Ebola et système immunitaire
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Brou Alexis Komenan ÉBOLA ET SYSTÈME IMMUNITAIRE Septembre 2014, Abidjan (Côte d’Ivoire) Introduction La fièvre hémorragique à virus Ébola connaît ces derniers mois une progression inquiétante en Afrique de l’Ouest. Identifié pour la première fois en 1976 sur les bords de la rivière Ébola en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), le virus Ébola entraîne chez ses victimes des manifestations pathologiques assez spectaculaires : brusque fièvre, diarrhée, vomissements, saignements entraînant une déshydratation rapide et, dans une immense proportion de cas, une mort inexorable et à très brève échéance. Le caractère particulièrement redoutable de cette affection est encore renforcé par le mode de transmission (sang et autres fluides corporels) par simple contact physique imprudent. De plus, les brusques, percutantes et mortelles flambées épidémiques de la maladie en Afrique achèvent de lui donner, sans doute plus que le SIDA, un statut de pandémie doublé d’un caractère hautement et sombrement apocalyptique qui menace même l’existence de l’humanité. En face, la médecine semble être des plus débordées. On ne connaît toujours pas de traitement officiel contre le virus.

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Publié le 29 septembre 2014
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Langue Français

Extrait

Brou Alexis Komenan
ÉBOLA ET SYSTÈME IMMUNITAIRE
Septembre 2014, Abidjan (Côte d’Ivoire)
Introduction
La fièvre hémorragique à virus Ébola connaît ces derniers mois une progression inquiétante en Afrique de l’Ouest. Identifié pour la première fois en 1976 sur les bords de la rivière Ébola en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), le virus Ébola entraîne chez ses victimes des manifestations pathologiques assez spectaculaires : brusque fièvre, diarrhée, vomissements, saignements entraînant une déshydratation rapide et, dans une immense proportion de cas, une mort inexorable et à très brève échéance. Le caractère particulièrement redoutable de cette affection est encore renforcé par le mode de transmission (sang et autres fluides corporels) par simple contact physique imprudent. De plus, les brusques, percutantes et mortelles flambées épidémiques de la maladie en Afrique achèvent de lui donner, sans doute plus que le SIDA, un statut de pandémie doublé d’un caractère hautement et sombrementapocalyptique qui menace même l’existence de l’humanité.
En face, la médecine semble être des plus débordées. On ne connaît toujours pas de traitement officiel contre le virus. La prise en charge des malades, qui consiste dans la mise en quarantaine stricte, les mesures de sécurité sanitaire draconiennes et le traitement palliatif des symptômes de l’affection (hydratation, repos…) ne suffit visiblement pasà freiner l’épidémie: 5843 cas enregistrés en 6 mois, dont plus de 2700 décès pour 1 la seule Afrique de l’Ouest. On mesure la virulence particulière de la présente poussée épidémique par rapport aux précédentes.
Plus de 2700 morts constitue en effet une hécatombe. Toutefois, dans notre désir de contribuer efficacement à la mobilisation contre cette pathologie, un fait a attiré notre attention : si le virus Ébola est potentiellementmortelpour toutes ses victimes, il n’est point effectivementmorteltoutes. A preuve, il laisse la mort sur son pour passage, mais il laisse aussi des survivants, qui existent, parmi ses victimes.Les chiffres sont aussi clairs en termes de décès qu’en termes de survie. Sans parler du parallèle intéressant qui pourrait être fait avec les sujets bien portants en termes de survenue, le constat le plus frappant à nos yeux est l’évidence d’une possibilité de rétablissement d’une maladie a priori aussi létale etsans aucun traitementde fond.
Naturellement, nous avons été amené à nous en demander la cause. Aussi, dans notre souci d’aider à la résolution de cette véritable menace
1  Statistiquesde l’Organisation mondiale de la santé (OMS)en date du 22 septembre 2014. Cependant, les chiffres sont encore en évolution.Voir l’adresse: http://www.who.int/csr/disease/ebola/ebola-6-months/introduction/fr/
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2 biopolitique , nous entendons creuser cet aspect, explorer cette autre face de la fièvre hémorragique Ébola.
En fait, la recherche des causes du relèvement des malades de la fièvre à virus Ébola, pourtant réputée mortelle, a été menée par plusieurs spécialistes.Elle s’inscrit dans une connaissance plus vaste de l’étiologie de la maladie.
Pour nous, soucieux de contribuer à l’amélioration des connaissances relatives à la survivance au virus Ébola, nous avons procédé de la façon suivante : la recherche de la littérature générale et scientifique sur la maladie, que nous avons limité à quelques documents seulement, dans le souci de disposer des connaissances de base ; le repérage, le ciblage et l’examen, également réduits à quelques documents, des travaux scientifiques abordant la question de la survivance à Ébola ainsi que ses causes; la présentation et l’analyse de toutes ces données croisées, assorties de réflexions en perspective.
Pour notre étude, certes méthodique mais que nous avons envisagé sous 3 un angle essentiellement pragmatique, vu l’urgence de la question, nous avons privilégié la sélection de données documentaires faciles à lire, immédiatement disponibles, libres d’accès, et en nombre réduit. Cela, au risque de laisser de côté d’autres données d’égale importance mais non consultées. Néanmoins, nous avons veillé au caractère sérieux et exhaustif des sources consultées.
Nous ne prétendons pas épuiser la question et encore moins y émettre un avis absolu. Nos connaissances biologiques et médicales encore modestes ne nous y autorisent pas. Nous n’avons pas non plus la prétention, dans notre raisonnement, d’être infaillible à tous égards. Notre démarche est exclusivement motivée par le désir citoyend’aider le public, de proposer des pistes de recherche etd’apporterainsi notre contribution à la résolution d’une question aussi importante touchant la cité humaine.
2 La biopolitique est une approchede la science politique (ou politologie) qui s’intéresse aux enjeux biologiques de la vie dans les sociétés humaines et dans la conduite des politiques. En l’occurrence, le virus Ébola menace, directement ou indirectement, l’existence des Etats.3 Ce qui explique aussi sa brièveté.
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GÉNÉRALITÉS SUR LA FIÈVRE HÉMORRAGIQUE ÉBOLA
La fièvre hémorragique Ébola est une maladie due à un microbe, un virus 4 de la famille desfiloviridae. Le virus est habituellement présent dans la nature chez les chauves-souriset chez d’autres animaux par contamination. Il se transmet de l’animal à l’homme et d’homme à homme. Les signes cliniques de la maladie sont habituellement la fièvre, les céphalées, la fatigue et des douleurs musculaires. La période 5 d’incubation dure en moyenne de 5 à 12 jours . Durant celle-ci, les particules virales envahissent le système immunitaire, provoquant une poussée fébrile et, au stade final, une atteinte rénale et des hémorragies qui aboutissent à la mort.
Le virus Ébola a été identifié pour la première fois en 1976 par le Dr Peter 6 Piot. On lui connaît 5 espèces ou souches . Son extrême virulence, sa haute létalité, son apparente invincibilité ainsi que ses symptômes 7 apocalyptiques ne peuvent que marquer la conscience collective . Le virus Ébola est classé au niveau 4 en termes de danger biologique. Le traitement consiste dans l’isolement des malades et dans les soins palliatifsdes manifestations cliniques (hydratation, repos…). Toutefois, la propagation insidieuse et accélérée du virus déborde rapidement les services médicaux des États concernés, ce qui augmente le nombre de décès. Les flambées épidémiques sont toujours sévères. L’organisation non gouvernementaleMédecins sans frontièreshors deainsi déclaré «  a contrôle» l’épidémie en Afriquede l’Ouest, laquelle épidémie sévit de façon particulièrement intense en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria. Cet Etat estime son existence même « menacée ».L’OMS s’inquiète de la situation épidémiologique. La mobilisation internationale se met en marche. Dans le sillage des ONG déjà entreprenantes sur le terrain, les gouvernements des pays touchés ou indirectement concernés sont engagés dans la coopération avec la communauté internationale pour 8 lutter contre le virus .
4 La famille desfiloviridae(filoviridés ou filovirus) comprend notamment les virus Ébola et Marburg. 5 Avec des extrêmes de 2 à 21 jours, selon les spécialistes. 6 Il s’agit deEbolavirus Zaïre(EBOV),Ebolavirus Soudan(SUDV),Ebolavirus Reston(RESTV),Ebolavirus Forêt deTaï(TAFV),Ebolavirus Bundibugyo(BDBV). 7 Le virus a inspiré plusieurs films et romans catastrophes qui montrent des virus détruisant les populations à grande échelle. 8 Développement de traitements expérimentaux, mobilisation financière et logistique sont à l’ordre du jour. Voir Marcelline Gneproust, « La maladie à virus Ébola : la nouvelle équation de la communauté scientifique » in Fraternité Matin,cahiersSanté, jeudi 25 septembre 2014.
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ÉVIDENCE D’UNE POSSIBILITÉ DESURVIVANCE AU VIRUS ÉBOLA
Le premier cas identifié de la fièvre Ébola remonte à 1976, année de découverte du virus. Cette année-là, l’agentpathogène allait infecter 318 personnes pour en tuer 280, soit un taux de létalité de 88,05%. Malgré une meilleure connaissance de la maladie ainsi que des dispositions sanitaires à appliquer, ce taux demeure relativement élevé, à raison de 9 70% environ .
Cela signifie aussi que 30% environ des personnes atteintes survivent à l’infection. En tout cas, aucune souche n’est connue comme étant létale à 100%. Devantl’absence d’unpercutant de cette maladie, on traitement est bien heureux de constater que des personness’en tirent à plutôt bon compte. Mais alors germe dans notre esprit les interrogations suivantes : comment et pourquoi, sans traitement apparent, leur organisme résiste-t-il si victorieusement ? Cela nous conduit à nous intéresser au système immunitaire de ces malades en particulier et de l’homme en général.
LE SYSTÈME IMMUNITAIRE COMME REMPART ?
Pour ce faire, il est judicieux de nous rappeler que le virus Ébola est présent,à l’état naturel, essentiellement dans le corps des chauves-souris de la famille desPteropodidaed’Afrique. Les chiroptères sont donc, dans l’état actuel des connaissances, des porteurs sains. Le caractère pathologique du virus ne se manifestant que chez les autres animaux, les Primates notamment, et l’homme, par divers canaux de contamination (contact et consommation d’animaux infectés surtout). Au stade pathologique, on peut contenir la progression de l’agent pathogène au moins dans l’environnement de l’infection, par l’usage de certaines solutions chimiques : hypochlorite de sodium (eau de Javel), Triton X-100 10 à 0,25%, méthanol, etc . Le rayonnement ultra-violet (UV) du Soleil est 11 également censé être efficace contre le virus Ébola , ce qui expliquerait son heureuse rareté dans les régions densément ensoleillées de la planète.
On en déduit que notre cher alien viral, pour tyrannique qu’il soit vis-à-vis des humains, n’est pas invincible dans l’environnement. Que, desurcroît,
9  Ce chiffre est une moyenne du taux de létalité toutes souches virales d’Ébola confondues. Chacune, cependant, possède son degré de virulence,l’Ebolavirus Zaïre etl’Ebolavirus Soudan étant actuellement les souches les plus mortelles (jusqu’à 90% pour la première).10 Maladie à virus EbolaWikipédia. 11 Ibid.
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certains organismes humains lui tiennent tête est plus que prometteur. Mais alors, quel parallèle établir entre la désinfection environnementale de l’Ébola et la guérison des survivants ? Boivent-ils de l’eau de Javel? Bien sûr que non ! Les expose-t-on au rayon du Soleil? Non, à l’observation. Alors quels mécanismes insoupçonnés permettent à ces miraculés de contrer efficacement l’infection?
Car il est bien probable, pour ne pas dire évident, que des mécanismes non encore précisément identifiés (écologiques, biologiques, etc.) puissent jouer en faveur de certains malades et nonpour d’autres, et de surcroîtdans un même environnement infectieux. En d’autres termes, un système immunitaire présentant certaines particularités peut garantir une protection contre le virus Ébola.
Cette hypothèse préoccupe les chercheurs.D’après un article intéressant des docteurs Virender Sodhi et Anup Mulakaluri, les études ont révélé des différences entre le système immunitaire des survivants et celui des non-survivants à des épidémies d’Ébola au Soudan et au Gabon en 1996. Les survivants ont, en effet, une plus grande concentration d’anticorps IgG et IgM et soutiennent une réponse antivirale plus vigoureuse. Toutes ces caractéristiques étaient malheureusement déficientes chez les non-survivants. Dans cette dramatique course contre la montre, leur système immunitaire était beaucoupplus lent à répondre à l’invasion, d’où perte massive de cellules immunitaires et issue impitoyablement fatale pour 12 l’organisme(Baize et al., 1999). L’action descellules immunitaires dans la résistance au virus Ébola est confirmée par une autre étude menée sur des survivants et des non-survivants à l’épidémie de 2000-2001 à Gulu en Ouganda. Là-bas, les rescapés ont non seulement développé une réponse immunitaire forte contre le virus, mais leur organisme continuait à générer des anticorps longtemps après la survenuede l’infection(Sobarzo 13 et al., 2013) .
Un autre fait encore plus significatif est mis en lumière par les recherches 14 de l’IRD et du CIRMFau Gabon: au cours d’une vaste étude sérologique
12  Virender Sodhi et Anup Mulakaluri, « Ebola Epidemic : Strategies for Prevention », 15 août 2014. Adresse URL : http://ayurvedicscience.com/newsletters/the-ebola-epidemic-strategies-for-prevention/ 13 Virender Sodhi et Anup Mulakaluri,op. cit. 14  Pierre Bécquart et al.,High Prevalence of both Humoral and Cellular Immunity toZaire ebolavirus among Rural Population in Gabon, 2010,PLoS ONE5 (2): 9126. IRD : Institut de Recherche pour le Développement ; CIRMF : Centre International de Recherches Médicales de Franceville (Gabon).
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15 conduite dans tout le pays par une équipe multidisciplinaire , environ 4000 échantillons de sang ont été analysés pour détecter la présence d’anticorps con: 15,3% de porteurs. Fait curieux, cestre Ébola. Résultat porteurs sains n’ont jamais, selon leurs dires, souffert de la maladie ni développé des signescliniques caractéristiques de l’infection et vivent, pour certains, en dehors des zones à risque. Or,les taux d’immunité élevés montrent la réalité d’un contact des populations avec le virus. Aucun facteur de risque n’a pu être identifié. Mais la présence des chauves-souris, censées être le réservoir naturel du virus, suggère une contamination indirecte des hommes par les fruits consommés de part et d’autre. Alors l’hypothèse, c’est que les chauves-souris contaminent les 16 fruits , les habitants touchent ou mangent les fruits contaminés, sont 17 infectés par le virus, ne font pas les symptômes ou la maladie et développent des anticorps contre le virus. Ce constat prouve une fois de plus l’importance de l’immunité naturelle dans la protection et la survivance au virus Ébola.
15 Gaëlle Courcoux, « Une immunité naturelle contre Ebola ? » inActualité scientifique, fiche n°337, IRD, janvier 2010. Les travaux, qui ont duré trois ans, ont mobilisé des médecins, des épidémiologistes, des virologistes, des vétérinaires et des techniciens de laboratoire. 16 Via la salive ou d’autres sécrétions corporelles.17 Les chercheurs ont émis l’hypothèse d’une forme légère de la maladie ou d’une forme «sans symptômes ». 6
Conclusion
Cela dit, la fièvre hémorragique Ébola demeure une maladie redoutable. Mais les connaissances, en progression, sur son occurrence et sur la biologie du virus offrent des perspectives prometteuses. Nous avons vu en particulier qu’un système immunitaire dynamisé se révèle être un rempart efficace contre le virus.
Bien des points restent à élucider concernant l’immunité naturelle à un virus aussi expéditif que létal. En attendant, on sait le rôle central des 18 facteurs orthobiologiquesdans l’immunité naturelle et par conséquent dans la protection contre les maladies. Les informations tirées des études citées ne permettent pas d’identifier clairement la proportion de ces facteurs dans l’occurrence et la survivance à la maladie. Mais au-delà des solutions urgentes pour contrer et enrayer l’épidémie, c’est la compréhension des facteurs de l’immunité naturelle, avec toutes ses conséquences pratiques, qui doit être approfondie,comme l’a suggéré le 19 Dr Alexis Carrel . De tels enjeux ne se limitent pas au virus Ébola, mais sont éminemment scientifiques, socio-politiques et futurologiques.
Références bibliographiques :
Courcoux, Gaëlle, « Une immunité naturelle contre Ebola ? » inActualité scientifique, fiche n°337, IRD, janvier 2010. Maladie à virus EbolaWikipédia Sodhi, Virender et Mulakaluri, Anup, “Ebola Epidemic: Strategies for Prevention”,15 août 2014. Adresse URL : http://ayurvedicscience.com/newsletters/the-ebola-epidemic-strategies-for-prevention/ Virus EbolaWikipédia.
18  Littéralement, de « vie droite», donc relatif à l’hygiène de vie par une alimentation et une vie qui se « vivifie », qui est « biogénique », « biodynamique ». 19 «C’est vers la recherche des facteurs de l’immunité naturelle que les sciences médicales devraient dès aujourd’hui s’orienter.» In Christian Belnez,Les aliments vivants : source de santé, de bien-être et de longue vie, Editions Dangles, 2007.
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