Faust (opéra)
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>FaustJules Barbier et Michel CarréMusique de Charles GounodOpéra en cinq actesPersonnages * Faust (ténor) * Méphistophélès (basse) * Marguerite (soprano) * Valentin (baryton) * Siébel (soprano, personnage masculin) * Wagner (basse) * Marthe (mezzo-soprano) * Chœur : Étudiants, soldats, bourgeois, sorcières etc.PREMIER ACTEPremière scèneLe cabinet de Faust(La nuit. Faust est assis devant une table chargée de parchemins. Un livre estouvert devant lui.)FAUSTRien !En vain j’interroge, en mon ardente veille,la nature et le Créateur ;pas une voix ne glisse à mon oreilleun mot consolateur !J’ai langui triste et solitaire,sans pouvoir briser le lienqui m’attache encore à la terre !Je ne vois rien ! Je ne sais rien !Rien ! Rien !(Il ferme le livre et se lève.)Le ciel pâlit ! Devant l’aube nouvellela sombre nuit s’évanouit !Encore un jour ! Encore un jour qui luit !Ô mort, quand viendras-tum’abriter sous ton aile ?(Il saisit une fiole sur la table.)Eh bien ! Puisque la mort me fuit,pourquoi n’irais-je pas vers elle ?Salut, ô mon dernier matin !J’arrive sans terreurau terme du voyage ;et je suis, avec ce breuvage,le seul maître de mon destin !(Il verse le contenu de la fiole dans une coupe de cristal. Au moment où il vaporter la coupe à ses lèvres, des voix de jeunes filles se font entendre audehors.)CHŒUR DE JEUNES FILLES (au dehors)Ah !Paresseuse fillequi sommeille encor !Déjà le jour brillesous son manteau d’or ...

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>tsuaFJules Barbier et Michel CarréMusique de Charles GounodOpéra en cinq actesPersonnages   * Faust (ténor)   * Méphistophélès (basse)   * Marguerite (soprano)   * Valentin (baryton)   * Siébel (soprano, personnage masculin)   * Wagner (basse)   * Marthe (mezzo-soprano)   * Chœur : Étudiants, soldats, bourgeois, sorcières etc.PREMIER ACTEPremière scèneLe cabinet de Faust(La nuit. Faust est assis devant une table chargée de parchemins. Un livre estouvert devant lui.)TSUAFRien !En vain j’interroge, en mon ardente veille,la nature et le Créateur ;pas une voix ne glisse à mon oreilleun mot consolateur !J’ai langui triste et solitaire,sans pouvoir briser le lienqui m’attache encore à la terre !Je ne vois rien ! Je ne sais rien !Rien ! Rien !(Il ferme le livre et se lève.)Le ciel pâlit ! Devant l’aube nouvellela sombre nuit s’évanouit !Encore un jour ! Encore un jour qui luit !Ô mort, quand viendras-tum’abriter sous ton aile ?(Il saisit une fiole sur la table.)Eh bien ! Puisque la mort me fuit,pourquoi n’irais-je pas vers elle ?Salut, ô mon dernier matin !J’arrive sans terreurau terme du voyage ;et je suis, avec ce breuvage,le seul maître de mon destin !(Il verse le contenu de la fiole dans une coupe de cristal. Au moment où il vaporter la coupe à ses lèvres, des voix de jeunes filles se font entendre audehors.)CHŒUR DE JEUNES FILLES (au dehors)! hA
Paresseuse fillequi sommeille encor !Déjà le jour brillesous son manteau d’or.Déjà l’oiseau chanteses folles chansons ;l’aube caressantesourit aux moissons ;le ruisseau murmure,la fleur s’ouvre au jour,toute la natures’éveille à l’amour !TSUAFVains échos de la joie humaine,passez, passez votre chemin !Passez, passez !Ô coupe des aïeux, qui tant de fois fus pleine,pourquoi trembles-tu dans ma main ?(Il porte de nouveau la coupe à ses lèvres.)CHŒUR DE LABOUREURSAux champs l’aurore nous rappelle ;on voit à peine l’hirondelle,qui vole et plonge d’un coup d’ailedans la profondeur du ciel bleu !Le temps est beau, la terre est belle ;béni soit Dieu !LES JEUNES FILLES et LES LABOUREURSBéni soit Dieu !FAUST (reposant la coupe)Dieu ! Dieu ! Dieu !(Il se laisse retomber dans son fauteuil.)Mais, ce Dieu que peut-il pour moi ?Me rendra-t-il l’amour, la jeunesse et la foi ?Maudites soyez-vous, ô voluptés humaines !Maudites soient les chaînesqui me font ramper ici-bas !Maudit soit tout ce qui nous leurre,vain espoir qui passe avec l’heure,rêves d’amours ou de combats !Maudit soit le bonheur, maudite la science,la prière et la foi !Maudite sois-tu, patience !À moi, Satan ! à moi !Deuxième scèneMÉPHISTOPHÉLÈS (apparaissant brusquement)Me voici !D’où vient ta surprise ?Ne suis-je pas mis à ta guise ?L’épée au côté, la plume au chapeau,l’escarcelle pleine, un riche manteausur l’épaule ; en sommeun vrai gentilhomme !Eh bien, docteur, que me veux-tu ?Voyons, parle ! Te fais-je peur ?NFoAnU.ST
MÉPHISTOPHÉLÈSDoutes-tu de ma puissance ?TSUAFPeut-être !MÉPHISTOPHÉLÈSMets-la donc à l’épreuve !UAFTSVa-t’en.MÉPHISTOPHÉLÈSFi ! c’est là ta reconnaissance !Apprends de moi qu’avec Satanl’on en doit user d’autre sorte,et qu’il n’était pas besoinde l’appeler de si loinpour le mettre ensuite à la porte !TSUAFEt que peux-tu pour moi ?MÉPHISTOPHÉLÈSTout. Mais dis-moi d’abordce que tu veux. Est-ce de l’or ?TSUAFQue ferais-je de la richesse ?MÉPHISTOPHÉLÈSBon ! je vois où le bât te blesse !Tu veux la gloire ?TSUAFPlus encor !LMaÉ pPuiHsIsSaTnOceP ?HÉLÈSTSUAF! noNJe veux un trésorqui les contient tous !Je veux la jeunesse !À moi les plaisirs,les jeunes maîtresses !À moi leurs caresses !À moi leurs désirs !À moi l’énergiedes instincts puissants,et la folle orgiedu cœur et des sens !Ardente jeunesse,à moi tes désirs,à moi ton ivresse,à moi tes plaisirs !MÉPHISTOPHÉLÈSFort bien ! Je puis contenter ton caprice !
TSUAFEt que te donnerai-je en retour ?MÉPHISTOPHÉLÈSPresque rien :ici, je suis à ton service,mais là-bas tu seras au mien.TSUAFLà-bas ?MÉPHISTOPHÉLÈS (lui présentant un parchemin)Là-bas. Allons, signe.Eh quoi ! ta main tremble ?Que faut-il pour te décider ?La jeunesse t’appelle ; ose la regarder !(Il fait un geste. On voit apparaître Marguerite assise devant son rouet filant.)TSUAFÔ merveille !MÉPHISTOPHÉLÈSEh bien ! Que t’en semble ?FAUST (prenant le parchemin)Donne !(Il signe.)MÉPHISTOPHÉLÈSAllons donc !(prenant la coupe restée sur la table)Et maintenant, Maître, c’est moi qui te convieà vider cette coupeoù fume en bouillonnantnon plus la mort, non plus le poison, mais la vie !FAUST (prenant la coupe)À toi, fantôme adorable et charmant !(Il vide la coupe et se trouve métamorphosé en jeune et élégant seigneur. Lavision disparaît.)MÉPHISTOPHÉLÈSViens !TSUAFJe la reverrai ?SMaÉnPs HdIoSuTteO.PHÉLÈSFQuAaUnSd T?AMuÉjoPurHdIShTui.OPHÉLÈS
TSUAFC’est bien !EMnÉ rPouHtIeS !TOPHÉLÈSFAUST et MÉPHISTOPHÉLÈSEn route !À moi/toi les plaisirs,les jeunes maîtresses ! etc.(Ils sortent.)DEUXIÈME ACTEPremière scèneUne foire, à Pâques(Une des portes de la ville. À gauche un cabaret à l’enseigne du dieu Bacchus.Les bourgeois, les étudiants et les soldats s’amusent.)PREMIERS ÉTUDIANTSVin ou bière,bière ou vin,que mon verresoit plein !Sans vergogne,coup sur coup,un ivrogneboit tout !WAGNERJeune adeptedu tonneau,n’en excepteque l’eau !Que ta gloire,tes amours,soient de boiretoujours !PREMIERS ÉTUDIANTSJeune adepte, etc.(Ils trinquent et boivent.)SOLDATSFilles ou forteresses,c’est tout un, morbleu !Vieux bourgs, jeunes maîtresses,sont pour nous un jeu !Celui qui sait s’y prendresans trop de façonles oblige à se rendreen payant rançon !BOURGEOISAux jours de dimanche et de fête,j’aime à parler guerre et combats ;tandis que les peuples là-basse cassent la tête.Je vais m’asseoir sur les coteauxqui sont voisins de la rivière,et je vois passer les bateaux
et je vois passer les bateauxen vidant mon verre !JEUNES FILLESVoyez ces hardis compères,qui viennent là-bas ;ne soyons pas trop sévères,retardons le pas.SECONDS ÉTUDIANTSVoyez ces mines gaillardeset ces airs vainqueurs !Amis, soyons sur nos gardes !Tenons bien nos cœurs !MATRONESVoyez après ces donzellescourir ces messieurs !Nous sommes aussi bien qu’elles,sinon beaucoup mieux !JEUNES FILLESOn voudrait plaire,mais c’est en vain.De votre colèrenous ne craignons rien.Front qui se renfrognerougit, voilà tout !Un galant m’accepte,je le prends au mot.Certes, l’on doit croireà vos beaux discours !Un galant m’accepte, etc.MATRONESVous voulez plaire,on le sait bien.Le mot est fin.Soyez sans vergogne,comme ils sont sans goût.Il faut être inepte,je le dis tout haut,pour se faire gloirede telles amours.Il faut être inepte, etc.BOURGEOISAllons, voisin,vidons un verre de vin.Ma femme grognesur tout.Toujours, il faut l’en croire.Ma femme grogne, etc.SECONDS ÉTUDIANTSDe cette affairevoyons la fin.Voyez leur colère,voyez leur maintien.Leur front se renfrogne,elles ont du goût !Gageons qu’on m’accepte,dès le premier mot.Gageons qu’on m’accepte, etc.
PREMIERS ÉTUDIANTSVive le vin !Vin ou bière,bière ou vin,que mon verresoit plein !Sans vergogne,coup sur coup,un ivrogneboit tout.Jeune adeptedu tonneau,n’en excepteque l’eau !Que ta gloire,tes amours,soient de boiretoujours !SOLDATSVive la guerre,métier divin !Pas de beauté fière,nous savons leur plaire,en un tour de main.Allons en besogne,sans peur ni vergogne,à l’assaut partout.De ce grand précepte,fier soldat n’exceptefemme ni château,et, couvert de gloire,chante la victoireau bruit des tambours.De ce grand précepte, etc.Deuxième scèneVALENTIN(paraissant au fond, une petite médaille à la main)Ô sainte médaille,qui me vient de ma sœur,au jour de la bataillepour écarter la mort,reste là sur mon cœur !WAGNERAh ! voici Valentin qui nous cherche sans doute !VALENTINUn dernier coup, messieurs, et mettons-nous en routeWAGNERQu’as-tu donc ?Quels regrets attristent nos adieux ?VALENTINComme vous, pour longtemps, je vais quitter ces lieux ;j’y laisse Marguerite, et pour veiller sur elle,ma mère n’est plus là !SIEBELPlus d’un ami fidèle
saura te remplacer à ses côtés !VALENTIN (lui serrant la main)Merci !SIEBELSur moi tu peux compter !LES ÉTUDIANTSCompte sur nous aussi.VALENTINAvant de quitter ces lieux,sol natal de mes aïeux,à toi, seigneur et roi des cieux,ma sœur je confie.Daigne de tout dangertoujours la protéger,cette sœur si chérie.Délivré d’une triste pensée,j’irai chercher la gloire au sein des ennemis,le premier, le plus brave, au fort de la mêlée,j’irai combattre pour mon pays.Et si vers lui Dieu me rappelle,je veillerai sur toi, fidèle,ô Marguerite.Avant de quitter ces lieux, etc.Ô roi des cieux, daigne exaucer mes vœux,protège Marguerite, ô roi des cieux.WAGNERAllons, amis ! point de vaines alarmes !À ce bon vin ne mêlons pas de larmes !Buvons, trinquons, et qu’un joyeux refrainnous mette en train !LES ÉTUDIANTSBuvons, trinquons, et qu’un joyeux refrainnous mette en train !WAGNER (montant sur un escabeau)Un rat plus poltron que braveet plus laid que beau,logeait au fond d’une cave,sous un vieux tonneau ;un chat...Troisième scèneMÉPHISTOPHÉLÈS (paraissant tout à coup)Pardon !HWeiAnG ?NERMÉPHISTOPHÉLÈSParmi vous, de grâce,permettez-moi de prendre place !Que votre ami d’abord achève sa chanson !Moi, je vous en promets plusieurs de ma façon !
WAGNER (descendant de son escabeau)Une seule suffit, pourvu qu’elle soit bonne !MÉPHISTOPHÉLÈSJe ferai de mon mieux pour n’ennuyer personne.Le veau d’or est toujours debout ;on encensesa puissanced’un bout du monde à l’autre bout !Pour fêter l’infâme idole,rois et peuples confondus,au bruit sombre des écus,dansent une ronde folleautour de son piédestal !Et Satan conduit le bal !SUOTEt Satan conduit le bal !MÉPHISTOPHÉLÈSLe veau d’or est vainqueur des dieux ;dans sa gloiredérisoirele monstre abject insulte aux cieux !Il contemple, ô rage étrange !à ses pieds le genre humainse ruant, le fer en main,dans le sang et dans la fangeoù brille l’ardent métal !Et Satan conduit le bal !SUOTEt Satan conduit le bal !Merci de ta chanson !VALENTIN (à part)Singulier personnage !WAGNER (tendant un verre à Méphistophélès)Nous ferez-vous l’honneur de trinquer avec nous ?MÉPHISTOPHÉLÈSVolontiers !(saisissant la main de Wagner et l’examinant)Ah ! voici qui m’attriste pour vous !Vous voyez cette ligne ?EWhA bGieNnE ?RMÉPHISTOPHÉLÈSFâcheux présage !Vous vous ferez tuer en montant à l’assaut.(Wagner retire sa main avec humeur.)SIEBELVous êtes donc sorcier ?MÉPHISTOPHÉLÈS (lui prenant la main)
Tout juste autant qu’il fautpour lire dans ta mainque le sort te condamneà ne plus toucher une fleursans qu’elle se fane !SIEBEL (retirant vivement sa main)! ioMMÉPHISTOPHÉLÈSPlus de bouquets à Marguerite !VALENTINMa sœur !Qui vous a dit son nom ?MÉPHISTOPHÉLÈSPrenez garde, mon brave.Vous vous ferez tuer par quelqu’un que je sais !(prenant le verre des mains de Wagner)À votre santé !(jetant le contenu du verre)Ah ! que ton vin est mauvais !Permettez-moi de vous en offrir de ma cave !(frappant sur le tonneau, surmonté d’un Bacchus, qui sert d’enseigne au cabaret)Holà, seigneur Bacchus ! à boire !(Le vin jaillit du tonneau. Aux étudiants)Approchez-vous !Chacun sera servi selon ses goûts !À la santé que tout à l’heurevous portiez, mes amis, à Marguerite !VALENTIN (lui arrachant le verre des mains)Assez !Si je ne te fais taire à l’instant,que je meure !(Le vin s’enflamme dans la vasque placée au- dessous du tonneau. Valentin etWagner tirent leurs épées.)HWolAàG !NERLES ÉTUDIANTSHolà !MÉPHISTOPHÉLÈSPourquoi trembler, vous qui me menacez ?(Il trace un cercle autour de lui avec son épée. Valentin s’avance pour l’attaquer.Son épée se brise.)VALENTINMon fer, ô surprise !dans les airs se brise !SUOTDe l’enfer qui vient émousser nos armes,nous ne pouvons pas repousser les charmes !VALENTINMais puisque tu brises le fer...
SUOTMais puisque tu brises le fer...RVeAgLaErdNeT I!NSUOTRegarde !VALENTIN(prenant son épée par la lame et la présentant sous forme de croix àMéphistophélès)C’est une croix qui de l’enfer nous garde !SUOTC’est une croix qui de l’enfer nous garde !(Méphistophélès recule devant la croix. La scène se vide.)Quatrième scèneMÉPHISTOPHÉLÈS (remettant son épée au fourreau)Nous nous retrouverons, mes amis !Serviteur !FAUST (entrant)Qu’as-tu donc ?MÉPHISTOPHÉLÈSRien ! À nous deux, cher docteur !Qu’attendez-vous de moi ?Par où commencerai-je ?TSUAFqOuù es teo nc aarct hem laa  fbaeitl lve oeirn f?antEst-ce un vain sortilège ?MÉPHISTOPHÉLÈSNon pas !eMt aleis c iceol ntmreê mnoe ulsa  sdaé fveenrtdu  !la protège ;TSUAFQu’importe ? Je la veux !Viens ! Conduis-moi vers elle,ou je me sépare de toi !MÉPHISTOPHÉLÈSIl suffit ! je tiens trop à mon nouvel emploipour vous laisser douter un instant de mon zèle !Attendons ! Ici même, à ce signal joyeux,la belle et chaste enfant va paraître à vos yeux.Cinquième scène(Les étudiants et les jeunes filles, bras dessus, bras dessous, envahissent lascène. Ils sont suivis par les bourgeois et précédés par des joueurs de violon.)
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