Le célibataire et l invitation
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Le célibataire et l'invitation

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Une invitation pour une noce

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Publié le 11 juillet 2012
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Langue Français

Extrait

Le célibataire et l’invitation.
Ah! Non. Pas une invitation pour les noces. Un cousin éloigné.
Inviter un célibataire à une noce, c’est comme demander à une personne qui
ne sait pas nager de faire du rafting sur une rivière enragée.
Ça vous dérange un week-end ça ! Une noce dans deux mois et demie?
Aucune idée si je vais être libre.
Pis…pis. Je n’ai pas d’habit de pingouin. Ensuite, le cadeau !
Une joyeuse journée en perspective. Pis, les matantes, les mononcles. Sac à
papier, on ne broute pas dans le trèfle.
C’est l’âme déchirée, la patte traînante et la gorge sèche que je vais inspecter à la loupe mon
agenda. C’est bien ce que je redoutais. Le jour prévu de la noce, mon agenda n’indique rien.
D’ailleurs, il indique néant, le mois précèdent et le mois suivant.
Je jette mon agenda, à la poubelle. Il datait de 1998.
Je me relève, j’étais couché en fœtus à côté de ma poubelle. Je m’inspecte le nombril. Pas de
chance, aucun cordon ombilical ne peut me retenir. Le vague à l’âme me trimbale jusqu’au
placard de ma chambre.
J’ouvre. Une inspection s’impose afin d’extrapoler un semblant d’habillement pour la maudite
noce. Mes vêtements sont compartimentés en deux sections, ceux d’aujourd’hui et ceux
d’antan. Par défaut, j’explore le côté ancien ou mode révolu, sachant très bien que nul habit
ou veston ne se retrouve dans mon moderne, garde-robe.
Mon Dieu! Un costume en tergal. Je suis certain que c’est celui que je portais à ma première
communion. Autre veston. Celui-là, gris perle, la coupe loufoque et les coudes élimés. Un
autre, bleu vert chamarré, complètement épouvantable, c’est à se demander comment j’ai pu
porter cette veste sans me faire arrêter pour grossière indécence, un autre, celui-ci en pied-de-
poule gros comme des dés à coudre.
Je m’effondre, j’abdique. Ça me tente d’aller me confier à ma poubelle. Maudite noce !
Aussi incroyable que vrai, j’ai toujours l’invitation à la main. Je l’examine. Une phrase
m’horripile.
Veillez confirmer votre présence
.
Je vous le dis, la poubelle m’attire de plus en plus.
N’y tenant plus, j’y vais et j’y jette mon chewing-gum.
Je tourne en rond, j’arrête, je tourne en rond, mais de reculons, j’arrête à nouveau. Le
téléphone sonne, je ne
réponds pas
, je suis certain que c’est mon cousin.
L’afficheur indique, numéro inconnu. C’est lui, c’est certain ! Je ne connais pas son numéro.
Je sors à l’extérieur, l’invitation toujours collée à la paume de la main.
Ma voisine passe l’aspirateur dans son auto. Elle me regarde, m’examine et me dit
simplement.
— Toi aussi.
— Quoi ! Moi aussi?
Regardant mon carton à la main, elle ajoute.
— T’as reçu une invitation pour des noces?
J’embarque dans mon auto. Direction, mon restaurant préféré.
Mademoiselle, un morceau de gâteau de noce, s’il vous plaît.
Le tablier, reste un moment abasourdi par ma demande, avant d’ajouter.
— OK, je comprends, vous avez été invité dans une noce.
Je me suis levé et j’ai quitté les lieux.
À suivre….
Le célibataire
Le célibataire et l’invitation (suite)
Déjà un mois que j’ai reçu l’invitation d’un cousin éloigné, afin d’assister à ses noces.
Même si j’ai réussi à m’enlever de la vue, le fatidique carton, je l’ai entreposé dans le
congélateur entre côtelettes de porc et steak haché. Eh ben! Taboire, je le connais par cœur.
C'est avec joie que nous vous invitons à assister à notre mariage qui aura lieu le 24
septembre 2008, à 14 heures, en l'église St Pierre Apôtre Après la cérémonie, nous
serons heureux de vous accueillir pour un souper d’honneur.
Veillez confirmer votre présence.
OK, je l’avoue, il m’a fallu aller m’acheter un habit. D’autant plus difficile que dans ma ville
il n’y a pas de Daniel spécialités. J’ai quand même tenté ma chance dans un Croteau, mais ma
fierté m’a foutu à la porte. Bref, j’ai trouvé l’habit de pingouin dans une mercerie du centre-
ville. Pas question que je dévoile le prix que j’ai payé. Je ne veux pas perdre connaissance une
deuxième fois.
Il n’en reste pas moins que voila un problème résolu. Cependant, je devrais me tordre les
neurones, pour les deux autres énigmes.
1-Le cadeau de noce. (Ça, ce n’est pas fait)
2-Qui va m’accompagner ?
Le cadeau! Aux premiers abords, j’ai bien pensé lui refiler les cadeaux que les fournisseurs en
voyages offrent aux agents de voyages. Style, serviette de plage, sac de voyage, agenda, mais
j’ai eu peur de passer pour Réjean dans la petite vie. J’ai bien aussi un vieil habit de tergal,
mais, je doute que la promisse apprécie.
C’est alors que j’eus une idée de génie! Je prendrai conseil auprès de ma salvatrice : Louise
Josée Mondoux. (Mon doux, faut être rendu bien bas.)
Vite ! Pop corn, deux litres de coke diète et télé commande. Ma Louise apparaît à l’écran. Je
regrette déjà tous les insultes et jurons qui lui étaient destinés dans mes moments de folie
passagère. Ma Louise! Ma complice, mon idole, ma muse.
La SOLUTION
à mon problème.
Je tombe, vite hypnotisé devant : le maillot amincissant, la housse maxi rangement, le
Iconfort, masseur de pieds, les produits naturels contre le ballonnement et le nec plus ultra :
j’ai nommé, le AB Relaxer. (Là, je suis en transe) Imaginez, le célibataire avec le ventre plat.
J’en oublie presque la raison de mon visionnement, le cadeau. Oui, le cadeau! Mais pourquoi
je ne m’en ferrais pas de cadeau à moi? Le AB Relaxer, dans ma chambre.
Je suis comme la femme de Lot, changé en statue de sel.
Par chance, le téléphone sonne. C’est une de mes sacoches.
Durant notre conversation, la réalité refaisait surface. Le regard accroché à l’écran, pendant
que la sacoche me racontait les hauts et les bas de sa vie tumultueuse, je voyais bien que
Louise Josée me promettait d’avoir le torse de Schwarzenegger en six semaines.
Sac à papier! Ça pas de bon sens. Le sang me monta à la tête. Je coupe court, la conversation
d’avec la sacoche, je ferme la tivi.
Et je marmonne, je marmonne. Le cadeau? Eh bien! Je lui ferais un chèque. Voilà! Point à la
ligne.
Je sors de l’appartement, avec quasiment un sourire aux lèvres.
Allez, hop, au resto!
Mademoiselle, une omelette s’il vous plaît.
— Ah! Au fait, êtes-vous libre le 24 septembre?
Pas de réponse.
Le célibataire
.
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