Le statut ontologique du concept de « sujet » selon la métaphysique d Aristote. L aporie de « Métaphysique VII (Z), 3 » - article ; n°7 ; vol.70, pg 335-359
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Le statut ontologique du concept de « sujet » selon la métaphysique d'Aristote. L'aporie de « Métaphysique VII (Z), 3 » - article ; n°7 ; vol.70, pg 335-359

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Description

Revue Philosophique de Louvain - Année 1972 - Volume 70 - Numéro 7 - Pages 335-359
La définition de la substance comme sujet a été traditionnellement tenue pour une des affirmations allant de soi, sinon banales, de la métaphysique aristotélicienne. Le propos de la présente étude est de détruire le prétendu caractère d'évidence première de cette définition en montrant qu'en elle il y va du sens même de la métaphysique aristotélicienne : conférer le primat ontologique au sujet dernier de la prédication sans qu'il en résulte que la substance s'identifie à la matière.
The Ontological Status of the Concept of « Subject » in Aristotle's Metaphysics. The question of « Metaphysics » VII (Z), 3.
The definition of substance as subject has been traditionally interpreted as a self-evident statement. The aim of this study is to destroy this appearance of self-evidence. For, in the definition of substance as subject, the very meaning of the metaphysical thought of Aristotle comes into question : to think the substance as subject without identifying substance with matter.
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Publié le 01 janvier 1972
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

René Claix
Le statut ontologique du concept de « sujet » selon la
métaphysique d'Aristote. L'aporie de « Métaphysique VII (Z), 3 »
In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, Tome 70, N°7, 1972. pp. 335-359.
Résumé
La définition de la substance comme sujet a été traditionnellement tenue pour une des affirmations allant de soi, sinon banales,
de la métaphysique aristotélicienne. Le propos de la présente étude est de détruire le prétendu caractère d'évidence première de
cette définition en montrant qu'en elle il y va du sens même de la métaphysique aristotélicienne : conférer le primat ontologique
au sujet dernier de la prédication sans qu'il en résulte que la substance s'identifie à la matière.
Abstract
The Ontological Status of the Concept of « Subject » in Aristotle's Metaphysics. The question of « Metaphysics » VII (Z), 3.
The definition of substance as subject has been traditionally interpreted as a self-evident statement. The aim of this study is to
destroy this appearance of self-evidence. For, in the definition of substance as subject, the very meaning of the metaphysical
thought of Aristotle comes into question : to think the substance as subject without identifying substance with matter.
Citer ce document / Cite this document :
Claix René. Le statut ontologique du concept de « sujet » selon la métaphysique d'Aristote. L'aporie de « Métaphysique VII (Z),
3 ». In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, Tome 70, N°7, 1972. pp. 335-359.
doi : 10.3406/phlou.1972.5680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1972_num_70_7_5680statut ontologique Le
du concept de «sujet»
selon la métaphysique d'Âristote.
L'aporie de «Métaphysique VII (Z), 3»
le en de celui est comprendre que dans plus concept ce l'occurrence déterminer régie Nous Le contient sens de le fréquemment mot livre la par (2) nous problématique de « l'originalité que le statut VII sujet le du contexte proposons le concept statut (Z) mot », dans mentionné de est que de dans un la le pris d'étudier la contexte Métaphysique. sujet, lui sujet ici lequel position substance, donne dans pour en dernier juridique. dans il tant de désigner le cette ontologique est titre telle que de impliqué. Il cet insertion. de s'agit cette prédication la problématique article C'est qu'elle place l'étude, place d'Aristote. donc selon Ce ou est les contexte est la ou (x) développée d'examiner l'extension virtualités situation, situation employé afin en vue est de
Ce projet d'étude trouve sa justification dans le fait que le statut
ontologique du concept de sujet n'est pas aussi évident que le sup
posent les tenants de l'interprétation traditionnelle de la métaphysique
aristotélicienne. Que la substance soit pour Aristote le sujet dernier
de la prédication, cela est tenu d'emblée pour quelque chose d'irré-
(1) Dans sa formulation en greo : to Kaff otî rà ôEAAa Xéyerai, eVeîvo 8è ainà
\vt\kIti «car* âXXov.
(2) Cf. le dictionnaire édité par P. Robert, i Statut », quand il est au singulier,
c'est le statutum latin, ce qui a été institué, la décision juridique, l'ordonnance. Dans
un contexte juridique, on entend par là l'ensemble des lois qui concernent l'état et la
capacité d'une personne (statut personnel), les biens individuels (statut réel). En un
sens plus large, o'est l'ensemble de textes qui règlent la situation d'un groupe d'individus
leurs droits, leurs obligations. D'où, par extension, le mot « statut > vise oette situation,
sa forme juridique. 336 René Claix
futable. Pourtant à lire les premiers chapitres du traité principal
qu'Aristote consacre à la substance, le livre Z de la Métaphysique, il
apparaît qu'Aristote met lui-même en question l'identité du concept
de substance et du concept de sujet. La notion de sujet se présente
en rapport avec l'élucidation de celle de substance comme la première
notion à traiter, car c'est le sujet premier qui semble être le plus une
substance, mais, ajoute le Stagirite, on ne peut se contenter de définir
ainsi la substance, car cela est insuffisant (3).
L'importance de ces lignes du troisième chapitre du livre VII (Z)
de la Métaphysique tient au fait qu'elles formulent l'aporie maîtresse
du livre tout entier. Le mérite revient à un ouvrage récent d'en avoir
fourni la preuve, renouvelant ainsi considérablement les perspectives
de l'étude de la métaphysique aristotélicienne. Il s'agit de l'ouvrage
de M. Boehm, Das Grundlegende und das Wesentliche (4).
Mais la question se pose de savoir ce qu'Aristote veut dire quand
il qualifie de premier mais d'insuffisant le concept de sujet en tant
que concept de la substance. Cette caractérisation concerne-t-elle le
concept de sujet lui-même ou un certain état d'élaboration de ce con
cept?
Dans le premier cas, il appartient à un autre concept que celui
de sujet de fournir le concept philosophique adéquat de la substance.
A le concevoir de cette manière, le concept de sujet tient à une com
préhension encore préphilosophique de la substance, d'où son antece
dence par rapport au concept philosophique de substance, en regard
duquel il se manifeste comme insuffisant. Ce premier membre de l'alte
rnative reflète en gros la position adoptée par M. Boehm à l'encontre
de la position traditionnelle.
Dans le second cas, le concept de sujet est bien le concept philo
sophique adéquat de la substance, mais il n'apparaît pas immédiate
ment tel. Il ne se manifeste comme concept adéquat de la substance
qu'une fois dissipée l'équivoque qui pèse sur lui, si on se contente de
la définition générale, encore imprécise et vague que l'on commence
par en donner (5).
(3) Métaph. VII (Z), 3, 1028 b 36 - 1029 a 9.
(4) R. Boehm, Dos Grundlegende und dos Wesentliche. Zur Aristoteles' Abhand-
lung « Ueber das Sein und das Seiende » (Metaphysik Z), La Haye, Martinus Nijhoff, 1965.
(5) Le caractère d'imprécision, de simple esquisse de la définition de la substance
comme sujet donnée au début de Z 3 est signifié par le mot greo tvtto> (vvp fièv oSv
TVtr<p eïprfTW ri iror'èariv 1J ovala [>••])• L'aporie de « Métaphysique VII (Z), 3 » 337
La pleine articulation du concept de sujet occupe le livre VII (Z)
tout entier. C'est l'objectif final de cette étude de le montrer et de faire
ressortir ainsi l'unité de pensée (6) de ce livre central de la Métaphysique
dans une perspective plus historiquement aristotélicienne que ne l'est
celle de l'ouvrage de M. Boehm.
I. La détermination de la substance comme sujet dans l'interprétation de
M. Boehm
M. Boehm nous donne dans son ouvrage « Le Fondamental et
l'Essentiel» une interprétation neuve et profonde du livre VII (Z)
de la Métaphysique (7). Aristote développe dans ce livre une interroga
tion sur l'être de l'existant en regard de laquelle le concept de sujet
s'avère premier mais insuffisant. Il l'affirme d'ailleurs explicitement
dès les premières pages de son traité «De l'être et de l'Essence »(8).
« Aristote, dit l'auteur, commence son étude sur ce que peut bien être
la substance en reconnaissant une priorité au concept de 'sujet'
(viroKclfievov) et en déniant la suffisance d'un tel concept. La priorité
appartient à un concept qui demeure insuffisant. Le concept auquel
revient la priorité est insuffisant» (9). Tel est énoncé dans ces quelques
lignes le thème central du livre.
(9) L'image que l'on se fait immédiatement du livre Z de la Métaphysique est
celle d'une recherche prenant successivement différents points de départ : la substance
comme sujet, comme essence ou quiddité, comme genre et universel, comme principe
et cause. C'est l'image que M. Reale donne du livre Z dans son commentaire récent
de la Métaphysique; cf. G. Reale, Aristotele, La Metafisica. Traduzione, Introduzione
e Commento, Napoli, 1968, vol. I, pp. 532-637; voir spécialement les sommaires qui
précèdent le commentaire des chapitres. Cette représentation se justifie par la manière
dont Aristote nous présente lui-même sa recherche : la substance est dite, sinon en un
plus grand nombre de sens, princi

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