Visionnaire
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Description

Évadez-vous en lisant le poème "Visionnaire" écrit par Jean LORRAIN (1855-1906). "Visionnaire" de LORRAIN est un poème classique extrait du recueil L'ombre ardente. Vous avez besoin de ce poème pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors découvrez-le sur cette page. Le téléchargement de ce poème est gratuit et vous pourrez aussi l’imprimer.
Grâce à ce document PDF sur le poème de LORRAIN, vous pourrez faire une fiche ou bien comprendre la signification des paroles du poète qui a écrit "Visionnaire".

Informations

Publié par
Nombre de lectures 16
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

Visionnaire

C'était au fond d'un rêve obsédant de regrets.
J'errais seul au milieu d'un pays insalubre.
Disque énorme, une lune éclatante et lugubre
Émergeait à demi des herbes d'un marais.

Et j'arrivais ainsi dons un bois de cyprès,
Où des coups de maillet attristaient le silence
Et l'air était avare et plein de violence,
Comme autour d'un billot dont on fait les apprêts.

Un bruit humide et mat de chair et d'os qu'on froisse,
Des propos qu'on étouffe, et puis dans l'air muet
Un râle exténué, qui défaille et se tait,
Y faisaient l'heure atroce et suante d'angoisse !

Une affre d'agonie autour de moi tombait.
J'avançai hardiment entre les herbes sèches,
Et je vis une fosse et, les pieds sur leurs bêches,
Deux aides de bourreau, qui dressaient un gibet.

Les deux bras de la croix étaient encore à terre ;
Des ronces la cachaient : devant elle à genoux
Trois hommes, trois bandits à visage de loups
Achevaient d'y clouer un être de mystère,

Un être enseveli sous de longs cheveux roux
Tout grumelés de pourpre, et dont les cuisses nues,
Entre cet or humide et vivant apparues,
Brillaient d'un pâle éclat d'étoile triste et doux.

Au-dessus des cyprès la lune énorme et rouge
Éclaira tout à coup la face des bourreaux
Et le Crucifié, dont les blancs pectoraux
Devinrent les seins droits et pourprés d'une gouge !

Et, les paumes des mains saignantes, et deux trous
Dans la chair des pieds nus se crispant d'épouvante,
Je vis qu'ils torturaient une Vierge vivante,
Contre la croix pâmée avec des grands yeux fous.

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