Inscription latine de Callatis - article ; n°2 ; vol.77, pg 278-288
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1933 - Volume 77 - Numéro 2 - Pages 278-288
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 126
Langue Français

Extrait

Scarlat Lambrino
Inscription latine de Callatis
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 77e année, N. 2, 1933. pp. 278-
288.
Citer ce document / Cite this document :
Lambrino Scarlat. Inscription latine de Callatis. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 77e année, N. 2, 1933. pp. 278-288.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1933_num_77_2_76349278 COMPTES RliNDL'S DE l'acADÉMIK UKS INSClil PTIONS
Sur la proposition du Bureau l'Académie désigne pour la
représentera la Commission du prix Osins, en remplacement de
MM. Omont et Croiset empêchés, MM. Pottier et l)n:in..
M. Jérôme Cahcopino donne lecture d'une noie de M. Scarlat
Lambrino, sur une inscription latine de Callalis, qui lait con
naître un traité d'alliance conclu entre cette ville et la répu
blique romaine, aux environs de l'année 7"2 avant J.-C.
M. Jérôme Carcopino reprend la parole pour rendre hommage
à la sûre méthode que manie M. Lambrino, adhérer aux con
clusions de son étude, et montrer le retentissement qu'elles ne
manquèrent pas d'avoir sur l'histoire générale de la République
romaine. En particulier les exactions que facilitaient les obli
gations du traité précité, et dont M. Antonius s'est rendu cou
pable dans son gouvernement de Macédoine expliquent pour
quoi ce triste personnage fut si prompt, pendant son consulat,
à se rallier à Gicéron qui offrait de payer son concours contre
Catileria de la cession à l'amiable de cette province avanta
geuse. Le frère de Lucullus, M. Terentius Varro, avait une
autre valeur, et puisque au début du printemps 71 av. J.-C.
avait été consommée la défaite des Spartacistes contre lesquels
il avait été rappelé d'Italie et à qui il avait introduit l'accès de
l'Adriatique, le traité qu'il a dicté à Callalis peut, en toute cer
titude, être daté de 1Ί av. J.-C.
M. Paul Monceaux présente une observation1 .
COMMUNICATION
INSCRIPTION LATINE I)K CALLATIS, PAU M. SCAMLAT LAMKlilNO.
Dans un article récent consacré aux fouilles de Callatis,
M. Th. Sauciuc-Saveanu a publié 2 une inscription latine
qui fait partie de la collection du DL' II Sloboazinu de
Bucarest.
1 . Voir ci-après.
IV' Ihipporl préliminaire. Fouille» cl '2. Th. Sauciuc-Sâvcann, Cala II is,
recherches île l'année 1!)27 dans Duciu, III-YI 1927-193:! , p. ί 50 cl suiv. INSCHIPTION LATINE DE CALLATIî 279
(Test une plaque de marbre très endommagée (hauteur
O'"24 ; largeur O'"18 ; épaisseur O"'O65 \ dont nous donnons
ci-dessous un fac-similé.
Λο·ανο·ρ
D ' 'VM FACF
αν, IA-AD10V/ 'Toi
PLO-CALLATîNu-BEUA>
/ /PLO-ROMANO VTtI ■ =
OPLQ
o-ad-han r
v/OLVNT/^'t LIC ET
NT-IOIOCETAT
OPTVMOIN-FAAiMOCOMCO
- X- - e~, -/S - - -
L'éditeur remarque, en même temps, que 1 inscription a
« une grande importance pour l'histoire callatienne » et
qu'elle parle « d'une guerre du peuple callatien » à la ligne o.
Pour ne pas en retarder la publication, il a abrégé son com
mentaire et, depuis, il a eu l'amabilité de me céder le texte \
COMPTES RKNDL'S DE i/aCADÉMIK DRS INSCRIPTIONS 280
pour une étude plus détaillée. Je lui présente ici mes remer
ciements ainsi qu'au l)r H. Slobozianu ijui a eu l'extrême
obligeance de me confier le monument afin que je puisse
l'étudier de plus près.
Le bord à droite s'est conservé. — Ligne 2 : avant LO il
y a les restes de quatre barres obliques qui me suggèrent
\rn]a lo. — Ligne 3 : on ne peut lire PACE, comme le l'ait
M. Th. Sauciuc-Sâveanu, car la première lettre se présente
comme un F ! ^e Ρ a la forme grecque dans notre inscription,
de sorte que 1 attache de la boucle au milieu de la barre
verticale, qui se voit très clairement, ne serait pas pos
sible. Il faut donc lire face\rc\, — Ligne 7 : je lis PRIO e^
après il y a un trou. On distingue cependant, à gauche du
trou, une barre verticale. De ses extrémités, partent deux
traits vers la droite en se recourbant ; esl-ce un [) ? —
Ligne 11 : L'éditeur lit [f]acerc ; cependant, avant acere,
il reste une place suffisante pour qu'on puisse y trouver l'F,
s'il avait existé, mais je n'y trouve qu'un |. A droite de cette
haste, la pierre est lisse ; je serais tenté de lire agere 1 ou
lacère. — Ligne 13 : au commencement de la ligne, il y a
les restes d'un verbe qui contient la syllabe xe et se te
rmine en -nt ; est-ce lelver^ceulnt ? Mais le vide entre les
deux groupes conservés demande plus de lettres. Après ce
mot; on lit très clairement Q; c'est probablement le mot <l.
Voici ce qu'on pourrait lire :
.... \;do quo po[plun
rc . . . [ t b'\c\llum face\
. .p\equ[n]ia adioua[n\/o\ . . .
.po\plo Callatino hellu\ m. . .
. ano qui\e\ sub inperio, . . .
• P°\pl° Romano ulei et\ ....
I. Cf. LECIONE, dans CIL, I-, n" 791 (Athènes ; vers 50 av. J.-C.) \
j
!
i
INSCRIPTION LATINE DK CALLATIS 281
\prio[d ?\ faxit ρ oplo\
pop]lus Romanus popl\ . ....
! 0 ]o sciquo ad hance\
/ . . . \arjere eximei ... e ....
\voluntafc liceC
\xc[ \nt ici sociefaf\ern
. . . ? Roma]nam utci scriberetur ac[po-
1 ;i Uiereiur loc\o optumo in faano Concor diae \.
Le résultat est un peu maigre. Il permet cependant d e
tirer quelques conclusions importantes concernant les rap
ports entre les Romains et la ville de Callatis.
L inscription nous parle d'abord du poj) lus Romanus (1. 7
et 9), du poplus Cullatinus (l. 5) et d'une societas (1. 13j
dont le texte devait être gravé et exposé l dans le temple
de la Concorde (1. 14-15), celui de Rome naturellement. Le
hasard nous fait retrouver l'exemplaire, exposé à Callatis,
<lu traité d'alliance conclu entre les Romains et la ville
grecque. Le terme de societas 2 est expliqué par les pres
criptions qui précèdent. Quoique très fragmentaires, elles
conlirment le caractère du document. D'abord, les noms
des deux Etats contractants reviennent alternativement, à
plusieurs reprises 3. Ils servaient probablement à déterminer
les obligations de chacun. Le mot hélium tout seul, qui
apparaît aux lignes 3 et 5, ne nous permet pas de voir s'il
s agit d'une guerre existante ou en perspective ou bien s'il
s'agit, simplement des devoirs qui incombent aux deux parties
au cas d'une guerre éventuelle, en général. En échange,
les [pe\qu\n\ia adioua\n)/o de la ligne 4 nous montrent
que la seconde hypothèse est la vraie et cette prescription
1. La locution employée ([Poneretur loc]o optumo selon la restutition de
M. Th. Sauciiic-Siiveanu) semble être une traduction de la formule grecque
φ
2. Cf. socielutis quae i;im [inter i/isum se. Mithrndalem et Ilonuinos
op(.in]el, dans (,'//,, 12, n" 730 (Rome; Si av. J.-C).
S. On trouve six fois le mot poplus qui est accompagné trois fois du
déterininatif Romanus ou (Jalltitinns. COMPTES RENDUS DE LACADÉMIE DES INSCIi I l'TIONS 282
concerne, sans doute, les habitants de Gallatis. En cas de
guerre, ils sont obligés d'aider de leurs deniers les entre
prises des Romains. La ligne suivante semble prévoir le
cas où la ville grecque serait attaquée par quelqu'un : \sei. . .
po]plo Callalino belluUn intuleril ?]. Enfin, à la ligne Γ»,
les mots queiu [e] suh inperio ont en vue les peuples qui
se trouvent déjà sous la dépendance de Home. Puisqu'ils
sont mentionnés dans un traité avec Callatis qui a sa sphère
d'activité dans le Sud de la Scythie Mineure, ils doivent se
situer, eux aussi, dans la même région.
Le monument nous fait donc connaître un traité d'al
liance qui est intervenu entre Rome et Callatis. 11 établit
la situation des peuples soumis à Rome et prévoit les
devoirs des deux parties. De ces devoirs, le seul que nous
puissions déterminer est la contribution en argent que la
ville grecque s'oblige à fournir en cas de guerre. Il nous
reste maintenant à établir l'époque où Gallatis est devenue
une alliée de Rome.
La forme des lettres et l'orthographe de l'inscription nous
seront très utiles à ce sujet. Elles semblent, de prime abord,
indiquer le n° siècle av. J.-C. En effet, les Romains ont eu à
intervenir dans la région du Bas-Danube aus

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