Les publications officielles du Club alpin austro-allemand (DÖAV ...
14 pages
Français

Les publications officielles du Club alpin austro-allemand (DÖAV ...

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
14 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Les publications officielles du Club alpin austro-allemand (DÖAV ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 121
Langue Français

Extrait

  
@mnis Revue de Civilisation Contemporaine de l Université de Bretagne Occidentale EUROPES / AMÉRIQUES   http://www.univ-brest.fr/amnis/     Michel MESTRE Laboratoire BABEL Université du Sud. Toulon-Var   Les publications officielles du Club alpin austro-allemand (DÖAV) et du DAV chilien depuis leurs créations jusquà aujourdhui
 
 Jai déjà eu loccasion à au moins deux reprises 1 de parler des publications du DÖAV et je ne voudrais pas reprendre tels quels ces éléments dinformation, dautant plus quexiste une étude de synthèse, celle de Helmut Zebhauser, qui est fort bien documentée : il me paraît donc inutile de refaire ce travail, le résumer suffira ici. En revanche il était bon de donner un aperçu des publications des clubs germanophones depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, objet de la deuxième partie. Enfin, jai eu loccasion de me pencher sur un phénomène moins connu, celui de la constitution en Amérique latine de clubs dalpinisme par des Allemands issus de lémigration : parmi ces clubs, lun se détache par son histoire et sa longévité, le DAV chilien, qui publie une revue, en partie bilingue, qui fera lobjet dune troisième partie.  1-Les publications du club selon létude de H. Zebhauser   Helmut Zebhauser (1927-) est un historien de formation, Kulturreferent des DAV , expression que lon peut approximativement traduire par « chargé des affaires culturelles du club alpin allemand». Responsable du Musée alpin de Munich (siège du club), il est lauteur de plusieurs ouvrages 2  dhistoire de lalpinisme et a défendu la position officielle du club dans la polémique qui a suivi la parution du livre de Amstädter sur lhistoire du DÖAV 3 . Zebhauser démissionne de son poste en 2000 à la suite, si lon en croit Die Zeit , de divergences entre lui-même, partisan dun club alpin fidèle à une conception plutôt classique de lalpinisme, et la direction actuelle, tentée par un marketing « outrancier » en direction du public le plus large possible 4 . Cela ne lempêchera pas de prononcer, le 6 décembre 2001, un discours important « Contre lintolérance et la haine », à loccasion dune journée du souvenir destinée à revenir sur les « errements » du club alpin austro-allemand pendant la période nazie. Létude quil a rédigée sur les publications du club est sa Dissertation  (équivalent français dun mémoire de DEA) : cest une excellente synthèse des différentes revues qui reflète parfaitement la complexité de lhistoire du club et sa richesse éditoriale. Le tableau ci-après donne une vue synthétique et chronologique des revues du Club alpin austro-allemand 5 .
                                                 1 Voir ma thèse (1998) et BABEL 6, 2002. 2 Les principaux ouvrages de H. Zebhauser sont parus en 1992 et 1998 (cf. bibliographie). 3 Cf. Amstädter, 1996. Je me suis fait lécho de cette polémique in Mestre, (Hoibian-Defrance, 2002). 4 Cf. Georg Etscheit, 2000. 5 Il a été établi à partir des informations contenues in Hess, ZDÖAV (1919), p. 16-29, Zebhauser (1992), actualisées lors de la présente rédaction.
 
Dates Lieu de Nom/devenir création/ publication 1863- Vienne Mitteilungen des ÖAV, Band 1 + 2, publication 1864 annuelle, sous la direction de Edmund von Mojsisovics et de Paul Grohmann.  1865- Vienne Mitteilungen des ÖAV  deviennent Jahrbuch 1871 ÖAV, publication annuelle dirigée par Edmund von Mojsisovics. 1870 Munich Publication dun annuaire intitulé Zeitschrift des et DAV, édité par le club lui-même, sous la 1871 direction de Theodor Trautwein, libraire à Munich. Deux tomes. 1872 Munich Le Jahrbuch ÖAV  et la Zeitschrift des DAV  se réunissent pour former une Zeitschrift des DÖAV Ce premier numéro commun, (portant les mentions Jahrgang 1872, Band 3 der Zeitschrift des DAV , 10. Jahrgang der Publikationen des ÖAV), paraît sous la direction de Klaus Haushofer 1873 Munich Chaque club, encore indépendant, publie /Vienne séparément un numéro de sa propre revue : Jahrbuch ÖAV, Bd. 11 et  Zeitschrift des DAV, Bd. 4 .  1874 Munich Le Jahrbuch ÖAV  et la Zeitschrift des DAV  fusionnent définitivement pour devenir la Zeitschrift des DÖAV. Directeur Klaus Haushofer, puis Theodor Trautwein à partir de 1877, ensuite Emmer (1889), et Hess (1895)  1875 Francfort/ Création des Mitteilungen des DÖAV , comme Main organe institutionnel de diffusion des questions administratives (C.R. dassemblées générales, statuts, etc.). Theodor Petersen en est le premier responsable. La publication paraît 6 fois par an avant de devenir mensuelle en 1885, sous la direction de Johannes Emmer. 1923 Vienne Création de la revue de la section du DÖAV   Reichensteiner (Rédacteur, K. Sandtner) sous le titre Der Bergsteiger. 1930 Vienne Après quelques transformations, Der Bergsteiger  est repris par la direction générale du DÖAV. A partir de cette date le DÖAV dispose donc de trois organes officiels : Mitteilungen des DÖAV , (mensuel), Zeitschrift DÖAV  (annuel) et Der Bergsteiger (mensuel).  1938 Munich Mitteilungen des DÖAV  et Zeitschrift DÖAV  deviennent Mitteilungen  DAV  et Zeitschrift des DAV  1942 Munich/ Fin de parution des toutes les publications du Vienne DAV  Ces transformations représentent en grande partie les évolutions organisationnelles du club au cours de ces années. Ainsi la fusion entre lÖAV et le DAV, sous légide de ce dernier,
saccompagne bien de la fusion des deux anciennes revues, cette dernière étant dailleurs déjà réalisée alors quon discute toujours de la fusion administrative des clubs 6 . De même, après l Anschluss , la disparition de lAutriche en tant quEtat indépendant, va de pair avec labandon de la dénomination club alpin austro-allemand au profit du seul club alpin allemand , ce qui se répercute immédiatement sur le titre de la Zeitschrift . Si lon prend 1930 comme année de référence, on voit que le club dispose de trois organes de diffusion de ses idées et que chacun a une fonction précise.  Les Mitteilungen , qui étaient à lorigine un peu comme le « Journal Officiel » du club, perdent de ce caractère et allient désormais de plus en plus informations internes et comptes-rendus de courses, textes sur la pratique.  Der Bergsteiger  se veut plus quune simple revue du club alpin, auquel elle est toutefois très liée, et revendique son statut de porte-parole de toutes les tendances alpines. Des Allemands doivent parler à dautres Allemands en excluant toute idée politique, y compris la politique du club. Malgré tout, nous nous efforcerons de lever toutes les ambiguïtés par un dialogue rationnel et ferons impitoyablement la chasse à toutes les déviances. Nous nous occuperons avant tout de lalpinisme sportif et des nouvelles voies descalade 7 .   En fait cette déclaration est elle-même loin déviter toute ambiguïté, tant lappel aux autres Allemands nest pas autre chose quune déclaration politique dAutrichiens à des Allemands du Reich, sur une base qui est loin dêtre aussi « rationnelle » que les rédacteurs veulent bien le faire croire. Le choix aussi de privilégier lalpinisme sportif nest pas neutre puisquil se situe à un moment où cette forme dalpinisme apparaît comme un des éléments premiers du combat en montagne. Cest lillustration, à travers laugmentation de la difficulté des parcours, dun combat idéologique autant contre les Italiens, perçus comme lennemi par excellence depuis que les territoires du Tyrol du sud leur ont été attribués et qui ont, eux, déjà adopté, sous la fascisation du CAI, lalpinisme sportif comme pratique généralisée de lalpinisme 8 , que contre les Amis de la Nature, dont le groupe dalpinistes de pointe l Alpinistengilde commence à ouvrir des voies descalade de haut niveau, rompant avec lidéologie dalpinisme contemplatif des créateurs des Naturfreunde  et faisant par là-même une concurrence accrue aux alpinistes du DÖAV 9 . La dénomination française « dalpinisme sportif » choisie ici pour rendre lallemand Alpinismus der Tat (mot à mot « alpinisme daction ») affaiblit dailleurs quelque peu le concept allemand, qui évoluera de plus en plus vers un Kampfalpinismus , « cet alpinisme de combat » qui culminera avec les victoires acquises dans les grandes faces nord du Cervin ou de lEiger entre 1931 et 1938 10 . Der Bergsteiger  se transformera ensuite, grâce à ladjonction de plus en plus fréquente de textes concernant les aspects artistiques de la montagne et de représentations graphiques de toutes sortes, en une revue esthétique. La Zeitschrift, de son côté , perd laspect de cahiers séparés pour devenir un véritable annuaire, la vitrine en quelque sorte du club alpin, Les descriptions dascensions en disparurent. [ ...]. La Zeitschrift publia désormais des études plus importantes, des textes de synthèse et des monographies 11 .  Ce foisonnement est aussi le résultat dune volonté avérée du club dagir comme éditeur, et pour mieux saisir limportance accordée par les fondateurs des clubs alpins allemands à la diffusion littéraire, il suffit de revenir sur ces quelques lignes de Dreyer, concernant la création du DAV (1869) :
                                                 6 Cf. ZDAV , (1872), p. 37-38, 75, 100-101, (1873), p. 38. 7 Cité in Zebhauser (1992), p. 89.  8 Cf. Mestre (1998), p. 240-250. 9 Cf. Amstädter (1996), p. 325-335.  10 Cf. Mestre (1998), chapitre « Les trois derniers grands problèmes des Alpes », p. 275-279. 11 Cité in Zebhauser (1992), p. 69.
La jeune association considérait que la publication dune revue [ Zeitschrift ] simposait comme première obligation, revue qui paraîtrait sous la forme de cahiers séparés et, outre récits de voyages, contributions scientifiques et courtes informations, contiendrait des notices sur les guides et les transports ainsi que des annexes tistiques 12 ar .  Pas moins de quatre pages sont dailleurs consacrées par le premier secrétaire, Theodor Trautwein, à la question de la revue 13 . Et six ans auparavant, lÖAV éditait tout de suite après sa création le premier numéro des Mitteilungen ( puis  Jahrbuch) , dans lequel on trouve lécho de débats internes sur la création du club et la problématique des guides, mais aussi des allusions à la guerre des Duchés puis damères réflexions sur la guerre prusso-autrichienne de 1866 14 . On note que les clubs concurrents ne pratiquent pas différemment et les statuts de lÖAK 15  prévoient, dès le § 3 « la publication de travaux littéraires et artistiques de niveau » 16 . Il sera donc question, dans les publications du DÖAV, de ses débats internes, du quotidien de la vie associative, ce qui ne manque pas dapparaître sous forme de comptes-rendus de réunions ou financiers, où le côté tatillon le dispute à la grandiloquence de lexpression et à la pompe des titres des intéressés. On y rencontre aussi, et cest là lessentiel, les thèmes qui sont chers au club et que lon peut regrouper, suivant en cela la classification de Dreyer 17 , dans trois rubriques. Le club alpin est une association scientifique, doù la présence dans les revues du club darticles de scientifiques de renom, duniversitaires, surtout de naturalistes, géologues, géographes, dhistoriens aussi et de ceux qui, plus tard, deviendront des sociologues. Dreyer (1909) insiste ainsi sur la présence parmi les précurseurs de lÖAV de trois savants de renom qui réunissaient en eux lamour de leur science et un enthousiasme éclairé pour les montagnes et qui dans des secteurs particuliers des Alpes orientales sont apparus comme des précurseurs [ ...] : Friedrich Simony, Karl von Sonklar et Julius Payer 18 .  Le premier était professeur de géographie à luniversité de Vienne, le deuxième, un général, fut chargé de résoudre des problèmes de triangulation pour létablissement de nouvelles cartes, le troisième, soldat de profession, est connu comme alpiniste mais aussi, et peut-être surtout, comme un des principaux participants à plusieurs expéditions autrichiennes au Groenland et au Spitzberg. Cest exactement à cette époque que, pour reprendre une citation du catalogue de lactuel Musée alpin, « la connaissance explose » 19 . La botanique, la zoologie, surtout la météorologie, la géologie, la cartographie et la glaciologie sont les sciences de pointe. Parmi les nombreux savants et chercheurs de ces disciplines, beaucoup cherchent en montagne nouveautés et, souvent, notoriété. Une famille illustre tout particulièrement cette tendance, les Schlagintweit. Lélément déterminant de la carrière de trois dentre eux, Hermann, Adolph et Robert, fut le voyage entrepris en septembre 1854 en Inde et Haute Asie, avec pour but essentiel lexploration des montagnes de lHimalaya. Ce voyage fut décidé par la East Indian Company  cherchant à étendre aux territoires du nord de lInde les mesures magnétiques déjà effectuées dans le reste du territoire. Ayant consulté Alexandre de Humboldt, cest ce dernier qui conseilla de faire appel aux Schlagintweit. En mai et juin 1857, Hermann et Robert reviennent en Europe : Adolph poursuit seul le voyage, se trouve mêlé à des conflits claniques, est accusé despionnage et décapité à Kachgar en août 1857. Le contenu des caisses de matériaux de tous                                                  12 Dreyer (1909), p. 106. 3 1  ZDAV , 1869/1870, p. III-VI. 14  Jahrbuch (1865), p. 361, (1867), p. 402-403. 15  Österreichischer Alpenklub, fondé en 1878 par Julius Meurer, avec pour idées essentielles 1) la pratique dun alpinisme élitiste, 2) de préférence dans les Alpes autrichiennes. 16  ÖAZ , 1879, Nr. 1-4, p. 1. 17 Dreyer (1909), p. 98. 18 Dreyer (1909), p. 64. 19 Cf. Zebhauser/Trentin-Meyer (1996), p. 112.
ordres rapportées par les deux frères donna lieu à la publication de deux ouvrages, un récit dexpédition, Results of a scientific mission to India and High Asia , avec un Atlas , édité par Brockhaus, Leipzig, et Trübner, Londres, 1861-1866 et Reisen in Indien und Hochasien , Costenoble, Iena, 1869-1880. Le club alpin diffuse aussi une image de la montagne, doù des dissertations sur lesthétique en montagne, lart particulier des peintres spécialisés et, de plus en plus, lutilisation de la photographie comme support du texte, voire comme moyen spécifique dexpression dune culture alpine. Au début de lexistence du club domine toutefois une thématique, celle « déveiller la compréhension pour les attraits inconnus du monde de la haute montagne » 20 . Cette préoccupation esthétisante est fondamentale, car elle relie laspect concret de la contemplation du paysage non seulement à des notions de la philosophie de lalpinisme, mais aussi à des questionnements sur la morale et lâme humaine, où léquation « Qui aime et apprécie la beauté de la montagne est un être à part » se décline à longueur des écrits, pour aboutir à cette constatation plus perverse, « Qui va en montagne sélève, au sens philosophique du terme, et devient ainsi un être supérieur ». La préoccupation littéraire rejoint la précédente comme en témoignent les premières publications de bibliographies littéraires dans les deux premiers numéros des Mitteilungen des ÖAV (1863/64), poursuivies dans le Jahrbuch des ÖAV  (de 1865 à 1873). Après la fusion, les 20 premiers numéros de la Zeitschrift  contiendront systématiquement une rubrique sur la parution des nouveautés touchant le domaine de lalpinisme et de la connaissance des montagnes, sous la plume de Theodor Trautwein. Afin doffrir une tribune spécifique aux auteurs de ce type de travaux, le DÖAV crée également une collection particulière les Wissenschaftliche Veröffentlichungen des DÖAV , qui compte onze ouvrages, tous parus dans les années trente, dont un de Welzenbach consacré aux problèmes mécaniques des accumulations de neige.  Le club alpin est, enfin et surtout, un club de pratique sportive, doù la présence de comptes-rendus dexcursions, puis de courses en montagne et de tout ce qui va petit à petit se constituer en une activité à part entière, lalpinisme. Ainsi la technique, léquipement, lentraînement vont devenir matières à textes et, souvent, à polémiques 21 . Dans ce cadre aussi, lorganisation des guides en compagnies ou regroupements locaux, et la tendance à faciliter aux membres du club leurs évolutions en montagne (par la signature daccords avec les compagnies de chemin de fer, les offreurs dhébergements) transforment le club en un fort groupe de pression. Ces préoccupations constituent la matière première des revues qui contiendront désormais plus dinformations pratiques sur telle ou telle région, sur les itinéraires de randonnée ou descalade, tant et si bien que cet ensemble devient la composante fondamentale de toute revue de club. Dans la mesure où les auteurs de premières ascensions prennent aussi lhabitude de confier aux revues leurs notes techniques, leurs croquis, leurs réflexions sur les itinéraires parcourus, la revue devient à la fois le répertoire de toutes les ascensions (aspect quantitatif) et aussi le dépositaire officiel, en quelque sorte, de la vérité sur un parcours (aspect qualitatif) 22 . Ces publications officielles représentent donc, même si elles donnent parfois la parole à des non-membres, la vitrine du club, la parole du club et, à ce titre, sont parfaitement représentatives des orientations du DÖAV. Toute étude, tout travail historique que ce soit sur une ascension, un alpiniste, ou toute autre thématique touchant à lalpinisme germanophone en général, passe nécessairement par létude des textes « déposés » (au sens juridique du terme) par leurs auteurs dans ces revues. 2-De laprès-guerre à aujourdhui  Après la capitulation de mai 1945, linterdiction du DAV pour nazisme avéré, et quelques péripéties dordre juridico-politique, lÖAV et le DAV se reconstituent indépendamment lun de
                                                 20 Dreyer (1909), p. 98. 21 Voir Dreyer (1909), p. 139-153, surtout les paragraphes b et c. 22 Cest ce qui correspond à la rubrique désormais bien connue baptisée « chronique alpine ».
lautre 23 . Les clubs adoptent alors un siège central fixe (Innsbruck pour lÖAV, Munich pour le DAV), où lon trouve des centres de documentation, tout comme il en existe aussi aux sièges des grandes sections, comme Vienne. A ces deux clubs distincts, on peut ajouter lAVS, ce qui multiplie dautant la liste des revues. Avant de nous concentrer sur le DAV, envisageons les cas de lAVS et de lÖAV. Pour lAVS, recréé en 1946, dont lexistence même fut pendant longtemps objet de débat avec le CAI, la question de la captation des refuges, puis de leur indemnisation agissant comme point dachoppement principal à la régularisation des relations entre les deux clubs, les années 70 apportent un certain équilibre. Des discussions menées avec un esprit de concertation plus évident, moins placées sous linfluence de la question de lindépendance du Tyrol du sud, très certainement aussi un changement de génération, conduisent à une acceptation réciproque de lAVS et du CAI. La hache de guerre est enterrée et une vie associative plus apaisée peut reprendre. Dans ce contexte nouveau, lAVS, dont le siège est à Bolzano (Bozen), regroupe 32 sections qui totalisent autour de 36 000 membres. Ces sections publient régulièrement des bulletins de liaison et lAVS, en tant que club fédérateur, édite des Mitteilungen , (sous-titre Berge erleben) , une revue offset (170x238), qui tire à 24 500 exemplaires, paraissant quatre fois par an. On y trouve les rubriques habituelles dune revue de club, mêlant informations internes, récits de courses, forum de discussion, etc.  LÖAV reconstitué compte aujourdhui 197 sections qui regroupent environ 282 000 membres, ensemble important, mesuré à la population globale de ce petit pays (huit millions dhabitants). On y note la spécificité de deux sections étrangères, une en Belgique (Vlaamse Bergsport), lautre en Grande-Bretagne (Britannia). Six fois par an paraît une Zeitschrift , sous-titrée Alpenvereins Mitteilungen . Les grosses sections, comme Vienne et Innsbruck ont leurs propres bulletins de liaison.  Côté allemand, les publications de laprès-guerre sont représentatives à la fois de lhistoire des revues du DÖAV davant-guerre et de lévolution du club vers un vaste rassemblement de plus de 650 000 membres, aux motivations diverses, dont lorganigramme reflète bien cette diversité. Ainsi, récemment (années 2000), Panorama  a remplacé les Mitteilungen , dont la mention figure cependant encore en sous-titre. La revue paraît tous les deux mois et se présente comme un assemblage de rubriques très diverses (récits de randonnées et de courses dans des zones précises, présentations de refuges, forums de discussion sur des questions de pratique et de technique, comptes-rendus de livres etc.). Elle ressemble beaucoup, en plus étoffée, à La Montagne et à nombre de revues commerciales du secteur, avec cependant une différence frappante : la qualité du papier, manifestement issu du recyclage, qui lui donne un aspect un peu vieillot. Cette tendance était encore plus nette dans les années précédentes (jusquà la fin des années 90), la densité des textes, le manque de photographies en couleur offrant de la revue une image encore plus sévère. La force de Panorama réside pour beaucoup dans son tirage, autour de 450 000 exemplaires. La présence de beaucoup de publicité y est frappante. Un discours ambigu que lon trouve en consultant le site internet du DAV rend bien compte de la diversité même de linstitution quant à sa philosophie de lalpinisme. Dans un premier temps, Panorama propose, six fois par an, la quintessence de lactualité de lalpinisme, des voyages et de laventure. Quil soit randonneur en montagne ou alpiniste extrême, chacun des 670 000 membres du Club reçoit à travers la revue les informations qui lui sont indispensables.  Ce petit texte a priori  bien innocent est complété par quelques lignes « daccroche », dépourvues, elles, de toute ambiguïté : Mais ce ne sont pas seulement les chiffres du tirage qui font de Panorama  un merveilleux support publicitaire : les nombreuses données concernant notre lectorat y contribuent de façon convaincante !  
                                                 23 Voir Mestre (1998), conclusion.
Lorgane dinformations générales Forum  paraît quatre fois par an et transmet, pour lessentiel, des informations administratives sur le bénévolat, la vie des sections, lassurance des membres, des questions techniques, des comptes-rendus dassemblées générales, les résultats des compétitions descalade, etc. La  Zeitschrift  est devenue l Alpenvereinsjahrbuch, Band  der Zeitschrift, puis en 1984,  Berg, publication  annuelle portant en sous-titre la mention explicite Alpenvereinsjahrbuch, Band  der Zeitschrift , pour bien montrer la filiation entre cette publication nouvelle et celle quelle a remplacé. Ainsi le dernier exemplaire Berg 2003 porte le n° 127 de la Zeitschrift . On y retrouve les caractéristiques essentielles de son aînée, avec, pour chaque numéro, une étude détaillée dune région (la plupart du temps des Alpes orientales), quelques rubriques types (histoire, art et littérature, expéditions, articles de fond sur les orientations de la pratique, etc.), une iconographie très soignée et très riche. Des grands noms des générations précédentes de lalpinisme germanique sy retrouvent régulièrement, tout comme des grimpeurs extrêmes modernes. Cest la publication emblématique du club, un véritable « beau » livre de montagne et dalpinisme, avec la spécificité que louvrage est coédité par les trois composantes de lancien DÖAV (DAV, ÖAV et AVS) 24 . On retrouve aussi les publications scientifiques telles que les Wissenschaftliche Alpenvereinshefte , nouvelle dénomination des Wissenschaftliche Veröffentlichungen des DÖAV , fortes de vingt-quatre ouvrages parus entre 1952 et 2002. Parmi les autres collections spécialisées, on citera la série des Alpine Klassiker , créée et dirigée par H. Zebhauser et arrêtée désormais, qui regroupe des biographies dalpinistes célèbres (Paul Preuss, Hans Dülfer, etc.), la collection des Forschungsberichte des DAV  (sept numéros parus entre 1988 et 1995), les Dokumente des Alpinismus , ainsi que des ouvrages spécialement consacrés au Musée alpin et à ses collections 25 .  Comme on peut le voir avec laccumulation de titres évoqués précédemment, le DAV nest pas en reste avec la diffusion de sa propre culture et, tant par la quantité que par la qualité des publications, le club alpin allemand a une position dominante dans ce marché spécifique que constitue désormais la presse allemande spécialisée de montagne, secteur pourtant hautement développé, puisquon y compte de très nombreux titres comprenant, outre les publications officielles des grands clubs, ceux de la presse dite commerciale, la concurrence entre les deux nétant pas pour rien dans lévolution de la presse de club. Mais ceci est une autre histoire qui reste à écrire.   3- Les « clubs amis » de lAmérique latine  Ce terme un peu étrange concerne des clubs alpins allemands établis dans des pays étrangers, des filiales en quelque sorte du club dorigine. Jai utilisé ici deux sources essentielles de documents : ceux transmis par le club alpin allemand, depuis Munich, faisant référence à ces befreundete Vereine mentionnés dès le titre du chapitre, et ceux en provenance directe des clubs en question. En fait, les clubs amis concerneront ici uniquement ceux du Chili, regroupés sous la dénomination Deutscher Andenverein/Deutscher Ausflugsverein. A loccasion de recherches préliminaires sur lextraterritorialité des clubs alpins allemands, jai en effet découvert une mention dascension dun volcan chilien, el Plomo, en 1896, par des membres du Turnverein  Santiago, donc des gymnastes allemands vivant au Chili. Cette mention a déclenché un fort mouvement de curiosité qui ma amené à mintéresser au phénomène de lémigration allemande vers lAmérique latine. Sans entrer dans le détail dune thèse de plus de 1100 pages, celle de Jean-Pierre Blancpain, un des grands spécialistes français de cette question, on peut résumer ce phénomène à quelques idées principales :
                                                 24 Sur limportance à accorder à ce fait particulier, voir Mestre (2002). 25 Ces informations figurent sur un document interne à la Bibliothèque du DAV, sans nom dauteur, s.l., s.d. Il reste à faire sur ces nouvelles publications périodiques le travail danalyse qua accompli Zebhauser sur leurs homologues jusquen 1942.
- lémigration allemande au Chili commence, si lon fait abstraction de quelques visites de voyageurs isolés au début du XIX e siècle, à la moitié de ce même siècle, encouragée par une loi spéciale sur limmigration en 1845. - Les statistiques montrent, dune part un chiffre global relativement faible, puisquen 1875, entre 5300 et 5600 personnes sont entrées au Chili, dautre part enregistrent deux pics darrivée, un premier vers 1850/1852 (où on peut reconnaître linfluence de la révolution manquée de 1848), et un second en 1856/1858 - Pour cette première vague, les immigrants « appartiennent à des catégories sociales diverses : professions libérales, commerçants, artisans et paysans ; la gamme des métiers est ici représentée ». (Blancpain, p. 209). - Lobjectif principal avéré est la colonisation du sud (Valdivia, Llanquihue, Araucanie et Chiloé) - Ce qui nempêche pas létablissement dune colonie non négligeable à Valparaiso (de toute façon le port darrivée des immigrants), puis, ensuite, à Santiago. Cest de cette dernière que sont principalement issus les alpinistes germano-chiliens. - Dernier élément dimportance de cette immigration : les Allemands reconstituent leur mode de vie dorigine, conservent autant que faire se peut langue et religion. Mais leur influence va bien au-delà de leur cercle restreint, puisque, pendant longtemps, ils serviront de modèles pour le dynamisme économique, la création dune école moderne, livreront les bases théoriques et les hommes pour la refonte de larmée chilienne, bref représenteront la modernité, face à larchaïsme local, concurrençant dans lesprit des élites chiliennes les modèles anglais et français.  Lalpinisme fait partie des transferts dus aux émigrants allemands, aussi bien dans sa composante exploration, puis sportivisation, que dans la création des clubs. Comme les revues sont lexpression directe de ces mêmes clubs, il me paraît indispensable de livrer quelques informations sur le DAV. La première mention dun club allemand lié à la montagne est celle de 1896, du Deutscher Turnverein, (Club Aleman Gimnastico), Santiago, dont des membres accomplissent lascension de volcans de plus de 5000 m. Certains parmi eux créent, en date du 24 janvier 1909, le premier club allemand de randonnée de Valparaiso, club tout dabord dénommé Mit-Mit (traduction littérale du chilien Concón), qui devient, en 1910, le Deutscher Ausflugsverein Valparaiso (DAV) ou Club Alemán de Excursionismo de Valparaiso. Il établit des contacts avec le Deutscher Wissenschaftlicher Verein (Club Cientifico Alemán), ce qui montre bien les liens étroits encore à cette époque entre excursionnisme et recherche scientifique, la plupart des sorties du club de lépoque étant consacrées à lexploration scientifique des volcans, à une meilleure connaissance des structures géologiques, de la flore et de la faune des zones concernées. On peut voir ici jouer le décalage chronologique entre lexploration des Alpes et celle des Andes. En même temps le club est un lieu de sociabilité pour les Allemands et/ou les Allemands/Chiliens. En 1924, des membres du club créent une section à Santiago, portant le nom de Club Alemán de Andinismo de Santiago ou Deutscher Andenverein, ce qui permet de maintenir labréviation DAV en même temps que lambiguïté avec le DAV allemand (qui nexiste plus depuis 1873 !). Ce DAV chilien, représenté par les deux sections de Santiago et de Valparaiso, saffilie dailleurs en 1931 au DÖAV, constituant la section Chili de ce dernier. (Depuis 1945 et la séparation en DAV et ÖAV, cette affiliation nexiste plus, même si des liens se maintiennent, ne serait-ce que par une culture commune). En 1992, la création du Club Alemán Andino de Osorno fait quaujourdhui il y a donc trois sections, en quelque sorte, du DAV (par ordre chronologique Valparaiso, Santiago, Osorno). La section de Valparaiso compte 110 membres, dont la majorité est bilingue. Objectivement, ce fut à lorigine un club fréquenté principalement par des personnes dascendance allemande (comprenant aussi des Autrichiens et des Suisses), qui entre elles sexprimaient presque exclusivement en allemand.
Aujourdhui cependant, les hispanophones sont majoritaires et il nest pas nécessaire davoir des liens avec la culture allemande pour faire partie du club 26 .  Le club a participé activement à lexploration des Andes, tout comme de nombreux germanophones émigrés au Chili 27 . Installé aujourdhui dans un des beaux quartiers de Santiago, létude de léquipe dirigeante est intéressante. Sur trois années (1999-2000-2001) et dix noms de personnes différentes (la direction est constituée de huit personnes chaque fois, président, vice-président, trésorier, quatre directeurs de département, secrétaire) on note la présence de sept patronymes germaniques (Zachlehner, Kraft, Seebach, Meurer, Schürch, Exss, Cantzler), pour deux à consonance hispanique (Urra, Rojas), lun étant indéfini (Ivo Simon). Le tableau actuel, valable pour lannée 2003 28 , est de la même veine : sur neuf noms, sept sont des patronymes germanophones, deux seulement hispanophones (Rojas, toujours secrétaire et Paz Echevarria , responsable de la communication du club). Un coup dil sur les activités du club confirme cette première impression bien empirique, mais cependant pertinente : Kunstmann, Besser, Wenderoth, Thiele, Angerstein apparaissent comme responsables de sorties ou dactivités diverses. Pour la section de Valparaiso (année 2003), un seul patronyme hispanophone voisine avec sept germanophones 29 .  Les trois sections éditent une revue ANDINA, Zeitschrift für Naturfreunde und Wanderer, qui succède aux Mitteilungen des  ( Informaciones del) DAV , parues pour la première fois en juillet 1919, et devenues ANDINA en 1924. On prendra garde à ne pas confondre ANDINA avec la REVISTA ANDINA , qui est la revue du Club Andino de Chile, club alpin chilien général, créé en 1933, qui existe en concomitance avec lAnuario de Montana-Chile et Cumbre , publications officielles de la Fédération dandinisme du Chili, toutes rédigées en espagnol uniquement.  Cette ambiguïté est dailleurs bien perçue par la Revista Andina , dont le N° 100 de décembre 1983 évoque les 50 ans dexistence du Club andino de Chile, et qui évoque en quelques lignes cette dualité, p. 67 :  La Revista Andina  est la seule en son genre à avoir maintenu une continuité de parution depuis 1937, à lexception dune interruption de quelques mois []. Il ne faut pas la confondre avec la publication intitulée ANDINA , éditée en allemand depuis 1909 par le club allemand dexcursionnisme, une fort bonne publication de la colonie allemande 30 .  Afin de mieux analyser le contenu d Andina , jai travaillé sur un corpus de 41 pages photocopiées, comprenant les pages-titres , les sommaires et quelques articles ciblés de la revue ainsi que sur lavant-dernier numéro envoyé par un contact établi par Internet 31 . Les premières parutions portent le nom de DAV Mitteilungen , sous titré Organe du DAV de Valparaiso, Revue pour Amis de la Nature et randonneurs. Les mentions Jahrgang 1, 2-1919, 1920  attestent de lorigine. Il sagit dun petit format, se limitant à une demi-douzaine de textes ayant pour thèmes les sorties et les courses, des pages artistiques, des nouvelles du club. Tous les articles sont en allemand. On passe ensuite directement à la revue Andina , en 1924, avec logiquement la mention 3. Jahrgang . Même sous-titres, structuration identique avec cependant une autre information :                                                  26 Site www.dav.cl/castellano/c-introduccion , p. 1. 27 Cf. Buscaini G. et S. (1989). 28 Tiré du site internet, estructura , p. 1. 29  Pour des détails sur le fonctionnement du club et des sections, cf. son site internet, surtout les documents comme le Jahresbericht des DAV Valparaiso , (C.R. annuel dactivité) ou les Rundschreiben  (feuilles de liaison), qui contiennent des informations de type administratif. 30 NB : la date de 1909, si elle correspond bien à la création du club, me paraît toutefois fausse rapportée à la revue, pour laquelle le Club indique lannée 1919, pour les Informaciones , et 1924 seulement pour Andina . 31 Documents fournis par la bibliothèque du DAV à Munich. Mon contact se nomme German Olate, il est lun des responsables du club.
Section chilienne du DÖAV . En plus des trois chapitres des numéros précédents, on trouve des articles sur la flore et la faune. Mais lannée comporte six numéros, ce qui donne la norme pour les publications à venir. Une petite modification intervient en 1931, le sigle du club étant désormais ledelweiss (celui du DÖAV) en lieu et place du palmier chilien. Cette norme sapplique aux années 1925-1932. En 1933, paraît un seul numéro peu dense dune cinquantaine de pages (douze textes dont deux comptes-rendus dassemblées générales, un sur des chansons de ski, des calendriers). Trois raisons, données par la direction du club, expliquent ce fait : un gros déficit du club, linflation galopante de la monnaie chilienne, la défection des « sponsors », firmes allemandes touchées par la crise. On y verra surtout linfluence de la crise de 1929, et la baisse du flux migratoire. Cette baisse se poursuit pendant les années de guerre, avec la parution dun seul numéro en 1943, ( Jahrgang 14 ), volume de plus de 120 pages, avec 48 textes, et un important supplément photos. Preuve des difficultés persistantes de la revue la Zeitschrift  paraît, en 1949, comme numéro de Condor , la revue des Germano-Chiliens. On y apprend que ce journal a également « abrité » la Zeitschrift en 1948. Le numéro est important car il renvoie aux 40 ans du club de Valparaiso et aux 25 ans de celui de Santiago : il ouvre aussi la voie aux publications futures, presque toujours concomitantes avec un anniversaire du club (tous les cinq ou dix ans). On note encore la densité des articles désormais consacrés au ski. La mention Jahrgang disparaît par la suite, car la périodicité devient aléatoire. Ainsi à un numéro en 1958 (25 textes et photos), puis à celui du Jubilée de 1959 (50 ans du DAV Valparaiso, avec 43 articles, 120 pages environ), dont la moitié consacrée à lhistorique du club, et un article ayant pour thème limmigration allemande au Chili, succède un numéro 1960-1961. Il est identique au précédent, mais contient pour la première fois trois textes en espagnol, dont un écrit par un collaborateur que lon va retrouver dans les quarante années à venir Evelio Echevarria. Suivront les numéros 1962-1964 et 1969-1972 : ils ont en commun une nouvelle présentation (page titre entièrement occupée par un cactus, et non plus seulement un encadré), une centaine de pages, et une structuration par chapitres (1962-64, avec cinq thèmes : une partie historique, le club aujourdhui, la relève, à travers le pays, regards sur le monde) ou libre (édition 1969-72). Il y a seulement trois articles en espagnol, dont deux de Echevarria. Le numéro de 1977-1978 comporte une nouvelle présentation (avec la photo dun refuge en plein centre), une centaine de pages, sept chapitres (Aconcagua, parcs nationaux du Chili, grand nord chilien, DAV international, divers aspects du Chili, concours jeunes DAV, DAV interne), et fête les 70 ans du club de Valparaiso. Une grande nouveauté se fait jour. Sur 31 textes, sept (25%) sont en espagnol. Le numéro suivant, 1979-1984, lui est identique, il fête les 75 ans du club de Valparaiso, les 60 de celui de Santiago, et, sur 80 pages et 29 textes, en compte cinq en espagnol (16%). Echevarria apparaît de plus en plus comme lhistorien de landinisme allemand au Chili. Le numéro 1984-1994 est révolutionnaire, non pas parce quil sétale sur une décennie, ni par sa présentation, cependant plus moderne, ni par les traditionnels articles consacrés aux anniversaires des clubs (85 ans Valparaiso, 70 ans Santiago), ni par la désormais classique structuration en chapitres (ici on en compte cinq), ni même par son format (plus de 230 pages, ce qui est assez normal pour un numéro décennal), mais parce que pour la première fois de nombreux articles apparaissent dans les deux langues. Ainsi sur un total de 68 textes, 36 sont en espagnol, soit plus de 50%. Echevarria, bien sûr, y figure en bonne place. Le dernier numéro paru, celui de 1994-1999, consacre trois chapitres aux anniversaires, (les 90 ans de Valparaiso, les 75 de Santiago, les 7 ans du dernier club créé, Osorno), un aux aventuriers allemands au Chili, un aux personnalités, un dernier à des histoires dalpinistes : il est donc essentiellement historique. Cette fois, presque tous les articles apparaissent en deux versions, lallemande et lespagnole. On y note également un article de Silvia Metzeltin (veuve aujourdhui de Gino Buscaini, tous deux grands spécialistes des Andes et de la Patagonie) et la présence toujours forte de Echevarria avec deux articles, lun sur Federico Reichert, pionnier allemand de landinisme, lautre sur les Gymnastes du Cerro Plomo.  
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents