Petites misères de la vie conjugale
201 pages
Français

Petites misères de la vie conjugale

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Description

La Comédie Humaine - Etudes analytiques. Tome XVIII - Houssiaux, 1855. Extrait : Votre fille Caroline est excessivement orgueilleuse de la forme un peu bombée de sa taille. Toutes les femmes déploient une innocente coquetterie pour leur première grossesse. Semblables au soldat qui se pomponne pour sa première bataille, elles aiment à faire la pâle, la souffrante 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 15
EAN13 9782824710501
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
P ET I T ES MISÈRES DE
LA V I E CONJUGALE
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
P ET I T ES MISÈRES DE
LA V I E CONJUGALE
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1050-1
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.Pr emièr e p artie
P RÉF A CE
1OU CHA CU N RET ROU V ERA
SES IMP RESSIONS DE
MARIA GE
    p arle d’une jeune p er sonne  :
― Bonne famille , bien éle vé e , jolie , et tr ois cent mille francsU comptant.
V ous av ez désiré r encontr er cet objet char mant.
Généralement, toutes les entr e v ues fortuites sont prémé dité es. Et
v ous p arlez à cet objet de v enu très-timide .
V OUS. ― Une soiré e char mante  ? . . .
ELLE. ―  Oh  ! oui, monsieur .
V ous êtes admis à courtiser la jeune p er sonne .
LA BELLE-MÈRE ( au futur ). ―  V ous ne sauriez cr oir e combien cee
chèr e p etite fille est susceptible d’aachement.
Cep endant les deux familles sont en délicatesse à pr op os des questions
d’intérêt.
V O T RE P ÈRE ( à la belle-mère ). ― Ma fer me vaut cinq cent mille
francs, ma chèr e dame  !. . .
2Petites misèr es de la vie conjug ale Chapitr e
V O T RE F U T U RE BELLE-MÈRE. ― Et notr e maison, mon cher
monsieur , est à un coin de r ue .
Un contrat s’ ensuit, discuté p ar deux affr eux notair es  : un p etit, un
grand.
Puis les deux familles jug ent né cessair e de v ous fair e p asser à la
mairie , à l’église , avant de pr o cé der au coucher de la marié e , qui fait des
façons.
Et après  !. . . il v ous ar riv e une foule de p etites misèr es impré v ues,
comme ce ci  :
n
3LE COU P DE JARNA C.
  , est-ce une grande misèr e  ? je ne sais  ; elle est
grande p our les g endr es ou p our v os b elles-filles, elle est e x ces-E siv ement p etite p our v ous.
― Petite , cela v ous plaît à dir e  ; mais un enfant coûte énor mément  !
s’écrie un ép oux dix fois tr op heur eux qui fait baptiser son onzième , nommé
le petit dernier , — un mot av e c le quel les femmes abusent leur s familles.
elle est cee misèr e  ? me dir ez-v ous. Hé bien  ! cee misèr e est,
comme b e aucoup de p etites misèr es conjug ales  : un b onheur p our
quelqu’un.
V ous av ez, il y a quatr e mois, marié v otr e fille , que nous app eller ons
du doux nom de CAROLI N E, p our en fair e le ty p e de toutes les ép ouses.
Car oline est, comme toujour s, une char mante jeune p er sonne , et v ous
lui av ez tr ouvé p our mari  :
Soit un av oué de pr emièr e instance , soit un capitaine en se cond, p
eutêtr e un ing énieur de tr oisième classe  ; ou un jug e supplé ant  ; ou encor e
un jeune vicomte . Mais plus certainement, ce que r e cher chent le plus les
familles sensé es, l’idé al de leur s désir s  : le fils unique d’un riche pr
opriétair e  !. . . (V o y ez la Préface .)
Ce phénix, nous le nommer ons AD OLP H E, quels que soient son état
4Petites misèr es de la vie conjug ale Chapitr e
dans le monde , son âg e , et la couleur de ses che v eux.
L’av oué , le capitaine , l’ing énieur , le jug e , enfin le g endr e , A dolphe et
sa famille ont v u dans mademoiselle Car oline  :
1º Mademoiselle Car oline  ;
2º Fille unique de v otr e femme et de v ous.
Ici, nous sommes for cé de demander , comme à la Chambr e , la
division  :
n
5I. DE V O T RE F EMME.
     r e cueillir l’héritag e d’un oncle mater nel, vieux
p o dagr e qu’ elle mitonne , soigne , car esse et emmitoufle  ; sansV compter la fortune de son pèr e à elle . Car oline a toujour s adoré
son oncle , son oncle qui la faisait sauter sur ses g enoux, son oncle qui. . .
son oncle que . . . son oncle enfin dont la succession est estimé e deux cent
mille francs.
D e v otr e femme , p er sonne bien conser vé e , mais dont l’âg e a été l’ objet
de mûr es réfle xions et d’un long e x amen de la p art des av es et atav es de
v otr e g endr e . Après bien des escar mouches r esp e ctiv es entr e les b
ellesmèr es, elles se sont confié leur s p etits se cr ets de femmes mûr es.
― Et v ous, ma chèr e dame  ?
― Moi, Dieu mer ci  ! j’ en suis quie , et v ous  ? je l’ espèr e bien  ! a dit v otr e femme .
―  T u p eux ép ouser Car oline , a dit la mèr e d’ A dolphe à v otr e futur
g endr e , Car oline héritera seule de sa mèr e , de son oncle et de son
grandpèr e .
n
6I I. DE V OUS  :
   de v otr e grand-pèr e mater nel, un b on vieillard
dont la succession ne v ous sera p as disputé e  : il est en enfance ,Q et dès lor s incap able de tester .
D e v ous, homme aimable , mais qui av ez mené une vie assez lib ertine
dans v otr e jeunesse . V ous av ez d’ailleur s cinquante-neuf ans, v otr e tête
est cour onné e , on dirait d’un g enou qui p asse au trav er s d’une p er r uque
grise .
3º Une dot de tr ois cent mille francs  !. . .
4º La sœur unique de Car oline , une p etite niaise de douze ans,
souffr eteuse et qui pr omet de ne p as laisser vieillir ses os.
5º V otr e fortune à v ous, b e au-pèr e ( dans un certain monde , on dit
le papa beau-père ), vingt mille liv r es de r ente , qui s’augmenter ont d’une
succession sous p eu de temps.
6º La fortune de v otr e femme , qui doit se gr ossir de deux successions  :
l’ oncle et le grand-pèr e .
T r ois successions et les é conomies, ci. 750,000 fr .
V otr e fortune 250,000
Celle de v otr e femme
T otal 1,250,000 fr .
7

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