Mémoire présenté à la commission d étude sur les services de santé et  les services sociaux
20 pages
Français

Mémoire présenté à la commission d'étude sur les services de santé et les services sociaux

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
20 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

MÉMOIRE PRÉSENTÉ À LACOMMISSION D’ÉTUDE SURLES SERVICES DE SANTÉ ETLES SERVICES SOCIAUX I nstitut national de santé publique du Québec 22 septembre 2000 TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ .................................................................................................................. 3INTRODUCTION ...................................................................................................... 51. LA PERTINENCE DU CADRE D’ANALYSE DE L’OMS........................................... 62. UNE PRIORISATION DES SERVICES ..................................................................... 83. LA RENTABILITÉ DES INTERVENTIONS PRÉVENTIVES.....................................124. LA PARTICIPATION PUBLIQUE AU PILOTAGE DU SYSTÈME ............................155. L’ENCLENCHEMENT D’UN PROCESSUS DE CHANGEMENT .............................16CONCLUSION ET ENGAGEMENTS DE L’INSPQ............................................................20 Institut national de santé publique du Québec 2 R ÉSUMÉ La révision de l’organisation et du financement des services de santé et des servicessociaux est devenue une démarche nécessaire à la préservation d’un système juste,efficace et abordable. La tâche est cependant complexe et les modifications à apporter ànotre système de santé gagneraient à être définies et évaluées à l’aide d’un cadred’analyse global comme celui développé par l’OMS dans son Rapport sur la ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

MÉMOIRE PRÉSENTÉ À LACOMMISSION D ÉTUDE SURLES SERVICES DE SANTÉ ETLES SERVICES SOCIAUX
 
 
 
 
 
 
 
 
 Institut national de santé publique du Québec
  22 septembre 2000
 
  
 TABLE DES MATIÈRES  
     RÉSUMÉ .................................................................................................................. 3INTRODUCTION ...................................................................................................... 5
1. LA PERTINENCE DU CADRE D ANALYSE DE L OMS........................................... 6 2. UNE PRIORISATION DES SERVICES ..................................................................... 83. LA RENTABILITÉ DES INTERVENTIONS PRÉVENTIVES.....................................124. LA PARTICIPATION PUBLIQUE AU PILOTAGE DU SYSTÈME ............................155. L ENCLENCHEMENT D UN PROCESSUS DE CHANGEMENT .............................16 
CONCLUSION ET ENGAGEMENTS DE L INSPQ............................................................20     
I nstitut national de santé publique du Québec
2
    RÉSUMÉ   La révision de lorganisation et du financement des services de santé et des servicessociaux est devenue une démarche nécessaire à la préservation dun système juste,efficace et abordable. La tâche est cependant complexe et les modifications à apporter ànotre système de santé gagneraient à être définies et évaluées à laide dun cadredanalyse global comme celui développé par lOMS dans sonRapport sur la santé 2000.  Dans ce cadre, le système de santé comprend non seulement les services personnelsofferts aux malades mais aussi les interventions collectives, généralement de naturepréventive, qui jouent un rôle important dans létat de santé dune population. Lessystèmes de santé y sont évalués en fonction des nombreux objectifs quils poursuivent :améliorer la santé de la population, réduire les écarts de santé, répondre aux attenteslégitimes de la population et ce sans discrimination envers les groupes plus vulnérables etenfin répartir équitablement le financement. Le niveau de financement nest pas un objectifdu système mais un choix politique et social. Pour un niveau de ressources donné, unsystème de santé est dautant plus performant quil réussit à bien atteindre les multiplesobjectifs fixés. Les premières estimations de lOMS suggèrent que la performance dusystème de santé canadien pourrait être meilleure, cest-à-dire quon pourrait mieuxatteindre les objectifs avec les ressources que nous investissons en santé. La structure dela prestation de services et celle du financement, les deux questions examinées par lacommission, sont identifiées comme deux déterminants fondamentaux de la performancedun système de santé.  Dans son analyse, lOMS insiste sur limportance de bien choisir les services qui sontofferts par le système de santé. Les ressources étant limitées et les capacitésdintervention saccroissant constamment, faire des choix est devenu inévitable. Ces choixdoivent viser à maximiser les effets sur la santé qui peuvent être obtenus des ressourcesdisponibles mais aussi prendre en compte les objectifs déquité et les priorités que lasociété se donne. Optimiser la performance du système de santé demande dopérer unepriorisation  sociale  des services offerts par le système de santé. Ce type de régulation,expérimentée dans quelques pays, fait défaut dans notre système de santé caractérisé parun contrôle passif des dépenses globales. Une telle priorisation devrait sappliquer tant auxservices personnels offerts par les prestataires de soins quaux interventions collectives deprévention. La priorisation des services nest pas la désassurance. Elle sen distingue parlapplication de critères de décision plus larges, la prise en compte explicite des valeurssociales et une plus grande souplesse dans lapplication des décisions. La priorisationexigerait une meilleure information que celle dont nous disposons actuellement et surtoutune plus grande implication de la population dans les choix.
 Institut national de santé publique du Québec
3
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux      Les interventions collectives de prévention de même que les pratiques préventivesintégrées à la pratique clinique sont souvent des approches efficaces et rentables. Desinterventions contre les risques infectieux, environnementaux et occupationnels ainsi quedes interventions pour modifier des habitudes de vie ou des conditions de vie nuisibles à lasanté peuvent contribuer directement à lamélioration de létat de santé moyen et à laréduction des écarts de cet état de santé. Les changements apportés à lorganisation et aufinancement du système doivent favoriser leur intégration dans la prestation des services.  Lanalyse de lOMS identifie le gouvernement comme responsable de la performancedensemble du système de santé. Il doit en assumer le pilotage, incluant la conduite desactions intersectorielles, et assurer la viabilité du système de santé. Cette viabilité tientpour beaucoup à sa légitimité auprès de la population. À cet égard, il apparaît nécessairequau-delà dune prestation des services plus sensible aux attentes de la population, lesprocessus centraux pour les décisions touchant les orientations nationales, lallocation desressources, lévaluation et la gestion densemble accordent plus de place et plus de poidsaux préoccupations et aux valeurs de la population.Au-delà des options soulevées par la Commission et des modalités éventuellementretenues, cest la capacité denclencher et de gérer des changements qui seradéterminante. Le processus de changement est tout aussi important et tout aussi complexeque le processus actuel de formulation des changements visés. Lexpérience des grandesréformes québécoises en santé et services sociaux illustre la complexité de ces processusde changement et les limites des approches administratives et planifiées. Pour le prochainépisode, on pourrait adopter une stratégie visant à enclencher le changement plutôt quà ledéfinir en détail à lavance. Dans une telle stratégie, il sagit dintroduire un nombre limitéde modifications qui soient susceptibles de faire évoluer lensemble du système vers lesobjectifs énoncés précédemment. Des modifications visant à accroître les responsabilitésdes groupes assurant les services de base ainsi que la capacité des citoyens à participeraux décisions centrales auraient une grande portée.  Finalement, lInstitut national de santé publique du Québec sengage à favoriserlimplication de la population dans les choix. Il le fera à travers la production et la mise àprofit des connaissances scientifiques dans le champ de la santé publique. Il participera àlévaluation dinterventions préventives et collaborera à lévaluation des technologies et desmodes dinterventions en santé. Sa contribution se fera également en relation avec lesstratégies densemble touchant la promotion de la santé et du bien-être. Elle prendra laforme danalyses prospectives sur létat de santé de la population et sur des risquesparticuliers ainsi que dévaluations de limpact sur la santé des changements dans lesservices personnels et les interventions préventives. En plus, lINSPQ pourra soutenirlimplantation des changements à travers son mandat de formation des intervenants ensanté publique et celui dinformation de la population.    
 Institut national de santé publique du Québec
4
INTRODUCTIONLInstitut national de santé publique du Québec (INSPQ) est un nouvel organisme, créé en1998, afin de consolider, développer et rendre plus accessible lexpertise de santépublique. LInstitut est un organisme public doté dun conseil dadministration autonome.La mission de lINSPQ, définie par sa loi constitutive, est de soutenir la ministre de la Santéet des Services sociaux ainsi que les régies régionales dans lexercice de leur mandat desanté publique. Il actualise cette mission: en développant, mettant à jour et diffusant des connaissances dans le domaine de lasanté publique; en informant la ministre des impacts des politiques publiques sur létat de santé et debien-être de la population;en informant la population en matière de santé ;  en administrant les laboratoires spécialisés dédiés à la santé publique; en favorisant la recherche, la formation et les échanges internationaux.Par ce mémoire, lInstitut veut apporter sa contribution aux débats visant à améliorerlorganisation et le financement des services de santé et des services sociaux. Le but estdassurer la préservation dun système efficace, efficient et équitable qui répond auxattentes de la population.La Commission a soumis à la discussion plusieurs options pour améliorer lorganisation etle financement du système québécois. Léventail et limportance des choix soulevés sontremarquables : réaménagement des incitatifs financiers et des centres de décision,modification de lallocation des ressources, décloisonnement du privé, du public et ducommunautaire, nouvelles modalités de dispensation des services sous régulationpublique. La reconnaissance du caractère limité des ressources, louverture et lepragmatisme caractérisent la démarche. Vue globalement, lentreprise constitue uneimportante mise en cause des modalités du système actuel, en particulier de la régulationhiérarchique héritée des années 60.
Cette mise en cause paraît à la fois prometteuse et nécessaire. La tâche est cependantcomplexe. Les avantages et inconvénients associés à lune ou lautre option de même queleurs répercussions non attendues dépendront de nombreux facteurs : les modalités particulières choisies pour chaque option ; la façon dont les différentes options retenues seront harmonisées ; la stratégie choisie pour leur mise en uvre ; la capacité dadapter la gestion de lensemble à lévolution du contexte québécois.Il est donc important de discuter ces options particulières et de cerner leurs modalités àlaide dun cadre danalyse global. Celui développé par lOMS dans sonRapport sur lasanté 2000 nous semble particulièrement approprié.
I nstitut national de santé publique du Québec
5
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     
1. LA PERTINENCE DU CADRE D ANALYSE DE L OMS 
LeRapport sur la santé dans le monde 2000 récemment publié par lOMS est consacré àlanalyse des systèmes de santé. Dans son message introductif le Dr Gro HarlemBrundtland, directeur général de lorganisation, indique que la raison dêtre de ce rapportest lamélioration de la performance des systèmes de santé dans le monde. Elle dit espérerque cette publication aidera à déterminercomment évaluer et améliorer lesEncadré 1.1systèmes de santé. LInstitut juge queCadre de l OMS pour l analyse des cette contribution de lOMS est dunesystèmes de santétgrraavnaduex  dqeu allai téC oetm fmoirst sipoenr.tinente pour lesSystème de sant錠Lensemble des activités dont le butLe rapport propose un cadre densemble premier est le maintien et lamélioration de nal les systèmes de santé la santé.ur a[peoncadré 1.y1s]e. rL a définition de systèmedeObjectifs fondamentaux des systèmes de  lOMS esantélsaarngteé  rpeoteurn uine cpluarre à la fosits  slueffsi ssaemrvmiceenstŒ Santé : améliorer la santé et léquité de sapersonnels offerts aux malades et les distribution dans la population. interventions collectives, généralement deŒ Réactivité : répondre aux attentes de lanature préventive, qui jouent un rôle population et ce sans discrimination pourmajeur dans létat de santé dune les différents groupes qui la composent.population.Œ Équité du financement : répartir équita-blement le fardeau du financement.dAem léali oproepr ullaa tsioann tée,t  rrééppoarntidrr eé qauuitx aabtlteemnteenstPerformance des systèmes de sant錠Le degré datteinte des objectifs comptele financement sont les objectifs tenu du niveau de développement social etfÉonditaém eetntaux des systèmes de santé.des ressources investies.soqnut les  pqruinalcitipé esd ess osuesr-jvaicceesn tsd e à sacnetséResponsabilitétifs et des valeurs qui fontŒ Le gouvernement est responsable de laocobjnescensus au Québec. Léquité estperformance densemble du système derecherchée dans la réduction des santé.inégalités de santé, dans la façon dont lesystème de santé traite les différents groupes de la société et dans le partage dufinancement. La qualité se mesure par les résultats de santé que le système de santépermet datteindre et dans la façon dont il répond aux attentes légitimes des citoyens. Cedernier élément, appelé réactivité, inclut le respect des droits des individus (dignité,confidentialité, autonomie) et lattention portée aux patients (rapidité de prise en charge,installations adéquates, accès au réseau social et choix du prestataire). Inscrire lasensibilité aux attentes de la population comme un des objectifs fondamentaux dessystèmes de santé est un élément novateur et important du cadre proposé par lOMS.
Contrairement à la façon dont le débat est souvent posé chez nous, on remarquera que leniveau de financement nest pas un objectif du système de santé. Les ressourcesconsacrées à la santé sont plutôt considérées comme un intrant pour lévaluation de laperformance. Un système de santé est dautant plus performant quil optimise lerendement de ces ressources, cest-à-dire quil obtient un score élevé dans latteinte de
I nstitut national de santé publique du Québec
6
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     ses objectifs avec un niveau de ressources donné. La détermination du niveau definancement est considérée comme un choix social et politique.LINSPQ adhère à cette façon de voir etsuggère que la Commission prenne en comptele cadre de l OMS pour définir et évaluer les changements quelle proposera à la ministre.Les objectifs fondamentaux du cadre OMS nous semblent dautant plus pertinents quilsrenvoient aux valeurs sociales qui ont été à lorigine du système actuel et ils saccordentavec les valeurs de référence énoncées par la ministre et la Commission.Le rapport de lOMS présente aussi un classement des systèmes de santé des différentspays membres de lorganisation. Cet aspect du document, cest-à-dire les indicateursretenus et les données utilisées pour les mesurer, est préliminaire et les auteurs nousdisent quil sagit dun premier essai susceptible dêtre amélioré lors des prochainespublications. Malgré ces réserves, certains constats généraux peuvent être faits. Lesystème de santé canadien obtient de très bons résultats en terme datteinte des objectifs.Il arrive par exemple au 7e rang de lensemble des pays lorsquon regarde lindicateurévaluant les résultats globaux. Cet indicateur est une mesure combinée de latteinte desobjectifs de santé, de réactivité et déquité du financement. Par contre, au niveau de laperformance globale, cest-à-dire quand ces résultats globaux sont examinés en prenanten compte les ressources investies et le niveau de développement du pays, le Canadatombe au 30e rang. Une meilleure utilisation de ses ressources ressort donc comme unenjeu important de notre système de santé et des propositions de changement que laCommission fera à la ministre.Le rapport de lOMS identifie les secteurs à améliorer et donne des exemples de pays plusperformants dont il faudrait sinspirer. Les Etats-Unis dAmérique ne sont vraiment pasdans la course contrairement à ce que laissent penser les tenants de la privatisation sansencadrement. Ce pays est au 15e rang en terme de résultats globaux et 37e au niveau dela performance globale.Selon lOMS, la performance dépend de la façon dont le système de santé sacquitte dequatre fonctions fondamentales : la prestation de services, la gestion des ressources, lefinancement et ladministration générale. Brièvement, les principaux messages sur cesfonctions peuvent être résumés de la façon suivante :Œ Au niveau de la prestation de services, le rapport fait ressortir limportance de bienchoisir et organiser les services. Les ressources étant limitées, elles doivent êtreaffectées aux interventions efficaces et rentables en conformité avec des prioritésclairement établies. Concernant lorganisation des services, les structureshiérarchiques et les marchés non-réglementés sont jugés déficients. Le recours à uneintégration souple des prestataires des soins, particulièrement médecins et hôpitaux,via des contrats établis avec le gouvernement apparaît une approche plusprometteuse. Limportant est quavec ces arrangements les services soient rendus defaçon efficiente et que les priorités soient respectées. Léchange dinformation permispar les techniques modernes de communication favorise lintégration tout en préservantlautonomie des prestataires de soins.
I nstitut national de santé publique du Québec
7
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     Œ Au niveau des ressources, le rapport souligne quun système de santé repose sur unegrande diversité dapports : une variété de ressources humaines quelquefois trèsspécialisées et longues à former, des installations physiques, des équipements, desfournitures, des médicaments et des connaissances. La qualité de ces ressources doitêtre maintenue et le financement bien réparti entre les dépenses de fonctionnement etles investissements. Une bonne performance du système de santé demande de bienplanifier et équilibrer le dosage de ces divers types de ressources en fonction delévolution des besoins, des attentes et de la technologie. Cette adaptation devrait êtrerecherchée par lélaboration dorientations et la mise en place de régimes dincitationadéquats.Œ Au niveau du financement, pour garantir léquité et la protection contre le risquefinancier, il faut instaurer un niveau de prépaiement élevé (impôt, taxe, cotisation, primedassurance), répartir le risque, subventionner les pauvres, éviter la fragmentation dufinancement et instaurer des mécanismes de paiement incitant à améliorer la qualitédes services et la réactivité du système.Œ Ladministration générale englobe la définition de la structure densemble du systèmede santé, des finalités et de lorientation des politiques sanitaires, lactionintersectorielle, lexercice dune influence via la réglementation et le plaidoyer ainsi quela collecte et lexploitation de linformation. En dernier ressort, cest au gouvernementquincombe la responsabilité de la performance densemble du système de santé.Trois thèmes prenant appui sur lanalyse de lOMS seront développés dans les sections quisuivent.La recherche d tèune meilleure utilisation des ressources etun sys me plussensible aux attentes d une population bien informée constituent la trame de fond delexamen qui est fait. Ces thèmes sont :Œ une priorisation des servicesŒ la rentabilité des interventions préventivesŒ la participation publique au pilotage du système
2. UNE PRIORISATION DES SERVICESChaque année, de nouveaux moyens deviennent disponibles pour prévenir, diagnostiquerou traiter les maladies. De façon très juste, la commission a identifié le progrèstechnologique, très rapide dans le domaine de la santé, comme lune des principalescauses des fortes pressions sexerçant sur les dépenses de santé. En effet, la technologieajoute sans cesse aux capacités dintervention du système de santé. La variété et lenombre dinterventions produites par le système saccroissent constamment et il en est demême pour les attentes de la population. Les interventions de santé nont cependant pastoute la même valeur, certaines sont plus efficaces que dautres et leur coût-efficacité peutgrandement varier. De plus, pour une intervention donnée, lefficacité et le coût-efficacitévarieront de façon importante en fonction des circonstances dutilisation.
 Institut national de santé publique du Québec
8
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     Dans son rapport, lOMS porte une attention particulière à la question du choix desinterventions de santé [encadré 2.1]. Lorganisme dont le slogan a été pendant denombreuses années  La santépour tous  parle maintenant deEncadré 2.1nouvel universalisme. Le motOrientations de lOMS quant au choix desrationnement est souvent utiliséinterventions de santédans ce rapport qui sembleJustificationmarquer un tournant dans saŒ Un rationnement inévitable : il nest plusréflexion. La pensée exprimée sible doffrpeut être résumée comme suit.Conpcoesptir tous les services à tous.Optimiser la performance duŒ Nouvel universalisme : dispenser à toussystème de santé demande dechoisir les interventions de santédcee uxh aquuti e enq uoanltit éb escohioni sdise s ssuori nlsa  ebssaesnet iedlsequi seront offertes. Les ressources critères de coût, defficacité et dacceptabilitécommandées par la technologieactuellement disponible sont telles sociale.quil nest plus possible doffrir toutResponsabilitépour tous.Les interventionsŒ Gouvernement : responsable de ladevraient être choisies sur laperformance densemble du système debase de critères de coût,spraensttéa, tiilo ndso iet sstadsésfiunrieer  etq uapupnlieq ueénev.eloppe ded efficacité mais aussi des valeurs de la société.LOMSPrincipe pour le choix des interventions:souligne que la responsabilité deŒ Optimisation : maximiser les effets sur laune santé pouvant être tirés des ressourcesdéfinir et de faire appliquertati disponibles sous réserve des objectifs deenveltoipepnte  auodue vernepmreenst.Ào nlasréduction des inégalités et des problèmes de paapgpea r65 du  gdocument, on peutsanté prioritaires qui ont été retenus.lire :  Tous les pays doiventinstaurer une politique claire derationnement des interventions et veiller à ce que leurs ressources dont le montant estlimité soient affectées à des domaines considérés comme hautement prioritaires. Vivre avec des ressources limitées est une réalité de tout système de santé. Chez nosvoisins du Sud, dont la dépense de santé par habitant est pourtant deux fois plus élevéeque la nôtre, le rationnement sexprime en particulier par labsence de couverturedassurance pour plusieurs dizaines de millions de personnes. Chez nous, ses principalesmanifestations sont lengorgement des services et les files dattente. Il en est ainsi parceque nos mécanismes de régulation sappliquent surtout à contrôler la quantité totale deressources consommées par le système et interviennent peu pour sélectionner lesinterventions plus rentables.Une exception à cette règle générale de contrôle par enveloppe globale est le secteur desservices ultraspécialisés requérant des installations coûteuses, limagerie par résonancemagnétique par exemple. Dans ce domaine, il y a un mécanisme de micro-contrôle, toutprojet devant faire lobjet dune autorisation ministérielle. On constate toutefois, dans cecas, labsence dénoncé formel sur les critères qui sont appliqués pour accepter ou refuserun projet. Ladoption de critères cohérents avec les orientations mises de lavant par lOMS
I nstitut national de santé publique du Québec
9
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     donnerait plus de crédibilité et de transparence au processus et serait susceptibledaméliorer la performance du système de santé.Une évaluation récente du Conseil dévaluation des technologies de la santé (CETS) ar lesillustre de façon frappante les pressions engendrées sur notre système de santé pnouvelles technologies coûteuses1.Les dispositifs d assistance ventriculaireimplantables (DAVI) sont des nouvelles technologies qui permettent dajouter plusieursmois à la vie de certains patients souffrant dinsuffisance cardiaque [encadré 2.2]. Dansson rapport, le CETS indique que cette technique nest plus considérée commeexpérimentale et quelle se développe rapidement.Utilisés chez les candidats à laEncadré 2.2transplantation cardiaque pour faire leLes dispositifs dassistance ventriculairepont jusquà la transplantation, lesimplantables (DAVI)DAVI permettent de faire passer lescritaux de survie à cinq ans des patientsŒD ePopmtipoen miniature implantable utilisée pourtransplantés de 70% à 90%. Le coût roltotal dune implantation de DAVI est depdinsounfgfiesra nlca e vciaer didaeq upeersonnes souffrant138 000 $. Tenant compte du fait queCoût unitaire30% des patients chez qui un DAVI estimplanté ne survivront pas jusquà laŒ Appareil : 90 000 $transplantation, le CETS calcule queŒŒ  ITmotpalla :n t1a3ti8o n0 0d0e  $lappareil : 48 000 $les DAVI ajoutent 200 000 $ au coûtdune transplantation cardiaque. IlŒR apDpeo rt5 0c o0û0t-ef$ficàa 1ci86 000 $ par année de vieestime quavec cette technique il en 0coûte, selon les applications, de ajoutée50 000 $ à 186 000 $ pour ajouter uneImpact sur les dépenses annuelles de santéannée de vie. Par comparaison, leŒ 3,8 M$ pour un programme limité à 10 casrapport coût-efficacité du dépistage du par ancancer du sein a été estimé à environŒ570 M$ pour un programme de 1 500 cas 5 000 $ par année de vie ajoutée2.par anSelon les estimés du CETS, les DAVIpourraient avoir un impact majeur sur les dépenses de santé. Un programme restreint auxcandidats à la transplantation et limité à 10 implantations par année entraînerait desdépenses annuelles denviron 4 millions $. Mais un programme de 1 500 cas par an, ce quicorrespond à des estimations de besoins déjà publiées, ajouterait 570 millions $ auxdépenses des hôpitaux. Cette somme est très importante pour une seule innovation. Ellecorrespond à plus de 10% du budget total des hôpitaux de soins généraux et spécialisésdu Québec qui, en 1998-99, sélevait à 5,2 milliards $.Au moins trois implantations de DAVI ont été réalisées au Québec sans quune décisionformelle dinclure ou non ce service parmi les prestations assurées ait été prise. Lorsque                                               1 Conseil dévaluation des technologies de la santé du Québec.Les dispositifs dassistanceventriculaires implantables : devraient-ils être employés au Québec ?(CETS 2000-1 RF).Montréal : CETS, 2000, viii - 40p.2 Conseil dévaluation des technologies de la santé. Dépistage du cancer du sein au Québec :estimations des coûts et des effets sur la santé.CETS, Montréal, novembre 1990.
I nstitut national de santé publique du Québec
10
 Mémoire présenté à la Commission détude sur les services de santé et les services sociaux     cela se produit, le programme ne reçoit pas de financement du gouvernement. Lesressources du système de santé sont dirigées vers ces nouvelles activités et ne sont parconséquent plus disponibles pour dautres services pouvant possiblement apporter demeilleurs résultats de santé par dollar investi. Selon lOMS, cette situation nest pasoptimale. Pour de tels cas, il serait préférable de se donner des mécanismes de décisioncollective. Ceux-ci reposeraient sur des critères de décision précis et un processus dedécision transparent dans lequel une large place serait faite aux valeurs de la société.
Des propositions récentes du côté del assurance médicaments montrent une adaptationintéressante aux difficiles problèmes de décision posés par les technologies coûteuses. Leprogramme dassurance médicaments connaît une croissance de coût très rapide, environ15% par année, et larrivée de médicaments coûteux, des coûts annuels de traitementsupérieurs à 10 000 $ voire 100 000 $ par patient, sont devenus une réalité de plus en plusfréquente. Dans son document de consultation3, le ministère de la Santé et des Servicessociaux propose une refonte du cadre décisionnel pour déterminer les médicamentscouverts par le régime.Les modifications proposées touchent tantÉvolution réceEnntec addes   2p.a3ramètres pourles critères que le processus de décisiondécider de la couverture offerte par[encadré 2.3]. La perspective individuellequi sous-tend les critères actuels estlSiatsuastuiorannaccet umeléledicamentsremplacée par des critères sappuyant surŒ Critères : valeur thér tique et jusune perspective plus collective et globale : apeu -effets sur la santé de la population, coût-Œ tReescsoe mdum aprnidxation de couverture : faitefficacité, impact net sur les dépenses de par un petit groupe dexperts. esanté et valeurs de la société. Larecommandation de couvrir ou non unProposition avancéemédicament qui, à présent, relève dunŒ Critères : effets sur la santé (efficacitégroupe restreint dexperts serait confiée à et sécurité), coût-efficacité, impact netun comité composé à la fois dexperts et de sur les dépenses de santé et valeurs denon-experts représentant la population. Les la société.experts sont essentiels pour lapplication etŒ Recommandation de couverture : faitelinterprétation adéquates des critères par un groupe formé dexperts et deobjectifs mais faire une recommandation, non-experts chargés dincorporer lesdans les cas difficiles, demande aussi valeurs de la société dans les choix.dappliquer des choix de valeur. Ajouter desreprésentants de la société pour appliquerces choix accroît la transparence et la légitimité du processus.Un autre axe majeur de la réforme proposée pour lassurance médicaments est lerenforcement des revues dutilisation des médicaments. Le conseil, formé dexperts et dereprésentants de la population, chargé de faire des recommandations sur la couverturedes médicaments aurait aussi le mandat de favoriser leur utilisation optimale. Linformationaux professionnels de la santé et les revues dutilisation des médicaments seraient lesdeux principales stratégies employées pour actualiser ce mandat. Toutes deux demandent                                               3 Ministère de la santé et des services sociaux.Les pistes de révision du Régime généraldassurance médicaments.Québec, 2 février 2000.
I nstitut national de santé publique du Québec
11
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents