Borderline
218 pages
Français
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Description

Notre histoire, mais différente ; un être qui veut devenir Dieu et un monde qui est façonné par cet être ; une infinité de possible dans divers univers infinis. Le tout qui s'entremêle et le lecteur d'un univers qui doit démêler l'histoire.

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Publié par
Publié le 25 avril 2013
Nombre de lectures 190
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Extrait














Et l’homme créa Dieu à son image…


















































































Shimerik
BORDERLINE
































La question de l’existence de Dieu n’est pas à prouver
puisqu’elle n’est pas nécessaire. L’être humain, en général, s’interroge
sur l’existence en général, car il le peut ; donc, il ne se doit pas
d’oublier les principes qui lui ont permis de devenir ce qu’il est…













































Remerciement à internet, sans lequel rien n’aurait pu être
possible. Et remerciement plus général à l’ensemble de
l’humanité, sans laquelle rien de tout cela n’existerait.





Réalisation de la couverture : Patricia TONNELIER,
graphiste, www.madamepat.com.
Photo de la ville sur la quatrième de couverture, Thierry
COHEN, série sur les villes éteintes.
Chapitre 1 : Hypnos


1

Elle pouvait enfin recourir sur les bords de la Drede. Le pays
fut frappé quatre jours durant par une violente tempête,
l’interrompant dans son exercice quasi quotidien, et disséminant
branchages et ramures sur les berges de la rivière. Elle adorait ce
coin de la ville, cela lui donnait de la confiance en l'humanité ;
elle se disait qu'ils avaient réussi à préserver ce coin de nature au
beau milieu d'une urbanisation galopante ; cela la réconfortait, un
peu. Elle courait ainsi, perdue dans ses pensées, aussi souvent
qu'il lui était possible ; remontait la rive gauche sur cinq
kilomètres, puis traversait le dernier pont de la ville pour
redescendre sur la rive droite.
C'est ce jour-là qu'elle se fit aborder par un jeune homme. Il
marchait nonchalamment vers elle quand ils se croisèrent ; il la
héla, elle ne répondit pas, les oreilles occupées par un casque
audio. Il se mit à courir pour la rattraper ; arrivé à sa hauteur, il se
retourna toujours en course pour entrer en communication. Elle
était jeune, le corps bien formé, un charme certain ; il n'était pas
rare qu'elle se fasse aborder ainsi. Au début, elle en était flattée, il
lui arrivait même parfois de répondre favorablement à
l'invitation, mais après coup, c'étaient des erreurs. Dorénavant,
elle coupait court pour continuer sa route sans formalités et sans
se poser de questions, mais là, ce fut différent. Il lui raconta que
c'était la première fois qu'il osait aborder une femme ainsi —
ben, voyons, se disait-elle — qu'il avait été ébloui par sa beauté
triste et mélancolique, et que son cœur avait réfléchi plus vite que
son cerveau. Il se présentait à elle par ces mots et elle en fut
émue ; d'abord parce qu'il lui disait qu'elle était triste, ce qui était
vrai, mais surtout, elle était envahie par un cocktail d'émotions et
de sentiments qui parcourait tout son être. Elle fut charmée par
cet homme au physique commun, mais au regard profond. Il
semblait gentil et finalement honnête dans ses propos. Il fut
plein d'entrain et lui proposa de discuter au café qui était juste à
côté. Ils s'installèrent en terrasse face à la Drede qui scintillait
maintenant sous le ciel printanier. Ils commandèrent tous deux
7
un thé et entamèrent la discussion qui devrait sceller ou non
leurs sentiments réciproques :
— Je n'aime pas trop le café, lui dit-il. Je ne l'apprécie que
fraîchement moulu.
— Et bien ; moi, c'est le thé que je n'aime pas trop, sauf
quand il est préparé respectueusement. Je ne critiquerais pas la
maison, mais ils serviront très certainement du thé en sachet.
Enfin, on ne peut pas dire que nous ayons la culture du thé dans
notre pays.
— Oui ! De plus, il est plus facile et rapide de le servir en
sachet ; on ne prend plus le temps de prendre le temps.
— Oui, un des maux de nos sociétés modernes ; tout doit
aller vite, le temps c'est de l'argent qu'ils disent !
— Mouais, comment osent-ils donner de la valeur au temps
alors même que c'est un concept subjectif qui n'a pas de valeur,
sauf celui de lui en donner !
Ils restèrent un court instant muet, les yeux dans le vague. Le
cafetier les interrompit avec l'arrivée de leur commande. À leurs
grandes surprises, le thé était servi avec des feuilles entières qui
se laissaient infuser tranquillement. Leur serveur les invita à les
retirer d'ici cinq minutes à l'aide de la pince qui leur présenta. Il
était désolé de n'avoir que du thé vert, peu de gens commandent
du thé, dit-il le regard lointain. Il raconta que lors de son séjour à
Saipon, il comprit tous les intérêts d'en boire et la culture qui lui
était associé ; depuis il en promouvait la culture ici. Il repartit fier
de sa présentation et de l'air surpris de ces deux jeunes
amoureux.
— Et bien..., je ne pensais pas boire du vrai thé aujourd'hui,
dit-elle avec enthousiasme. C'est une journée pleine de surprises.
Ils se sourirent de manière complice et plongèrent leurs
regards l'un dans l'autre. Elle reprit la parole, rompant leur
béatitude :
— Parlons un peu de banalités formelles. Que fais-tu dans la
vie ?
— Rien... Je ne fais qu'errer sur cette planète, avec comme
seul but de passer mon temps. Certes, je travaille un peu,
quelques heures de-ci de-là, et je vis en partie des aides de l'État,
sans hontes ou vergognes aucunes.
Placidement, elle lui répondit :
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— Mais si tout le monde faisait comme toi, comment le
monde pourrait-il fonctionner alors ?
— Je n'ai rien demandé, je ne souhaite pas travailler comme
un forcené, un aliéné, avec pour seule récompense un salaire qui
n'a aucune valeur en soi ! Je veux juste passer du temps, avoir des
relations sociales, être avec des gens et m'amuser avec eux. Il faut
bien sûr manger, se loger, se vêtir, mais on obtient tout ceci
grâce au travail commun puisque nous avons en commun les
mêmes besoins ; quant aux autres besoins, disons-le, matériels, ce
n'est qu'accessoires, pas nécessaires, pas obligatoires, mais on n'a
pas non plus à se l'interdire, tout est question d'équilibre ; enfin
bref, je m'éloigne.
— Non, tu as raison ! De toute façon, je suis d'accord avec
toi. Les gens se compliquent la vie et s'encombrent de tout un
tas de besoins futiles qui les éloignent peu à peu de la vie. Le
monde des humains pourrit, entrainant dans sa folie la planète
entière. On vend aux gens du rêve, car ils ne rêvent plus ; on les
berce d'illusions pour leur faire croire que leur existence sert à
quelque chose, alors qu'en fait, ils ne servent à rien. Ils n'ont
d'ailleurs rien ni personne à servir, seule l'utilisation de leurs
temps compte, et il est spolié pour l'enrichissement d'une
minorité.
— Oui, on en revient à la question de mesure. La cupidité et
l'avidité qui nourrissent l'égo surdimensionné de certains
amènent une majorité dans un état de non-vie. Nous travaillons
pour les élites et la richesse du pays, et nous éduquons nos
enfants dans ce sens sans même le vouloir. Certains acceptent la
marche à suivre, d'autres pas. Mais, la force coercitive de la
société arrive dans la plupart des cas à les mettre au pas,
incroyable... Un cycle sans fin et bien rodé....
— Est-ce cela que t'as vu dans ma tristesse ?
— La tristesse d'une personne éveillée au monde et à la vie !
Elle reprit son air sombre alors même qu'il avait di

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