L incidence des règles méthodologiques et des positions philosophiques sur l hypothèse de l évolution des espèces - article ; n°35 ; vol.52, pg 416-446
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L'incidence des règles méthodologiques et des positions philosophiques sur l'hypothèse de l'évolution des espèces - article ; n°35 ; vol.52, pg 416-446

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Revue Philosophique de Louvain - Année 1954 - Volume 52 - Numéro 35 - Pages 416-446
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Publié le 01 janvier 1954
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Franz Grégoire
L'incidence des règles méthodologiques et des positions
philosophiques sur l'hypothèse de l'évolution des espèces
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 52, N°35, 1954. pp. 416-446.
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Grégoire Franz. L'incidence des règles méthodologiques et des positions philosophiques sur l'hypothèse de l'évolution des
espèces. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 52, N°35, 1954. pp. 416-446.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1954_num_52_35_4504L'incidence des règles méthodologiques
et des positions philosophiques
sur l'hypothèse de l'évolution des espèces
Ceux qui admettent l'évolution des espèces pour des raisons
scientifiques s'appuient, à côté des données de fait, sur des postul
ats de méthodologie scientifique qui demeurent le plus souvent
implicites et qu'il y a intérêt à dégager en vue de déterminer
exactement leur valeur et leur portée. Cette tâche est d'autant plus
utile que, chez beaucoup d'esprits, l'on trouve en faveur de l'évo
lution, convergeant avec les raisons scientifiques, des considérants
philosophiques, plus ou moins conscients ou plus ou moins avoués,
dont il y a lieu de marquer avec soin la distinction d'avec les
arguments scientifiques et leurs postulats, d'apprécier la valeur, et
de déterminer les rapports légitimes avec les arguments scienti
fiques. Ce que nous venons de dire concernant les raisons en
faveur de l'évolution vaut également touchant les objections qu'on
lui fait tant sur le terrain scientifique que, à l'occasion, sur le
terrain philosophique. Nous allons donc nous occuper ici de l'i
ncidence des postulats méthodologiques ainsi que des positions
philosophiques sur le problème de l'origine des espèces.
Si l'on se demande de quels antécédents empiriques (empiriques
en principe, bien entendu, car aucun esprit humain n'existait encore
pour pouvoir observer les faits) a dérivé l'apparition des orga
nismes (1> sur notre planète (2), on n'a le choix qu'entre deux pre-
(1> Nous nous occupons seulement ici des origines de la vie « organique »,
en entendant par là les phénomènes dont s'occupent la morphologie et la phys
iologie, ces deux sciences n'étant d'ailleurs pas séparables puisque, dans l'o
rganisme, les fonctions ont pour résultat de développer, entretenir, défendre,
réparer et reproduire la structure et que, réciproquement, la structure est une
structure aboutissant aux fonctions. Le comportement animal et le comportement
humain, envisagés dans leur face < externe », « objective », sont englobés en une
certaine mesure dans ce qui est ici le champ de nos préoccupations. (Pour plus
de détails sur tout ceci, cfr. notre Note sur la Philosophie de l'Organisme, Revue
philosophique de Louvain, août 1948, pp. 276-277 ; tiré à part, pp. 2-3).
(2> En énonçant cette question nous supposons au préalable qu'il y a lieu de L'hypothèse de l'évolution des espèces 417
mi ères grandes hypothèses. Ou bien les premières formes vivantes
sont issues sur notre globe de germes qui y sont parvenus d'autres
régions de l'univers, hypothèse de la panspermie, hypothèse qui
est très généralement rejetée et ne fait d'ailleurs que reculer le pro
blème des origines de la vie ; ou bien les premières formes v
ivantes ont apparu à partir de la matière inanimée (3). Cette dernière
hypothèse se subdivise à son tour en deux sous-hypothèses ex
trêmes : l'une selon laquelle toutes les espèces seraient apparues
toutes faites (et, presque toujours, à l'état adulte pour ce qui
concerne les animaux, car de simples germes ou des embryons
n'eussent pu se développer seuls) ; l'autre, selon laquelle toutes
les espèces descendraient par complication progressive d'un seul
premier type, de structure relativement fort simple. Entre ces deux
conceptions extrêmes peuvent prendre place toute une série d'hy
pothèses intermédiaires et, par exemple, celle selon laquelle les
grands groupes d'êtres vivants descendraient respectivement de
premières formes différentes sans descendance entre elles. Comme
personne ne songe à faire descendre chaque espèce actuelle de
tout premiers individus appartenant déjà à cette espèce, on peut
s'en tenir, pour plus de facilité, à deux conceptions: 1) filiation
de tous les grands types actuels à l'égard de tout premiers in
dividus du même type apparus « tout montés » à partir d'une
se demander de quels antécédents empiriques procède la vie sur le globe. Ce
qui revient à dire que nous écartons l'idée d'une apparition d'organismes en
tièrement à neuf, d'organismes qui ne seraient faits d'aucune matière préexistante,
vivante ou non vivante. Considérée au point de vue philosophique, cette idée
coïncide pratiquement avec celle d'une création radicalement ex nihilo en faveur
des organismes. Or, même un philosophe partisan de l'idée générale de création
du monde ex nihilo rejettera l'idée d'une création par commencement absolu
qui aurait spécialement pour termes les êtres vivants. Les principes respectifs
au nom desquels l'homme de science et, de son côté, le philosophe rejettent
l'idée d'une apparition entièrement a neuf des organismes interviendront à nou
veau dans la suite de notre travail. Le lecteur en trouvera l'exposé à ces occasions.
<J) II s'agit ici de la < génération spontanée » au sens purement scientifique
du terme et donc de l'apparition de la vie par transformation de la matière in
animée, abstraction faite de la question de la cause première de la vie, en d'autres
mots, il s'agit de l'apparition de la vie sans autre cause empirique que la matière
inanimée. La génération spontanée, au sens philosophique, est l'apparition de la
vie a partir de la matière inanimée comme cause première, en d'autres mots,
sans autre cause, ni empirique (= des ascendants), ni métempirique, que la mat
ière inanimée. ' * ' 418 Franz Grégoire
portion de matière inanimée (4) (c'est la conception intermédiaire
que nous venons à l'instant de mentionner), 2) filiation de l'e
nsemble des espèces à l'égard d'une ou plusieurs formes originaires
très simples. On peut nommer ces deux conceptions: idée de la
non descendance des espèces (par rapport à quelque forme simple
et commune de vie) et idée de la descendance (par rapport au
même point de départ).
Cela étant, quelles raisons scientifiques et aussi quelles raisons
extrascientifiques peut-on apporter en faveur de Tune et de l'autre
de ces conceptions ?
Pour commencer, il est utile d'indiquer une manière de pro
céder que l'on souhaiterait pouvoir suivre et qui, en fait, n'aboutit
pas. Elle consisterait à observer dans le présent des apparitions
de la vie à partir de la manière inanimée, qu'il s'agisse du sur-
gissement de formes déjà très complexes ou, au contraire, de
l'apparition de très simples que nous verrions ensuite de
venir sous nos yeux progressivement plus complexes ; on en con
clurait par extrapolation à ce qui s'est passé autrefois. Dans
l'un et l'autre cas, on pourrait conclure, non pas seulement à
des faits du lointain passé exactement semblables à ceux qu'on
observerait, mais aussi, au besoin, à des faits simplement ana
logues, tels que l'apparition brusque de certaines formes complexes
qu'on ne verrait plus apparaître de nos jours, ou tels que des
schémas évolutifs de génération en génération qu'on ne constat
erait plus exactement pareils à présent. (On peut imaginer que
la conclusion portant sur le passé serait encore favorisée par le
fait que l'on saurait que dans le passé ont existé des circonstances
de milieu dont on constaterait qu'elles constituent dans le présent
des conditions d'apparition ou d'évolution de la vie). Dans cette
situation, la genèse des espèces, par exemple, par transformation
à partir des premières formes très simples serait, pour commencer,
un ensemble de f

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