Pour l'économiste Christian Saint-Etienne, la situation économique de l'Europe est paradoxalement bonne : «Sur l'ensemble de la zone Euro, le déficit n'est que de 4% du PIB, contre 9% au Royaume-Uni et 10% aux États-Unis. De plus, la balance courante des paiements de la zone est à l'équilibre alors que le déficit courant atteint 3% du PIB aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il n'y a donc pas de crise économique européenne, mais bien une crise de structure». L'absence de gouvernement économique, de budget fédéral et d'une coordination en matière fiscale et sociale explique la situation actuelle. «La "règle d'or" instaurée en 2011 pour les États membres de la zone existe pour 49 des 50 États américains. Mais les États-Unis disposent d'un budget fédéral pour faire face aux crises et instaurer une dynamique de développement pour l'ensemble du pays». Grâce à Mario Draghi, la BCE est enfin devenue une banque centrale de plein exercice en décidant d'acheter des titres de dette publique sans limitation de montant et de durée, ce qui donne une assise institutionnelle et monétaire pour une stratégie crédible de sortie de crise.