La procréation assistée, comment y voir clair?   [recherche, rédaction  et coordination de la production
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La procréation assistée:Comment y voir clair?Fédération du Québec pour le planning des naissancesLA P R O C R É A T I O N A S S I S T É ECOMMENT Y VOIR CLAIR?F É D É R A T I O N D U Q U É B E C P O U R L E P L A N N I N G D E S N A I S S A N C E SR E C H E R C H E, R É D A C T I O N E TC O O R D I N A T I O N D E L A P R O D U C T I O N : Manon SabourinR É V I S I O N D U C O N T E N U : Nathalie ParentR É V I S I O N L I N G U I S T I Q U E E T G R A P H I S M E : Louise-Andrée LauzièrePA G E C O U V E R T U R E : Anne CôtéLa FQPN tient à remercier chaleureusement pour leurs précieux commentaires et suggestions lesmembres de son conseil d’administration ainsi que les membres du comité d’encadrement du projet deformation sur les technologies de procréation assistée : Abby Lippman, professeure titulaire auD é p a r tement d’épidémiologie et de biostatistiques de l’Université McGill; Louise Vandelac, professeuretitulaire au Département de sociologie ainsi qu'à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQÀM;Irène Demczuk, agente de développement au Service aux collectivités de l’UQÀM. La réalisation de ce document a été rendue possible grâce à la contribution financière du Programme de promotion de la femme de Condition féminine Canada, du Fonds des services aux collectivités du ministère de l’Éducation du Québec et à la collaboration du Service aux collectivités de l’UQÀM(protocole UQÀM/Relais-femmes). D É P Ô T L É G A LBibliothèque et Archives ...

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La procréation assistée: Comment y voir clair?
Fédération du Québec
pour le
planning des naissances
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 C R R OA P S SO NAT I É A NEMMOCE É T S I 
P O U R
L E P L A N N I N G D E S N A I S S A N C E S
F É D É R A T I O N D U Q U É B E C
RAICLIRVOTY
R E C H E R C H E , R É D A C T I O N E T C O O R D I N A T I O N D E L A P R O D U C T I O N : Manon Sabourin R É V I S I O N D U C O N T E N U : Nathalie Parent R É V I S I O N L I N G U I S T I Q U E E T G R A P H I S M E : Louise-Andrée Lauzière P A G E C O U V E R T U R E : Anne Côté
La FQPN tient à remercier chaleureusement pour leurs précieux commentaires et suggestions les membres de son conseil d’administration ainsi que les membres du comité d’encadrement du projet de formation sur les technologies de procréation assistée : Abby Lippman, professeure titulaire au Département d’épidémiologie et de biostatistiques de l’Université McGill; Louise Vandelac, professeure titulaire au Département de sociologie ainsi qu'à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQÀM; Irène Demczuk, agente de développement au Service aux collectivités de l’UQÀM.
La réalisation de ce document a été rendue possible grâce à la contribution financière du Programme de promotion de la femme de Condition féminine Canada, du Fonds des services aux collectivités du ministère de l’Éducation du Québec et à la collaboration du Service aux collectivités de l’UQÀM (protocole UQÀM/Relais-femmes).
D É P Ô T L É G A L Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 Bibliothèque et Archives Canada, 2006 ISBN 978-2-9802393- 8-0
© F É D É R A T I O N D U Q U É B E C P O U R L E P L A N N I N G D E S N A I S S A N C E S , 2 0 0 6 La reproduction de parties de ce document est possible à condition d’en citer la source.
D I S T R I B U T I O N Fédération du Québec pour le planning des naissances 514 866-3721 info@fqpn.qc.ca www.fqpn.qc.ca
P RÉFACE
’ assistée au début L daepspaarnitniéooennstde1ms9e8tne0échlaainnoFslioédgqiéueresaltdieoesnpndrooumcrQbéruaeétubisoenecspdoeurmlaendpleasnning d’information provenant de femmes qui souhaitaient y recourir des naissances (FQPN) à s'intéresser à ces technologies. Seul organisme au Québec à travailler sur la question de la santé sexuelle et reproductive dans une perspective féministe et de promotion de la santé, la FQPN a dès lors commencé à faire des recherches, à analyser de façon critique les écrits sur le sujet et à débattre, avec ses membres, collaboratrices et le mouvement des femmes, des risques et des enjeux que soulève la procréation assistée.
Ces réflexions nous ont amenées à croire que des intérêts d’ordres scientifique, commercial ou médical prenaient largement le pas sur les intérêts des femmes individuellement et des êtres humains collectivement. Plus qu’une question de choix individuel, la procréati on assistée présente des enjeux pour l’ensemble de la collectivit é. La FQPN s’est ainsi rapidement inquiétée des conséquences de la maternité à saveur technologique, de la science qui chamboule les règles naturelles de la reproduction, de l’impact de ces pratiques sur la santé des femmes et des enfants, de l’instrumentalisation et de la commercialisati on du matériel reproductif humain et du corps des femmes et, enfin, des dérives eugénistes pouvant découler de ces pratiques et technologies.
Malgré les récents efforts des gouvernements fédéral et provincial en vue d’encadrer la pratique de la procréation assistée, la FQPN demeure préoccupée par les nombreuses questions qu’elle suscite et qui n’ont pas fait l’objet de réels débats de société. Cette brochure vise donc à sensibiliser le public à l’importance d’une prise de
conscience collective des enjeux que comportent ces technologies au plan de la santé, certes, mais aussi aux plans social, économique et éthique.
Pour ce faire, la brochure présente une perspective différente et un regard critique sur une série d’idées reçues entourant les technologies de procréation assistée. Cette brochure ne constitue toutefois pas le « dernier mot » sur la question de la procréation assistée. Elle se veut davantage un moyen d’encourager les discussions et les débats et d’inviter toute personne ou tout groupe intéressé à approfondir sa réflexion sur le sujet.
T A
LBEEDSMATIRES
I N T R O D U C T I O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
S E C T I O N I M YTHE 1 De plus en plus de personnes sont infertiles. .................................................................. 8 M YTHE 2 Les technologies de procréation assistée sont sécuritaires et sans danger pour la santé...... 1 1 M YTHE 3 Les technologies de procréation assistée sont LA solution aux problèmes de fertilité. .......... 1 4 M YTHE 4 Les technologies de procréation assistée sont efficaces. .................................................. 1 7 M YTHE 5 Les technologies de procréation assistée ont été rigoureusement évaluées. ....................... 1 9 M YTHE 6 Avoir un enfant, c’est un droit! ..................................................................................... 2 1 cœur d’une industrie désintéres M YTHE 7 Les technologies de procréation assistée sont au sée. ........ 2 3 M YTHE 8 L’anonymat des donneurs protège l’intérêt des enfants. ................................................... 2 5 M YTHE 9 Les technologies de procréation assistée sont un progrès pour l’humanité. ........................ 2 7
S E C T I O N I I L ES TECHNOLOGIES DE PROCRÉATION ASSISTÉE , DE QUOI S AGIT -IL EXACTEMENT ? .................................................. 2 9 Insémination artificielle ............................................................................................. ........ 2 9 Stimulation ovarienne ....................................................................................................... 3 0 Fécondation in vitro ........................................... .... 3 1 ........................................................... Injection intra-cytoplasmique d’un spermatozoïde (ou micro-injection) ....................................... 3 3 Diagnostic préimplantatoire............................................................................................... 3 4  Maturation in vitro ........................................................................................................... 3 5 Mère porteuse ................................................................................................................ 3 6
R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 8
I NTRODUCTION
pratiques médicales visant à contourner certaines difficultés L a procréation assistée désigne l’ensemble des technologies et d’ordres physiologique, psychologique, socioéconomique ou sexuel qui empêchent ou retardent la conception d’un enfant. Elles désignent également l’ensemble des technologies visant à diagnostiquer l’état de santé d’un embryon dans l’utérus (in utero) ou à l’extérieur du corps de la femme (in vitro). Souvent présentées comme un « miracle » médical, ces technologies exercent une véritable fascination chez certaines personnes et suscitent de l'inquiétude chez d’autres. Depuis plus de 25 ans, les technologies de procréation assistée continuent de se développer et tout porte à croire que leur utilisation ira en s’accroissant. Ces technologies ont aussi été largement médiatisées. Cela a contribué à les banaliser, à voiler leurs effets et les enjeux qu’elles soulèvent, et a donné lieu à toute une série de mythes les concernant. Cette brochure comporte deux sections : la première présente et remet en question neuf idées reçues concernant, notamment, la notion d’infertilité, l’efficacité des technologies, leur encadrement scientifique et leurs risques pour la santé. La seconde partie décrit les principales technologies de procréation assistée utilisées actuellemen t par le milieu médical, sous forme de glossaire commenté. La lectrice et le lecteur pourront y référer au besoin en cours de lecture.
F Q P N – L A P R O C R É A T I O N A S S I S T É E : C O M M E N T Y V O I R C L A I R ?
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M Y T H E 1
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Il y a plusieurs façons de définir l’infertilité. Tout d’abord, clarifions les notions de stérilité et d’infertilité, souvent confondues. La stérilité se caractérise par une incapacité de concevoir ou de mener à terme une première ou une autre grossesse en raison d’un problème du système reproducteur de l’un, de l’autre ou des
de la difficulté à concevoir un enfant (1) . Ce taux n’aurait pas beaucoup varié depuis les dernières décennies, mais le A lauéaspiCssriosasuentvaécederraoaa,ii,rtoelnuqi,uesebteilaemuencooqmuupburaneucgdooemcureppélneeatrtésis,oounnrcne1eq2sui nombre de couples et de personnes faisant appel aux technologies de pr infertiles a aussi augmenté. Pourtant, une meilleure compréhension de ce qu’est l’infertilité et des multiples facettes que cette notion compor te nous permet de mettre en perspective une telle affirmation.
D PLUS DE PERSONNES SONT INFERTILES .
SUNEELP LRC I A? RQPFM M N E V TYI O S I É T  :E  O CÉ A T I O NA S S N AL P R O C R
C ETTE DÉFINITION DE L INFERTILITÉ QUI RÉDUIT LE TEMPS D ESSAI À UN AN A POUR EFFET D AUGMENTER LE NOMBRE DE PERSONNES POUVANT ÊTRE DIAGNOSTIQUÉES « INFERTILES ».
F Q P N – L A
deux partenaires. L’ infer tilité, quant à elle, n’est pas en soi une impossibilité, mais plutôt une difficulté à concevoir un enfant ou un délai dans le projet de conception. Selon une perspective féministe, l’infertilité pourrait être un état, celui de ne pas être mère (ou de ne pas être mère une fois de plus), ce qui, en soi, n’est pas problématique. Pour être considéré comme étant de l’infertilité, cet état doit nécessairement être associé à un désir, puisqu’une femme qui ne veut pas fonder une famille n’est pas préoccupée par l’absence d’enfant. Ce désir d’être mère doit, enfin, rencontrer un obstacle et être contrarié. L’obstacle rencontré est habituellement un délai de conception de plusieurs mois qui finit par devenir plus ou moins insupportable. L’infer tilité peut aussi être associée au couple et compor te, à cet égard, une dimension relationnelle. Ainsi, il est possible qu’une personne soit fertile avec un partenaire et pas avec un autre ou même parfois que les deux partenaires n’arrivent pas à concevoir ensemble pour des raisons physiologiques ou psychologiques. L’infer tilité comprend aussi une dimension sociale. Ainsi, la d ifficulté de concevoir un enfant pour les femmes seules ou chez les couples lesbiens relève du contexte ou de l’orientation sexuelle, et non d’un problème d’ordre médical. La notion d’infertilité est souple, changeante et implique aussi la notion de temps, qui peut varier de façon aléatoire. Par exemple, l’Organisation mondiale de la santé et la France considèrent l’absence de conception après deux ans de rapports sexuels non protégés avec un même partenaire comme un problème potentiel d’infertilité (2) . Jusqu’en 1968, le Canada faisait aussi de ce délai de deux ans un critère d’admissibilité aux tests de fertilité (3) . Aujourd’hui, l’offre des technologies de procréation assistée et la programmation de l’enfanteme nt contribuent sans aucun doute à la réduction de ce délai, qui est maintenant d’un an, voire de six mois. Maintenant privilégiée par le milieu médical, cette définition de l’infertilité qui réduit le temps d’essai à un an a pour effet d’augmenter le nombre de personnes pouvant être diagnostiquées
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« infertiles », ce qui contribue à élargir les clientèles des cliniques de fertilité et le recours aux technologies de procréation assistée.
Dans la population en général, dans des conditions dites normales, parmi les couples qui n’utilisent aucun moyen contraceptif dans l’espoir d’avoir un enfant, 84 % y parviendront au cours de la première année. Parmi ceux qui n’y arriveront pas au cours de cette période, la moitié y parviendront au cours de la deuxième année. Par ailleurs, 94 % des femmes de 35 ans et plus et 77 % des femmes de 38 ans et plus seront en mesure de 4) concevoir après trois ans d’essais ( .
Si un délai de deux ans de rapports sexuels sans contraceptifs était exigé avant de recourir aux technologies de procréation assistée, on éviterait sans doute à nombre de personnes de s’investir tant émotionnellement que financièrement dans un processus physiquement exigeant, qui présente souvent des risques pour la santé et dont les taux de succès sont des plus discutables, comme il sera démontré plus tard.
10 F Q P N – L A P R O C R É A T I O N A S S I S T É E : C O M M E N T Y V O I R C L A I R ?
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