Les pots de pharmacie à l Exposition de l ancienne faïence de Montpellier du musée Fabre. I. : avant 1600 - article ; n°178 ; vol.51, pg 129-132
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Les pots de pharmacie à l'Exposition de l'ancienne faïence de Montpellier du musée Fabre. I. : avant 1600 - article ; n°178 ; vol.51, pg 129-132

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1963 - Volume 51 - Numéro 178 - Pages 129-132
4 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Jean Thuile
Les pots de pharmacie à l'Exposition de l'ancienne faïence de
Montpellier du musée Fabre. I. : avant 1600
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 51e année, N. 178, 1963. pp. 129-132.
Citer ce document / Cite this document :
Thuile Jean. Les pots de pharmacie à l'Exposition de l'ancienne faïence de Montpellier du musée Fabre. I. : avant 1600. In:
Revue d'histoire de la pharmacie, 51e année, N. 178, 1963. pp. 129-132.
doi : 10.3406/pharm.1963.8245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1963_num_51_178_8245D'HISTOIRE ,'
REVUE
DE LA PHARMACIE
Septembre-Novembre 1963
LES POTS DE
à l'Exposition de
l'Ancienne faïence de Montpellier
du Musée Fabre
. * I. Avant 1600
; >
A cette exposition {1>, les visiteurs purent constater que la
quasi-totalité des uvres primitives en ancienne faïence languedo
cienne était redevable de leur réalisation aux commandes des apo
thicaires du xvie au xvne siècle. Autant dire que si nos potiers se
sont mis à la majolique, c'est sous l'impulsion des apothicaires à
qui les « monstres » de leurs confrères italiens, garnies de ces
admirables pots des xv* et xvie siècles, que nous ne cessons d'ad
mirer, devaient faire forcément envie, alors qu'ils étaient encore
condamnés aux verres et à la terre vernissée.
Aussi, aux noms des faiseurs d'uvres aussi connus mainte
nant que les Antoine Sy jalon, les Pierre et Jean Estève, les Pierre
Ducoin, les Favier, les Ollivier, est-il juste d'ajouter, pour leur
rendre l'hommage qu'ils méritent, ceux venus jusqu'à nous, des
apothicaires de cette époque qui assurèrent le développement de
cet art dans notre région : Balthazar Ollivier, d'Avignon ; René
de Mille et François Trouillas, d'Aix-en-Provence ; Jean Pascal,
de Frontignan ; le sieur Leroy, de Genève ; et de Montpellier :
Claude Boet, Claude Sigalon, fastueux apothicaire de peste et
prêteur au Trésor ; Bernardin Durrant, Pierre Puech, Jean Brun,
Laurent Bosc ; Daniel Ollivier, fils de noble Ollivier -Molinet
(1) Musée Fabre de Montpellier, juin-août 1962. * 130
'' - ' V»'.- BEVUE D'HISTOIRE * DE . LA PHARMACIE . . * . V
d'OUivier, grossiste en épices ; Henri Verchant, David Eustache ;
et ce Moyse Chaunel qui, fier de ses vitrines, les. vantait à ses
confrères pour les inciter à suivre son exemple. . î ,
Notre propos ne sera pas ici de confronter la production nî-
moise à lamontpelliéraine et de redire les arguments qui ont
valu à cette dernière d'occuper la place d'honneur qu'elle mérit
ait et dont elle avait été si longtemps écartée. Mais si nous re
prenons le palmarès que nous venons d'établir, nous constaterons
que Nîmes n'y figure que par un seul potier, Antoine Syjalon,
par un seul apothicaire, Balthazar Ollivier (1585) , et que tous les
autres noms cités sont ceux de maîtres montpelliérains et de leurs
clients.
Il était normal d'ailleurs que cette fabrication élît domicile
plus à Montpellier qu'à Nîmes. > ...
Dans cette dernière ville, elle se présente comme un cas acci
dentel, imputable à la seule présence de Syjalon. Ce fils orphelin
de tuiliers de Bellegarde, venu à Nîmes à la remorque de ses
cousins que leur nombre avait contraints à trouver pâture ail
leurs que dans le village natal, devait y être initié à l'art des
majoliques vers 1572 et y mourir en 1590, isolé, n'y ayant aucun
prédécesseur, n'y laissant aucun héritier direct, et sans qu'après
son décès ses neveux aient réussi à rallumer ses fours.
A Montpellier, au contraire, depuis le xiv8 tout au moins, la
poterie n'avait cessé d'être pratiquée, et les potiers y étaient nom
breux et connus. C'était d'autre part la grande ville universitaire
du Midi, la plus ancienne et la plus renommée des facultés de
médecine de province. Le commerce des drogues y était considé
rable et il est impensable que nos potiers aient pu laisser à des
concurrents étrangers le soin de le servir. Notre palmarès, suff
isamment éloquent à cet égard, ne fait d'ailleurs que confirmer
des découvertes d'archives et des solutions de bon sens.
Le xyr9 siècle appartient tout entier à Pierre Estève. De 1560
à 1596, il travaillera sans arrêt dans son atelier de la rue des
Carmes, au pied de l'ancienne église abbatiale devenue la cathé
drale Saint-Pierre. Réformé, iL l'est avec tiédeur et, en 1590,
retourne dans le giron de l'église romaine. Quel était au juste sa
situation sociale, quelle instruction avait été la sienne? De celles-
ci un témoignage nous reste, un seul, mais précieux : au bas d'actes
d'acquisitions immobilières et d'un prix-fait de 1571, une signa
ture aristocratique d'une calligraphie qui évoque immanquable
ment celle des « escripteaux » des inscriptions pharmaceutiques...
Il est peintre. Appelé successivement « orgeollier », puis potier,
puis peintre en poterie, c'est sous ce dernier vocable qu'après sa POTS DE PHARMACIE A L'EXPOSITION DE MONTPELLIER *3i LES
mort, il sera désigné. Des leçons italiennes qui sont à la base de
son initiation, il a pu, grâce aux dons que nous lui découvrons, se
dégager avec plus de facilité et plus rapidement que son confrère
nîmois. Car ses uvres seront construites pour que son pinceau
de peintre puisse s'y exercer. Et c'est dans ces réserves à portraits
qu'il faut le chercher et le trouver, plus que dans le décor adja
cent susceptible de nous dérouter, tout conventionnel dont il se
contentera longtemps, jusqu'au jour où il découvre ce thème nou
veau à la fleur de lys, dont l'idée put lui être suggérée par le long
commerce qu'il entretient avec Jehan Bouchet, l'inspirateur de
la série des Rois-de-France, dont il a transporté en couleurs vives,
sur l'émail crû, les bois gravés en noir : les fleurs de lys, au-dessus
de la salamandre royale, ne préfacent-elles pas le précieux regis
tre? La chevrette Oximel. S., de la Société archéologique de Mont-^
pellier, au portrait de Louis II, douzième roi, fils de Dagobert;
les trois pots droits sur piédouche ; Ext. Agaric, au portrait de
Clovis, cinquième roi, du Musée des Beaux - Arts de Narbonne ;,
17. MARTIATU, au portrait de Claude, deuxième roi, et E.
Lenit, à celui du dauphin François, fils de François Ier, ces deux-
ci faisant partie de la collection P. Nadaud, tous quatre, avec
leurs fonds bleus tapissés de fleurs de lys ocrées, appartiennent
à cette prise de conscience de valeur de l'artiste, que nous trou
vons ici dégagé de toutes influences étrangères, parfaitement mai-,
tre et sûr de lui - même.
L'uvre de Pierre Estève dut être considérable. Il ne nous
reste que quelque spécimens de ces séries numérotées qu'il dut
choisir suivant Timportance de la commande à exécuter : les dix
patriarches ; les douze tribus d'Israël ; les douze apôtres . . puis
les séries non limitées des saints, des papes, des empereurs d'Oc
cident, des rois de France : que l'on sache qu'en 1571 le seul apo
thicaire montpelliérain Claude Boet s'inscrivait à lui seul pour
288 chevrettes, pots grands et petits, tous peints à sa volonté.
De lui et de son fils, à une époque où les deux hommes étaient
retournés r« au papisme », nous connaissons encore quatre vases
pharmaceutiques, à sujets religieux, exécutés pour le même centre
hospitalier qui écussonnait « d'azur à une gerbe de cinq épis d'or,
surmontés d'une petite croix de même », soit trois chevrettes,
dfcux dans une collection particulière, la troisième a Sèvres, et
deux pots canons au Louvre, dont les sujets figurés s'accordent
par de quasi mystérieuses correspondances avec le produit que
le vase est destiné à contenir : le pot Benedicta Lax présente
une Annonciation, Benedicta tu in mulieribus étant les premiers
mots de la Salutation angélique ; le Diaprunis.. S. sainte Fran- 132 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
çoise, la tête et le haut du corps couverts du < dîaprum » de
l'ordre des Oblates dont elle est la fondatrice. Pour les trois che
vrettes de S. de.

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