient, dansaient et s'entrechoquaient dans mon esprit.
Moi «Je le trompe» poussais-je entre deux soupirs.
Reporteur « Il vous fait du mal ».
Ses doigts glissaient légèrement sur mon voile pendant que je glissais le stylo sur la feuille, une forme gracieuse se formait dessus, occupant l'espace dans le cadre vierge.
Reporteur - « Liberté » soupira-t-il.
Le mot « liberté » se dévoilait sur la feuille. Ce n'était point ma signature, mais plutôt ce que j’espère recevoir après avoir signé ce contrat.
Un année passa.
Je suis enfin une femme libre, une femme digne d'être ce que je suis aujourd'hui. Digne de vivre dans un monde dans lequel je peux faire des choses qui m'étaient jusqu'à maintenant impensables.
Je suis aujourd'hui divorcée de cet homme qui m'a tant battue. Et mariée avec un autre qui me fait vivre avec une volonté inimaginable. Cette notion de liberté que je n'avais jamais côtoyée est maintenant la définition même de ma vie actuelle. J'aime la vie, cette nouvelle vie qui me donne envie de me réveiller chaque jour, au contraire de ces dernières années, où ma seule envie était de ne pas connaître les rayons du soleil le lendemain matin.
Et voyez-vous, je suis toujours mal à l'aise de savoir d'autres femmes encore dans ma situation. Qui ne savent pas comment procéder, et comment aimer. Et c'est pourquoi je savoure chaque moment, chaque minute et chaque seconde pleinement.
THE END
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