La ronde du remords
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Description

Découvrez le poème "La ronde du remords" écrit par Émile GOUDEAU (1849-1906). "La ronde du remords" de GOUDEAU est un poème classique faisant partie du recueil Fleurs du bitume. Vous avez besoin de ce poème pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors découvrez-le sur cette page. Le téléchargement de ce poème est gratuit et vous pourrez aussi l’imprimer.
Grâce à ce document PDF sur le poème de GOUDEAU, vous pourrez faire une fiche ou bien tout simplement profiter de très beau vers de "La ronde du remords".

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Nombre de lectures 4
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

La ronde du remords

Je sortais d'une orgie âcre et stupéfiante
Où ma raison avait brûlé comme un sarment ;
Plus lourde que le plomb, l'atmosphère ambiante
Faisait craquer mes os tordus d'accablement.
La fièvre secouait les cloisons de ma tempe,
Et dans le cercle blanc et rouge de la lampe
L'horreur des visions tournait cruellement.

Des parfums féminins se mêlaient dans la chambre
A l'arôme troublant des cigares fumés :
Vagues parfums d'iris, d'ylang-ylang et d'ambre,
Et de grains de sérail autrefois consumés.
Mon oreille tintait aux souvenirs d'orgie,
Et le marteau d'acier de la céphalalgie
Poussait dans mon cerveau des rêves innomés.

Ma chair était meurtrie, et mon âme si lasse,
Et par le spleen mon coeur tellement angoissé,
Que je tombai dans un fauteuil, près de la glace,
Pour me revoir comme un ami trop délaissé.
Et je me regardais de la sorte, moi-même.
La glace m'envoya mon image si blême,
Qu'on aurait dit un spectre affreux de trépassé.

Tout à coup, une voix terrible, intérieure,
Fit retentir mes nerfs, et, sortant malgré moi
De ma bouche fermée, elle emplit ma demeure
D'un cri lugubre, et j'eus peur sans savoir pourquoi.
La voix disait avec un rire métallique :
" Voici tes gueux ! voici tes morts ! voici ta clique ! "
" Maudit ! vois tes remords qui passent devant toi ! "

Dans la glace ils marchaient, les uns après les autres,
Tous les actes mauvais et louches, le front bas,
Mâchonnant dans leurs dents d'obscènes patenôtres ;
Et leur procession avançait pas à pas.
Derrière eux, les secrets calculs, les vilenies
Que tu fuis, ô mon coeur, et qu'en vain tu renies,
Comme des nains bossus agitaient de grands bras.

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