Le théâtre pour enfants - article ; n°5 ; vol.26, pg 1-126

Hélène Gratiotalphandery, Fulvia Rosemberg, Elisabeth Chapuis

Description

Enfance - Année 1973 - Volume 26 - Numéro 5 - Pages 1-126
126 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Médecine

Informations

• Publié par: ENFANCE0
• Publié le: 01 janvier 1973
• Nombre de lectures: 36
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

H. Gratiot-Alphandéry
Fulvia Rosemberg
E. Chapuis
Le théâtre pour enfants
In: Enfance. Numéro Spécial, 1973. pp. 1-126.
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Gratiot-Alphandéry H., Rosemberg Fulvia, Chapuis E. Le théâtre pour enfants. In: Enfance. Numéro Spécial, 1973. pp. 1-126.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1973_hos_26_5_2559Première partie
Situation du théâtre pour enfants
en France Chapitre I
SOURCES ET MODES D'INFORMATION
II nous a paru peu réaliste d'étudier certains aspects et certains
problèmes du théâtre pour enfants en France sans dresser d'abord un
tableau aussi complet que possible de la situation actuelle de ce théâtre.
Cela semble d'autant plus nécessaire en l'absence de toute analyse
descriptive et de toute réflexion d'ensemble sur ce thème. Les travaux
existants revêtent en effet le plus souvent un aspect ponctuel et ne font
référence qu'à des expériences partielles.
Nous essaierons donc dans une première étape de répondre à des
questions d'ordre général :
1. Qu'est-ce que le théâtre pour enfants ?
2. Quels sont les caractères spécifiques des troupes qui s'y consa
crent aussi bien pour ce qui concerne leur implantation géographique que
leurs activités culturelles, notamment leur répertoire ?
3. Quel est le public du théâtre pour enfants : âge, milieu socio-
économique, conditions de recrutement ?
La diversité des sources d'informations pose un certain nombre de
problèmes méthodologiques.
Les documents rassemblés sont souvent familiers aux spécialistes du
théâtre et utilisables de leur point de vue mais de la part des psychologues
habitués à d'autres démarches, ils requièrent un réel changement de
perspectives.
A. Les matériaux écrits.
En l'absence d'une revue bibliographique récente ou d'une biblio
graphie critique établie en France sur le modèle de celle de Schramm
élaborée à la demande de l'U.N.E.S.C.O. sur la télévision et l'enfant (1),
ou de celle de Jacqueline et Raoul Dubois sur la littérature pour enfants
(2) ou «le cinéma pour enfants », il nous a paru indispensable de réaliser
(1) Schramm, W. — The effects of television on children and adolescents ;
Paris, Unesco, 1962.
(2) Bibliographie littérature presse enfance et jeunesse ; Paris, Ron., sup. n° 53,
Ciné-Jeunes. 4
ce premier inventaire critique des principaux écrits français et étrangers
(disponibles en France) publiés par la plupart dans ces dix dernières
années.
Pour cette bibliographie (dont on trouvera le texte en annexe 1)
nous avons utilisé des documents de nature très différente. Nous avons
analysé tout matériel rédigé et reproduit sous une forme permettant une
distribution collective. Ainsi outre les articles parus dans les revues et
ouvrages spécialisés, nous avons fait état de :
1. Programmes de
théâtres journées
pièces journaux
festivals revues
colloques
2. Informations ronéotées distribuées à l'occasion de festivals, collo
ques, journées, sur le théâtre pour enfants.
3.théâtrales ronéotées, préparées et distribuées par des
troupes, des maisons de la culture, des services culturels municipaux.
4. Dossiers des troupes regroupés dans le cadre de la commission
rectorale Théâtre et Enseignement (Rectorat Académie de Paris).
5. Travaux de recherche et thèses.
6. Affiches.
7. Extraits de presse locale et nationale.
Ces documents ont, pour l'essentiel, été recueillis dans un certain
nombre de bibliothèques parisiennes comportant des secteurs spécialisés
dans les domaines du théâtre, de la pédagogie, voire de la psychologie de
l'enfant.
Cette recherche bibliographique (2) a donné naissance à un inventaire
critique (cf. annexe 1) où les principaux thèmes passés en revue l'ont
été sur la seule base de documents écrits.
B. Les spectacles.
Cet intérêt porté aux textes écrits ne nous a pas, pour autant, amené
à négliger ou minimiser l'importance fondamentale du spectacle lui-même
en tant que source d'information. Mais l'utilisation de cette source pose
un problème majeur dû à la fragilité du spectacle déjà mise en évidence
naguère par G. Sadoul à propos du cinématographique : « les
films peuvent au cours de leur carrière connaître des mutilations et des
travestissements qui aboutissent parfois à une défiguration plus profonde
souvent que celle des œuvres littéraires manuscrites et imprimées ». (1).
(1) La bibliographie doit être considérée comme un document complémentaire
aux chapitres qui figurent dans ce rapport.
(2) Sadoul, G. — Histoire du cinéma mondial ; Paris, Flammarion, 1972, 9e éd.,
p. XI. — — 5
Les mutilations et les travestissements des spectacles théâtraux sont
en effet, plus importants encore. Les variations d'un jour à l'autre, d'une
salle à l'autre, d'une saison à l'autre sont considérables et apparaissent
lorsque l'on compare un spectacle au début et à la fin de sa carrière.
D'importants passages sont enlevés ou ajoutés, des effets de mise en scène
transformés, sans oublier l'usure des décors et des costumes. Il faut éga
lement prendre en compte la nécessité d'adapter les spectacles aux scènes
qui les accueillent (1) : ces exigences obligent parfois à modifier l'équilibre
des plans, les entrées et les sorties des acteurs, à atténuer certains effets
précis aussi bien qu'à en accentuer d'autres.
Les spectacles pour enfants ont un caractère particulièrement fragile.
Ils ne sont presque jamais enregistrés, ni au magnétophone, ni au magnét
oscope ; ils ne figurent dans aucune sorte d'archives et ne laissent ainsi
le plus souvent aucune trace si ce n'est dans la mémoire des comédiens
et des techniciens. Le scénario lui-même n'est parfois qu'un canevas sur
lequel on a brodé et à partir duquel une série d'improvisations orales et
de jeux de scène se sont développés et transmis.
Ce caractère de fragilité du spectacle pose, bien entendu, de grandes
difficultés méthodologiques à qui veut en faire l'analyse et c'est pourquoi
nous avons toujours spécifié la nature de notre matériau : spectacle écrit
(texte ou scénario) ou spectacle représenté. De même en ce qui concerne
l'étude des réactions des enfants, comme nous le verrons plus loin, il nous
a paru indispensable d'assister à chaque représentation pour en faire
l'observation la plus précise possible sachant toutefois qu'en aucun cas
une telle observation ne parviendrait à recueillir toutes les informations
utiles.
C. Les sources orales.
Le matériel oral utilisé se compose pour l'essentiel d'une part des
entretiens que nous avons avec des animateurs de spectacles, des
auteurs, des acteurs, d'autre part d'exposés et de discussions intervenus
à l'occasion de colloques, de rencontres et de congrès.
Les entretiens pour la plupart suscités à notre initiative étaient semi-
directifs et devaient nous permettre de recueillir des informations sur
la situation du théâtre pour enfants ainsi que sur les projets, les inten
tions, les représentations culturelles des spécialistes auxquels nous nous
adressions. Il va de soi que nous avons utilisé ce type de documents avec
le souci de rester fidèle aussi bien au fond qu'à la forme de ces entretiens.
Mais une analyse critique de ces sources d'informations met souvent en
évidence certaines contradictions flagrantes entre les assertions des inter
locuteurs et la réalité des faits et d'autre part entre les présent
ées et d'autres rapportées ici ou là dans des articles de provenance
(1) Ainsi par exemple, le spectacle « 20 000 lieues sous les mers » de la com
pagnie Bazilier, doit être repensé selon que la scène est en profondeur ou en
largeur. — — 6
diverse. Nous pensons par exemple, aux déclarations ayant trait à la
participation des enfants à la création théâtrale.
Parmi le foisonnement des articles on peut relever les phrases sui
vantes qui montrent nettement un aspect contradi