ARTS N° 395 du 23 janvier 1953
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Description

Faites un saut dans le passé avec le journal complet du magazine "ARTS N° 395" et relisez des années plus tard les grandes actualités clés de cette époque du 23 janvier 1953.
Nous vous proposons de découvrir en une de cette chronique datant de 1953, les sujets clés des nouvelles de cette époque :
-JULES ROMAINS
-PAUL CLAUDEL
-TROIS TABLEAUX HOLLANDAIS.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 23 janvier 1953
Nombre de lectures 13
EAN13 3607910116349
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Extrait

nectacles
140, Faubourg Saint-Honoré - ELY. 21-15 EDITION GENERALE Du 23 au 29 janvier 1953. - N° 395, - 30 francs.
PAUL CLAUDEL Jules Romains :
d e l'Académie française «ECOUTE» TROIS TABLEAUX Ce que j'ai
LANDAIS voulu faire
EPUIS les plus anciens de toute ligne, toute couleur, tou- ve simplement en s'adossant à soin d e prendre, comm e on dit, domestiques ou de lieux clos, c'est
ses essais — La Pagode te réalité peinte loin d'être là sa vérité intérieure et, hors de du cham p pour les voir. Ils n e toujour s à l'intérieur que nous som -
qui date de 1895 — Paul D pour nous distraire, doit pro- soi, en aimant de son mieux vous tiennen t pas à distance. Ils mes convoqués. Il s'agit d'un e
Claudel médite sur les Arts. voquer une émotion de l'or- les grandes œuvres de l'art qui ne vous éloignent pas, ils ne vous activité à quoi nous somme s in-en écrivant Les vitraux de Chartres, la dre le plus naturel, où l'on nous offrent toujours quelque imposent pas, du fait d'un e appa - troduits pour y participer.
peinture hollandaise et espa- s'éprouve et s'épure soi-même. chose à « écouter ». rition composée, leur propre
imgnole, les châteaux de la Loi- Il y a quelque chosë à voir, Pierre SIPRIOT. mobilité, une proposition d e
l'obre, l'art du Titien ou de Vé- mais aussi quelque chose à jet vu à l'œil qui voit où rien
ronèse, composent tout un « écouter ». Cette prise de n e vienne menace r ou distraire la N me met sous les yeu x en La fête de «Le Trouhadec» conseil que le grand poète ca- possession d'une œuvre par le contemplation. Ainsi ces solennel-mêm e temp s trois tableau x Otholique n'a pas cessé d'inter- recueillement n'a de sens qu'à hollandais en me demandan t les et douces leçons d e catéchism e
roger pour y retrouver — com- l'intérieur de la religion uni- qu e nous donnen t les peintres ita-ce que j'en pense.
me quelque chose qui saute Saint-Nicolas verselle ou catholique. Il faut liens. L'art hollandais n'est pa s là Il y en a un de Ja n Steen : E toutes les pièces comme un opéra-bouffe aux yeux — l'espérance sur la- croire que la vérité est quel- La Fête de saint Nicolas, et deux pour nous inspirer, mais pour nous
11 que j'ai écrites, M. Le de Mozart ». La compa- quelle il a joué sa vie. L'œil que chose d'individuel, de se- Regarde z par exempl e ce ta -d e Gérard Dou : L'Ecole du soir et aspirer. Tel un d e ces chemin s
irréTrouhadec saisi par raison était beaucoup trop écoute publié en 1947, rassem- cret, d'invincible et en même bleau d e Jo n Steen : La Fête de le Portrait de la mère de Rem- sistiblement vers l'intérieur par
flatteuse, mais l'indica-la débauche est sans doute, ble le programme de cette foi temps d'identique en tous les saint Nicolas, la conversation d e brandt. où les paysagistes comm e Hobbém a
avec Cromedeyre-le-Vieil, tion, profitable. qui règne par l'intuition sur tous ces yeux ensemble et d e tou -hommes pour posséder ainsi Tou s les trois, ce qui est clair se plaisent à nous entraîner. Qu'il
celle que j'ai composée D'autre part, j'étais de- tous les domaines de l'art. tes ces mains réciproques. l,e petit pleinement ce qu'on éprouve s'agisse d e paysages ou de scènes d'abord , c'es t qu'il n'y a pas be -
avec le plus de soin. Elle puis plusieurs années, et dram e se répartit sur deux tendan -
exprimait chez moi la j'allais être longtemps ces : il y a quelqu'u n d e triom -
convergence, l'essai de encore, préoccupé par un phan t et n d'exclu . La
synthèse de plusieurs sou- faisceau de problèmes, liés petite bonne femm e dan s sa belle
à Z'unanimisme, et d'une cis très différents, dont robe lumineuse, avec quel
ravissechacun me paraît essen- intense actualité : problè- men t elle serre sur son cœu r la
tiel à l'art dramatique, me du chef, problème de poupé e épiscopale, et ce seau tout
l'imprégnation de la mas-mais dont il est rare qu'on rempli d e bonne s choses, a h I grand
ne soit pas amené à sa- se par le chef, et récipro- Dieu, pa s de dange r qu'elle le
quement des reflets de la rende à cette mère qui lui ten d crifier l'un ou l'autre,
masse sur le chef ; pro- les bras ! A côté, le garçon déj à tant l'équilibre est diffi -
cile à maintenir entre eux. blème de la différence grand (son petit frère, comm e il
GERARD DOU : « L'école du profonde de nature entre se moque d e lui !), tout noir, cette Je voulais d'abord
faisoir » (détails). le chef vrai, source d'éner- grosse figure déj à marqué e par re une comédie pure, en
l'âge. Pleure, mon bonhomm e ! gie, créateur d'événements, deux sens du mot ; pure,
et le pseudo-chef, qui ne Saint Nicolas n e passera plus pour parce qu'elle ne ferait pla- à peine là-bas, presque suffoqué e
toi, cette famille, t'e n voici gaie -ce qu'à des éléments et fait qu'utiliser avec plus par l'ombre : un groupe d'enfant r
men t repoussé, le momen t vient ou moins de roublardise lacteurs comiques, à l'ex- qui attendent , et le flambea u érigé
de prendr e son vol : de quoi sym -les courants qui le por-clusion de tout appel mê- au milieu d'eux , lui aussi, il atten d
bole est dans la main d e la jeune me fugitif à l'émotion, au tent ; problème de la le momen t d e servir à quelqu e
fille ce soulier vide qui fait le pathétique ; pure aussi, croyance, individuelle et chose. Plus avant, et d e l'ombre*
centre d e la composition. Tou t collective ; de la forma-parce qu'elle tâcherait émergé, un autr e groupe (déjà il
tion des légendes et des d e mêm e il y a quelque chose de d'être avant tout une œu- y a une figure à demi éclairée)
réservé derrière le rideau, la mythes conducteurs (au vre d'art, c'est-à-dire un sert d'intermédiaire. On est là, mon
grand'mèr e amicalemen t lui fai t sens sorélien), etc... Au « objet », qui cherche à tour va venir tout à l'heure. A u
signe. Et les deux petits garçons faire plaisir au spectateur traitement dramatique de centre il y a l'administration d e
dan s le coin à droite, l'un de sa ces problèmes j'ai consa-par des jeux de composi- ce qu'o n peut bien appeler le sa -
bouch e gran d ouverte, et l'autre cré durant cette période tion et des symétries in- cremen t : l'âm e qui appren d à
d e ce geste du bras (sur e des œuvres qui s'appel-ternes — indépendam- lire, je veux dire cette petite fille
il tient un marmot) , pourquoi ne lent Cromedeyre, Dono-ment de tout contenu penchée sur ce texte illuminé, a u
serait-ce pa s l'avenir qu'ils sa -goo, Knock, le Dictateur. d'idées — bref , qui fil, en mêm e temps que du sablier,
luent ? cet^ avenir comm e un gâ -M. Le Trouhadec, sans qu'il d e la mèche, ardente, tous deu x s'adresse à son sens
esthétea u que s'arroge déj à le poupon. y paraisse, traite les mê-tique. (Certains me diront chargés d e transformer en temp s
Toute s ces mains, faites at -mes thèmes. Mais il les l'éternité, qui déchiffre, et au-des -que ce sont là jeux
surtention, regardez-les , écoutez ce recouvre de gaîté légère ; sus il y a ce précepteur, le doigt annés. Je me permets de
qu'elles se communiquen t l'une à et personne n'est obligé de ne pas être de leur avis, levé dan s la nuit qui explique.
l'autre ! A l'arrière-plan il y a le les apercevoir. Soumission toute passive : mais à et de penser qu'il en va
père, b ien tranquille, qui tient les Une troisième préoccu- gauche , ce grand garçon accroupi, sur ce point du théâtre
siennes à plat sur les genoux. pation pour moi était lui, il écrit, sous l'inspiration, on comme de l'architecture
N'est-c e pas ? il préside, tout cela celle de la langue et du peu t dire, de cette flamm e qu'un e ou de la musique, qui
seest sorti d e lui, il est occupé — style. Eux aussi, je les condisciple se charge d e lui com -raient bien malades le
avec nous — à regarder et à com -voulais essentiellement muniquer. Maintenan t ce trésor jour où critique et public
prendre. Il pense. qu e nous avons reçu et qui va comiques, ce qui ne veut seraient incapables de
pas dire, Dieu sait ! truf- nous permettr e d e tout voir et da s'intéresser aux
proportout comprendre, il y a ce réci-fés d'&#

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