Théophile Gautier — Premières PoésiesLa Demoiselle1830À MON AMI ALPHONSE B***.........Insectes agiles Cuirassés d’or.AMABLE TASTU. Là, de bleuâtres demoiselles,Fêtant du nénuphar les hôtes bienheureux,Éventails animés, se balancent sur eux Avec leurs frémissantes ailes.SAINTINE. Sur la bruyère arrosée ...
Surla modeste et petite Marguerite, Quipenche son front rêvant ; Surle seigle, verte houle Quidéroule Lecaprice ailé du vent ;
Surles prés, sur la colline Quis’incline Versle champ bariolé Depittoresques guirlandes ; Surles landes ; Surle grand orme isolé,
Lademoiselle se berce ; Ets’il perce Dansla brume, au bord du ciel, Unrayon d’or qui scintille, Ellebrille Commeun regard d’Ariel.
Traversant,près des charmilles, Lesfamilles Desbourdonnants moucherons, Ellese mêle à leur ronde Vagabonde, Etcomme eux décrit des ronds.
Bientôtelle vole et joue Surla roue Dujet d’eau qui, s’élançant Dansles airs, retombe, roule Ets’écoule Enun ruisseau bruissant.
Plusrapide que la brise, Ellefrise, Dansson vol capricieux, L’eautransparente où se mire Ets’admire Lesaule au front soucieux ;
Où,s’entr’ouvrant blancs et jaunes, Prèsdes aunes, Lesdeux nénuphars en fleurs, Augré du flot qui gazouille Etles mouille, Étalentleurs deux couleurs ;