TRIMEDIA n°3-mars 1978

Esj Lille, C.R.I.C Lille

Description

Dossier thématique du n°3 de la revue : la presse et l'école
Interview : Un patron de presse parle : la presse de province doit évoluer. Propos de J.F. Lemoine, alors à la direction générale de "Sud-Ouest" et vice-président du S.N.P.Q.R (syndicat national de la presse quotidienne régionale) recueillis par Brigitte Hug, ancienne élève de L'ESJ.
A lire également : Un article de François Richaudeau "Quels sont les mots les plus efficaces ?" dans la rubrique Techniques du journalisme.
Un autre rédigé par Loïc Hervouet, ancien de l'ESJ mais surtout ancien chef de rédaction à "Ouest-France", "militant du journalisme ou journalisme militant" dans la rubrique Tiers-Monde.

Sujets

• ESJ
• Science de l'information
• Trimedia
• Presse
• École

Informations

• Publié par: docpresseESJ
• Publié le: 22 juin 2012
• Nombre de lectures: 116
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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

ISSN 0153-0429 TRMCDBi Ecole Supérieure de journalisme de Lille numéro 3 Centre de Recherche mars 1978 sur l'Information et la Communication (C.R.I.C.) SOMMAIRE PRESENTATION 2 Presse, école, liberté Hervé Bourges VIE PROFESSIONNELLE Condamné à disparaître, le "grand reportage" ? Maurice Tingaud C "Sud" : pour le droit à une information différente. Jean-Michel Laffont O Témoignage : L'esquisse d'un autre journalisme Alain Doudiès Ç Libéralisme et liberté de l'information SCIENCES DE L'INFORMATION Emmanuel Derieux INTERVIEW |2 Un patron de presse parle : la presse de province doit évoluer. Propos de J.-F. Lemoine recueillis par Brigitte Hug TECHNIQUE DU JOURNALISME JO Quels sont les mots les plus efficaces ? François Richaudeau DOSSIER : 22 ATTENTION,JOURNAL ENJEUX 24 ^ourna'' école : l'entrechoc des cultures René Pucheu OQ ...mais dans quelle école ? Pierre Emmanuel METHODES ET OUTILS L'éditorial au microscope Jules Gritti OA Journaux en dossiers ^ — "Dossiers et documents" — "Les pages de l'Evénement' PARTENAIRES La petite musique des sigles André Caudron Al Journalistes, enseignants : réconcilier les frères ennemis Jean-Yves Ruaux AQ Un philosophe et le journal Propos recueillis par Edith Pillain et Jean-Louis Prévost. CO Bilan d'une visite ^ Edith Pillain et Jean-Louis Prévost E4 Deux mille trois cents regards neufs Gérard Léval REFLEXION : Littérature et journalisme Lucien Guissard TIERS-MONDE : Faire une radio au service de l'Afrique Henri Bandolo BIBLIOTHEQUE : Militant du journalisme et journaliste militant Loi'c Hervouet du monde de la presse et de celui de l'éduca- tion. Depuis une génération la radio et la télévision rythment la vie quotidienne, im-PRESSE, prègnent les mentalités, modèlent les com- portements des jeunes. Mais la presse écrite ? L'omniprésence de ECOLE, l'audio-visuel a chassé le goût de la lecture chez beaucoup d'adultes. A plus forte raison chez les enfants qui dès leur plus jeune âge en subissent l'oppression. LIBERTE. Comment croire qu'à l'issue de leur scolarité ils veuillent lire des journaux s'ils n'y sont Exigence essentielle de toute société at- pas initiés ?A moins d'y être portés par leur tachée aux libertés, le pluralisme de l'infor- milieu socio-culturel ou engagés par des mation, droit d'expression de tous les choix personnels. L'école sans doute privi- courants de pensée trouve naturellement légie l'écrit. Mais les travaux qu'elle propose pour défenseur les partis, les syndicats, les ne préparent pas à une lecture critique de églises, et... les journalistes qui en font le l'actualité, ni à une perception correcte des thème de fréquents débats. Encore faut-il, média. Elle doit pourtant en proposer l'apprentissage, si son rôle est d'adapter les au delà de l'affirmation de principe, rap- élèves aux réalités du monde présent. Sans peler les données qui en conditionnent la doute nombre d'enseignants n'ont-ils pas sauvegarde, évaluer le rôle et les comporte- attendu une circulaire ministérielle pour ments respectifs de la radio, de la télévision, prendre l'heureuse initiative d'introduire de la presse écrite, être attentif aux ten- dans leurs classes l'étude du journal. Le plus dances nouvelles. souvent sous forme de documentation. Plus La presse de province, en dépit du phéno- rarement pour une investigation sur l'infor- mène des concentrations a jusqu'ici tenu mation. Voilà qu'en haut lieu on les y bon dans la tourmente qui secoue les média convie. Tous ne sont pas acquis à cette et ne constitue pas un fait à part mais s'ins- recherche ni préparés eux-mêmes à cette crit dans un climat de crise générale, natio- approche. Raison de plus pour élargir le nale et mondiale. Mais quel est son avenir ? débat, l'éclaircir, confronter les points de Dans ce numéro, un jeune "patron" de vue, les expériences de journalistes, d'ensei- presse qui a déjà fait ses preuves, se pro- gnants. nonce pour une nécessaire évolution de la presse régionale. En parallèle on enregistre, Il n'est pas indifférent dans notre société au travers d'un exemple significatif, celui trop cloisonnée que les hommes de presse de l'hebdomadaire "Sud", l'émergence d'une s'ouvrent aux réalités scolaires, que les jeu- "autre presse", qui nourrit peut-être beau- nes entrent en contact avec des journaux va- coup d'illusions, mais qui dérange, aiguil- riés, que les éducateurs leur donnent accès lonne et stimule. aux mécanismes et au langage des différents média. Ainsi s'enrichit le pluralisme, s'ins- Notre dossier, consacré à "la presse à l'éco- taure la participation, ainsi l'information le" répond à un double souci : participer cesse de circuler à sens unique pour devenir à l'information, et engager une réflexion une véritable communication. critique à partir de quelques témoignages et analyses, sur un sujet trop longtemps ignoré, Hervé Bourges mais qui commence à mobiliser l'attention Cette longue route, je l'ai prise et la suis encore. Faut-il dire que la fatigue physi- que est venue peu à peu ? Chacun s'en doute. Mais l'âge des muscles n'a rien à voir avec celui qui se compte en curiosi- tés et, par la même, en insatisfactions. Car, derrière les portes ouvertes par tou- tes les escales, d'autres s'entrebâillent qu'il faudrait pouvoir pousser. Ainsi, naît l'incommensurable privilège de CONDAMNE la découverte sans cesse renouvelée. Pour celui que le voyage ennuie, dont le regard ne se porte plus sur les merveilles et...les A DISPARAITRE, horreurs du monde, pour ce blasé, il est temps de chausser les "charentaises". LE "GRAND La longue silhouette, le visage buriné d'un très grand aîné, Jean Perquelin, m'apparais- sent. Sa naissance remontait à la dernière REPORMGE*? décennie du siècle dernier. A chacun de nos retours, il venait nous implorer : Maurice Tingaud, grand reporter à l'Agence "alors, raconte...". C'était il n'y a pas A.I.G.L.E.S. et au Dauphiné Libéré. plus de sept ou huit ans, à Grenoble... Au fait, ce privilège n'est-il pas une espè-Etrange... Hervé Bourges m'a demandé de ce de jeunesse toujours recommencée ? réfléchir sur ce qui, en général, ressemble le plus à une suite de mouvements instin- Mais voilà que, dans cette quête aventu- tifs : le métier de "grand reporter". No- reuse des dix visages du grand reporter, tez -je vous en prie- ces guillemets. Ils se lèvent les inquiétants brouillards du ont une signification. Ils veulent exprimer doute. Car, enfin...comment se persuader que la classification de la convention col- soi-même de la justesse de son témoigna- lective, celle -beaucoup plus expressive- du ge, de l'équité de son jugement ? barême des salaires, ne peuvent, en aucun En effet, hors l'aptitude originelle à voir cas, marquer une quelconque supériorité et à entendre, il est bien difficile de se professionnelle. fier aux connaissances accumulées, avant Car -voyez-vous- lorsque le temps, ce hier, au cours des humanités, hier, dans "zoom" implacable, précise les images du l'existence errante du professionnel. passé, il apparaît que notre profession On s'effraie de la somme des choses rete-s'accompagne, d'abord, d'une très longue nues. On s'apeure plus encore du caractè-leçon de modestie. Les années s'ajoutent re